Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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Agité par ces pensées, Blanco White croise à l’entrée de la place San Martín quatre artilleurs espagnols qui portent sur leurs épaules les extrémités d’une échelle sur laquelle est couché un homme. Au moment où il passe près d’eux, l’échelle penche d’un côté, et le Sévillan découvre le visage agonisant, pâli par la souffrance et la perte de sang, de son concitoyen et ami le capitaine Luis Daoiz.

— Comment va-t-il ? s’enquiert-il.

— Il est mourant, répond un soldat.

Blanco White demeure interdit et immobile, les mains dans les poches de sa redingote, incapable de prononcer un mot. Des années plus tard, dans une de ses célèbres lettres écrites d’Angleterre, le Sévillan évoquera sa dernière vision de Daoiz : « Le faible mouvement de son corps et ses gémissements quand l’inégalité des pavés augmentait ses souffrances. »

Le lieutenant-colonel d’artillerie Francisco Novella y Azábal, qui, malade, est resté chez lui – il est un intime de Daoiz mais son état l’a empêché de se rendre au parc de Monteleón –, a vu également passer, d’une fenêtre, le petit cortège lugubre qui accompagne son ami. La faiblesse de Novella lui interdit de descendre, il lui faut donc demeurer dans sa chambre, tourmenté par la douleur et l’impuissance.

— Ces misérables l’ont laissé seul !… se lamente-t-il, tandis que ses proches le remettent au lit. Nous l’avons tous laissé seul !

Arrivé chez lui, Luis Daoiz survivra quelques minutes. Il souffre beaucoup, bien qu’il ne se plaigne pas. Les coups de baïonnettes dans le dos ont vidé ses poumons de leur sang, et tous s’accordent pour penser que sa mort est inéluctable. Soigné d’abord dans le parc par un médecin français, transporté ensuite chez le marquis de Mejorada, un religieux – son nom est frère Andrés Cano – l’a confessé et absous, sans avoir pu lui administrer l’extrême-onction car les saintes huiles sont épuisées. Conduit enfin au 12 de la rue de la Ternera, toujours sur le brancard improvisé avec une échelle du parc, le défenseur de Monteleón s’éteint dans sa chambre, entouré de frère Andrés, de Manuel Almira et d’amis qui ont pu – ou osé – accourir à cette heure : les capitaines d’artillerie Joaquín de Osma, Vargas et César González, et le capitaine porte-drapeau des Gardes wallonnes Javier Cabanes. Comme le frère Andrés manifeste son inquiétude que Daoiz meure sans avoir reçu les saintes huiles, Cabanes va chercher un prêtre à la paroisse de San Martín et revient avec le père Román García, qui apporte le nécessaire. Mais avant que le nouveau venu ait le temps d’oindre le front et les lèvres du moribond, Daoiz, qui serre étroitement la main du frère Andrés, pousse un profond soupir et meurt. Agenouillé au pied du lit, le fidèle secrétaire Almira pleure à chaudes larmes comme un enfant.

Une demi-heure plus tard, dans son bureau de l’état-major supérieur de l’Artillerie, le colonel Navarro, à peine informé de la mort de Luis Daoiz, dicte à un subalterne le mémoire justificatif qu’il adresse au capitaine général de Madrid, pour que celui-ci le fasse suivre à la Junte de Gouvernement et aux autorités militaires françaises :

Je suis fermement convaincu, Votre Excellence, que loin de contribuer à ce qui vient de se passer, tous les officiers du Corps ont ressenti comme un objet de suprême dégoût l’égarement et les intérêts particuliers des capitaines Pedro Velarde et Luis Daoiz qui ont permis à ces derniers de faire prévaloir une initiative erronée sans tenir compte des autres officiers, qui n’ont eu à aucun moment la moindre idée que ceux-ci pouvaient agir à l’encontre des consignes constamment données.

Le ton de ce rapport contraste avec le style de ceux que ce même chef supérieur de l’Artillerie de Madrid rédigera dans les jours suivants, à mesure que les événements se succéderont dans la capitale et dans le reste de l’Espagne. Le tout dernier de ces documents, signé par Navarro en avril 1814, la guerre terminée, s’achèvera par ces mots :

Le 2 mai 1808, les héros Daoiz et Velarde ont conquis une gloire qui immortalisera leurs noms pour l’honneur de leurs familles et celui de la nation entière.

