Max Gallo - Le condottière
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L'un et l'autre étaient saisis par le silence que venaient briser, à intervalles réguliers, les claquements secs des persiennes contre la façade.
- Reste là, avait ordonné Morandi.
Il avait gravi en courant l'escalier donnant sur la terrasse. Le fils de Maria avait attendu, percevant des bruits de pas, des voix et, tout à coup, ce hurlement aigu qui s'était enfoncé en lui. Le corps transpercé, il avait couru, traversé le parc, gravi l'escalier, enjambant les marches, et découvert sa mère étendue sur le parquet.
Il lui semblait qu'il avait d'abord vu des fleurs roses au centre des carreaux de mosaïque, et seulement après sa mère, les vêtements déchirés, du sang sur la gorge.
Morandi se tenait contre la cloison, le menton tremblant, les yeux fixes.
- C'est les Allemands, avait-il dit.
Sa voix était changée, rauque.
Il avait répété ces mots : « C'est les Allemands. »
Où était la longue baïonnette qu'il serrait dans son poing quand il était entré dans la villa?
- Sors! avait-il ordonné.
Il avait poussé le fils de Maria sur la terrasse, puis dans l'escalier. Il l'avait contraint à courir, l'insultant, le rudoyant quand le souffle lui manquait, qu'il tournait la tête, qu'il lui semblait entendre à nouveau ce hurlement.
Qui avait crié? Carlo Morandi ou bien Maria, la petite bonne, sa mère?
- Avance, cours! répétait Morandi. Sinon, ils nous tuent aussi!
Ils avaient retrouvé la place de Bellagio. Des hommes se tenaient agenouillés sous les arcades, à l'affût. Le side-car était toujours immobile au milieu de la chaussée.
Avec de grands gestes, on leur avait commandé de se mettre à l'abri.
Morandi avait lancé : « Ils sont partis, ils ont tué Maria, sa mère. »
Puis Carlo Morandi avait retrouvé sa voix déjà grave et déterminée, et, à la tête d'un groupe d'hommes, il s'était dirigé vers la Villa Bardi. Il parlait avec autorité : la villa paraissait vide, expliquait-il. Peut-être les Allemands avaient-ils aussi massacré la comtesse Italina Bardi, « ma grand-mère » ?
Les hommes s'étaient alors mis à l'appeler monsieur le comte.
Sauf l'un d'eux qui avait agrippé Carlo par l'épaule : « Et ta mère, Paola Morandi, où elle est? Si on la trouve, ta mère ou pas, on lui fait la peau à celle-là ! »
Morandi s'était dégagé, secouant les épaules : « Ma mère, c'est une putain », avait-il dit en se remettant à marcher.
Les hommes avaient baissé la tête et l'avaient suivi.
11.
LORSQUE des pêcheurs de Dongo avaient aperçu, flottant entre deux eaux, le manteau de fourrure que portait Paola Morandi, la mère de Carlo, à la fin d'avril 1945 - ce manteau que l'homme de la drague, dans son souvenir, imaginait de couleur rousse -, ils avaient d'abord cru qu'il s'agissait d'un corps de bête déchiqueté par les poissons de berge et de vase. Ils les avaient chassés à coups de rame, puis, avec des gaffes, ils avaient repêché le manteau, s'apercevant aussitôt que ce n'était qu'un vêtement lacéré, gorgé d'eau. Ils l'avaient déposé sur le talus qui dominait le rivage et, du bout du pied, ils l'avaient retourné, puis, avec l'une des gaffes, ils avaient déchiré les poches, découvrant un tube de rouge à lèvres et un étui à cigarettes doré marqué aux armes des Bardi : un poisson noir surmonté d'une tour.
Ils avaient regardé vers Bellagio, du côté de la Villa Bardi, car ils avaient pensé d'emblée à cette femme dont chaque homme, un jour, au bord du lac, avait parlé ou rêvé.
Naguère, quand elle passait à bord d'un voiture décapotable, roulant vite sur la route de Bellagio à Côme ou de Côme à Lugano, ils avaient fait des gestes obscènes ou bien avaient craché dans sa direction. C'était la putain, cette salope de Paola Morandi qui changeait d'homme, portait des bottes et des pantalons de cheval et allait, en chemisier et bras nus, une cigarette aux lèvres, s'asseoir à la terrasse d'un des cafés de Bellagio, défiant les carabiniers, contraignant les hommes attablés à baisser les yeux.
