Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse
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- Название:Manuscrit Trouvé à Saragosse
- Автор:
- Издательство:Le Livre De Poche
- Жанр:
- Год:1993
- ISBN:10: 2253063533
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
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» – Seigneur cavalier, votre chaise a devancé mon carrosse, pour arriver à la poste avant moi. Ce procédé, qui, en lui-même, n’est point une insulte, a cependant quelque chose de désobligeant dont je crois devoir vous demander raison.
» Le colonel, très surpris, rejeta toute la faute sur les postillons et assura qu’il n’y en avait aucune de sa part.
» – Seigneur cavalier, reprit mon père, je ne prétends pas non plus faire de ceci une affaire sérieuse et je me contenterai du premier sang.
» En disant cela, il tira son épée.
» – Attendez encore un instant, dit le Français. Il me semble que ce ne sont point mes postillons qui ont devancé les vôtres, mais que ce sont les vôtres qui, allant plus lentement, sont restés en arrière.
» Mon père, après avoir un peu réfléchi, dit au colonel :
» – Seigneur cavalier, je crois que vous avez raison et, si vous m’eussiez fait cette observation plus tôt et avant que j’eusse tiré l’épée, je pense que nous ne nous serions pas battus, mais vous sentez bien qu’au point où en sont les choses il faut un peu de sang.
» Le colonel, qui sans doute trouva cette dernière raison assez bonne, tira aussi son épée. Le combat ne fut pas long. Mon père, se sentant blessé, baissa aussitôt la pointe de son épée et fit beaucoup d’excuses au colonel de la peine qu’il lui avait donnée ; celui-ci y répondit par des offres de services, donna l’adresse où on le trouverait à Paris, remonta dans sa chaise et partit.
» Mon père jugea d’abord sa blessure très légère, mais il en était si couvert qu’un nouveau coup ne pouvait guère porter que sur une ancienne cicatrice. En effet, le coup d’épée du colonel avait rouvert un ancien coup de mousquet dont la balle était restée. Le plomb fit de nouveaux efforts pour se faire jour, sortit enfin après un pansement de deux mois, et l’on se remit en route.
» Mon père étant arrivé à Paris, son premier soin fut de rendre ses devoirs au colonel, qui s’appelait le marquis d’Urfé. C’était un des hommes de la cour dont on faisait le plus de cas. Il reçut mon père avec une extrême obligeance, et lui offrit de le présenter au ministre, ainsi que dans les meilleures maisons. Mon père le remercia et le pria seulement de le présenter au duc de Tavannes, qui était alors le doyen des maréchaux, parce qu’il voulut être informé de tout ce qui regardait le tribunal du point d’honneur, dont il s’était fait toujours les plus hautes idées, et dont il avait souvent parlé en Espagne comme d’une institution très sage, et qu’il aurait bien voulu voir introduire dans le royaume. Le maréchal reçut mon père avec beaucoup de politesse et le recommanda au chevalier de Bélièvre, premier exempt de messeigneurs les maréchaux et rapporteur de leur tribunal.
» Comme le chevalier venait souvent chez mon père, il eut connaissance de sa chronique des duels. Cet ouvrage lui parut unique en son genre, et il demanda la permission de le communiquer à messeigneurs les maréchaux, qui en jugèrent comme leur premier exempt et firent demander à mon père la faveur d’en faire une copie, qui serait gardée au greffe de leur tribunal.
Nulle proposition ne pouvait flatter davantage mon père, et il en ressentit une joie inexprimable.
» De pareils témoignages d’estime rendaient le séjour de Paris très agréable à mon père, mais ma mère en jugeait autrement. Elle s’était fait une loi non seulement de ne point apprendre le français, mais même de ne pas écouter lorsqu’on parlait cette langue. Son confesseur Innigo Velez ne cessait de faire d’amères plaisanteries sur les libertés de l’église gallicane, et Garcías Hierro terminait toutes les conversations par décider que les Français étaient des Gavaches.
» Enfin on quitta Paris, l’on arriva au bout de quatre jours à Bouillon. Mon père s’y fit reconnaître du magistrat et alla prendre possession de son fief.
