Théophile Gautier - Romans et contes
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«Je partis pour l’Inde, espérant trouver le mot de l’énigme dans ce pays de l’antique sagesse. J’appris le sanscrit et le prâcrit, les idiomes savants et vulgaires: je pus converser avec les pandits et les brahmes. Je traversai les jungles où rauque le tigre aplati sur ses pattes; je longeai les étangs sacrés qu’écaille le dos des crocodiles; je franchis des forêts impénétrables barricadées de lianes, faisant envoler des nuées de chauves-souris et de singes, me trouvant face à face avec l’éléphant au détour du sentier frayé par les bêtes fauves pour arriver à la cabane de quelque yoghi célèbre en communication avec les Mounis, et je m’assis des jours entiers près de lui, partageant sa peau de gazelle, pour noter les vagues incantations que murmurait l’extase sur ses lèvres noires et fendillées. Je saisis de la sorte des mots tout-puissants, des formules évocatrices, des syllabes du Verbe créateur.
«J’étudiai les sculptures symboliques dans les chambres intérieures des pagodes que n’a vues nul œil profane et où une robe de brahme me permettait de pénétrer; je lus bien des mystères cosmogoniques, bien des légendes de civilisations disparues; je découvris le sens des emblèmes que tiennent dans leurs mains multiples ces dieux hybrides et touffus comme la nature de l’Inde; je méditai sur le cercle de Brahma, le lotus de Wishnou, le cobra capello de Shiva, le dieu bleu. Ganésa, déroulant sa trompe de pachyderme et clignant ses petits yeux frangés de longs cils, semblait sourire à mes efforts et encourager mes recherches. Toutes ces figures monstrueuses me disaient dans leur langue de pierre: «Nous ne sommes que des formes, c’est l’esprit qui agite la masse.»
«Un prêtre du temple de Tirounamalay, à qui je fis part de l’idée qui me préoccupait, m’indiqua, comme parvenu au plus haut degré de sublimité, un pénitent qui habitait une des grottes de l’île d’Éléphanta. Je le trouvai, adossé au mur de la caverne, enveloppé d’un bout de sparterie, les genoux au menton, les doigts croisés sur les jambes, dans un état d’immobilité absolue; ses prunelles retournées ne laissaient voir que le blanc, ses lèvres bridaient sur ses dents déchaussées; sa peau, tannée par une incroyable maigreur, adhérait aux pommettes; ses cheveux, rejetés en arrière, pendaient par mèches roides comme des filaments de plantes du sourcil d’une roche; sa barbe s’était divisée en deux flots qui touchaient presque terre, et ses ongles se recourbaient en serres d’aigle.
«Le soleil l’avait desséché et noirci de façon à donner à sa peau d’Indien, naturellement brune, l’apparence du basalte; ainsi posé, il ressemblait de forme et de couleur à un vase canopique. Au premier aspect, je le crus mort. Je secouai ses bras comme ankylosés par une roideur cataleptique, je lui criai à l’oreille de ma voix la plus forte les paroles sacramentelles qui devaient me révéler à lui comme initié; il ne tressaillit pas, ses paupières restèrent immobiles. – J’allais m’éloigner, désespérant d’en tirer quelque chose, lorsque j’entendis un petillement singulier; une étincelle bleuâtre passa devant mes yeux avec la fulgurante rapidité d’une lueur électrique, voltigea une seconde sur les lèvres entr’ouvertes du pénitent, et disparut.
«Brahma-Logum (c’était le nom du saint personnage) sembla se réveiller d’une léthargie: ses prunelles reprirent leur place; il me regarda avec un regard humain et répondit à mes questions. «Eh bien, tes désirs sont satisfaits: tu as vu une âme. Je suis parvenu à détacher la mienne de mon corps quand il me plaît; – elle en sort, elle y rentre comme une abeille lumineuse, perceptible aux yeux seuls des adeptes. J’ai tant jeûné, tant prié, tant médité, je me suis macéré si rigoureusement, que j’ai pu dénouer les liens terrestres qui l’enchaînent, et que Wishnou, le dieu aux dix incarnations, m’a révélé le mot mystérieux qui la guide dans ses Avatars à travers les formes différentes. – Si, après avoir fait les gestes consacrés, je prononçais ce mot, ton âme s’envolerait pour animer l’homme ou la bête que je lui désignerais. Je te lègue ce secret, que je possède seul maintenant au monde. Je suis bien aise que tu sois venu, car il me tarde de me fondre dans le sein de l’incréé, comme une goutte d’eau dans la mer. – Et le pénitent me chuchota d’une voix faible comme le dernier râle d’un mourant, et pourtant distincte, quelques syllabes qui me firent passer sur le dos ce petit frisson dont parle Job.
