Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse

Здесь есть возможность читать онлайн «Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 1993, ISBN: 1993, Издательство: Le Livre De Poche, Жанр: Старинная литература, Исторические приключения, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Manuscrit Trouvé à Saragosse: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Manuscrit Trouvé à Saragosse»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Manuscrit Trouvé à Saragosse — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Manuscrit Trouvé à Saragosse», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Elle me fit asseoir et, prenant un air altier, elle me dit :

« — Seigneur Avadoro, je ferais peu d’honneur au sang dont je sors si je n’employais le crédit de ma famille à récompenser les respects que vous me rendez tous les jours : mon oncle Sorriente m’en a fait lui-même l’observation et vous offre un brevet de colonel dans le régiment de son nom : lui ferez-vous l’honneur d’accepter ?

Faites-y vos réflexions.

» – Madame, lui répondis-je, j’ai attaché ma fortune à celle de l’aimable Tolède et je ne demande que les emplois qu’il obtiendra pour moi. Quant aux respects que j’ai le bonheur de vous rendre tous les jours, leur plus douce récompense serait la permission de les continuer.

» La duchesse ne répondit point et me donna, par une légère inclination de tête, le signal du départ.

» Huit jours après, je fus encore appelé chez l’altière duchesse ; elle me reçut comme la première fois et me dit :

» – Seigneur Avadoro, je ne puis souffrir que vous vouliez vaincre en générosité les d’Avila, les Sorriente et tous les grands dont le sang coule dans mes veines ; j’ai à vous faire de nouvelles propositions, avantageuses pour votre fortune : un gentilhomme, dont la famille nous est attachée, a fait une grande fortune au Mexique ; il n’a qu’une fille, dont la dot est d’un million…

» Je ne laissai point la duchesse achever sa phrase et, me levant avec quelque indignation, je lui dis :

» – Madame, quoique le sang des d’Avila et des Sorriente ne coule pas dans mes veines, le cœur qu’elles nourrissent est placé trop haut pour qu’un million y puisse atteindre.

» J’allais me retirer, la duchesse me pria de me rasseoir ; ensuite elle ordonna à ses femmes de passer dans l’autre chambre et de laisser la porte ouverte, puis elle me dit :

» – Seigneur Avadoro, il ne me reste plus à vous offrir qu’une seule récompense, et votre zèle pour mes intérêts me fait espérer que vous ne me refuserez pas : c’est de me rendre un service essentiel.

» – En effet, lui répondis-je, le bonheur de vous servir est la seule récompense que je vous demanderai de mes services.

» – Approchez, me dit la duchesse, on pourrait nous entendre de l’autre chambre. Avadoro, vous savez sans doute que mon père a été, en secret, l’époux de l’infante Béatrice, et peut-être vous aura-t-on dit, en grand secret, qu’il en avait eu un fils ; effectivement, mon père en avait fait courir le bruit, mais c’était pour mieux dérouter les courtisans. La vérité est qu’il en avait une fille, et qu’elle vit encore ; on l’a élevée dans un couvent près de Madrid ; mon père, en mourant, m’a révélé le secret de sa naissance, qu’elle ignore elle-même ; il m’a aussi expliqué les projets qu’il avait faits pour elle ; mais sa mort a tout détruit, il serait impossible aujourd’hui de renouer le fil des ambitieuses intrigues qu’il avait ourdies à ce sujet ; l’entière légitimation de ma sœur serait, je crois, impossible à obtenir, et la première démarche que nous ferions entraînerait peut-être l’éternelle réclusion de cette infortunée. J’ai été la voir : Léonore est une bonne fille, simple, gaie, et je me suis senti pour elle une tendresse véritable ; mais l’abbesse a tant dit qu’elle me ressemblait que je n’ai pas osé y retourner. Cependant, je me suis déclarée sa protectrice et j’ai laissé croire qu’elle était un des fruits des innombrables amours que mon père a eues dans sa jeunesse. Depuis peu, la cour a fait prendre dans le couvent des informations qui me donnent de l’inquiétude, et je suis résolue de la faire venir à Madrid.

