Max Gallo - Le condottière
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C'était donc ça, un juge? avait demandé Trovato. Un juge devait pourtant bien savoir ou imaginer, lui qui en voyait des choses, des gens, qu'un homme comme Morandi n'allait pas, par une nuit d'averse, jeter lui-même, de ses propres mains - Trovato avait exhibé ses paumes, doigts écartés -, une fille, même s'il l'avait tuée, dans le lac. Ça a toujours les mains propres, les gens comme Morandi. Ils font pas les choses eux-mêmes, jamais!
- Vous voulez quoi, que j'invente? C'est ça, le soleil de la vérité? C'est comme ça qu'il éclaire? En sortant de la boue, du mensonge?
Il avait tourné le dos à Cocci et disparu dans le hangar où, il y avait déjà longtemps, sur des chevalets semblables à ceux qui supportent les barques, on avait posé le cercueil d'Ariane Duguet.
45.
C'ÉTAIT venu tout à coup alors que Cocci se trouvait au bout de la digue qui ferme au nord le port de Dongo. Ça l'avait courbé comme peut le faire une brusque rafale de vent. Il en souffle parfois d'inattendues sur le lac, d'autant plus violentes, creusant la surface de l'eau de vagues courtes, rageuses, ployant presque jusqu'à terre les massifs de lauriers-roses, couchant les mâts des voiliers; dans le port, les coques s'entrechoquent, les drisses crient. D'où vient la bourrasque, de quelles vallées? Quelles masses d'air, le long des pentes, au fond des gorges, se sont brutalement rencontrées puis mêlées, laissant fuser ce souffle froid qui soulève des tourbillons, balaie le lac du nord au sud, de Dongo à Bellagio, pour cesser brusquement, la surface parfois agitée encore pour plusieurs heures, les coques dans le port continuant de se heurter?
Et Cocci avait tout à coup ressenti l'envie de mourir, la tentation de se laisser tomber, là, dans cette eau opaque où il devinait des formes plus noires, souvent posées sur le sable, qui brusquement venaient à disparaître parmi les algues dans une succession de remous. Mourir : et il avait fait un pas en se penchant au-dessus de l'eau. Qu'est-ce qui le rattachait au monde? Aucune femme, aucun enfant.
Dans le salon de l'Hôtel Stendhal - la demi-obscurité de cette grande salle vide en faisait un immense confessionnal avec ses tentures tirées -, tandis que la propriétaire, Mme Antonini, dont on percevait les chuchotements, passait et repassait dans le couloir, jetant un coup d'oeil, il avait écouté le docteur Ferrucci lui parler du désespoir de Jean-Luc Duguet, le père de la Française morte.
Qui ne se révolte contre la mort de son enfant? avait-il dit. Même le croyant a d'abord un mouvement de rébellion, vous comprenez, monsieur le juge? Et cependant, avait poursuivi le docteur Ferrucci, il arrive que la mort - il pouvait le dire, lui qui accompagnait les malades jusqu'aux portes de la vie - soit une délivrance.
Le juge avait-il remarqué qu'on employait le mot délivrance pour dire aussi bien la mort et la naissance, l'enfant qu'on délivre du ventre maternel, la mère qu'on ouvre et allège de la vie qu'elle porte, et le mourant que la mort délivre et qui s'en retourne dans le ventre de la terre?
Cocci s'était un peu déplacé, tournant la tête pour mieux voir le visage du docteur, ce liseré qui cernait ses traits, sa fine barbe taillée en pointe, ces sourcils comme une barre noire fermant le front bosselé et paraissant rejoindre les tempes rasées, brillantes. Cocci avait envié cette exaltation, cette foi, cette confiance dans un monde qui se ferme comme un cercle : naissance, mort, renaissance. Lui, qu'avait-il comme certitudes? Au nom de quoi, de quel ordre supérieur aux hommes faisait-il la chasse à certains alors que tant d'autres égorgeaient sans risques?
Peut-être sa vocation de magistrat était-elle née lorsqu'il avait vu, au ciné-club de la faculté, ce film si poignant, Le Voleur de bicyclette, et qu'il lui avait semblé tout à coup qu'il fallait que des hommes se tiennent sur la frontière, impartiaux, incorruptibles, incarnations d'une mystique de la justice, voués à défendre l'idée du Bien.