– Que voulez-vous dire, docteur? s’écria Octave; je n’ose sonder l’effrayante profondeur de votre pensée.
– Je veux dire, répondit tranquillement M. Balthazar Cherbonneau, que je n’ai pas oublié la formule magique de mon ami Brahma-Logum, et que la comtesse Prascovie serait bien fine si elle reconnaissait l’âme d’Octave de Saville dans le corps d’Olaf Labinski.»
V
La réputation du docteur Balthazar Cherbonneau comme médecin et comme thaumaturge commençait à se répandre dans Paris; ses bizarreries, affectées ou vraies, l’avaient mis à la mode. Mais, loin de chercher à se faire, comme on dit, une clientèle, il s’efforçait de rebuter les malades en leur fermant sa porte ou en leur ordonnant des prescriptions étranges, des régimes impossibles. Il n’acceptait que des cas désespérés, renvoyant à ses confrères avec un dédain superbe les vulgaires fluxions de poitrine, les banales entérites, les bourgeoises fièvres typhoïdes, et dans ces occasions suprêmes il obtenait des guérisons vraiment inconcevables. Debout à côté du lit, il faisait des gestes magiques sur une tasse d’eau, et des corps déjà roides et froids, tout prêts pour le cercueil, après avoir avalé quelques gouttes de ce breuvage en desserrant des mâchoires crispées par l’agonie, reprenaient la souplesse de la vie, les couleurs de la santé, et se redressaient sur leur séant, promenant autour d’eux des regards accoutumés déjà aux ombres du tombeau. Aussi l’appelait-on le médecin des morts ou le résurrectionniste. Encore ne consentait-il pas toujours à opérer ces cures, et souvent refusait-il des sommes énormes de la part de riches moribonds. Pour qu’il se décidât à entrer en lutte avec la destruction, il fallait qu’il fût touché de la douleur d’une mère implorant le salut d’un enfant unique, du désespoir d’un amant demandant la grâce d’une maîtresse adorée, ou qu’il jugeât la vie menacée utile à la poésie, à la science et au progrès du genre humain. Il sauva de la sorte un charmant baby dont le croup serrait la gorge avec ses doigts de fer, une délicieuse jeune fille phthisique au dernier degré, un poëte en proie au delirium tremens , un inventeur attaqué d’une congestion cérébrale et qui allait enfouir le secret de sa découverte sous quelques pelletées de terre. Autrement il disait qu’on ne devait pas contrarier la nature, que certaines morts avaient leur raison d’être, et qu’on risquait, en les empêchant, de déranger quelque chose dans l’ordre universel. Vous voyez bien que M. Balthazar Cherbonneau était le docteur le plus paradoxal du monde, et qu’il avait rapporté de l’Inde une excentricité complète; mais sa renommée de magnétiseur l’emportait encore sur sa gloire de médecin; il avait donné devant un petit nombre d’élus quelques séances dont on racontait des merveilles à troubler toutes les notions du possible ou de l’impossible, et qui dépassaient les prodiges de Cagliostro.
Le docteur habitait le rez-de-chaussée d’un vieil hôtel de la rue du Regard, un appartement en enfilade comme on les faisait jadis, et dont les hautes fenêtres ouvraient sur un jardin planté de grands arbres au tronc noir, au grêle feuillage vert. Quoiqu’on fût en été, de puissants calorifères soufflaient par leurs bouches grillées de laiton des trombes d’air brûlant dans les vastes salles, et en maintenaient la température à trente-cinq ou quarante degrés de chaleur, car M. Balthazar Cherbonneau, habitué au climat incendiaire de l’Inde, grelottait à nos pâles soleils, comme ce voyageur qui, revenu des sources du Nil Bleu, dans l’Afrique centrale, tremblait de froid au Caire, et il ne sortait jamais qu’en voiture fermée, frileusement emmaillotté d’une pelisse de renard bleu de Sibérie, et les pieds posés sur un manchon de fer-blanc rempli d’eau bouillante.
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