» Le toit de nos pères, privé de la présence de ses maîtres, l’était aussi d’une partie de ses tuiles, si bien qu’il pleuvait dans les chambres autant que dans la cour, avec la différence que le pavé de la cour séchait très promptement, au lieu que l’eau avait fait dans les chambres des mares qui ne séchaient jamais. Cette inondation domestique ne déplut pas à mon père, parce qu’elle lui rappelait le siège de Lérida, où il avait passé trois semaines les jambes dans l’eau.
» Cependant, son premier soin fut de placer à sec le lit de son épouse. Il y avait dans le salon de compagnie une cheminée à la flamande, autour de laquelle quinze personnes pouvaient se chauffer à l’aise, et le manteau de la cheminée y formait comme un toit soutenu par deux colonnes de chaque côté. L’on boucha le tuyau de cette cheminée et, sous son manteau, l’on put placer le lit de ma mère, avec sa table de nuit et une chaise et, comme l’âtre était élevé d’un pied au-dessus, il formait une sorte d’île assez inabordable.
» Mon père s’établit de l’autre côté du salon, sur deux tables jointes par des planches, et de son lit à celui de ma mère, on pratiqua une jetée, fortifiée dans le milieu par une sorte de batardeau construit de coffres et de caisses.
Cet ouvrage fut achevé le jour même de notre arrivée au château, et je suis venu au monde neuf mois après, jour pour jour.
» Tandis que l’on travaillait avec beaucoup d’activité aux réparations les plus nécessaires, mon père reçut une lettre qui le combla de joie. Elle était signée par le maréchal de Tavannes, et ce seigneur lui demandait son opinion sur une affaire d’honneur qui alors occupait le tribunal. Cette faveur authentique parut à mon père d’une telle conséquence qu’il la voulut célébrer en donnant une fête à tout le voisinage. Mais nous n’avions pas de voisins, si bien que la fête se borna à un fandango exécuté par le maître d’armes et la Signora Frasca, première camériste de ma mère.
» Mon père, en répondant à la lettre du maréchal,demanda qu’on voulût bien, dans la suite, lui communiquer les extraits des procédures portées au tribunal. Cette grâce lui fut accordée, et, tous les premiers de chaque mois, il en recevait un pli, qui suffisait, pendant plus de quatre semaines aux entretiens et menus devis, dans les soirées d’hiver autour de la grande cheminée, et pendant l’été sur deux bancs qui étaient devant la porte du château.
» Pendant toute la grossesse de ma mère, mon père lui parla toujours du fils qu’elle aurait, et il songea à me donner un parrain. Ma mère penchait pour le maréchal de Tavannes, ou pour le marquis d’Urfé.
Mon père convenait que ce serait beaucoup d’honneur pour nous, mais il craignit que ces deux seigneurs ne crussent lui faire trop d’honneur et, par une délicatesse bien placée, il se décida pour le chevalier de Bélièvre qui, de son côté, accepta avec estime et reconnaissance.
» Enfin, je vins au monde. À trois ans, je tenais déjà un petit fleuret, et à six je pouvais tirer un coup de pistolet sans cligner les yeux… J’avais environ sept ans lorsque nous eûmes la visite de mon parrain.
Ce gentilhomme s’était marié à Tournai, et il y exerçait la charge de lieutenant de la connétablie et rapporteur du point d’honneur. Ce sont des emplois dont l’institution remonte au temps des jugements par champions et, dans la suite, ils ont été réunis au tribunal des maréchaux de France.
» Mme de Bélièvre était d’une santé très délicate, et son mari la menait aux eaux de Spa. Tous deux me prirent en une extrême affection et, comme ils n’avaient point d’enfants, ils conjurèrent mon père de leur confier mon éducation qui, aussi bien, n’aurait pu être soignée dans une contrée aussi solitaire que l’était celle du château de Worden. Mon père y consentit, déterminé surtout par la charge de rapporteur du point d’honneur, qui lui promettait que, dans la maison de Bélièvre, je ne manquerais pas d’être imbu de bonne heure de tous les principes qui devaient un jour déterminer ma conduite.
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