» J’ai, dans la rue Retrada, une maison de peu d’apparence : j’ai fait louer une maison vis-à-vis ; je vous prie de vous y loger et de veiller sur le dépôt que je vous confie : voici l’adresse de votre nouveau logement, et voici une lettre que vous présenterez à l’abbesse des ursulines del Pegnon ; vous prendrez quatre hommes à cheval et une chaise à deux mules ; une duègne viendra avec ma sœur et restera près d’elle : c’est à elle seule que vous aurez affaire. Vous n’aurez pas les entrées de la maison : la fille de mon père et d’une infante doit avoir au moins une réputation sans tache.

» Après avoir ainsi parlé, la duchesse fit cette légère inclination de tête qui, chez elle, était le signal du départ ; je la quittai donc et j’allai d’abord voir mon nouveau logement. Il était commode et bien garni : j’y laissai deux domestiques affidés, et je gardai le logement que j’avais chez Tolède.

» Je vis aussi la maison de Léonore : j’y trouvai deux femmes destinées à la servir, et un ancien domestique de la maison d’Avila, qui n’avait pas la livrée ; la maison était abondamment et élégamment pourvue de tout ce qui est nécessaire à un ménage bourgeois.

» Le lendemain, je pris quatre hommes à cheval et j’allai au couvent del Pegnon. On m’introduisit au parloir de l’abbesse. Elle lut ma lettre, sourit et soupira :

» – Doux Jésus ! dit-elle, il se commet dans le monde bien des péchés : je me félicite bien de l’avoir quitté.

Par exemple, mon cavalier, la demoiselle que vous venez chercher ressemble à la duchesse d’Avila ; mais elle lui ressemble ; deux images du doux Jésus ne se ressemblent pas davantage. Et qui sont les parents de la demoiselle ?

On n’en sait rien. Le feu duc d’Avila (Dieu puisse avoir son âme)…

» Il est probable que l’abbesse n’eût pas si tôt fini son bavardage, mais je lui représentai que j’étais pressé de remplir ma commission. L’abbesse branla la tête, proféra bien des hélas ! et des doux Jésus, puis elle me dit d’aller parler à la tourière.

» J’y allai : la porte du cloître s’ouvrit ; il en sortit deux dames très exactement voilées ; elles montèrent en voiture sans mot dire ; je me mis à cheval et les suivis en silence. Lorsque nous fûmes près de Madrid, je pris le devant et reçus les dames à la porte de leur maison. Je ne montai point ; j’allai dans mon logement vis-à-vis, d’où je les vis prendre possession du leur.

» Léonore me parut effectivement avoir beaucoup de ressemblance avec la duchesse ; mais elle avait le teint plus blanc, ses cheveux étaient très blonds, et elle paraissait avoir plus d’embonpoint ; c’est ainsi que j’en jugeais de ma fenêtre, mais Léonore ne se tenait pas assez tranquille pour que je pusse bien distinguer ses traits. Peu de temps après, la gouvernante fit mettre les jalousies, les ferma à clef et je ne vis plus rien.

» Dans l’après-dînée, j’allai chez la duchesse et lui rendis compte de ce que j’avais fait.

» – Monsieur Avadoro, me dit-elle, Léonore est destinée au mariage. Dans nos mœurs, vous ne pouvez pas être admis chez elle ; cependant, je dirai à la duègne de laisser ouverte une jalousie du côté où sont vos fenêtres ; mais j’exige que vos jalousies soient fermées.

Vous avez à me rendre compte de ce que fait Léonore.

Il serait peut-être dangereux pour elle de vous connaître, surtout si vous avez pour le mariage l’éloignement que vous m’avez montré l’autre jour.

» – Madame, lui répondis-je, je vous disais seulement que l’intérêt ne me déterminerait pas dans le mariage ; cependant, vous avez raison, je ne compte pas me marier.

» Je quittai la duchesse ; je fus chez Tolède, à qui je ne fis point part de nos secrets, puis j’allai à mon logement de la rue Retrada. Les jalousies de la maison vis-à-vis, et même les fenêtres, étaient ouvertes. Le vieux laquais Androdo jouait de la guitare ; Léonore dansait le bolero avec une vivacité et des grâces que je n’eusse point attendues d’une pensionnaire des carmélites, car elle y avait été élevée et n’était entrée aux ursulines que depuis la mort du duc. Léonore fit mille folies, voulant faire danser sa duègne avec Androdo.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Manuscrit Trouvé à Saragosse»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Manuscrit Trouvé à Saragosse» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Manuscrit Trouvé à Saragosse»

Обсуждение, отзывы о книге «Manuscrit Trouvé à Saragosse» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x