Max Gallo - Paris vaut bien une messe

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C’est ce que j’avais fait tout au long de ma vie.

Sarmiento ajoutait que ma sœur Isabelle, huguenote elle aussi, faisait partie des suivantes de Catherine de Médicis.

Ces jeunes femmes servaient d’appâts à la reine mère, qui, grâce à elles, séduisait les grands du royaume, qu’ils fussent huguenots ou papistes, et les ambassadeurs, espérant ainsi les empêcher de s’opposer à la politique de Charles IX.

— Je veux dire : celle qu’elle dicte à son fils, tortueuse et empoisonnée, italienne, pour tout dire, avait conclu Sarmiento.

Je l’avais écouté. Je n’avais plus revu ma sœur depuis des années. Mais pouvais-je vraiment le croire, lui qui haïssait les Français et aurait voulu que son roi Philippe II gouverne aussi à Paris ?

Je ne me suis pas attardé à Pise, et grande a été ma joie quand Michele Spriano a décidé de m’accompagner.

Nous avons pris la route. Ni Michele ni moi ne voulions poursuivre notre voyage par mer. Si nous avions pu naviguer de Messine à Pise sans encombre, c’est que la flotte turque était encore sous le coup de sa défaite à Lépante. Mais il avait suffi de quelques semaines pour que les corsaires barbaresques se remettent à rôder le long des côtes.

De la route nous apercevions leurs voiles ocre. Ils attaquaient les navires chrétiens et osaient même, comme pour montrer que la victoire de la Sainte Ligue n’était que d’apparence, débarquer de petites troupes de soldats qui s’en allaient loin du rivage attaquer et dévaster les villages, en massacrer ou déporter les habitants.

Nous avons donc commencé à chevaucher et j’écoutais Michele Spriano réciter tout au long du jour des vers de La Divine Comédie. Je réussissais parfois à compléter le passage qu’il avait commencé.

Nous nous répondions ainsi comme les joueurs de pelote, nous étonnant l’un l’autre de nos prouesses, allant de L’Enfer au Paradis, avançant lentement, savourant, après tant de souffrances, de tueries dont nous avions été les témoins, cette campagne italienne, puis celle de Provence qui s’assoupissaient sous les brumes encore légères de l’automne.

Enfin j’ai aperçu les murailles du Castellaras de la Tour, notre demeure depuis qu’il y a, sur cette terre, des Thorenc.

PREMIÈRE PARTIE

1.

Je me suis arrêté au milieu du pont et j’ai fermé les yeux.

J’ai entendu l’eau du torrent. Elle coulait vers moi depuis ma petite enfance. Un instant, j’ai imaginé que je venais enfin de quitter les territoires de la douleur et de l’humiliation, et que j’abordais, au mitan de ma vie, non pas une forêt obscure, mais le paradis, le lieu où j’avais vu le jour.

J’ai ouvert les yeux.

Un vieil homme s’avançait, la tête grise enfoncée dans les épaules. Il marchait avec peine. J’ai sauté à terre. Il s’est immobilisé et j’ai reconnu Denis, l’un des jeunes valets avec qui je m’étais souvent baigné dans ce torrent qui longeait les murailles du Castellaras de la Tour avant d’aller se jeter dans la Siagne.

Puis, dominant l’autre rive, j’ai aperçu les quatre tours de la Grande Forteresse des Mons.

J’ai appelé le valet par son nom en lui tendant les rênes, comme je l’avais fait tant de fois au retour de la chasse, ou bien de cette guerre des bois à laquelle nous nous livrions, Enguerrand de Mons et moi.

Denis m’a dévisagé. Il a hésité. J’ai cru qu’il allait se précipiter vers moi ou bien s’agenouiller. Mais il a seulement saisi les rênes de nos chevaux et s’est éloigné vers la poterne, se retournant à plusieurs reprises comme s’il voulait se persuader qu’il m’avait vu, que j’étais bien là, après tant d’années.

Je me suis dirigé vers la cour, suivi de Michele Spriano, qui se tenait à quelques pas en arrière.

