Ги де Мопассан - Une vie - Édition illustrée

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Pendant un mois tout alla bien ; mais Poulet revint un soir avec la gorge enrouée. Et le lendemain il toussait. Sa mère affolée l’interrogea, et elle apprit que le curé l’avait envoyé attendre la fin de la leçon à la porte de l’église dans le courant d’air du porche, parce qu’il s’était mal tenu.

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Elle le garda donc chez elle et lui fit apprendre elle-même cet alphabet de la religion. Mais l’abbé Tolbiac, malgré les supplications de Lison, refusa de l’admettre parmi les communiants, comme étant insuffisamment instruit.

Il en fut de même l’an suivant. Alors le baron, exaspéré, jura que l’enfant n’avait pas besoin de croire à cette niaiserie, à ce symbole puéril de la transsubstantiation, pour être un honnête homme ; et il fut décidé qu’il serait élevé en chrétien, mais non pas en catholique pratiquant, et qu’à sa majorité il demeurerait libre de devenir ce qu’il lui plairait.

Et Jeanne, quelque temps après, ayant fait une visite aux Briseville, n’en reçut point en retour. Elle s’étonna, connaissant la méticuleuse politesse de ses voisins ; mais la marquise de Coutelier lui révéla, avec hauteur, la raison de cette abstention.

Se regardant, par la situation de son mari, et par son titre bien authentique, et par sa fortune considérable, comme une sorte de reine de la noblesse normande, la marquise gouvernait en vraie reine, parlait en liberté, se montrait gracieuse ou cassante, selon les occasions, admonestait, redressait, félicitait à tout propos. Jeanne, donc, s’étant présentée chez elle, cette dame, après quelques paroles glaciales, prononça d’un ton sec :

« La société se divise en deux classes : les gens qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas. Les uns, même les plus humbles, sont nos amis, nos égaux ; les autres ne sont rien pour nous. »

Jeanne, sentant l’attaque, répliqua : « Mais ne peut-on croire en Dieu sans fréquenter les églises ? »

La marquise répondit : « Non, madame ; les fidèles vont prier Dieu dans son église comme on va trouver les hommes en leurs demeures. »

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Jeanne, blessée, reprit : « Dieu est partout, madame.

Quant à moi qui crois, du fond du cœur, à sa bonté, je ne le sens plus présent quand certains prêtres se trouvent entre lui et moi. »

La marquise se leva : « Le prêtre porte le drapeau de l’Église, madame ; quiconque ne suit pas le drapeau est contre lui, et contre nous. »

Jeanne s’était levée à son tour, frémissante : « Vous croyez, madame, au Dieu d’un parti. Moi, je crois au Dieu des honnêtes gens. »

Elle salua et sortit.

Les paysans aussi la blâmaient entre eux de n’avoir point fait faire à Poulet sa première communion. Ils n’allaient point aux offices, n’approchaient point des sacrements, ou bien ne les recevaient qu’à Pâques selon les prescriptions formelles de l’Église ; mais pour les mioches, c’était autre chose ; et tous auraient reculé devant l’audace d’élever un enfant hors de cette loi commune, parce que la Religion, c’est la Religion.

Elle vit bien cette réprobation, et s’indigna en son âme de toutes ces pactisations, de ces arrangements de conscience, de cette universelle peur de tout, de la grande lâcheté gîtée au fond de tous les cœurs, et parée, quand elle se montre, de tant de masques respectables.

Le baron prit la direction des études de Paul, et le mit au latin. La mère n’avait plus qu’une recommandation : « Surtout ne le fatigue pas », et elle rôdait, inquiète, près de la chambre aux leçons, petit père lui en ayant interdit l’entrée parce qu’elle interrompait à tout instant l’enseignement pour demander :

« Tu n’as pas froid aux pieds, Poulet ? » Ou bien : « Tu n’as pas

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mal à la tête, Poulet ? » Ou bien pour arrêter le maître : « Ne le fais pas tant parler, tu vas lui fatiguer la gorge. »

Dès que le petit était libre, il descendait jardiner avec mère et tante. Ils avaient maintenant un grand amour pour la culture de la terre ; et tous trois plantaient des jeunes arbres au printemps, semaient des graines dont l’éclosion et la poussée les passionnaient, taillaient des branches, coupaient des fleurs pour faire des bouquets.

