Paul Flat - Nos femmes de lettres
Здесь есть возможность читать онлайн «Paul Flat - Nos femmes de lettres» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Nos femmes de lettres
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Nos femmes de lettres: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Nos femmes de lettres»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Nos femmes de lettres — читать онлайн ознакомительный отрывок
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Nos femmes de lettres», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
J'ai souligné exprès ce qui est plus particulièrement expressif de la sensation immédiate. En fait, c'est tout qu'il faudrait souligner, car c'est l'ensemble qui donne la vraie note de cette poésie. Quiconque a connu et goûté le genre de sensation que note ici Mme de Noailles, quiconque s'est trouvé, par un brûlant après-midi d'été, en face de ces objets qui, par le détail se mirent en elle, peut observer la saisissante exactitude du tableau qu'elle nous en présente. Mais qui donc serait habile à le présenter ainsi, s'il n'était doué, au préalable, de ce genre particulier de vision? La voilà bien la sincérité , sa sincérité à elle. Sincérité et Don, termes égaux, réciproquement convertibles. On ne saurait imaginer plus exacte correspondance entre la réalité précise vue par de certains yeux et la sensation du poète qui fixe cette réalité. Tellement absorbante que l'art la transforme à peine; il la fixe simplement, grâce à une intuition singulière de ses analogies, de ses correspondances avec les sens voisins. Cet autre petit tableau exquis: Le Jardin et la Maison donnera une idée exacte du talent de Mme de Noailles, de sa vraie sincérité, en face des spectacles de la Nature, que l'on ne peut s'empêcher d'opposer aux artifices littéraires constatés plus haut.
Voici l'heure où le pré, les arbres et les fleurs
Dans l'air dolent et doux soupirent leurs odeurs,
Les baies du lierre obscur où l'ombre se recueille ,
Sentant venir le soir, se couchent dans leurs feuilles.
Le jet d'eau du jardin qui monte et redescend
Fait dans le bassin clair son bruit rafraîchissant .
La paisible maison respire , au jour qui baisse,
Les petits orangers fleurissants dans leurs caisses;
Le feuillage qui boit les vapeurs de l'étang,
Lassé des feux du jour, s'apaise et se détend.
Peu à peu la maison entr'ouvre ses fenêtres,
Où tout le soir vivant et parfumé pénètre,
Et comme elle, penché sur l'horizon, mon cœur
S'emplit d'ombre, de paix, de rêve et de fraîcheur.
Pesez chaque mot, chaque groupe de mots, non seulement en lui-même, mais dans ses rapports avec le groupe voisin – puisque la beauté émane toujours d'un rapport – vous ne pourrez être qu'émerveillé de la perfection d'un tableau si mesuré, si éloigné du grossissement romantique, où toutes les sensations visuelles, olfactives, gustatives, s'appellent, se confondent, se pénètrent l'une l'autre, nous découvrant chez l'auteur un organisme merveilleusement approprié à ressentir comme à fixer ces correspondances dont Th. Gautier et Baudelaire firent le credo de leur esthétique, si bien que Mme de Noailles a pu très justement conclure dans son Offrande à la Nature :
Nature au cœur profond, sur qui les cieux reposent,
Nul n'aura comme moi, si chaudement aimé
La lumière des jours et la douceur des choses,
L'eau luisante, et la Terre où la vie a germé.
La Forêt, les étangs, et la plaine féconde,
Ont plus touché mes yeux que les regards humains.
Je me suis appuyée à la beauté du Monde,
Et j'ai tenu l'odeur des saisons dans mes mains.
Je vous tiens toute vive entre mes bras, Nature.
Ah! faut-il que mes yeux s'emplissent d'ombre un jour
Et que j'aille au pays sans vent et sans verdure,
Que ne visitent pas la lumière et l'amour!
MADAME LUCIE DELARUE-MARDRUS
Parmi la pureté du matin triomphant,
Je vais, le souvenir encore si frais dans l'âme,
Du temps où je n'étais qu'un embryon de femme,
Qu'il me semble donner la main à quelque enfant.
L'herbe est froide à mes pieds comme de l'eau qui coule.
