Ги де Мопассан - Une vie - Édition illustrée
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Jeanne allait vite, sans souffler, sans savoir, sans réfléchir à rien. Et soudain elle se trouva au bord de la falaise. Elle s’arrêta net, par instinct, et s’accroupit, vidée de toute pensée et de toute volonté.
Dans le trou sombre devant elle la mer invisible et muette exhalait l’odeur salée de ses varechs à marée basse.
Elle demeura là longtemps, inerte d’esprit comme de corps ; puis, tout à coup, elle se mit à trembler, mais à trembler follement comme une voile qu’agite le vent. Ses bras, ses mains, ses pieds secoués par une force invincible palpitaient, vibraient de sursauts précipités ; et la connaissance lui revint brusquement, claire et poignante.
Puis des visions anciennes passèrent devant ses yeux ; cette promenade avec lui dans le bateau du père Lastique, leur causerie, son amour naissant, le baptême de la barque ; puis elle remonta plus loin jusqu’à cette nuit bercée de rêves à son arrivée aux Peuples. Et maintenant ! maintenant ! Oh ! sa vie était cassée, toute joie finie, toute attente impossible ; et l’épouvantable avenir plein de tortures, de trahisons et de désespoirs lui apparut. Autant mourir, ce serait fini tout de suite.
Mais une voix criait au loin : « C’est ici, voilà ses pas ; vite, vite, par ici ! » C’était Julien qui la cherchait.
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Oh ! elle ne voulait pas le revoir. Dans l’abîme, là, devant elle, elle entendait maintenant un petit bruit, le vague glissement de la mer sur les roches.
Elle se dressa, toute soulevée déjà pour s’élancer et, jetant à la vie l’adieu des désespérés, elle gémit le dernier mot des mourants, le dernier mot des jeunes soldats éventrés dans les batailles : « Maman ! »
Soudain, la pensée de petite mère la traversa ; elle la vit sanglotant ; elle vit son père à genoux devant son cadavre noyé, elle eut en une seconde toute la souffrance de leur désespoir.
Alors elle retomba mollement dans la neige ; et elle ne se sauva plus quand Julien et le père Simon, suivis de Marius qui tenait une lanterne, la saisirent par les bras pour la rejeter en arrière, tant elle était près du bord.
Ils firent d’elle ce qu’ils voulurent, car elle ne pouvait plus remuer. Elle sentit qu’on l’emportait, puis qu’on la mettait dans un lit, puis qu’on la frictionnait avec des linges brûlants ; puis tout s’effaça, toute connaissance disparut.
Puis un cauchemar – était-ce un cauchemar ? – l’obséda.
Elle était couchée dans sa chambre. Il faisait jour, mais elle ne pouvait pas se lever. Pourquoi ? Elle n’en savait rien. Alors elle entendit un petit bruit sur le plancher, une sorte de grattement, de frôlement, et soudain une souris, une petite souris grise passait vivement sur son drap. Une autre aussitôt la suivait, puis une troisième qui s’avançait vers la poitrine, de son trot vif et menu. Jeanne n’avait pas peur ; mais elle voulut prendre la bête et lança sa main, sans y parvenir.
Alors d’autres souris, dix, vingt, des centaines, des milliers surgirent de tous les côtés. Elles grimpaient aux colonnes, filaient sur les tapisseries, couvraient la couche tout entière. Et
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bientôt elles pénétrèrent sous les couvertures ; Jeanne les sentait glisser sur sa peau, chatouiller ses jambes, descendre et monter le long de son corps. Elle les voyait venir du pied du lit pour pénétrer dedans contre sa gorge ; et elle se débattait, jetait ses mains en avant pour en saisir une et les refermait toujours vides.
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Elle s’exaspérait, voulait fuir, criait, et il lui semblait qu’on la tenait immobile, que des bras vigoureux l’enlaçaient et la paralysaient ; mais elle ne voyait personne.
Elle n’avait point la notion du temps. Cela dut être long, très long.
Puis elle eut un réveil las, meurtri, doux cependant. Elle se sentait faible. Elle ouvrit les yeux, et ne s’étonna pas de voir petite mère assise dans sa chambre avec un gros homme qu’elle ne connaissait point.