Le plus grand souci du jeune homme était la production des salades. Il dirigeait quatre grands carrés du potager où il élevait avec un soin extrême, Laitues, Romaines, Chicorées, Barbes-de-capucin, Royales, toutes les espèces connues de ces feuilles comestibles. Il bêchait, arrosait, sarclait, repiquait, aidé de ses deux mères qu’il faisait travailler comme des femmes de journée. On les voyait, pendant des heures entières, à genoux dans les plates-bandes, maculant leurs robes et leurs mains occupées à introduire la racine des jeunes plantes en des trous qu’elles creusaient d’un seul doigt piqué d’aplomb dans la terre.

Poulet devenait grand, il atteignait quinze ans ; et l’échelle du salon marquait un mètre cinquante-huit. Mais il restait enfant d’esprit, ignorant, niais, étouffé par ces deux jupes et ce vieil homme aimable qui n’était plus du siècle.

Un soir, enfin, le baron parla du collège ; et Jeanne aussitôt se mit à sangloter. Tante Lison, effarée, se tenait dans un coin sombre.

La mère répondait : « Qu’a-t-il besoin de tant savoir. Nous en ferons un homme des champs, un gentilhomme campagnard.

Il cultivera des terres comme font beaucoup de nobles. Il vivra et vieillira heureux dans cette maison où nous aurons vécu avant lui, où nous mourrons. Que peut-on demander de plus ? »

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Mais le baron hochait la tête. « Que répondras-tu s’il vient te dire, lorsqu’il aura vingt-cinq ans : Je ne suis rien, je ne sais rien par ta faute, par la faute de ton égoïsme maternel. Je me sens incapable de travailler, de devenir quelqu’un, et pourtant je n’étais pas fait pour la vie obscure, humble, et triste à mourir, à laquelle ta tendresse imprévoyante m’a condamné. »

Elle pleurait toujours, implorant son fils. « Dis, Poulet, tu ne me reprocheras jamais de t’avoir trop aimé, n’est-ce pas ? »

Et le grand enfant, surpris, promettait : « Non, maman.

– Tu me le jures ?

– Oui, maman.

– Tu veux rester ici, n’est-ce pas ?

– Oui, maman. »

Alors le baron parla ferme et haut : « Jeanne, tu n’as pas le droit de disposer de cette vie. Ce que tu fais là est lâche et presque criminel ; tu sacrifies ton enfant à ton bonheur particulier. »

Elle cacha sa figure dans ses mains, poussant des sanglots précipités, et elle balbutiait dans ses larmes : « J’ai été si malheureuse… si malheureuse ! Maintenant que je suis tranquille avec lui, on me l’enlève… Qu’est-ce que je deviendrai… toute seule… à présent ?… »

Son père se leva, vint s’asseoir auprès d’elle, la prit dans ses bras. « Et moi, Jeanne ? » Elle le saisit brusquement par le cou, l’embrassa avec violence, puis, toute suffoquée encore, elle articula au milieu d’étranglements : « Oui. Tu as raison… peut-

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être… petit père. J’étais folle, mais j’ai tant souffert. Je veux bien qu’il aille au collège. »

Et, sans trop comprendre ce qu’on allait faire de lui, Poulet, à son tour, se mit à larmoyer.

Alors ses trois mères, l’embrassant, le câlinant, l’encouragèrent. Et lorsqu’on monta se coucher, tous avaient le cœur serré et tous pleurèrent dans leurs lits, même le baron qui s’était contenu.

Il fut décidé qu’à la rentrée on mettrait le jeune homme au collège du Havre ; et il eut, pendant tout l’été, plus de gâteries que jamais.

Sa mère gémissait souvent à la pensée de la séparation. Elle prépara son trousseau comme s’il allait entreprendre un voyage de dix ans ; puis, un matin d’octobre, après une nuit sans sommeil, les deux femmes et le baron montèrent avec lui dans la calèche qui partit au trot des deux chevaux.

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