Max Gallo - Le Roman Des Rois

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Innocent III, poursuit Henri de Thorenc, était entouré de ses cardinaux et il allait de l’un à l’autre, les dévisageant, les forçant eux aussi à se soumettre à son regard.

Puis le souverain pontife est revenu vers moi et, d’une voix rude, il a dit, détachant chaque mot :

« Le roi de France, le Très Chrétien, a-t-il oublié que l’on a égorgé mon légat, Pierre de Castelnau, d’un coup de lance dans une hôtellerie des bords du Rhône, et que l’assassin est un écuyer du comte de Toulouse ? Le roi de France doit, comme tous les souverains et leurs chevaliers, punir celui qui a ordonné cet acte sacrilège. Et sais-tu ce que me répond le roi de France ? Bien sûr, tu ne l’ignores pas, et peut-être même est-ce toi qui as écrit ces lignes de ta main ? »

Il agitait devant moi le parchemin.

Le pape ne se trompait pas.

Au reçu de la demande du souverain pontife de lancer les chevaliers français contre le comte de Toulouse, Philippe Auguste avait réuni ses barons et ceux qui, comme moi, avaient le privilège d’être interrogés par lui et conviés à lui donner leur avis.

Je savais que le roi songeait souvent à ces terres que dore le soleil du Sud.

J’avais chevauché autrefois en Languedoc. Notre fief de Villeneuve de Thorenc s’étendait en Provence. Je connaissais Béziers, Carcassonne, Arles, Valence et Toulouse où régnait en souverain le comte Raimond VI.

Au temps de Richard Coeur de Lion, les chevaliers des Plantagenêts avaient parcouru ces terres ensoleillées, incendié leurs villages aux maisons ocre, rêvé de s’emparer de Toulouse, la Ville rose, dont la seule évocation éveillait le désir de ces chevaliers du Nord.

Mais ces terres, de Foix à Béziers, de Toulouse à Carcassonne, avaient échappé aux Plantagenêts, de même qu’au roi de France. Souvent, ajoute Henri de Thorenc, Philippe m’interrogeait sur ces seigneuries, ces châteaux qui formaient une sorte de royaume au flanc du domaine royal de France.

Mais la proie, belle et grasse, parfumée, était aussi difficile à saisir qu’à dompter.

C’était la terre des Parfaits, des Bons Hommes, poursuit Henri de Thorenc. Ils sont les représentants du Bien, et, autant nous aimons les choses terrestres, la chair et le vin, la jouissance et l’ivresse, autant, pour les Purs, nous sommes le Mal, la Corruption. Et les clercs, les évêques, la Sainte Église catho lique, son souverain pontife, ne trouvent pas davantage grâce à leurs yeux.

Le peuple vénère ces Parfaits, ces Bons Hommes, ces Purs qui vivent d’une poignée de grain, d’un peu d’eau, d’une galette. Ils ne renient jamais leur foi et chantent jusque dans les flammes des bûchers.

On les nomme cathares, Albigeois. Les seigneurs et le comte de Toulouse les protègent.

J’ai lu au roi – raconte Henri de Thorenc – une lettre de Raimond V adressée il y a plusieurs années à l’abbé de l’ordre de Cîteaux.

Le comte Raimond y décrivait l’amour qui entourait les Parfaits, les Bons Hommes, les Purs. Les croyants s’agenouillaient devant eux qui posaient les deux mains sur la tête du fidèle, qui, recevant cette bénédiction et un « baiser de paix », se retrouvait baptisé, « consolé » par ce consolamentum .

« Les âmes sont liées, ai-je dit au roi. Et le feu des bûchers ne peut consumer ce lien. La mort est tout aussi impuissante, elle ouvre au contraire la porte qui conduit à l’Amour parfait. »

« Cette hérésie a pénétré partout, écrivait Raimond de Toulouse. Elle a jeté la discorde dans toutes les familles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la fille et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes ont cédé à la contagion. Les églises sont désertées et tombent en ruine. Pour moi, je fais tout le possible pour mettre fin à un pareil fléau ; mais je sens que mes forces restent au-dessous de cette tâche. Les personnages les plus considérables de ma terre se sont laissé corrompre. La foule a suivi leur exemple et abandonné la foi, ce qui fait que je n’ose ni ne puis réprimer le mal. »

À Albi, à Carcassonne, le vicomte de Béziers, Roger Trencavel, protège les « Albigeois ». Il a fait jeter en prison l’évêque d’Albi. Et le comte de Foix vit entouré d’hérétiques.

