Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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Nombreux sont les pauvres gens étrangers à la révolte qui continuent de tomber victimes des représailles, malgré la publication de la paix, ou parce qu’ils ont cru en celle-ci. En dehors des exécutions organisées qui se poursuivront jusqu’à l’aube, beaucoup de Madrilènes sont assassinés durant la nuit pour s’être aventurés à leurs balcons ou à leurs portes, avoir eu de la lumière à une fenêtre, ou s’être trouvés à portée de tir des fusils français. C’est ainsi que le berger de dix-neuf ans Antonio Escobar Fernández meurt d’une balle près du Manzanares, alors qu’il revient avec ses brebis dans l’obscurité ; et une sentinelle abat la veuve María Vais de Villanueva qui se rend au domicile de sa fille, au 13 de la rue Bordadores. Les tirs sporadiques de la soldatesque ivre, par provocation ou par vengeance, tuent également des innocents dans leurs foyers. C’est le cas de Josefa García, quarante ans, qu’une balle blesse à mort parce qu’elle se tient près d’une fenêtre éclairée, dans la rue de l’Almendro. C’est aussi celui de María Raimunda Fernández de Quintana, la femme d’un domestique du palais Cayetano Obregón, qui attend sur son balcon le retour de son mari, et d’Isabel Osorio Sánchez, qui est frappée au moment où elle arrose les fleurs de sa maison, rue Rosario. Meurent également, rue Leganitos, l’enfant de douze ans Antonio Fernández Menchirón et ses voisines Catalina González de Aliaga et Bernarda de la Huelga ; dans la rue Torija, la veuve Mariana de Rojas y Pineda ; dans la rue Molino de Viento, la veuve Manuel Diestro Nublada ; et dans la rue Soldado, Teresa Rodríguez Palacios, trente-huit ans, alors qu’elle allume un quinquet. Dans la rue Toledo, au moment où le commerçant en lingerie Francisco Lopez s’apprête à dîner en famille, une décharge frappe les murs, brise les vitres d’une fenêtre et le tue d’une balle.

Sur les dix heures du soir, pendant que les gens meurent encore dans leurs maisons et que des files de prisonniers sont dirigées vers les lieux d’exécution, l’infant don Antonio, président de la Junte de Gouvernement, qui a écrit au duc de Berg pour intercéder en faveur des condamnés, reçoit la note suivante, signée de Joachim Murat :

Monsieur mon cousin. J’ai reçu la notification de Votre Altesse royale concernant le projet qu’ont des militaires français de brûler des maisons d’où sont partis de nombreux coups de feu. Je fais part à V. A. R. de ma décision de remettre l’affaire entre les mains du général Grouchy, en lui recommandant de recueillir toutes les informations possibles. V. A. R. me demande la remise en liberté de certains habitants qui ont été pris les armes à la main. En conformité avec mon ordre du jour, et pour qu’il en soit désormais pris acte, ils seront passés par les armes. Je ne doute pas que ma détermination recevra votre approbation.

À la même heure, Francisco Javier Negrete, capitaine général de Madrid, écrit, avant d’aller au lit, une lettre au duc de Berg. Il en rédige le brouillon à la lueur d’un candélabre, en chaussons et robe de chambre, tandis que, dans la chambre voisine, son valet brosse l’uniforme dans lequel il se présentera demain devant Murat pour le complimenter et recevoir ses instructions. Dans la lettre, publiée quelques jours plus tard par le Moniteur de Paris, le chef des troupes espagnoles casernées dans la ville résume parfaitement son point de vue sur la journée qui s’achève :

Votre Altesse comprendra la douleur qu’a pu ressentir un militaire espagnol en voyant couler dans les rues de cette capitale le sang de deux nations qui, destinées à l’alliance et à l’union les plus étroites, ne devraient s’occuper de rien d’autre que de combattre nos ennemis communs. Que Votre Altesse daigne me permettre de lui exprimer ma gratitude, non seulement pour les éloges quelle prodigue à la garnison de cette cité et pour les bontés dont elle me comble, mais aussi pour sa promesse de faire cesser les mesures de rigueur aussi promptement que les circonstances le permettront. V. A. confirme de la sorte l’opinion qui l’avait précédée dans ce pays et qui annonçait les vertus dont elle est parée. Je connais parfaitement la droiture des intentions de V. A., en voyant tous les avantages qui, indubitablement, doivent en résulter pour ma patrie. Que V. A. sache qu’elle peut compter sur mon adhésion la plus sincère et la plus absolue.