La mer au bord des prés vient chanter son bruit clair,
Et la falaise aussi déferle dans la mer,
De tout le terrain jaune et mou qui s'en éboule.
Les troupeaux, comme au long d'un poème latin,
Paissent avec des ronds de soleil sur leur croupe,
Et les oiseaux de mer ont abattu des groupes
Que chaque vague berce à son rythme incertain.
Et la prée, et les eaux également étales,
Sourient si bien à mes matineux errements,
Que je voudrais pouvoir entre mes bras normands,
Prendre en pleurant ma mer et ma terre natales…
… Ainsi, d'un clair ressouvenir de ses premières émotions, de ses enfances , disaient nos pères, l'auteur d'Occident , dès les pages liminaires de son second recueil, rend témoignage à ses origines. Et ce n'est pas seulement, ce Matin normand, un frais tableau d'aube sur la mer, où ressuscitent à leur place les images qu'ordonna la Nature, c'est encore hommage ému d'une Française au sol natal d'où elle tira sa sève et sa vigueur.
Tout ce coin de Nature en qui j'épancherais,
Comme en l'asile offert de quelque sein de femme,
Câlinement, les yeux fermés, toute mon âme,
Si lourde de tristesse et de mauvais secrets.
C'est quelque chose de plus encore: hommage de la femme faite et qui maintenant connaît la vie, au petit être en formation qui se dédouble en elle, qui s'isole de sa personnalité présente, au point de lui sembler une autre , mais de qui cependant les premières impressions, reçues sur cette matière malléable comme cire chaude qu'est le cerveau d'une enfant, y marquèrent le pli définitif qui doit persévérer jusqu'à la mort. «L'enfance est la vie d'une bête», s'écrie Bossuet quelque part… Et l'on voit assez par là que le grand orateur catholique n'a jamais rien su du premier âge, habitué qu'il était à ordonner ses gestes dans la compagnie des hommes faits; car si, du point de vue de la vie consciente, un tel aphorisme se peut justifier à une époque aussi exclusivement intellectuelle que notre dix-septième siècle français, il serait sans excuse en un temps où l'on a reconnu que la vie émotive constituait l'assise de toute formation. Mais en vérité les poètes n'ont que faire des arguments des psychologues, quand ils possèdent l'intuition, don merveilleux plus sûr que toute science, qui leur révèle ce que l'observation leur viendra confirmer. Il faudrait n'être aucunement poète, avoir une âme dénuée de toute intuition poétique, pour ne pas attribuer à ces premières impressions une importance justement contraire à celle que leur reconnaissait l'éducateur du Dauphin. Et nous allons voir que l'auteur d'Occident possède une incontestable nature de poète.
Mme Lucie Delarue-Mardrus est donc une fille de la riche Normandie: circonstance qu'il faut se garder de négliger, puisque tel élément, d'apparence extérieur à l'être, par la suite devient cause efficiente et constitutive de sa personnalité. Combien cela est vrai et rigoureux, quand il s'agit de la Femme-auteur! Ce n'est pas moi, non certes, ce n'est pas moi, qui viendrai m'inscrire en faux contre une doctrine qui, après avoir connu tant de faveur, tomba par la suite dans le plus injuste discrédit. Tout comme les renommées, les théories littéraires ont leurs destins alternés, et si elles disparaissent un temps, c'est pour ressusciter ensuite, plus vivaces et mieux en faveur. Pour n'avoir pas su nous rendre un compte exact ou du moins suffisant, des éléments qui composent le génie de ces hommes, véritables demi-dieux ayant dominé leur époque, on fut sévère à celle-ci au delà de toute mesure: «Le Génie, s'écriait Barbey d'Aurevilly dans un élan lyrique… Mais ce qui fait le plus le génie, aux yeux de ceux qui savent le comprendre, c'est quand il réagit avec fierté contre sa race, quand il se cogne contre son milieu, ou qu'il le secoue autour de lui, comme le lion secoue sa crinière… c'est enfin quand il porte le moins ou repousse le plus de ces influences fatales dont on voudrait le faire sortir.»
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Nos femmes de lettres»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Nos femmes de lettres» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Nos femmes de lettres» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.