Que pouvaient-ils dire?
Elle était la fille de la comtesse Italina Bardi qui possédait la plupart des maisons de Bellagio, qui employait les filles comme domestiques et les garçons comme jardiniers ou hommes de peine.
Juste après l'arrivée de Mussolini au pouvoir, elle avait épousé, en 1922, Dino Morandi, le chef fasciste de Parme, qui avait maté l'insurrection de la ville, conquis les barricades, parcouru la campagne à la tête d'une colonne de camions chargés de squadristi qui s'en allaient faire régner l'ordre dans les villages. Ils s'étaient mariés à l'église de Bellagio; dans le parc de la Villa Bardi, sur la terrasse, plus de deux cents invités venus de Rome, de Parme, de Côme, de Bologne et de Milan s'étaient pressés. Paola n'avait alors que dix-neuf ans mais pas un homme, depuis qu'elle avait treize ans, n'avait osé lever les yeux sur elle de crainte de laisser voir ce qu'il pensait, son envie de la toucher, de poser les mains sur ces seins que, provocante, méprisante, elle laissait deviner sous ses chemisiers.
Elle montre son cul, marmonnait-on, et on avait la gorge sèche rien qu'à imaginer.
Elle avait filé à Rome après son mariage et on ne l'avait revue qu'à l'automne, un 27 octobre, quand on avait célébré la messe à la mémoire de son mari qu'un communiste ou un socialiste, un criminel, avait abattu d'un coup de revolver pour venger, disait-on, l'assassinat d'un député socialiste, un certain Matteotti.
On avait donné à la rue principale de Bellagio, celle qui montait vers la Villa Bardi, le nom de Dino Morandi, martyr fasciste (1890-1924), et les orateurs, depuis la tribune dressée face au lac, avaient à grands gestes célébré le souvenir du héros tombé pour la gloire de l'Italie et du Duce. « Salut fasciste à sa veuve ! »
Paola Morandi était en noir, le corps caché par les voiles. Mais qu'est-ce qu'elle allait faire de son cul? A vingt et un ans, ça a encore des années d'usage, un cul comme le sien...
Elle était repartie pour Rome et on avait imaginé comment elle devait vivre là-bas quand on l'avait revue, les mois d'été, parcourir les routes, conduisant sa voiture, croisant haut les jambes, exhibant ses bras nus.
Elle ne pleurait pas Morandi, ça, c'était sûr.
Puis, dans le Corriere della Sera, on avait lu son nom au côté de celui du Duce.
Elle avait été nommée présidente des Femmes des Héros de la Marche sur Rome tombés pour le fascisme. Elle était à nouveau toute vêtue de noir, un chapeau à larges bords dissimulant ses cheveux et ses yeux. Mais on voyait encore ses lèvres charnues, et on les avait imaginées rouges et humides.
Celle-là, avec ce cul et cette bouche-là, sûr qu'Il se la fait! Il, c'était celui qu'on ne nommait pas mais dont on voyait la tête ronde, les yeux furibonds sur les affiches, annonçant la célébration du decennale, les dix ans d'ère fasciste, puis qu'on entendait hurler, Piazza Venezia, à Rome : « Peuple d'Italie ! » — et la foule répondait, et les rues de Bellagio, de Côme ou de Dongo étaient aussi pleines de ces cris qui annonçaient qu'on allait faire la guerre, enfin, aux marchands d'esclaves qui gouvernaient l'Éthiopie, qu'on allait donner de la terre à ces pauvres Italiens si nombreux, si valeureux, auxquels les grands ploutocrates français ou anglais avaient refusé d'accorder leur part de pitance.
« A nous, à nous l'Afrique ! A nous l'Empire ! »
C'est en cette année-là, 1935 ou 36 - celle de la Belle Abyssine que les soldats du Duce allaient séduire et protéger, dont ils briseraient les chaînes - que Paola Morandi était revenue en coup de vent à la Villa Bardi.
Les domestiques rapportèrent à voix basse qu'elle avait alors laissé un fils à sa mère, la comtesse Italina Bardi, que le « mâle » s'appelait Carlo Morandi, comme le mort de 1924, mais qu'il venait seulement de naître et avait la tête ronde, oui, la tête ronde et les yeux de celui qu'on ne nommait pas.
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