Louis Dumur - Pauline, ou la liberté de l'amour

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Pauline, ou la liberté de l'amour: краткое содержание, описание и аннотация

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– Nous nous sommes vus, M. Facial et moi, la semaine dernière, à l'occasion d'une triste cérémonie. C'était aux obsèques de Jacques Derollin. Quel charmant garçon, quel cœur d'or que Derollin! Je ressens vivement sa perte. J'étais arrivé depuis quelques jours à peine et j'ignorais sa maladie. Je n'aurai pas eu la joie de le revoir vivant. La mort est toujours une surprise, quoiqu'elle soit la fatalité.

– Moi, je n'ai pas peur de la mort, dit Pauline.

– Moi, beaucoup, dit Odon.

– Qu'avez-vous à craindre? N'est-elle pas la même pour tous?

– Qui sait? Peut-être pas plus que la vie.

– En tout cas, nous devons la subir. Le mieux est de s'accoutumer à cette perspective, puisque les choses dont on a l'habitude ne sont plus capables d'effrayer.

– Cette nécessité de la mort, dit Odon, est justement ce qui me blesse. En face de ce qui est nécessaire, l'homme perd toute dignité; il se sent ravalé au rang de la machine inerte. De quoi lui servent, là contre, son énergie, ses talents, sa science? Il lui faut en passer par là. La liberté, dont nous sommes si fiers, et qui est, en somme, notre seule prérogative, ne se trouve plus alors qu'un vain mot. Et je ne parle pas seulement de la mort, mais de tout ce qui, dans la vie, porte le sceau de la nécessité. Ne sommes-nous pas humiliés de traîner un corps invariable, qui a ses tares et ses maladies? Mais ce qui me paraît insupportable, c'est le joug des nécessités artificielles, dont l'homme, auquel ne suffisaient pas les nécessités physiques, s'est ingénié à se charger, pour avoir encore plus à courber la tête. Que nous n'ayons pas la liberté du corps, c'est triste, mais que nous n'ayons pas celle de l'âme, c'est irritant.

– Vous voulez parler des conventions sociales?

– En général de tous ces liens spirituels, moraux, mondains, qui jettent autour de nous leur trame inextricable. Là où les lois ne nous tiennent pas, nous sommes assujettis par les habitudes, les manières de voir, les jugements du milieu où nous sommes nés. Voyez, par exemple, la religion. En principe, je le sais, nous jouissons de la liberté religieuse: mais sommes-nous libres? Songez aux obstacles presque insurmontables que rencontre celui qui veut changer de religion. Il faut qu'il ait une foi bien ardente ou un intérêt bien puissant pour braver l'animadversion, la colère, la haine, le mépris que son entreprise ne manquera pas de soulever autour de lui. Que de déboires éprouvera à suivre Voltaire le jeune homme qui appartient à une famille catholique, ou à prendre le voile la jeune fille dont les parents sont voltairiens! L'intolérance règne. Voyez la politique, voyez les arts, voyez les castes professionnelles. Partout nous sommes les jouets d'une artificielle destinée, qui est encore plus implacable que l'autre.

– C'est vrai, dit Pauline, nous nous sentons dominés par l'énorme puissance des mœurs et trop faibles pour oser résister.

– Nous cédons même contre notre conscience.

– Et en cédant, nous contribuons au développement de cette tyrannie.

– N'avez-vous pas remarqué, Madame, que chacun, en secret, manifeste son horreur du régime d'oppression morale sous lequel nous vivons, et que cependant il n'y a personne qui par ses actes, par ses paroles, par sa conduite publique et quelquefois même particulière ne fasse partie de cette fameuse opinion commune que l'on craint tant de se mettre à dos? Tous complices! N'est-ce point là le titre de la tragi-comédie que nous jouons?

– Pour les hommes peut-être: mais les femmes, ces sacrifiées, ont trop à souffrir de cet état de choses pour y consentir autrement que par impuissance.

