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Pérez-Reverte, Arturo: Le capitaine Alatriste

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Quand je dis aux frais du roi, ce n’est qu’une façon de parler car, dans cette prison comme dans les autres, les seuls luxes – desquels faisait partie la nourriture – étaient ceux que chacun pouvait se payer de sa bourse. Par bonheur, même si le capitaine n’avait pratiquement plus un sou vaillant quand on l’avait jeté au cachot, il comptait de nombreux amis qui lui vinrent en aide pendant son incarcération, rendue plus tolérable grâce aux brouets que Caridad la Lebrijana, tenancière de la Taverne du Turc, lui faisait porter de temps en temps par mes soins, grâce aussi aux réaux qui lui venaient de ses amis Don Francisco de Quevedo, Juan Vicuna et quelques autres. Quant au reste, je veux parler des accidents fréquents dans les prisons, le capitaine savait s’en garder comme personne. Il était notoire à l’époque que les prisonniers délestaient de leurs biens, vêtements et même chaussures leurs compagnons d’infortune. Mais Diego Alatriste était assez connu à Madrid, et ceux qui ne le connaissaient point apprenaient vite qu’il valait mieux le prendre avec des gants. Selon ce que j’appris par la suite, le premier geste du capitaine en entrant au cachot fut d’aller droit sur le plus dangereux des bravaches qui se trouvaient là, puis, l’ayant salué fort poliment, de lui mettre au gosier un petit couteau de boucher qu’il avait pu conserver par-devers lui, moyennant quelques maravédis pour le geôlier. Le geste eut un effet miraculeux. Après cette déclaration de principes sans équivoque, personne n’osa molester le capitaine qui put dorénavant dormir tranquille, emmitouflé dans sa cape, dans un coin plus ou moins propre de l’établissement, protégé par sa réputation d’homme qui n’avait pas froid aux yeux. Plus tard, la généreuse distribution des brouets de Caridad la Lebrijana et des bouteilles de vin achetées au gardien grâce aux libéralités de ses amis lui assurèrent dans la geôle de solides loyautés, dont celle du vaurien du premier jour, un Cordouan répondant au nom de Bartolo Chie-le-Feu, lequel, habitué des rixes autant que des galères et des églises où il lui arrivait souvent d’aller chercher refuge, ne lui tint nullement rigueur de son geste. C’était là l’une des vertus de Diego Alatriste : il savait se faire des amis, même en enfer.

Croyez-le ou non, je ne me souviens pas bien de l’année – nous étions en vingt-deux ou vingt-trois peut-être. Ce dont je suis sûr, c’est que le capitaine sortit de prison un beau matin, sous un ciel bleu et limpide, et qu’il faisait un froid à vous couper le souffle. Depuis ce jour qui, nous l’ignorions encore, allait tellement changer nos vies, beaucoup d’eau a passé sous les ponts du Manzanares. Mais je crois encore voir Diego Alatriste, maigre et mal rasé, debout devant le portail de bois noir garni de gros clous qui se refermait derrière lui. Je me souviens parfaitement que la clarté aveuglante de la rue lui fit battre des paupières. Je vois encore cette moustache fournie qui dissimulait sa lèvre supérieure, sa mince silhouette enveloppée dans sa cape, son chapeau à large bord dans l’ombre duquel il plissait ses yeux clairs, éblouis, qui me parurent sourire quand ils m’aperçurent assis sur un banc de la place. Il y avait quelque chose de singulier dans le regard du capitaine. D’un côté, il était clair et très froid, glauque comme l’eau des flaques par une matinée d’hiver. De l’autre, il pouvait s’ouvrir subitement en un sourire chaleureux et accueillant, comme un coup de soleil fait fondre une plaque de glace, tandis que son visage demeurait sérieux, morne et grave. Il avait aussi un autre sourire, plus inquiétant celui-là, qu’il réservait pour les moments de danger ou de tristesse : sous sa moustache, une grimace qui lui faisait tordre légèrement la commissure gauche, aussi dangereuse que la botte qui manquait rarement de suivre, ou d’une tristesse funèbre quand elle apparaissait au fil des bouteilles de vin que le capitaine vidait seul les jours où rien ne le faisait sortir de son silence. Trois pintes sans reprendre son souffle, et ce geste du revers de la main pour se sécher la moustache, le regard perdu sur le mur d’en face. Des bouteilles qui tuent les fantômes, avait-il coutume de dire, sans jamais parvenir à les tuer tout à fait.