Dans la crypte de l’église San Martín, seuls cinq amis de Daoiz et de Velarde, avec les fossoyeurs Pablo Nieto et Maríano Herrero, veillent les deux capitaines : leurs camarades Joaquín de Osma, Vargas et César González, le capitaine des Gardes wallonnes Javier Cabanes et le secrétaire Almira. Les cadavres ont été amenés à la nuit tombante en passant discrètement par la rue de la Bodeguilla, puis par la porte et les escaliers situés derrière le grand autel. Daoiz est arrivé à la dernière heure de l’après-midi dans un cercueil, depuis sa maison de la rue de la Ternera, avec les bottes et l’uniforme qu’il portait quand il est mort à Monteleón. Le corps de Velarde est venu un peu plus tard, conduit par quatre artilleurs du parc sur deux planches de lit avec quelques bâtons en travers, nu, tel que l’ont laissé les Français, enveloppé dans une toile de tente de campagne que les soldats ont prise avant de partir. Quelqu’un a glissé le corps dans un vêtement de franciscain par souci de décence, et désormais les deux capitaines gisent côte à côte, l’un en uniforme, l’autre en robe de bure. La rigidité cadavérique maintient le visage de Daoiz tourné vers le ciel, et celui de Velarde penché vers la gauche – parce qu’il a refroidi à même le sol du parc – comme s’il attendait un dernier ordre de son camarade. À la tête des cercueils, inconsolable, Manuel Almira pleure ; et le long des murs humides et noirs, à peine éclairés par deux veilleuses de cire posées près des cadavres, se tient, silencieux, le petit groupe de ceux qui ont pris le risque d’être présents, car les autres, à cette heure, se cachent ou fuient la vengeance française.

— A-t-on des nouvelles de Ruiz, le lieutenant des Volontaires de l’État ? demande Joaquín de Osma.

— Il a été examiné par un chirurgien français qui a sondé sa blessure, répond Javier Cabanes. Puis on l’a porté à son domicile. Je l’ai appris tout à l’heure par don José Rivas, le professeur de San Carlos, qui est allé le voir un moment.

— C’est grave ?

— Très.

— En voilà un, au moins, que les Français n’arrêteront pas.

— N’en sois pas si certain. Mais, de toute manière, sa blessure semble mortelle… Je ne crois pas qu’il s’en sorte.

Les militaires se regardent, inquiets. Le bruit court que Murat a changé d’idée et qu’il veut maintenant arrêter tous ceux qui ont été mêlés au soulèvement du parc d’artillerie, sans faire de distinction entre civils et militaires. La nouvelle est confirmée par les capitaines Juan Cónsul et José Cordoba qui, à ce moment, descendent dans la crypte. Ils dissimulent tous deux le bas de leur visage et ne portent pas de sabre.

— J’ai vu dans la rue, attachés, plusieurs artilleurs, rapporte Cónsul. Les Français sont aussi allés prendre des Volontaires de l’État qui se sont battus… Il semble bien que Murat veuille une punition exemplaire.

— Je croyais qu’ils ne fusillaient que des civils pris les armes à la main, s’étonne le capitaine Vargas.

— Eh bien, tu vois, le cercle s’élargit.

Les militaires échangent de nouveau des regards nerveux, tout en baissant la voix. Seuls Cónsul, Cordoba et Almira ont été à Monteleón, mais tous sont compromis par leur amitié avec les morts et leur présence en ce lieu. Les Français fusillent pour moins que cela.

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