Judith Gautier - Le paravent de soie et d'or

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Le paravent de soie et d'or: краткое содержание, описание и аннотация

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Elle était d'assez belle apparence, mais délabrée et mal entretenue. L'émail vert de la petite toiture, retroussée aux angles, qui formait auvent au-dessus de la porte, était écaillé et manquait par places, les murs se fendillaient, et l'on ne distinguait plus de quelle couleur ils avaient été peints, sous les mille éclaboussures qui la couvraient. La rouille dévorait la tortue de fer qui servait de marteau; on voyait enfin que le propriétaire refusait à sa demeure les réparations qu'elle réclamait impérieusement.

Une affiche, d'un beau rouge pourpre éclatant, apparut bientôt sur le ton sale de la porte. De gros caractères, élégamment tracés, s'alignaient en colonnes.

«Chaque être, chaque chose, disaient-ils, porte le nom qui lui convient; jamais on n'a vu une souris se faire appeler cheval, ni un monceau de fumier prendre le nom d'une fleur parfumée. Alors, pourquoi Rouille-des-Bois, le vénérable propriétaire de cette maison, n'est-il pas nommé: l'Avare, le Ladre, l'Esclave-de-Ses-Sacs, ou de quelque autre titre analogue?»

Une affiche bleue s'était étendue au-dessous de l'affiche rouge.

«Écoutez une jolie histoire, disait celle-ci. Un vénérable avare du faubourg de Tsié-Tan fut prié à dîner par un seigneur de la haute ville: l'avare accepta l'invitation, et, le jour venu, mangea avec grand appétit et but au point qu'il fallut le rapporter chez lui. Les convives qui assistaient au dîner se hâtèrent, l'un après l'autre, de rendre au noble seigneur sa politesse; chaque fois l'avare fut invité, et il dîna successivement chez tous les convives du noble seigneur. Depuis lors, bien des lunes se sont écoulées, et, chaque matin, le noble seigneur interroge ses domestiques:

« – N'est-il pas venu une invitation de la part du vénérable avare?

« – Non, maître.

«Et le seigneur fronce le sourcil. Quelquefois il fait battre ses domestiques, mais ceux-ci jurent, sur les mânes de leurs ancêtres, qu'ils n'ont point égaré l'invitation, car elle n'est jamais venue. A-t-on jamais entendu parler, dans l'Empire du Milieu, d'un pareil oubli des convenances?»

Le jeune homme dont les épaules étaient élargies par la douce épaisseur de la peau du dragon de mer, s'appuyait sur Bambou-Noir, et relisait la seconde affiche.

– Ami! ami! dit-il à demi-voix, faut-il que nous t'aimions pour nous exposer ainsi à nous voir forcés de goûter à la cuisine de ton oncle vénérable!

– Certes, dit Bambou-Noir, l'ordinaire des mendiants et des vagabonds, qui sortent le matin de la maison des Plumes-de-Poules 3 3 C'est une sorte d'asile public où dorment les mendiants et les vagabonds. Il se compose d'une seule pièce dont le sol disparaît sous un amas de plumes de poules. est préférable à celui où l'avarice a réduit ce malheureux homme; le fricot que se préparent les prisonniers, de leur main un instant désenchaînée, vaut mieux encore que celui fricassé par le pauvre Cerf-Volant, son domestique, qui a bien de la vertu de ne pas dévorer, avant de la servir, la maigre pitance, dont il n'a que les restes.

– Aïe! aïe! Tu nous épouvantes, dit l'un des jeunes gens, mais nous serons courageux. Que ne ferait-on pas pour obliger un ami?

– Je ne veux pas votre mort, dit Bambou-Noir, en riant; n'allez pas oublier de dîner copieusement avant de vous rendre à l'invitation de cet avare.

– Bon! bon! Nous dînerons d'avance, dirent les jeunes seigneurs, en étouffant leurs rires. – Éloignons-nous, dit l'un deux; voici que l'on commence à ouvrir les boutiques et le soleil fait étinceler le givre au bord des toits.

Bambou-Noir poussa un soupir et leva les yeux vers les treillis d'une fenêtre.

– Tu vas réveiller Perle-Fine, avec tes soupirs, dit le jeune homme aux belles fourrures.

