Octave Feuillet - Julia de Trécoeur

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Il n'y avait nulle exagération maternelle dans les compliments que la baronne adressait à Clodilde. Tout Paris avait pour elle les yeux de sa mère. Elle n'avait jamais été si attrayante, et elle l'avait toujours été infiniment. Sa personne, reposée dans la paix de son deuil, avait alors l'éclat d'un beau fruit mûr et frais. Ses yeux noirs d'une tendresse timide, son front pur encadré dans des nattes magnifiques et vivaces, ses épaules de marbre rose, sa grâce spéciale de jeune matrone à la fois belle, aimante et chaste, tout cela, joint à une réputation intacte et à soixante mille francs de rente, ne pouvait manquer de susciter des prétendants. Il en surgissait effectivement une légion. La raison, l'opinion même, qui avait rendu justice à son mari et à elle, la poussaient à de secondes noces. Ses sentiments particuliers, quelle qu'en fût la délicatesse naturelle, ne semblaient pas devoir être un obstacle, car il n'y avait rien que de vrai dans son coeur. Elle avait été fidèle à son mari, elle avait donné des larmes amères à ce triste compagnon de sa jeunesse; mais il avait fatigué et usé son affection, et, sans jamais s'associer aux récriminations posthumes de sa mère contre M. de Trécoeur, elle sentait qu'elle n'avait plus d'autre devoir envers lui que la prière.

Il y avait cependant de longs mois qu'elle était veuve, et elle continuait d'opposer aux sollicitations de la baronne une résistance dont celle-ci cherchait vainement la raison mystérieuse. Elle crut un jour l'avoir découverte.

– Avoue la vérité, lui dit-elle: tu as peur de contrarier Julia. Ah! pour ceci, ma fille, ce serait de la folie pure… Tu ne peux avoir de ce côté aucun scrupule sérieux. Julia sera très-riche de son chef et n'aura aucun besoin de ta fortune. Elle se mariera elle-même dans trois ou quatre ans (je souhaite bien du plaisir à son mari, par parenthèse!); et vois un peu dans quelle jolie situation tu te trouveras… Mais, mon Dieu, nous n'en aurons donc jamais fini? Après le père, voilà la fille maintenant… Eh! mon Dieu, qu'elle fabrique des chapelles avec les portraits et les éperons de son père tant qu'elle voudra, ça la regarde; ce n'est pas moi qui lui ferai concurrence, bien certainement; au moins, qu'elle nous laisse vivre! Comment! tu ne pourrais pas disposer de toi sans lui demander la permission? Alors, si tu es son esclave, ma chère petite, mets-moi à la porte! tu ne saurais rien faire qui lui soit plus agréable, car elle ne peut pas me sentir, ta fille!.. Et puis enfin, de bonne foi, qu'est-ce que ça peut lui faire que tu te remaries? Un beau-père n'est pas une belle-mère… c'est tout à fait différent. Eh! mon Dieu, son beau-père sera charmant pour elle… tous les hommes seront charmants pour elle… je lui prédis cela: elle peut être tranquille!.. Enfin conviens-en, c'est là ce qui t'arrête?

– Je vous assure que non, ma mère, dit Clodilde.

– Je vous assure que si, ma fille… Eh bien, voyons, veux-tu que je parle à Julia, moi, que j'essaie de lui faire entendre raison?.. J'aimerais mieux lui donner le fouet, mais enfin!..

– Ma pauvre chère maman, reprit Clodilde, faut-il tout vous dire?

Elle vint se mettre à genoux devant la baronne.

– Certainement, ma fillette, dis-moi tout;… mais ne me fais pas pleurer, je t'en supplie!.. Est-ce très-triste, ce que tu as à me dire?

– Pas très-gai.

– Mon Dieu!.. Enfin, dis toujours.

– D'abord, ma mère, je vous avoue que je n'éprouverais personnellement aucun scrupule à me remarier…

– Je crois bien… Comment donc! Il ne manquerait plus que cela!

– Quant à Julia, que j'adore, qui m'aime bien et qui vous aime bien aussi, quoi que vous en disiez…

– Persuadée du contraire, dit la baronne. N'importe. Poursuis.

