Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse
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- Название:Manuscrit Trouvé à Saragosse
- Автор:
- Издательство:Le Livre De Poche
- Жанр:
- Год:1993
- ISBN:10: 2253063533
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
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» Ma nouvelle belle-mère répondit parfaitement à la mauvaise opinion que l’on avait eue d’elle, et débuta dans la maison par vouloir m’inspirer de l’amour.
Elle n’y réussit pas. Je devins pourtant amoureux, mais ce fut de sa sœur Inésille. Ma passion devint même bientôt si forte que j’allai me jeter aux pieds de mon père et lui demander la main de sa belle-sœur.
» Mon père me releva avec bonté, puis il me dit :
» – Mon fils, je vous défends de songer à ce mariage, et je vous le défends pour trois raisons. Premièrement : il serait contre la gravité que vous devinssiez en quelque façon le beau-frère de votre père. Secondement : les saints canons de l’Église n’approuvent point ces sortes de mariages. Troisièmement : je ne veux pas que vous épousiez Inésille.
» Mon père, m’ayant fait part de ces trois raisons, me tourna le dos et s’en alla.
» Je me retirai dans ma chambre, où je m’abandonnai au désespoir. Ma belle-mère, que mon père informa aussitôt de ce qui s’était passé, vint me trouver et me dit que j’avais tort de m’affliger ; que, si je ne pouvais devenir l’époux d’Inésille, je pouvais être son cortehho, c’est-à-dire son amant, et qu’elle en faisait son affaire ; mais en même temps elle me déclara l’amour qu’elle avait pour moi et fit valoir le sacrifice qu’elle faisait en me cédant à sa sœur. Je n’ouvris que trop mon oreille à des discours qui flattaient ma passion, mais Inésille était si modeste qu’il me semblait impossible qu’on pût jamais l’engager à répondre à mon amour.
» Dans ce temps-là, mon père se détermina à faire le voyage de Madrid, dans l’intention d’y briguer la place de corrégidor de Cordoue, et il conduisit avec lui sa femme et sa belle-sœur. Son absence ne devait être que de deux mois, mais ce temps me parut très long, parce que j’étais éloigné d’Inésille.
» Lorsque les deux mois furent à peu près passés, je reçus une lettre de mon père, dans laquelle il m’ordonnait d’aller à sa rencontre et de l’attendre à la Venta Quemada, à l’entrée de la Sierra Morena. Je ne me serais pas aisément déterminé à passer par la Sierra Morena quelques semaines auparavant, mais on venait précisément de pendre les deux frères de Zoto. Sa bande était dispersée, et les chemins passaient pour être assez sûrs.
» Je partis donc de Cordoue vers les dix heures du matin, et j’allai coucher à Anduhhar, chez un hôte des plus bavards qu’il y ait en Andalousie. Je commandai chez lui un souper abondant, j’en mangeai une partie et gardai le reste pour mon voyage.
» Le lendemain, je dînai à Los Alcornoques, de ce que j’avais réservé la veille, et j’arrivai le même soir à la Venta Quemada. Je n’y trouvai point mon père, mais, comme par sa lettre il m’ordonnait de l’attendre, je m’y déterminai d’autant plus volontiers que je me trouvais dans une hôtellerie spacieuse et commode.
L’aubergiste qui la tenait alors était un certain Gonzalez de Murcie, assez bon homme, quoique hâbleur, qui ne manqua pas de me promettre un souper digne d’un grand d’Espagne. Tandis qu’il s’occupait du soin de le préparer, j’allai me promener sur les bords du Guadalquivir, et lorsque je revins à l’hôtellerie j’y trouvai un souper qui, effectivement, n’était point mauvais.
» Lorsque j’eus mangé, je dis à Gonzalez de faire mon lit. Alors je vis qu’il se troublait, il me tint quelques discours qui n’avaient pas trop de sens. Enfin il m’avoua que l’hôtellerie était obsédée par des revenants, que lui et sa famille passaient toutes les nuits dans une petite ferme, sur les bords du fleuve, et il ajouta que, si j’y voulais coucher aussi, il me ferait faire un lit auprès du sien.
» Cette proposition me parut très déplacée ; je lui dis qu’il n’avait qu’à s’aller coucher où il voudrait et qu’il eût à m’envoyer mes gens. Gonzalez m’obéit et se retira en hochant la tête et levant les épaules.
