Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse
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- Название:Manuscrit Trouvé à Saragosse
- Автор:
- Издательство:Le Livre De Poche
- Жанр:
- Год:1993
- ISBN:10: 2253063533
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
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» On vous attend, me dit-elle. Penseriez-vous résister aux volontés de la duchesse ?
» Je suivis la duègne. La mariée n’ôta point son voile ; on mit sa main dans la mienne : en un mot, on nous maria.
» Les témoins me firent compliment, ainsi qu’à mon épouse dont ils n’avaient pas vu le visage et se retirèrent.
La duègne nous conduisit à une chambre faiblement éclairée des rayons de la lune et ferma la porte sur nous.
» La manière dont je vécus avec ma femme répondit à ce mariage bizarre. Après le coucher du soleil, sa jalousie s’ouvrait, et je voyais tout l’intérieur de son appartement ; elle ne sortait plus la nuit, et je n’avais pas les moyens de l’aborder. Vers minuit, la duègne venait me chercher et me ramenait chez moi avant le jour.
» Au bout de huit jours, la duchesse revint à Madrid, je la revis avec quelque sorte de confusion : j’avais profané son culte et me le reprochais. Elle, au contraire, me traitait avec une extrême amitié. Sa fierté disparaissait dans le tête-à-tête ; j’étais son frère et son ami.
» Un soir que je rentrais chez moi, comme je fermais ma porte, je me sentis arrêté par la basque de mon habit. Je me retournai et je reconnus Busqueros.
» Ah ! ah ! je vous y prends, me dit-il. Monseigneur de Tolède m’a dit qu’il ne vous voyait plus et que vous aviez des allures dont il n’était pas informé. Je ne lui ai demandé que vingt-quatre heures pour les découvrir et j’y ai réussi. Ah ! çà, mon garçon, tu me dois du respect, car j’ai épousé ta belle-mère.
» Ce peu de mots me rappela combien Busqueros avait contribué à la mort de mon père. Je ne pus m’empêcher de lui montrer de la malveillance et je m’en débarrassai.
» Le lendemain, j’allai chez la duchesse et lui parlai de cette fâcheuse rencontre. Elle en parut très affectée.
» – Busqueros, me dit-elle, est un furet auquel rien n’échappe : il faut soustraire Léonore à sa curiosité.
Dès aujourd’hui, je la fais partir pour Avila. Ne m’en voulez pas, Avadoro, c’est pour assurer votre bonheur.
» – Madame, lui dis-je, l’idée du bonheur semble supposer l’accomplissement des désirs, et je n’ai jamais désiré être l’époux de Léonore. Cependant il est véritable qu’à présent je me suis attaché à elle, et je l’aime tous les jours davantage, si toutefois cette expression m’est permise, car je ne la vois point le jour.
» Le même soir, j’allai à la rue Retrada, mais je n’y trouvai personne : la porte et les volets étaient fermés.
» Quelques jours après, Tolède me fit appeler dans son cabinet et me dit :
» – Avadoro, j’ai parlé de vous au roi. Sa Majesté vous donne une commission pour Naples. Temple, cet aimable Anglais, m’a fait faire des ouvertures ; il désire me voir à Naples, et, si je n’y peux aller, il veut que ce soit vous. Le roi ne juge point à propos que je fasse ce voyage et veut vous y envoyer. Mais, ajouta Tolède, vous ne me paraissez pas trop flatté de ce projet.
» – Je suis très flatté des bontés de Sa Majesté, mais j’ai une protectrice et je ne voudrais rien faire sans son approbation.
» Tolède sourit et me dit :
» – J’ai parlé à la duchesse ; allez la voir ce matin.
» J’y allai. La duchesse me dit :
» – Mon cher Avadoro, vous connaissez la position actuelle de la monarchie espagnole ; le roi est proche de sa fin et avec lui finit la ligne autrichienne ; en des circonstances aussi critiques, tout bon Espagnol doit s’oublier lui-même et, s’il peut servir son pays, il n’en doit pas manquer les occasions. Votre femme est en sûreté ; elle ne vous écrira point. Je lui servirai de secrétaire. Si j’en crois la duègne, je serai dans le cas de vous annoncer bientôt des choses qui vous attacheront encore plus à Léonore.