Le sourire qu’il m’adressa ce matin-là en me voyant assis sur mon banc appartenait à la première catégorie : celle qui illuminait ses yeux, démentant la gravité imperturbable de son visage et l’âpreté qu’il s’efforçait souvent de donner à ses paroles, même lorsqu’il ne la ressentait point. Il regarda d’un côté puis de l’autre, sembla satisfait de ne voir apparaître aucun nouveau créancier, s’avança vers moi, ôta sa cape malgré le froid, puis en fit une boule qu’il me jeta.

— Iňigo, tu la feras bouillir. Elle est pleine de punaises.

La cape empestait, et lui aussi. Ses vêtements grouillaient de vermine, comme l’oreille d’un taureau. Moins d’une heure plus tard, il n’y paraissait plus rien grâce aux bains de Mendo le Toscan, un barbier qui avait été soldat à Naples du temps de sa jeunesse. Mendo appréciait beaucoup Diego Alatriste et lui faisait crédit. Quand je revins avec du linge de corps et l’unique costume de rechange que le capitaine rangeait dans l’armoire vermoulue qui nous servait de garde-robe, je le trouvai debout dans un baquet rempli d’eau sale, en train de s’essuyer. Le Toscan l’avait rasé de près et ses cheveux châtains, courts, humides et peignés en arrière, séparés au milieu par une raie, découvraient un large front bruni au soleil de la cour de la prison, avec une petite cicatrice en travers du sourcil gauche. Alors qu’il achevait de s’essuyer, puis mettait sa culotte et sa chemise, j’observai les autres cicatrices que je connaissais déjà. Une en forme de demi-lune, entre le nombril et la mamelle droite. Une autre, longue, sur une cuisse, en zigzag. Toutes deux faites à l’arme blanche, épée ou dague, à la différence d’une quatrième, dans le dos, dont la forme en étoile indiquait clairement qu’elle avait été laissée là par une balle. La cinquième, la plus récente, n’était pas encore complètement refermée. C’était cette blessure qui l’empêchait de dormir la nuit : une estafilade violacée de près de six pouces au flanc gauche, souvenir de la bataille de Fleurus. Elle s’ouvrait parfois et suppurait un peu, bien qu’elle fût vieille de plus d’un an. Ce jour-là, elle n’avait pas trop mauvaise mine quand son propriétaire sortit de son baquet.

Je l’aidai à s’habiller lentement, nonchalamment : pourpoint gris foncé et culotte de la même couleur, de celles que l’on appelle à la wallonne, serrée aux genoux sur des bottes qui dissimulaient les reprises des bas. Puis il passa son ceinturon de cuir que j’avais soigneusement graissé en son absence et y glissa son épée à grands quillons dont la lame et la coquille portaient des bosses et des éraflures, marques d’anciens combats. C’était une bonne épée tolédane, longue et menaçante, qui entrait et sortait de son fourreau avec un interminable chuintement métallique à vous donner la chair de poule. Il se contempla un instant dans un méchant miroir de buste qui se trouvait là et ébaucha un sourire las :

— Pardieu, dit-il entre ses dents, j’ai soif.

Sans un mot de plus, il descendit l’escalier devant moi, puis enfila la rue de Tolède jusqu’à la Taverne du Turc. Comme il allait sans cape, il marchait du côté ensoleillé de la rue, tête haute, une vieille plume rouge fichée dans la coiffe de son chapeau dont il touchait le large bord pour saluer ses connaissances, se découvrant galamment au passage des dames de qualité. Je le suivais, distrait, regardant autour de moi les jeunes vauriens qui jouaient dans la rue, les marchandes qui criaient les légumes sous les arcades et les oisifs qui prenaient le soleil en bavardant devant l’église des jésuites. Même si je n’avais jamais été par trop innocent, et si ces mois passés dans le quartier avaient eu la vertu de me dégrossir, j’étais encore un jeune chiot curieux qui découvre le monde avec des yeux remplis d’étonnement, essayant de ne pas en perdre le moindre détail. J’entendis d’abord derrière nous les sabots de deux mules et le bruit des roues d’une voiture. Au début, je n’y prêtai guère attention. Voitures et carrosses circulaient fréquemment dans cette rue qui menait à la Plaza Mayor et à l’Alcázar. Mais quand je levai les yeux, au moment où la voiture arrivait à notre hauteur, je découvris une portière sans armoiries, le visage d’une petite fille aux boucles blondes et le regard le plus bleu, le plus limpide et le plus troublant qu’il m’ait été donné de voir de toute ma vie. Ces yeux rencontrèrent les miens puis, emportés par le mouvement de la voiture, disparurent au loin. Et je fus parcouru d’un frisson, sans savoir encore très bien pourquoi. Mais j’aurais tremblé bien davantage si j’avais su que le Diable venait tout juste de me regarder.

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