» Mes domestiques arrivèrent un instant après ; ils avaient aussi entendu parler de revenants et voulurent m’engager à passer la nuit à la ferme. Je reçus leurs conseils un peu brutalement et leur ordonnai de faire mon lit dans la chambre même où j’avais soupé.
Ils m’obéirent quoique à regret et, lorsque le lit fut fait, ils me conjurèrent encore, les larmes aux yeux, de venir coucher à la ferme. Sérieusement impatienté de leurs remontrances, je me permis quelques démonstrations qui les mirent en fuite, et, comme je n’étais pas dans l’usage de me faire déshabiller par mes gens, je me passai facilement d’eux pour m’aller coucher : cependant, ils avaient été plus attentifs que je ne le méritais par mes façons à leur égard. Ils avaient laissé près de mon lit une bougie allumée, une autre de rechange, deux pistolets et quelques volumes dont la lecture pouvait me tenir éveillé, mais la vérité est que j’avais perdu le sommeil.
» Je passai une couple d’heures, tantôt à lire, tantôt à me retourner dans mon lit. Enfin j’entendis le son d’une cloche ou d’une horloge qui sonna minuit. J’en fus surpris, parce que je n’avais pas entendu sonner les autres heures. Bientôt la porte s’ouvrit, et je vis entrer ma belle-mère : elle était en déshabillé de nuit et tenait un bougeoir à la main. Elle s’approcha de moi, en marchant sur la pointe de ses pieds, et le doigt sur sa bouche, comme pour m’imposer silence.
Puis elle posa son bougeoir sur ma table de nuit, s’assit sur mon lit, prit une de mes mains, et me parla en ces termes :
» – Mon cher Pascheco, voici le moment où je puis vous donner les plaisirs que je vous ai promis. Il y a une heure que nous sommes arrivés à ce cabaret.
Votre père est allé coucher à la ferme, mais, comme j’ai su que vous étiez ici, j’ai obtenu la permission d’y passer la nuit avec ma sœur Inésille. Elle vous attend et se dispose à ne vous rien refuser ; mais il faut vous informer des conditions que j’ai mises à votre bonheur. Vous aimez Inésille, et je vous aime. Il ne faut pas que, de nous trois, deux soient heureux aux dépens du troisième. Je prétends qu’un seul lit nous serve cette nuit. Venez.
» Ma belle-mère ne me laissa pas le temps de lui répondre ; elle me prit par la main et me conduisit, de corridor en corridor, jusqu’à ce que nous fussions arrivés à une porte, où elle se mit à regarder par le trou de la serrure.
» Lorsqu’elle eut assez regardé, elle me dit :
» – Tout va bien, voyez vous-même.
» Je pris sa place à la serrure et je vis effectivement la charmante Inésille dans son lit ; mais qu’elle était loin de la modestie que je lui avais toujours vue. L’expression de ses yeux, sa respiration troublée, son teint animé, son attitude, tout en elle prouvait qu’elle attendait un amant.
» Camille, m’ayant laissé bien regarder, me dit :
» – Mon cher Pascheco, restez à cette porte, quand il en sera temps, je viendrai vous avertir.
» Lorsqu’elle fut entrée, je remis mon œil au trou de la serrure et je vis mille choses que j’ai de la peine à raconter. D’abord Camille se déshabilla, assez exactement, puis, se mettant dans le lit de sa sœur, elle lui dit :
» – Ma pauvre Inésille, est-il bien vrai que tu veuilles avoir un amant ? Pauvre enfant, tu ne sais pas le mal qu’il te fera. D’abord, il te terrassera, te foulera, et puis il t’écrasera, te déchirera.
» Lorsque Camille crut son élève assez endoctrinée, elle vint m’ouvrir la porte, me conduisit au lit de sa sœur et se coucha avec nous.
» Que vous dirai-je de cette nuit fatale ? J’y épuisai les délices et les crimes. Longtemps je combattis contre le sommeil et la nature pour prolonger d’autant mes infernales jouissances. Enfin je m’endormis et je m’éveillai le lendemain sous le gibet des frères de Zoto et couché entre leurs infâmes cadavres. »
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