Des hommes vêtus de noir, les uns portant des hallebardes, les autres la main sur le pommeau de leur épée, sont venus à notre rencontre. Nous nous sommes fait face au milieu de la cour.

À ce moment, levant les yeux, j’ai vu que la statue de la Vierge qui se trouvait jadis à l’entrée de notre chapelle avait été décapitée et que les saints qui l’entouraient avaient subi le même sort, leurs membres brisés, si bien que les niches ressemblaient à des cercueils trop grands pour ces corps mutilés.

L’émotion et la colère m’ont submergé.

Ils avaient saccagé mon enfance. Ils avaient osé se livrer ici à ces actes sacrilèges, pareils à ceux que nous avions déjà découverts dans certains villages depuis que nous étions entrés en Provence.

La haine dans les yeux, la rage dans la bouche, des paysans, des prêtres nous avaient raconté comment les hérétiques huguenots, ces gens de la secte du diable, avaient partout détruit, violenté les images de la Vierge Marie, massacré celles des saints, attiré ainsi la malédiction. Ils défiaient Dieu, mangeant du rôti en carême, cachant leur diablerie sous les austères vêtements de l’hypocrisie. Ils refusaient de jouer aux cartes, d’entrer dans les estaminets, ils n’étaient jamais ivres et leurs femmes se drapaient dans des robes si amples et si boutonnées qu’on ne savait si leur peau était rose ou noire, leurs formes aiguës ou rondes.

Mais la bonne mine des protestants cachait une âme démoniaque et pervertie. Ils ne reconnaissaient ni le pape ni les prêtres. Comment auraient-ils alors obéi au roi ?

Et ces paysans et ces curés nous avaient montré les vitraux fracassés de leurs églises, les tympans sculptés martelés au burin, les visages des saints réduits à une bouillie pierreuse, l’Église blessée à mort.

Il avait fallu s’armer pour chasser ces nouveaux vandales, les pendre, les brûler, mais ils revenaient en grosses bandes, et l’une des plus déterminées était celle du Castellaras de la Tour, formée de mercenaires suisses ou allemands, lansquenets de sac et de corde, impies, que payait le comte Guillaume de Thorenc. Et, durant toutes ces années de guerres – treize années de guerre pour la religion ! –, Guillaume de Thorenc avait mis sa bande au service de l’amiral de Coligny, du prince de Condé, de Henri de Navarre-Bourbon, ces chefs de la secte huguenote auxquels le roi et la reine venaient d’accorder le privilège des places de sûreté, le droit de croire à ce qu’ils voulaient.

Était-ce là ce que les catholiques pouvaient attendre de leur suzerain et de la reine mère ?

J’avais écouté mais ne m’étais pas indigné. J’avais assisté à tant de massacres, vu la mer devenir rouge à Lépante, les corps des morts cachant l’écume des vagues, que ce que l’on me décrivait là m’avait paru de simples escarmouches.

La vraie guerre était celle que nous avions livrée contre les infidèles, le reste n’était que querelles de famille.

Michele Spriano m’avait certes mis en garde, mais comment aurais-je pu l’écouter alors qu’à chaque pas je reconnaissais les paysages, les parfums, les chemins de mon enfance ?

J’avais rêvé, vécu dans l’illusion. Je n’accédais pas aux rivages du paradis mais m’enfonçais dans la forêt obscure. Peut-être même n’avais-je pas encore atteint le cœur du royaume de Lucifer, là où l’Ange déchu broie et dévore les traîtres, les Judas, Brutus, Cassius…

Que Dieu y ajoute Guillaume de Thorenc, mon frère !

L’épée à demi tirée du fourreau, le plus grand des hommes en noir a fait un pas en avant.

Je connaissais ce regard-là, yeux de pierre froide mais à l’éclat d’acier. C’était le même que celui de Dragut-le-Brûlé, le Cruel, le Débauché. C’était celui des bourreaux. Celui de don Garcia Luis de Cordoza, capitaine général de Grenade. Celui de tous les tueurs, quelques vêtements qu’ils portent, quelque Dieu qu’ils prient, tous renégats de la bonté, de la pitié et de la compassion.

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