Ги де Мопассан - Une vie - Édition illustrée
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– 274 –
Ils envoyèrent les quinze mille francs et ne reçurent plus de nouvelles pendant cinq mois.
Puis, un homme d’affaires se présenta pour régler les détails de la succession de Julien. Jeanne et le baron rendirent les comptes sans discuter, abandonnant même l’usufruit qui revenait à la mère. Et, rentré à Paris, Paul toucha cent vingt mille francs. Il écrivit alors quatre lettres en six mois, donnant de ses nouvelles en style concis et terminant par de froides protestations de tendresse : « Je travaille, affirmait-il ; j’ai trouvé une position à la Bourse. J’espère aller vous embrasser quelque jour aux Peuples, mes chers parents. »
Il ne disait pas un mot de sa maîtresse ; et ce silence signifiait plus que s’il eût parlé d’elle durant quatre pages.
Jeanne, dans ces lettres glacées, sentait cette femme, embusquée, implacable, l’ennemie éternelle des mères, la fille.
Les trois solitaires discutaient sur ce qu’on pouvait faire pour sauver Paul ; et ils ne trouvaient rien. Un voyage à Paris ?
À quoi bon ?
Le baron disait : « Il faut laisser s’user sa passion. Il nous reviendra tout seul. »
Et leur vie était lamentable.
Jeanne et Lison allaient ensemble à l’église en se cachant du baron.
Un temps assez long s’écoula sans nouvelles, puis, un matin, une lettre désespérée les terrifia.
« Ma pauvre maman, je suis perdu, je n’ai plus qu’à me brûler la cervelle si tu ne viens pas à mon secours. Une
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spéculation qui présentait pour moi toutes les chances de succès vient d’échouer ; et je dois quatre-vingt-cinq mille francs. C’est le déshonneur si je ne paie pas, la ruine, l’impossibilité de rien faire désormais. Je suis perdu. Je te le répète, je me brûlerai la cervelle plutôt que de survivre à cette honte. Je l’aurais peut-
être fait déjà sans les encouragements d’une femme dont je ne parle jamais et qui est ma Providence.
« Je t’embrasse du fond du cœur, ma chère maman ; c’est peut-être pour toujours. Adieu.
« PAUL. »
Des liasses de papiers d’affaires joints à cette lettre donnaient des explications détaillées sur le désastre.
Le baron répondit poste pour poste qu’on allait aviser. Puis il partit pour Le Havre afin de se renseigner ; et il hypothéqua des terres pour se procurer de l’argent qui fut envoyé à Paul.
Le jeune homme répondit trois lettres de remerciements enthousiastes et de tendresses passionnées, annonçant sa venue immédiate pour embrasser ses chers parents.
Il ne vint pas.
Une année entière s’écoula.
Jeanne et le baron allaient partir pour Paris afin de le trouver et de tenter un dernier effort quand on apprit par un mot qu’il était à Londres de nouveau, montant une entreprise de paquebots à vapeur, sous la raison sociale « Paul Delamare et Cie ». Il écrivait : « C’est la fortune assurée pour moi, peut-être la richesse. Et je ne risque rien. Vous voyez d’ici tous les avantages. Quand je vous reverrai, j’aurai une belle position
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dans le monde. Il n’y a que les affaires pour se tirer d’embarras aujourd’hui. »
Trois mois plus tard, la compagnie de paquebots était mise en faillite et le directeur poursuivi pour irrégularités dans les écritures commerciales. Jeanne eut une crise de nerfs qui dura plusieurs heures ; puis elle prit le lit.
Le baron repartit au Havre, s’informa, vit des avocats, des hommes d’affaires, des avoués, des huissiers, constata que le déficit de la société Delamare était de deux cent trente-cinq mille francs, et il hypothéqua de nouveau ses biens. Le château des Peuples et les deux fermes furent grevés pour une grosse somme.
Un soir, comme il réglait les dernières formalités dans le cabinet d’un homme d’affaires, il roula sur le parquet, frappé d’une attaque d’apoplexie.
Jeanne fut prévenue par un cavalier. Quand elle arriva, il était mort.