– Les femmes comme les hommes, répartit Odon: ne sont-ce pas elles qui font et qui défont les mœurs? En morale, je crois les femmes plus puissantes que les hommes. C'est au public féminin que s'adressent de préférence nos littérateurs, lorsqu'ils entreprennent de traiter quelque question de morale. Et ils ont raison: la femme est le grand juge de ce qui est bien et de ce qui est mal, et l'homme qui, sans la femme, serait peut-être disposé à faire assez bon marché de ce qu'on appelle la décence, avec elle devient le plus rigoureux des censeurs.

– Avec elle, ou plutôt devant elle: car je pense qu'il y a là surtout un moyen de la tenir en dépendance.

– Il faut, au moins, avouer qu'elle s'y prête de bonne grâce. Croyez-vous que si les femmes ne scellaient pas de leur approbation cette morale sociale, parfois si immorale, les hommes songeraient à la leur imposer? Voyez en amour: la liberté de l'amour, dont les hommes usent jusqu'à un certain point, quoiqu'il ne faille point confondre la liberté de l'amour avec la liberté de la débauche, n'a pas de plus farouches ennemis que les femmes. Elles condamnent celle d'entre elles qui succombe. Et l'envie ne leur manque pas de condamner aussi l'homme! Nous y viendrons; le progrès des mœurs l'exige. Les signes précurseurs de cette réforme se font déjà sentir, et les auteurs nous offrent des pièces comme celle de ce soir, où l'homme et la femme sont mis sur le même pied, non de liberté, mais de vasselage. Vous connaissez la pièce?

– Je ne la connais pas, fit Pauline, mais, d'après le premier acte, je me doute de ce qu'elle sera.

– En effet, car la pièce est bien construite. Vous avez donc entendu Francillon déclarer la guerre à son mari. S'il la trompe, elle le trompera: ou plutôt elle le déshonorera, ne songeant nullement à le tromper, puisque son premier soin, une fois souillée, sera de lui faire un récit complet de l'adultère. Au bal de l'Opéra où elle vient de se rendre, seule, suivant de près son écervelé de Lucien, elle a toutes les facilités du monde pour s'apercevoir qu'elle est, comme l'on dit, abominablement trahie: et, qui pis est, pour une ancienne maîtresse, ce qui, paraît-il, constitue le comble de l'ignominie. Elle tiendra parole. Elle se jette à la tête du premier venu, l'emmène souper en cabinet particulier, dans le restaurant même où Lucien termine la fête avec sa belle, et, le lendemain, raconte tout à celui-ci avec de tels détails qu'il lui est impossible de douter de son malheur. Bien entendu, et pour la satisfaction du public, les choses s'arrangent. Francine n'a été, matériellement, la maîtresse de personne. Mais, dans la réalité, elle n'aurait pu faire autrement que d'aller jusqu'au bout: et la morale de cette comédie ne s'en dégage pas moins avec une implacable rigueur. La thèse, Madame, ce n'est pas, comme on pourrait le croire sur une audition distraite, que la femme a le droit d'avoir des amants du moment que l'homme a des maîtresses, mais, au contraire, que l'homme n'a pas plus le droit d'avoir des maîtresses que la femme des amants. C'est donc l'indissolubilité absolue du mariage qui est représentée ici comme la loi. Ailleurs, dans des pièces que vous vous rappelez probablement, le même auteur, qui semble s'être donné pour mission de diriger la société moderne dans l'amour, revendique pour la femme le droit de tuer l'homme qui lui est infidèle. Inutile d'insister sur celui de l'homme de tuer la femme qui le trompe: ce droit est acquis depuis longtemps. Ailleurs encore, il veut que l'homme vierge épouse la femme vierge. Que devient l'amour dans tout cela? On se le demande; cependant, chacun applaudit: les femmes d'abord, les hommes ensuite, sans penser que l'amour n'est pas une matière inerte sur laquelle on puisse contracter, stipuler, engager sa parole et sa signature comme pour un marchandage, mais la vie elle-même, la passion, avec toute sa mobilité, ses métamorphoses, ses secousses et son incertitude, le mouvement perpétuel de notre âme en quête du bonheur, l'agitation folle de l'être dans sa course vers l'idéal. Mais quoi, c'est la morale, ce qu'on croit la morale, la morale sans laquelle tout serait perdu. Et on applaudit; on n'oserait pas ne pas applaudir. Et vous aussi, Madame, vous applaudissez: et moi aussi, j'applaudis.

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