Tandis que le directeur de l’état-major de l’Artillerie rédige son rapport, à l’hôtel des Postes de la Puerta del Sol se réunit la commission présidée par le général Grouchy, que le duc de Berg a chargée de juger les insurgés pris les armes à la main. Pour la partie espagnole, la Junte de Gouvernement a mandaté le général José de Sexti. Emmanuel Grouchy – le même dont la négligence jouera un rôle fatal sept ans plus tard à la bataille de Waterloo – est un homme qui s’y connaît en répressions : il compte à son actif, inscrits en lettres noires sur son curriculum vitae, l’incendie de Strevi et les exécutions du Piémont de l’année 1799. Quant à Sexti, dès le premier moment, il a décidé de s’abstenir en laissant entre les mains des Français le sort des prisonniers qui arrivent attachés, isolément ou par petits groupes, et que les juges n’écoutent ni ne voient même pas. Constitués en tribunal sommaire, Grouchy et ses officiers décident froidement, nom après nom, et signent des condamnations à mort que les secrétaires rédigent à toute vitesse. Et pendant que les magistrats espagnols qui ont parcouru les rues en clamant « Paix, paix, tout est arrangé » rentrent chez eux convaincus que leur pauvre médiation a rendu la tranquillité à Madrid, les Français, libres d’entraves, intensifient les arrestations, et la tuerie se poursuit désormais sous le seul signe de la vengeance implacable.

Les premiers à faire les frais de cette rigueur sont les prisonniers entreposés dans les caveaux de San Felipe, auxquels on vient de joindre l’imprimeur Cosme Martínez del Corral, amené de sa maison de la rue Principe, le serrurier de vingt-sept ans Bernardino Gómez et le boulanger de trente ans Antonio Benito Siara, pris près de la Plaza Mayor. En chemin, tandis qu’un détachement français conduisait ces deux derniers, une ronde de Gardes du Corps qui les a rencontrés a tenté de les libérer. Les uns et les autres se sont affrontés, de nouveaux Français sont accourus pour accroître le tumulte. Finalement, les militaires espagnols n’ont pas réussi à empêcher les impériaux de se dégager. Les détenus sont enfermés maintenant dans les souterrains, et un sous-officier français porte à l’hôtel des Postes la liste de ce contingent, où Martínez del Corral, Gómez et Siara figurent à côté du maître d’escrime Vicente Jiménez, du comptable Fernández Godoy, de l’encaisseur de lettres de change Moreno, du jeune domestique Bartolomé Pechirelli et des autres prisonniers, soit dix-neuf au total. Le général signe toutes les sentences de mort – il ne les lit même pas – pendant que le lieutenant général Sexti observe, sans desserrer les dents. Aussitôt, pour l’angoisse des amis et des parents qui osent rester dans la rue et suivent de loin les prisonniers marchant entre les baïonnettes, ceux-ci sont conduits au Buen Retiro. Sur le court trajet, les prisonniers traversent la Puerta del Sol, pleine de soldats et de canons, où, parmi de grands ruisseaux de sang séché, gisent sur le pavé les chevaux étripés par les navajas durant le combat de la matinée.

— Ils vont nous tuer ! crie le Napolitain Pechirelli aux gens qu’ils croisent près de la fontaine de la Mariblanca. Ces canailles vont nous tuer !

De la file des prisonniers monte une clameur déchirante de protestation et de désespoir, à laquelle font écho les familles qui suivent le triste cortège. À ces cris et à ces plaintes accourent d’autres soldats français qui dispersent les gens et poussent avec leurs crosses les hommes ligotés. Ils arrivent ainsi au Buen Suceso, où les prisonniers sont entassés dans une salle pendant que leurs bourreaux les dépouillent de leurs rares objets de valeur et des vêtements convenables qu’ils conservent encore. Puis, sortis de là quatre par quatre, ils sont placés devant un piquet de fusiliers en position dans le cloître, qui les abat à bout portant tandis que les amis et les parents qui attendent dehors ou dans les couloirs de l’édifice hurlent d’horreur en entendant les décharges.

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