Ги де Мопассан - Une vie - Édition illustrée

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Et Jeanne s’écria : « Rosalie, ma fille. » Et, lui jetant les deux bras au cou, elle l’étreignit en la baisant ; et elles sanglotaient toutes les deux, enlacées étroitement, mêlant leurs pleurs, ne pouvant plus desserrer leurs bras.

– 281 –

Rosalie se calma la première : « Allons, faut être sage, dit-elle, et ne pas attraper froid. »

Et elle ramassa les couvertures, reborda le lit, replaça l’oreiller sous la tête de son ancienne maîtresse qui continuait à suffoquer, toute vibrante de vieux souvenirs surgis en son âme.

Elle finit par demander : « Comment es-tu revenue, ma pauvre fille ? »

Rosalie répondit : « Pardi, est-ce que j’allais vous laisser comme ça, toute seule, maintenant ! »

Jeanne reprit : « Allume donc une bougie que je te voie. »

Et, quand la lumière fut apportée sur la table de nuit, elles se considérèrent longtemps sans dire un mot. Puis Jeanne, tendant la main à sa vieille bonne, murmura : « Je ne t’aurais jamais reconnue, ma fille, tu es bien changée, sais-tu, mais pas tant que moi, encore. »

Et Rosalie, contemplant cette femme à cheveux blancs, maigre et fanée, qu’elle avait quittée jeune, belle et fraîche, répondit : « Ça c’est vrai que vous êtes changée, madame Jeanne, et plus que de raison. Mais songez aussi que v’là vingt-quatre ans que nous nous sommes pas vues. »

Elles se turent, réfléchissant de nouveau. Jeanne, enfin, balbutia : « As-tu été heureuse au moins ? »

Et Rosalie, hésitant dans la crainte de réveiller quelque souvenir trop douloureux, bégayait : « Mais… oui… oui…

madame. J’ai pas trop à me plaindre, j’ai été plus heureuse que vous… pour sûr. Il n’y a qu’une chose qui m’a toujours gâté le cœur, c’est de ne pas être restée ici… » Puis elle se tut brusquement, saisie d’avoir touché à cela sans y songer. Mais

– 282 –

Jeanne reprit avec douceur : « Que veux-tu, ma fille, on ne fait pas toujours ce qu’on veut. Tu es veuve aussi, n’est-ce pas ? »

Puis une angoisse fit trembler sa voix, et elle continua : « As-tu d’autres… d’autres enfants ?

– Non, madame.

– Et, lui, ton… ton fils, qu’est-ce qu’il est devenu ? En es-tu satisfaite ?

– Oui, madame, c’est un bon gars qui travaille d’attaque. Il s’est marié v’là six mois, et il prend ma ferme, donc, puisque me v’là revenue avec vous. »

Jeanne, tremblant d’émotion, murmura : « Alors, tu ne me quitteras plus, ma fille ? »

Et Rosalie, d’un ton brusque : « Pour sûr, madame, que j’ai pris mes dispositions pour ça. »

Puis elles ne parlèrent pas de quelque temps.

Jeanne, malgré elle, se remettait à comparer leurs existences, mais sans amertume au cœur, résignée maintenant aux cruautés injustes du sort. Elle dit :

« Ton mari, comment a-t-il été pour toi ?

– Oh ! c’était un brave homme, madame, et pas feignant, qui a su amasser du bien. Il est mort du mal de poitrine. »

Alors Jeanne, s’asseyant sur son lit, envahie d’un besoin de savoir : « Voyons, raconte-moi tout, ma fille, toute ta vie. Cela me fera du bien, aujourd’hui. »

– 283 –

Et Rosalie, approchant une chaise, s’assit et se mit à parler d’elle, de sa maison, de son monde, entrant dans les menus détails chers aux gens de campagne, décrivant sa cour, riant parfois de choses anciennes déjà qui lui rappelaient de bons moments passés, haussant le ton peu à peu, en fermière habituée à commander. Elle finit par déclarer : « Oh ! j’ai du bien au soleil, aujourd’hui. Je ne crains rien. » Puis elle se troubla encore et reprit plus bas : « C’est à vous que je dois ça tout de même : aussi vous savez que je n’veux pas de gages. Ah !

mais non. Ah ! mais non ! Et puis, si vous n’voulez point, je m’en vas. »

Jeanne reprit : « Tu ne prétends pourtant pas me servir pour rien ?