Elle le ramena aux Peuples, tellement anéantie que sa douleur était plutôt de l’engourdissement que du désespoir.
L’abbé Tolbiac refusa au corps l’entrée de l’église, malgré les supplications éperdues des deux femmes. Le baron fut enterré à la nuit tombante, sans cérémonie aucune.
Paul connut l’événement par un des agents liquidateurs de sa faillite. Il était encore caché en Angleterre. Il écrivit pour s’excuser de n’être point venu, ayant appris trop tard le malheur. « D’ailleurs, maintenant que tu m’as tiré d’affaire, ma chère maman, je rentre en France, et je t’embrasserai bientôt. »
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Jeanne vivait dans un tel affaissement d’esprit qu’elle semblait ne plus rien comprendre.
Et vers la fin de l’hiver tante Lison, âgée alors de soixante-huit ans, eut une bronchite qui dégénéra en fluxion de poitrine ; et elle expira doucement en balbutiant : « Ma pauvre petite Jeanne, je vais demander au bon Dieu qu’il ait pitié de toi. »
Jeanne la suivit au cimetière, vit tomber la terre sur le cercueil, et, comme elle s’affaissait avec l’envie au cœur de mourir aussi, de ne plus souffrir, de ne plus penser, une forte paysanne la saisit dans ses bras et l’emporta comme elle eût fait d’un petit enfant.
En rentrant au château, Jeanne, qui venait de passer cinq nuits au chevet de la vieille fille, se laissa mettre au lit sans résistance par cette campagnarde inconnue qui la maniait avec douceur et autorité ; et elle tomba dans un sommeil d’épuisement, accablée de fatigue et de souffrance.
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Elle s’éveilla vers le milieu de la nuit. Une veilleuse brûlait sur la cheminée. Une femme dormait dans un fauteuil. Qui était cette femme ? Elle ne la reconnaissait pas, et elle cherchait, s’étant penchée au bord de sa couche, pour bien distinguer ses traits sous la lueur tremblotante de la mèche flottant sur l’huile dans un verre de cuisine.
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Il lui semblait pourtant qu’elle avait vu cette figure. Mais quand ? Mais où ? La femme dormait paisiblement, la tête inclinée sur l’épaule, le bonnet tombé par terre. Elle pouvait avoir quarante ou quarante-cinq ans. Elle était forte, colorée, carrée, puissante. Ses larges mains pendaient des deux côtés du siège. Ses cheveux grisonnaient. Jeanne la regardait
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obstinément dans ce trouble d’esprit du réveil après le sommeil fiévreux qui suit les grands malheurs.
Certes elle avait vu ce visage ! Était-ce autrefois ? Était-ce récemment ? Elle n’en savait rien, et cette obsession l’agitait, l’énervait. Elle se leva doucement pour regarder de plus près la dormeuse, et elle s’approcha sur la pointe des pieds. C’était la femme qui l’avait relevée au cimetière, puis couchée. Elle se rappelait cela confusément.
Mais l’avait-elle rencontrée ailleurs, à une autre époque de sa vie ? Ou bien la croyait-elle reconnaître seulement dans le souvenir obscur de la dernière journée ? Et puis comment était-elle là, dans sa chambre ? Pourquoi ?
La femme souleva sa paupière, aperçut Jeanne et se dressa brusquement. Elles se trouvaient face à face, si près que leurs poitrines se frôlaient. L’inconnue grommela : « Comment ! vous v’là d’bout ! Vous allez attraper du mal à c’t’heure. Voulez-vous bien vous r’coucher ! »
Jeanne demanda : « Qui êtes-vous ? »
Mais la femme, ouvrant les bras, la saisit, l’enleva de nouveau, et la reporta sur son lit avec la force d’un homme. Et comme elle la reposait doucement sur ses draps, penchée, presque couchée sur Jeanne, elle se mit à pleurer en l’embrassant éperdument sur les joues, dans les cheveux, sur les yeux, lui trempant la figure de ses larmes, et balbutiant : « Ma pauvre maîtresse, mam’zelle Jeanne, ma pauvre maîtresse, vous ne me reconnaissez donc point ? »
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