– Quant à Julia, j'ai plus de confiance que vous dans son bon sens et dans son bon coeur;… malgré la tendresse exaltée qu'elle conserve pour son père, je suis sûre qu'elle comprendrait, qu'elle respecterait ma détermination, et qu'elle ne m'en aimerait pas moins, surtout si son beau-père ne lui était pas personnellement antipathique; car vous connaissez la violence de ses sympathies et de ses antipathies…

– Si je la connais! dit amèrement la baronne. Eh bien, il faut lui donner une liste de ces messieurs, à cette chère petite, et elle fera elle-même ton choix.

– C'est inutile, ma bonne mère, dit Clodilde. Le choix est fait par la principale intéressée, et je suis certaine qu'il ne serait pas désagréable à Julia.

– Eh bien, alors, ma mignonne, cela va tout seul!

– Hélas! non. Je vais vous dire une chose qui me couvre de confusion… Parmi tous les hommes que nous connaissons, le seul que… le seul qui me plaise enfin, est aussi le seul qui n'ait jamais été amoureux de moi.

– Alors, c'est un sauvage! ça ne peut être qu'un sauvage!..

Enfin, qui est-ce?

– Je vous l'ai dit, ma pauvre mère, le seul de nos amis quine soit pas amoureux de moi…

– Bah! qui ça?.. Ton cousin Pierre?

– Non… mais vous brûlez.

– M. de Lucan! s'écria la baronne. Ça devait être! c'est la fleur des pois! Mon Dieu, ma chère petite, que nous avons donc les mêmes goûts toutes deux! Il est charmant… Embrasse-moi… Ne cherche plus, ne cherche plus; voilà notre affaire positivement!

– Mais, ma mère, puisqu'il ne veut pas de moi!

– Bon! il ne veut pas de toi à présent… Quelle histoire! qu'en sais-tu? Lui as-tu demandé? D'ailleurs, c'est impossible, ma chère petite… vous êtes faits l'un pour l'autre de toute éternité. Il est charmant, distingué, comme il faut, riche, spirituel, tout enfin, tout!

– Excepté amoureux, ma mère.

La baronne se récriant de nouveau contre une si forte invraisemblance, Clodilde lui mit sous les yeux une série de faits et de détails qui ne laissait point de place aux illusions. La mère consternée dut se résigner à cette conviction douloureuse, qu'il se trouvait, en effet, dans le monde un homme d'assez mauvais goût pour n'être pas amoureux de sa fille, et que cet homme était malheureusement M. de Lucan.

Elle regagna son hôtel en méditant sur ce mystère inouï, dont elle ne devait pas, du reste, attendre longtemps l'explication.

II

George-René de Lucan était intimement lié avec le comte Pierre de Moras, cousin de Clodilde. Tous deux étaient compagnons d'enfance, de jeunesse, de voyage et même de bataille; car, le hasard les ayant conduits aux Etats-Unis quand la guerre civile y éclata, ils avaient trouvé l'occasion bonne pour recevoir le baptême du feu. Leur amitié s'était encore plus solidement trempée dans ces dangers de guerre soutenus fraternellement loin de leur patrie. Cette amitié avait, d'ailleurs, depuis longtemps un caractère rare de confiance, de délicatesse et de force. Ils s'estimaient mutuellement très-haut, et ils avaient raison. Ils ne se ressemblaient d'ailleurs sous aucun rapport. Pierre de Moras était d'une grande taille, blond comme un Scandinave, beau et fort comme un lion, mais comme un lion bon enfant. Lucan était brun, mince, élégant, grave. Il y avait dans son regard fier et un peu sombre, dans son accent froid et doux, dans sa démarche même, une grâce mêlée d'autorité qui imposait et charmait.

Ils n'étaient pas moins dissemblables au point de vue moral: l'un bon vivant, sceptique absolu et paisible, possesseur insouciant d'une danseuse; l'autre toujours troublé malgré son calme extérieur, romanesque, passionné, tourmenté d'amour et de théologie. Pierre de Moras, à leur retour d'Amérique, avait présenté Lucan chez sa cousine Clodilde, et, dès ce moment, il y eut du moins deux points sur lesquels ils furent parfaitement d'accord: une profonde estime pour Clodilde et une profonde antipathie pour son mari. Ils appréciaient, d'ailleurs, chacun à sa manière le caractère et la conduite de M. de Trécoeur. Pour le comte Pierre, Trécoeur était simplement un être malfaisant; pour M. de Lucan, c'était un criminel.

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