Max Gallo - Le condottière
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Cocci n'avait pas réfléchi, il avait tout à coup lâché qu'en face, un peu au sud de Dongo, il y avait quelques mois, un homme, Angelo Trovato, avait retiré du fond du lac, avec sa drague, le corps d'une jeune femme, Ariane Duguet, un mannequin dont le portrait avait fait la couverture du supplément illustré d'Il Futuro. Cocci en était sûr: elle avait séjourné à la Villa Bardi, peut-être même dans les heures qui avaient précédé sa mort.
Il avait dégagé son bras et regardé Morandi.
Jamais, depuis qu'il avait rencontré cet homme pour la première fois dans son bureau du Palazzo Ducale, Cocci n'avait vu cette expression sur le visage du Condottiere. Les traits s'étaient comme effacés, ne laissant aucune aspérité, mais une sorte de douceur, de quiétude amusée.
- Croyez-vous que je l'ai tuée, monsieur le juge? C'était donc la raison de votre perquisition?
Il avait souri, avait tapoté l'épaule de Cocci.
En imaginant même que cette jeune femme - Duguet? Peut-être ce nom lui était-il connu. Morandi avait ri silencieusement : n'était-ce pas cette journaliste américaine ou française, Joan Finchett, qui l'avait cité pour la première fois? -, en admettant même que cette femme eût séjourné Villa Bardi - après tout, ce n'était pas impossible, tant de jeunes femmes passaient par ici: elles aiment les lieux, le parc, le paysage, je peux les comprendre, vous aussi, non? - est-ce que je suis responsable de son destin? Libre, chacun ici-bas est libre. Il n'y a que des prisonniers consentants, volontaires!
Il fallait que Cocci modifie sa stratégie. Corruption, meurtre? Morandi avait secoué la tête : Non, ce n'étaient pas de bonnes pistes. Mafia? Morandi avait lu le nouvel article de Joan Finchett. Des ragots! Même si Franz Leiburg, un très vieil homme, maintenait les propos que Finchett lui prêtait - menaces, homme d'honneur, etc. -, était-ce la base d'une accusation?
Allons, allons, il fallait que Cocci cherche ailleurs. Morandi le savait: le juge avait obtenu des aveux de Giorgio Balasso. Mais qui peut prêter attention à un journaliste aigri, trop bien payé? D'ailleurs, on assurait qu'il s'était déjà rétracté.
Le visage de Morandi s'était un instant durci, la lèvre inférieure exprimant du dégoût. Puis il s'était à nouveau apaisé.
Cocci avait vu Ferdinando Balli au siège de la banque, à Lugano, et puis le ministre, notre Alberto Nandini. Ça n'a pas donné non plus, à ce qu'on m'a dit?
Morandi avait empoigné brusquement Cocci aux épaules - et c'était pour le juge un souvenir: lui-même avait ainsi saisi Angelo Trovato, l'avait secoué, l'avait exhorté à témoigner contre Morandi, et c'était maintenant à lui qu'on s'adressait d'une voix forte. Il fallait que Cocci l'admette: la Justice n'avait relevé aucune charge sérieuse. Des mots, de simples hypothèses, des élucubrations de journalistes.
- Je ne vais pas me suicider pour ça, monsieur le juge. Je ne suis pas de cette pâte-là. Je vais vivre jusqu'au bout, user à fond de ma liberté provisoire. Savez-vous, monsieur le juge, je veux avoir des enfants afin que les Bardi continuent à vivre ici, à commander ici. Parce que je n'ai aucune inquiétude, monsieur le juge : la victoire va aux vainqueurs. Et nous sommes des vainqueurs. Nous serons toujours là, bien après vous. Vous le savez, d'ailleurs, avait-il ajouté en enveloppant les épaules de Cocci, vous en êtes persuadé, car vous êtes intelligent, monsieur le juge.
Cocci s'était dégagé et avait raclé le gravier du bout de son soulier. Devait-il répondre qu'en face, à Dongo, on avait fusillé un vainqueur, Mussolini, dont, disait-on, Carlo Morandi était l'un des bâtards?
Devait-il le dire? Ou rappeler que de la propre mère de Morandi, seuls un manteau de fourrure et quelques objets avaient été rendus par le lac?
Cocci avait préféré redresser lentement la tête, suivre des yeux le sillage des bateaux, et se taire.
47.