» En disant ces mots, la duchesse baissa les yeux, rougit, puis elle me fit signe de me retirer.
» Je pris mes instructions chez le ministre. Elles concernaient la politique extérieure et s’étendaient aussi à l’administration du royaume de Naples, qu’on voulait, plus que jamais, rattacher à l’Espagne. Je partis dès le lendemain et fis le voyage avec toute la diligence possible.
» Je mis, à remplir ma commission, le zèle qu’on a pour un premier travail. Mais, dans les intervalles de mes occupations, les souvenirs de Madrid reprenaient un grand empire sur mon âme. La duchesse m’aimait, malgré qu’elle en eût ; elle m’en avait fait l’aveu.
Devenue ma belle-sœur, elle s’était guérie de ce que ce sentiment pouvait avoir de passionné ; mais elle m’avait conservé un attachement dont elle me donnait mille preuves. Léonore, mystérieuse déesse de mes nuits, m’avait, par les mains de l’hymen, offert la coupe des voluptés ; son souvenir régnait sur mes sens autant que sur mon cœur ; mes regrets, pour elle, se tournaient presque en désespoir ; ces deux femmes exceptées, le sexe m’était indifférent.
» Les lettres de la duchesse m’arrivaient dans le pli du ministre. Elles n’étaient point signées et l’écriture en était contrefaite. J’appris ainsi que Léonore avançait dans sa grossesse, mais qu’elle était malade et surtout languissante. Ensuite je sus que j’étais père, et que Léonore avait beaucoup souffert. Les nouvelles qu’on me donnait de sa santé semblaient conçues de manière à en préparer de plus tristes encore.
» Enfin, je vis arriver Tolède au moment ou je m’y attendais le moins. Il se jeta dans mes bras.
» – Je viens, me dit-il, pour les intérêts du roi ; mais ce sont les duchesses qui m’envoient.
» En même temps, il me remit une lettre. Je l’ouvris en tremblant ; j’en pressentis le contenu. La duchesse m’annonçait la fin de Léonore et m’offrait toutes les consolations de la plus tendre amitié.
» Tolède qui, depuis longtemps, avait sur moi le plus grand ascendant, en usa pour rendre le calme à mes esprits. Je n’avais, pour ainsi dire, point connu Léonore ; mais elle était mon épouse, et son idée s’identifiait au souvenir des délices de notre courte union. II me resta de ma douleur beaucoup de mélancolie et d’abattement.
» Tolède prit sur lui le soin des affaires, et, lorsqu’elles furent terminées, nous retournâmes à Madrid. Près des portes de la capitale, il me fit descendre et, prenant des chemins détournés, il me conduisit au cimetière des carmélites : là, il me fit voir une urne de marbre noir ; on lisait sur sa base : Léonore Avadoro. Ce monument fut baigné de mes pleurs ; j’y retournai plusieurs fois avant de voir la duchesse. Elle ne m’en sut point mauvais gré : bien au contraire, la première fois que je la vis, elle me témoigna une affection qui tenait de la tendresse.
Enfin elle me conduisit dans l’intérieur de son appartement et me fit voir un enfant au berceau : mon émotion était à son comble. Je mis un genou en terre ; la duchesse me tendit la main pour me relever. Je la baisai : elle me fit signe de me retirer.
» Le lendemain, je me rendis chez le ministre et, avec lui, chez le roi. Tolède, en m’envoyant à Naples, avait voulu un prétexte de me faire accorder des grâces ; je fus fait chevalier de Calatrava. Cette décoration, sans me mettre au niveau des premiers rangs, m’en rapprochait néanmoins. Je fus, avec Tolède et les deux duchesses, sur un pied qui ne tenait plus en rien de l’infériorité ; d’ailleurs, j’étais leur ouvrage, et ils paraissaient se plaire à me relever.
» Bientôt après, la duchesse d’Avila me chargea de suivre une affaire qu’elle avait au conseil de Castille ; j’y mis le zèle qu’on peut imaginer et une prudence qui ajouta à l’estime que j’avais inspirée à ma protectrice.
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