Léon Gozlan - Les Tourelles - Histoire des châteaux de France, volume II

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Les Tourelles: Histoire des châteaux de France, volume II: краткое содержание, описание и аннотация

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Les rideaux eurent beaucoup à souffrir: les cerfs cherchaient un refuge dans les vastes plis de leur colonne soyeuse, et, dans ce fourreau qui les étouffait, ils se livraient bondissans à leurs ennemis. Plus heureux, beaucoup de lièvres et de faisans s’en allèrent par la cheminée.

Cette chasse dura vingt minutes. Les cors sonnèrent la fin du combat. On exposa devant les dames le résultat de la victoire: quelques cerfs étourdis, quelques oiseaux revenus déjà de leur frayeur. Bien des reproches d’imprudence furent effacés. Les armes n’avaient été chargées qu’avec des balles de liége; ainsi pas une goutte de sang n’avait coulé.

Après quelques minutes de repos, en hôte délicat, qui comprend qu’un plaisir plus calme doit succéder à une émotion fatigante, Fouquet proposa de se rendre à la comédie. – On s’y rendit.

La Fontaine était exact lorsqu’il écrivait à son ami, M. de Maucroix, dans la Relation de la fête donnée à Vaux , que «le souper fini, la comédie eut son tour; qu’on avait dressé le théâtre au bas de l’allée des Sapins.»

L’allée des Sapins existe encore. Elle est noire et répand une forte odeur de résine. Découpées par tranches horizontales et s'évasant en pyramides, les branches panachées se pressent et se rapprochent. Il faut près d’une demi-heure à parcourir l’allée des Sapins de son point de départ du château, où elle prend, pour le perdre plus loin, le nom d’allée des Portiques: à son extrémité occidentale, est le spacieux hémicycle où les Fâcheux de Molière furent représentés pour la première fois.

Aujourd’hui couvert de jeunes arbres plantés en quinconce, seule altération qu’il ait subie, cet emplacement contiendrait deux mille personnes, en les supposant placées avec toute la liberté des spectateurs de cour. Je me suis assuré, mademoiselle Scudéry d’une main et La Fontaine de l’autre, que c'était rigoureusement là, et non ailleurs, que les Fâcheux avaient été joués.

Quoique l’allée des Sapins ait deux versans, il est impossible de placer la scène à celui qui touche au château. Là elle n’est pas encore allée des Sapins, mais des Portiques. Ce point reconnu, les Fâcheux n’auraient pu être joués ni plus près ni plus loin. Plus près, ce serait l’allée même, et non le bout; plus loin le terrain manque. Au-dessous sont les eaux.

C’est donc là que Molière, il y a près de deux siècles, pauvre comédien courant la province, vint peut-être à pied pour jouer devant son roi. Qu’il serait curieux de savoir s’il passa par Melun! de connaître le cabaret où il s’arrêta pour corriger quatre vers au crayon, boire un verre de vin et se remettre en route! Mais, à coup sûr, il a foulé cette allée des Sapins; là son coude a effleuré; là son pied a posé; là sa bouche a parlé. Molière a parlé ici, dans cet air, dans cet espace! Ce soleil qui se couche éclaira sa face sublime le 17 août 1661!

La pièce fut jouée aux flambeaux et devant des spectateurs échelonnés sur trois rangs.

Le roi occupait le centre, assis dans un fauteuil; à sa droite était la reine-mère; un peu au-dessous de lui, Monsieur et le prince de Condé avaient deux siéges. Le rang qui se prolongeait à la droite et à la gauche du roi n'était composé que de dames. Madame Fouquet venait après la reine. Derrière les dames étaient les ambassadeurs. Beaucoup de seigneurs qui n’avaient pas trouvé à se placer se pressaient au bout des allées, disputaient un courant d’air entre deux épaules pour voir ou pour entendre; d’autres avaient grimpé aux arbres, et planaient de là sur ce cercle, au milieu duquel un seul homme était debout:

Molière!