– Ah! si je pouvais voir seulement le bout de son ongle, ou l'ombre de sa petite main, sur le papier de la fenêtre.

– Allons, patience! Si notre complot réussit, Perle-Fine sera bientôt ta femme.

Tous les jeunes gens s'éloignèrent et, avant de disparaître à l'angle d'une rue, ils jetèrent un dernier coup d'œil à la maison de Rouille-des-Bois.

Quelques passants s'étaient arrêtés devant les affiches et les lisaient, en se tenant les côtes de rire. L'un deux souleva le marteau de la porte et le laissa retomber bruyamment, puis tous s'enfuirent, dans toutes les directions.

II

Une vieille tête pointue et maigre, qui semblait taillée dans un ivoire centenaire, se glissa par l'entrebâillement d'une fenêtre et regarda en dehors. Au même moment un serviteur ouvrit la porte et promena ses regards surpris sur la solitude de la rue.

Ce serviteur était un jeune garçon, mince comme une tige de bambou, long, effaré, silencieux. Dès la première lune d'hiver, gelé jusque dans la moelle de ses os, il tremblait toujours comme un chien mouillé, mais ne s'imaginait même pas qu'on pût songer à se chauffer. Rouille-des-Bois l'avait élevé. A l'appel de son maître il se précipitait désespérément, les bras étendus, comme si un malheur était arrivé, et recevait l'ordre sans rien dire. Il remuait seulement ses grands yeux épouvantés et reparlait subitement avec le même geste de désespoir. Pour lui, la vie était quelque chose d'incompréhensible et de terrible.

A la vue de ces affiches bariolant la porte, il sortit de son mutisme: les bras au ciel, il poussa une longue exclamation.

– Qu'est-ce donc, Cerf-Volant? dit le vieillard qui regardait d'en haut.

– Venez, s'écria Cerf-Volant, qui ne savait plus par quel geste exprimer son effroi.

Rouille-des-Bois retira sa tête, ferma la fenêtre et descendit. On entendait des grincements de clefs et de verrous tirés.

– Quoi donc? quoi donc? dit l'avare en apparaissant dans le cadre de la porte. Nous a-t-on volé la tortue de fer, ou quelque autre ornement extérieur?

Cerf-Volant attira son maître dehors et referma à demi la porte, pour bien la mettre en lumière; puis il appuya ses mains sur ses tempes, comme s'il eût voulu empêcher sa tête d'éclater en face d'un pareil malheur.

– Oh! oh! s'exclama l'avare, prend-on ma maison pour le pilier public, ou bien, quelque poète sans renommée a-t-il choisi ma porte pour éditeur? En ce cas, il me payera une redevance.

Et Rouille-des-Bois, tirant de la manche de sa houppelande, en peau de mouton, râpée jusqu'au cuir, une énorme paire de lunettes, se la campa sur le nez.

A mesure que le sens des caractères arrivait à son esprit, le visage de l'avare s'allongeait démesurément, comme s'il eût été reflété par une de ces boules en cuivre poli qui ornent les balustrades.

– Hein! on m'insulte, murmura-t-il; on me couvre de honte, on me déshonore, moi, un homme vénérable, qui ai passé soixante ans et qui mérite le respect! Avare! ladre! et cela parce que je suis pauvre et économe!

Les passants, de plus en plus nombreux, s'arrêtaient curieux.

Rouille-des-Bois arracha les affiches et fut sur le point de les jeter dans le ruisseau; mais il se ravisa en songeant que l'on pourrait en faire du feu. Il rentra chez lui en fermant la porte avec colère.

– Que se passe-t-il donc, mon oncle? Pourquoi sembles-tu irrité? dit une jeune fille toute pâle de froid, qui entra d'un autre côté dans le salon d'honneur, au moment où Rouille-des-Bois y pénétrait.

– Faites donc le bien, s'écria le vieillard, très animé, recueillez des orphelins, comme j'ai recueilli Perle-Fine, soyez poli avec tout le monde, charitable comme Miaou-Chen 4 4 La déesse de la Compassion. , – n'ai-je pas, l'an dernier, distribué un bol de riz entre toute une armée de mendiants? – pour être traité comme l'on me traite, pour recevoir cette récompense!

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