J’ai rapporté cela à mon suzerain, Philippe Auguste.

Je lui ai lu les lettres d’Innocent III, les messages de l’abbé de Cîteaux, Arnaud Amalric, et de Pierre de Castelnau, légat du souverain pontife, de Philippe Folquet de Marseille, nommé évêque de Toulouse. Tous invitaient le roi de France à prendre la tête d’une croisade qui exterminerait l’hérésie.

J’ai vu Philippe Auguste hésiter. Je connaissais son désir de s’emparer de ces terres du Sud, d’imposer à ses vassaux – aux seigneurs de Foix, d’Albi, de Carcassonne, de Béziers, mais d’abord au comte de Toulouse, Raimond – une suzeraineté royale ne se limitant pas seulement à un hommage de quelques phrases. Mais le roi était un homme sage et prudent.

Il ne dévorerait qu’une proie à la fois.

Je lui conseillai donc ce qu’il désirait entendre.

C’est moi qui écrivit à Innocent III la lettre qu’il me chargea de remettre au souverain pontife :

« Il m’est impossible, disait par ma plume le roi de France au pape, de lever et d’entretenir deux armées, l’une pour me défendre contre le roi d’Angleterre, l’autre pour marcher contre les Albigeois.

« Que le Seigneur pape trouve de l’argent et les soldats, qu’il oblige surtout les Anglais à rester en paix, et l’on verra ! »

J’ai déjà dit comment le successeur de Pierre, qui venait d’apprendre l’assassinat de son légat, Castelnau, accueillit cette missive.

Henri de Thorenc séjourne quelques semaines à Rome auprès du pape. Presque chaque jour il envoie un courrier à Philippe Auguste. Il recueille ses informations dans l’entourage du pape.

On y évoque les derniers instants du légat, après avoir rappelé qu’il eut la gorge percée, le 12 janvier 1208, par la lance d’un écuyer, sergent du comte de Toulouse, qui l’avait suivi dans cette hôtellerie des bords du Rhône.

« Avant de mourir, écrit Henri de Thorenc, Pierre de Castelnau, levant les yeux au ciel, pria Dieu, en présence de tout le peuple, de pardonner ses péchés à ce sergent félon. Ayant reçu la communion, vers le chant du coq, il mourut peu après, à l’aube naissante. L’âme s’en est allée au Père tout-puissant. À Saint-Gilles, on l’enterre avec force cierges allumés, avec force Kyrie eleison chantés par les clercs. »

Le pape, sa paume soutenant sa mâchoire, se tint longtemps recueilli après qu’on lui eut raconté les conditions de la mort de son légat.

Innocent III fit une oraison, éteignit le cierge, et, entouré de ses douze cardinaux, de l’abbé de Cîteaux, Arnaud Amalric, dit que cet acte sacrilège, le meurtre d’un représentant direct du pape, devrait être châtié.

À cet instant fut prise la résolution de lancer une croisade des suites de laquelle tant d’hommes ont été éventrés, maintes dames dépouillées de leur mante et de leur jupe.

C’est Henri de Thorenc qui, de Rome, transmet à Philippe Auguste la lettre dans laquelle Innocent III accuse Raimond de Toulouse « d’être coupable de la mort de Pierre de Castelnau, ce saint homme. Il a menacé publiquement de le faire mourir ; il lui a dressé des embûches ; il a admis le meurtrier dans son intimité, lui a fait de grands présents. Pour cette raison, nous déclarons le comte de Toulouse excommunié, et, comme les saints canons ne veulent pas qu’on garde la foi à celui qui ne garde pas à Dieu, après l’avoir séparé de la communion des fidèles nous délivrons de leur serment, par l’autorité apostolique, tous ceux qui lui ont promis fidélité de féal, société ou alliance.

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