– Ah ! mais que oui, madame. De l’argent ! Vous me donneriez de l’argent ! Mais j’en ai quasiment autant que vous.

Savez-vous seulement c’qui vous reste avec tous vos gribouillis d’hypothèques et d’empruntages, et d’intérêts qui n’sont pas payés et qui s’augmentent à chaque terme ? Savez-vous ? non, n’est-ce pas ? Eh bien, je vous promets que vous n’avez seulement plus dix mille livres de revenu. Pas dix mille, entendez-vous. Mais je vas vous régler tout ça, et vite encore. »

Elle s’était remise à parler haut, s’emportant, s’indignant de ces intérêts négligés, de cette ruine menaçante. Et comme un vague sourire attendri passait sur la figure de sa maîtresse, elle s’écria, révoltée :

– 284 –

Il ne faut pas rire de ça madame parce que sans argent il ny a plus que - фото 73

« Il ne faut pas rire de ça, madame, parce que sans argent, il n’y a plus que des manants. »

Jeanne lui reprit les mains et les garda dans les siennes ; puis elle prononça lentement, toujours poursuivie par la pensée qui l’obsédait : « Oh ! moi, je n’ai pas eu de chance. Tout a mal tourné pour moi. La fatalité s’est acharnée sur ma vie. »

Mais Rosalie hocha la tête : « Faut pas dire ça, madame, faut pas dire ça. Vous avez mal été mariée, v’là tout. On n’se marie pas comme ça aussi, sans seulement connaître son prétendu. »

Et elles continuèrent à parler d’elles ainsi qu’auraient fait deux vieilles amies.

Le soleil se leva comme elles causaient encore.

– 285 –

XII Rosalie en huit jours eut pris le gouvernement absolu des choses et des - фото 74

XII

Rosalie, en huit jours, eut pris le gouvernement absolu des choses et des gens du château. Jeanne, résignée, obéissait passivement. Faible et traînant les jambes comme jadis petite mère, elle sortait au bras de sa servante qui la promenait à pas lents, la sermonnait, la réconfortait avec des paroles brusques et tendres, la traitant comme une enfant malade.

Elles causaient toujours d’autrefois, Jeanne avec des larmes dans la gorge, Rosalie avec le ton tranquille des paysans impassibles. La vieille bonne revint plusieurs fois sur les questions d’intérêts en souffrance, puis elle exigea qu’on lui livrât les papiers que Jeanne, ignorante de toute affaire, lui cachait par honte pour son fils.

– 286 –

Alors, pendant une semaine, Rosalie fit chaque jour un voyage à Fécamp pour se faire expliquer les choses par un notaire qu’elle connaissait.

Puis un soir, après avoir mis au lit sa maîtresse, elle s’assit à son chevet, et brusquement : « Maintenant que vous v’là couchée, madame, nous allons causer. »

Et elle exposa la situation.

Lorsque tout serait réglé, il resterait environ sept à huit mille francs de rentes. Rien de plus.

Jeanne répondit : « Que veux-tu, ma fille ? Je sens bien que je ne ferai pas de vieux os ; j’en aurai toujours assez. »

Mais Rosalie se fâcha : « Vous, madame, c’est possible ; mais M. Paul, vous ne lui laisserez rien alors ? »

Jeanne frissonna. « Je t’en prie, ne me parle jamais de lui.

Je souffre trop quand j’y pense.

– Je veux vous en parler au contraire, parce que vous n’êtes pas brave, voyez-vous, madame Jeanne. Il fait des bêtises ; eh bien, il n’en fera pas toujours : et puis il se mariera, il aura des enfants. Il faudra de l’argent pour les élever. Écoutez-moi bien : Vous allez vendre les Peuples !… »

Jeanne, d’un sursaut, s’assit dans son lit : « Vendre les Peuples ! Y penses-tu ? Oh ! jamais, par exemple ! »

Mais Rosalie ne se troubla pas. « Je vous dis que vous les vendrez, moi, madame, parce qu’il le faut. »

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