Quel âge avait-elle ? elle n’en savait rien et se croyait toute petite fille. Elle n’avait, non plus, aucun souvenir.
Le gros homme dit : « Tenez, la connaissance revient. » Et petite mère se mit à pleurer. Alors le gros homme reprit :
« Voyons, soyez calme, madame la baronne, je vous dis que j’en réponds maintenant. Mais ne lui parlez de rien, de rien. Qu’elle dorme. »
Et il sembla à Jeanne qu’elle vivait encore très longtemps assoupie, reprise par un pesant sommeil dès qu’elle essayait de penser ; et elle n’essayait pas non plus de se rappeler quoi que ce soit, comme si, vaguement, elle avait eu peur de la réalité reparue en sa tête.
Or, une fois, comme elle s’éveillait, elle aperçut Julien, seul près d’elle ; et brusquement, tout lui revint, comme si un rideau se fût levé qui cachait sa vie passée.
Elle eut au cœur une douleur horrible et voulut fuir encore.
Elle rejeta ses draps, sauta par terre et tomba, ses jambes ne la pouvant plus porter.
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Julien s’élança vers elle ; et elle se mit à hurler pour qu’il ne la touchât point. Elle se tordait, se roulait. La porte s’ouvrit.
Tante Lison accourait avec la veuve Dentu, puis le baron, puis enfin petite mère arriva soufflant, éperdue.
On la recoucha ; et aussitôt elle ferma les yeux sournoisement pour ne point parler et pour réfléchir à son aise.
Sa mère et sa tante la soignaient, s’empressaient, l’interrogeaient : « Nous entends-tu maintenant, Jeanne, ma petite Jeanne ? »
Elle faisait la sourde, ne répondait pas ; et elle s’aperçut très bien de la journée finie. La nuit vint. La garde s’installa près d’elle, et la faisait boire de temps en temps.
Elle buvait sans rien dire, mais elle ne dormait plus ; elle raisonnait péniblement, cherchant des choses qui lui échappaient, comme si elle avait eu des trous dans sa mémoire, de grandes places blanches et vides où les événements ne s’étaient point marqués.
Peu à peu, après de longs efforts, elle retrouva tous les faits.
Et elle y réfléchit avec une obstination fixe.
Petite mère, tante Lison et le baron étaient venus, donc elle avait été très malade. Mais Julien ? Qu’avait-il dit ? Ses parents savaient-ils ? Et Rosalie ? où était-elle ? Et puis que faire ? Une idée l’illumina – retourner avec père et petite mère, à Rouen, comme autrefois. Elle serait veuve ; voilà tout.
Alors elle attendit, écoutant ce qu’on disait autour d’elle, comprenant fort bien sans le laisser voir, jouissant de ce retour de raison, patiente et rusée.
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Le soir, enfin, elle se trouva seule avec la baronne et elle appela, tout bas : « Petite mère ! » Sa propre voix l’étonna, lui parut changée. La baronne lui saisit les mains : « Ma fille, ma Jeanne chérie ! ma fille, tu me reconnais ?
– Oui, petite mère, mais il ne faut point pleurer ; nous avons à causer longtemps. Julien t’a-t-il dit pourquoi je me suis sauvée dans la neige ?
– Oui, ma mignonne, tu as eu une fièvre très dangereuse.
– Ce n’est pas ça, maman. J’ai eu la fièvre après ; mais t’a-t-il dit qui me l’a donnée, cette fièvre, et pourquoi je me suis sauvée ?
– Non, ma chérie.
– C’est parce que j’ai trouvé Rosalie dans son lit. »
La baronne crut qu’elle délirait encore, la caressa. « Dors, ma mignonne, calme-toi, essaie de dormir. »
Mais Jeanne, obstinée, reprit : « J’ai toute ma raison maintenant, petite maman, je ne dis pas de folies comme j’ai dû en dire les jours derniers. Je me sentais malade une nuit, alors j’ai été chercher Julien. Rosalie était couchée avec lui. J’ai perdu la tête de chagrin et je me suis sauvée dans la neige pour me jeter à la falaise. »
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