«D’abord que la toile fut levée, un des acteurs, comme vous pourriez dire moi (Molière, les Fâcheux , Avertissement ), parut sur le théâtre en habit de ville, et, s’adressant au roi avec le visage d’un homme surpris, fit des excuses du désordre de ce qu’il se trouvait là seul, et manquait de temps et d’acteurs pour donner à sa majesté le divertissement qu’elle semblait attendre. En même temps, au milieu de vingt jets d’eau naturels, s’ouvrit cette coquille que tout le monde a vue, et l’agréable naïade (mademoiselle Béjart, plus tard femme de Molière), qui parut dedans, s’avança au bord du théâtre, et d’un air héroïque prononça les vers que M. Pélisson avait faits, et qui servent de prologue.»

Tout homme a une haine profonde, c’est son génie. Molière eut celle de l’aristocratie; il la heurta et la foula sous toutes ses formes. Les détours qu’il prend sont admirables. La comédie qu’on ne lit pas est la véritable dans Molière. Prenez-y garde, sans cette seconde vue, la meilleure partie de son talent va vous glisser entre les doigts, et il ne vous restera plus qu’une bouffonnerie prise à Boccace, à l’Italie, à l’Espagne. On a dit que Molière «constituait à lui seul toute l’opposition de son temps.» Nous recueillons l’aveu.

Ouvrez le Bourgeois gentilhomme . Un bourgeois prend un maître de musique, un maître de philosophie, un maître à danser; il faut verser jusqu'à sa dernière larme de rire à ce bon M. Jourdain prononçant des U et des O, donnant de gros diamans à Dorimène, croyant que le fils du Grand-Turc est arrivé pour épouser sa fille Lucile, embrassant le mahométisme, et tout cela pour être un homme de qualité; c’est d’un comique rare. La leçon est haute pour la bourgeoisie qui tend à sortir de la boutique. Tous les Jourdains de la porte des Innocens se cachèrent de honte. C’est ce que vous croyez. La part faite du rire, ce comique étend sur la claie Dorante, gentilhomme, et non Jourdain le bourgeois: Dorante, gentilhomme et emprunteur qui ne rend pas; Dorante, gentilhomme, et perturbateur des familles; Dorante, gentilhomme et pourvoyeur de Dorimène; Dorante, gentilhomme et profanateur de noblesse. Jourdain n’est que ridicule, Dorante est infâme. Demain Jourdain aunera du drap sous les piliers des Halles, demain Dorante sera à la Bastille, s’il n’est en Grève. Eh bien! dites maintenant: de Jourdain ou de Dorante, quel est celui que Molière a voulu sacrifier?

Allez plus loin. Jusqu’au jour où M. Jourdain a pris à sa solde ces maîtres si ridicules, qui donc s’est formé à leurs leçons? N’est-ce pas la noblesse? Par ce que savent ces maîtres, jugez ce qu’ils ont enseigné, jugez leurs élèves.

Allez plus loin. Au bourgeois gentilhomme, si ridicule qu’il en est faux, du moins impossible, opposez sa femme, qui est la raison même. Dans M. Jourdain, Molière a immolé au rire la bourgeoisie qui n’existait pas, pour mieux faire triompher, dans madame Jourdain, la véritable bourgeoisie. – Quelle pureté, quelle dignité de mœurs, quelle prudence dans cette femme! Descendons-nous tous deux que de bonne bourgeoisie? Quelle vertu dans cette mère! «Je ne veux point qu’un gendre puisse reprocher ses parens à ma fille, et qu’elle ait des enfans qui aient bonté de m’appeler leur grand’maman.» Qui ne serait honoré d’avoir la fille de M. Jourdain pour sœur, madame Jourdain pour mère?

Allez plus loin encore. Demain le fils de M. Jourdain aura aussi des maîtres de philosophie; mais avec la jeunesse il aura le loisir de faire une plus sage application de ses études; il n'écrira plus comme son père à la marquise que ses yeux le font mourir d’amour ; mais il publiera un livre qui commencera par ces mots: «L’homme est né libre, et partout il est dans les fers.» Demain il aura un maître d’armes le fils de M. Jourdain, et il appellera Dorante en duel, et Dorante sera tué. Une révolution sera consommée. Avez-vous ainsi compris Molière?

Ainsi, dans Molière, vous l’avez remarqué, l’homme ridicule, celui qu’il souflette en public, n’est jamais l’homme coupable, celui qu’il déshonore en secret. De là, chez lui, le mensonge dont il avait besoin, et qui n’a que trop été pris à la lettre, d’amuser aux dépens de ceux dont il défend le rang, les mœurs et la vertu.

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