Peut-être était-ce la première fois, tandis que le docteur Ferrucci continuait de parler, que Cocci en venait à s'interroger vraiment sur ce qu'il faisait. Sans doute parce que, dans l'allée bordée de lauriers, il avait secoué l'homme à la drague pour le convaincre de témoigner contre Morandi, et que rien n'avait plus compté pour Cocci, durant quelques minutes, que cela : obtenir, quels que soient les faits, une déclaration d'Angelo Trovato, sa signature au bas d'une déposition, et alors Cocci se serait précipité dans les bureaux du procureur, au troisième étage du Palazzo Ducale de Parme, et sans doute aurait-il alors inculpé Morandi de meurtre, l'aurait-il arrêté.
Ça, un juge? avait dit Trovato. Ça, un homme qui se tenait sur la frontière pour indiquer qu'ici commençait le règne du droit?
Cocci s'était conduit à l'instar de tous les autres : la fin justifie les moyens. Il n'avait été qu'un homme en guerre, ayant choisi son ennemi, Morandi, prêt à tout pour le vaincre. Mais en quoi était-il alors différent de lui? Quels principes absolus servait-il? Que valait sa bataille si elle n'était qu'un épisode parmi d'autres d'un conflit entre les hommes où les coupables d'hier deviennent juges, et vice versa? A quoi pouvait-il s'arrimer s'il n'y avait d'autres fins que de terrasser à n'importe quel prix son ennemi? Si c'était cela, tout se valait. Plus de principes. Plus de Bien et de Mal. Était seulement vainqueur, seulement justicier, celui qui posséderait la meilleure arme.
Il avait considéré qu'un témoignage arraché à Angelo Trovato était l'arme qui percerait toutes les défenses adverses. Qu'importait alors que Morandi eût bien été surpris par Trovato, la nuit, charriant le corps de la jeune Française de sa voiture à la berge? Qu'importait même la mort d'Ariane Duguet? Cocci avait-il jamais pensé à elle? Ce qui comptait, c'était de ferrer Morandi, de le laisser crever, et, s'il le fallait, de l'achever d'un coup de rame.
- Je dois vous dire maintenant..., avait repris le docteur Ferrucci.
Cocci avait sursauté.
Qui était-il, celui-là, mains jointes, tête baissée, qui murmurait qu'en effet, comme le père de la jeune femme l'avait pressenti, il l'avait vue vivante, quelques jours auparavant, avant qu'on ne la retrouve morte. Mais, ajouta-t-il d'une voix rapide, il l'avait déclaré aux carabiniers, et, tous ensemble, ils avaient décidé de se taire pour ne point accabler ce père, le juge comprenait-il? Cet homme délirait, il marchait nuit et jour dans les rues de Dongo, sous des pluies comme on n'en voit ici que trois fois par siècle, il allait le plus souvent tête nue, Ferrucci avait dû lui administrer des calmants. Tous avaient craint que l'homme ne mît fin à ses jours.
Si le juge l'avait vu, au cimetière, seul, il aurait compris que c'était l'image du malheur, entendez-vous? Fallait-il lui dire que sa fille était déjà une morte vivante? On en voit ainsi, de ces pauvres jeunes, oiseaux perdus, oui, pauvres oiseaux perdus, que le vent pousse, ils n'ont plus rien, il faudrait les accueillir, les soigner, les sevrer lentement, avec une attention de chaque seconde. Mais qui, aujourd'hui, dans notre monde, sait encore écouter? Les policiers arrêtent, les juges rendent la justice. Mais quelle justice, si personne ne tend la main? Si vous aviez vu ses bras, ses veines... J'ai voulu la retenir, la diriger vers l'hôpital, mais elle s'est enfuie aussitôt. D'où venait-elle? De Parme, peut-être de la Villa Bardi? On m'a dit qu'elle avait été employée par la Morandi Communication. Mais pourquoi enquêter, pourquoi savoir, pourquoi accuser? Je n'ai rien dit au père. Cette fille portait la mort en elle. Il aurait fallu l'aimer, avant. Peut-être qu'au point où elle en était, une présence d'amour eût pu la sauver encore, non pas un geste, monsieur le juge, mais une vie entière vouée à elle pour lui réinsuffler à chaque seconde un peu de vie - on parle de bouche à bouche, c'était cela qu'il fallait: du coeur à coeur.
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