DEPUIS sa chambre de l'Hôtel Stendhal, Joan Finchett regardait L'Innomato sortir lentement du port de Dongo, longer la digue, et il lui suffisait de lever un peu les yeux, de prolonger la saignée blanche du sillage au-delà du navire, dont la proue dessinait la pointe d'une flèche, pour rencontrer l'autre rive, Bellagio, et, perdue dans la végétation de son parc, la Villa Bardi.
Plusieurs fois déjà, elle avait parcouru du regard cette trajectoire rectiligne - comme certains destins, et, adolescente, elle avait espéré que le sien serait ainsi -, ce sillage qui allait partager le lac en deux, diagonale ourlée de courtes vagues dont elle avait suivi les oscillations de moins en moins fortes sur la surface de l'eau, vers le nord et vers le sud. Mais, brusquement, L'Innomato avait changé de cap - la vie de Joan, déjà, si souvent, avait pareillement obliqué-, il s'était dirigé droit au sud, vers Côme, et, au moment où le navire avait modifié sa route, son sillage avait été interrompu par un remous bouillonnant, un geyser tumultueux, avant de reprendre, de redevenir ce sillon incurvé que franchissaient de petites embarcations, canots de pêcheurs, voiliers, chacune laissant ses propres traces dont les méandres se recoupaient, formant les éléments d'un labyrinthe qui n'avait ni début ni fin et que le vent effaçait, le lac redéployant son étendue noire et L'Innomato n'étant plus qu'un point blanc à l'horizon.
Joan était depuis plus d'une heure assise devant la fenêtre ouverte, à suivre dans le jour déclinant la marche des navires, à tenter de deviner à quel moment leurs sillages se croiseraient, à prévoir leur trajectoire; c'était sa manière de rêver au mouvement des vies, aux variations de sa propre vie.
Elle était arrivée à Bologne en compagnie de Mario Grassi, et se tenant par l'épaule ou la taille - oscillant dans leur démarche comme souvent les nouveaux couples d'amoureux qui semblent à chaque pas hésiter à poursuivre : leurs corps sont si proches, se tiennent si serrés l'un contre l'autre, bras noués, hanches soudées, qu'ils en deviennent maladroits -, ils avaient parcouru les rues de la ville, Mario ému, enthousiaste, faisant entrer plus avant sa compagne dans sa mémoire, donc dans sa propre vie.
Puis ils avaient loué une voiture et roulé vers Parme par des routes qui divisaient les champs de maïs, et ce fut encore pour Mario l'occasion de lui conter son enfance.
Tout au long de ces trois jours, comme si elle n'avait plus ni voix, ni volonté, éprouvant une joie paisible à se sentir envahie par le passé de Mario, à le laisser choisir les itinéraires, les haltes, comme devant cette ferme qui avait appartenu au père de Roberto Cocci, ou au milieu de ces paysans qui, sur la place de Vignola, petite ville non loin de Reggio nell'Emilia, traitaient leurs affaires, debout sous les arcades, ou envahissaient la chaussée, formant une masse grumeleuse et bruyante à laquelle Mario Grassi avait voulu se mêler, persuadé qu'il allait reconnaître certains témoins de sa jeunesse. Mais on les avait regardés comme des étrangers et l'humeur de Grassi avait changé, passant de l'exaltation à l'abattement, comme s'il venait seulement de comprendre que son enfance s'était perdue comme les lignes de relief barrant la plaine enfouie dans la brume.
Épuisé, il s'était laissé tomber sur le lit, dans la chambre de l'Hôtel Baglioni de Parme, à quelques centaines de mètres seulement du Palazzo Ducale, et il n'avait même pas protesté quand Joan lui avait dit, sans avoir rien prémédité, qu'elle allait partir seule pour Dongo; Mario l'attendrait ici, à Parme, et à son retour, dans quatre ou cinq jours, il lui ferait visiter la ville, ce Baptistère dont il parlait tant; il pourrait même organiser un dîner avec Mario Cocci.
Elle s'était hâtée de partir, profitant de son désarroi, de sa nostalgie, de l'impuissance ressentie quand on se retrouve ainsi à la jointure de sa vie, qu'on reconnaît certains lieux comme si le temps n'avait pas bougé, et pourtant il a coulé, et l'on est devenu cet errant qui croit à chaque pas rencontrer celui qu'il a été...
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