Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse
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- Название:Manuscrit Trouvé à Saragosse
- Автор:
- Издательство:Le Livre De Poche
- Жанр:
- Год:1993
- ISBN:10: 2253063533
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
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L’ermite interrompit ici le démoniaque et me dit :
— Eh bien ! mon fils, que vous en semble ? Je crois que vous auriez été bien effrayé de vous trouver couché entre deux pendus ?
Je lui répondis :
— Mon père, vous m’offensez. Un gentilhomme ne doit jamais avoir peur, et moins encore lorsqu’il a l’honneur d’être capitaine aux Gardes wallonnes.
— Mais, mon fils, reprit l’ermite, avez-vous jamais ouï dire qu’une pareille aventure soit arrivée à quelqu’un ?
J’hésitai un instant, après quoi je lui répondis :
— Mon père, si cette aventure est arrivée au seigneur Pascheco, elle peut être arrivée à d’autres ; j’en jugerai encore mieux si vous voulez bien lui ordonner de continuer son histoire.
L’ermite se tourna du côté du possédé, et lui dit :
— Pascheco, Pascheco ! au nom de ton rédempteur, je t’ordonne de continuer ton histoire.
Pascheco poussa un affreux hurlement et continua en ces termes :
— J’étais à demi mort lorsque je quittai le gibet. Je me traînai sans savoir où. Enfin, je rencontrai des voyageurs qui eurent pitié de moi et me ramenèrent à la Venta Quemada. J’y trouvai le cabaretier et mes gens, fort en peine de moi. Je leur demandai si mon père avait couché à la ferme. Ils me répondirent que personne n’était venu.
» Je ne pus prendre sur moi de rester plus longtemps à la Venta, et je repris le chemin d’Anduhhar. Je n’y arrivai qu’après le soleil couché. L’auberge était pleine, on me fit un lit dans la cuisine et je m’y couchai, mais je ne pus dormir, car je ne pouvais éloigner de mon esprit les horreurs de la nuit précédente.
» J’avais laissé une chandelle allumée sur le foyer de la cuisine. Tout à coup, elle s’éteignit, et je sentis aussitôt comme un frisson mortel qui me glaça les veines.
» L’on tira ma couverture, puis j’entendis une petite voix qui disait :
» – Je suis Camille, ta belle-mère, j’ai froid, mon petit cœur, fais-moi place sous ta couverture.
» Puis une autre voix dit :
» – Moi, je suis Inésille. Laisse-moi entrer dans ton lit. J’ai froid, j’ai froid.
» Puis je sentis une main glacée qui me prenait sous le menton. Je ramassai toutes mes forces pour dire tout haut :
» – Satan, retire-toi !
» Alors les petites voix me dirent :
» – Pourquoi nous chasses-tu ? N’es-tu pas notre petit mari ? Nous avons froid. Nous allons faire un peu de feu.
» En effet, je vis bientôt après de la flamme sur l’âtre de la cuisine. Elle devint plus claire, et j’aperçus non plus Inésille et Camille, mais les deux frères de Zoto, pendus dans la cheminée.
» Cette vision me mit hors de moi. Je sortis de mon lit. Je sautai par la fenêtre et me mis à courir dans la campagne. Un moment je pus me flatter d’avoir échappé à tant d’horreurs, mais je me retournai et je vis que j’étais suivi par les deux pendus. Je me mis encore à courir, et je vis que les pendus étaient restés en arrière.
Mais ma joie ne fut pas de longue durée. Les détestables êtres se mirent à faire la roue et furent en un instant sur moi. Je courus encore ; enfin mes forces m’abandonnèrent.
» Alors je sentis qu’un des pendus me saisissait par la cheville du pied gauche. Je voulus m’en débarrasser, mais l’autre pendu me coupa le chemin. Il se présenta devant moi, faisant des yeux épouvantables et tirant une langue rouge comme du fer que l’on sortirait du feu.
Je demandai grâce. Ce fut en vain. D’une main, il me saisit à la gorge et de l’autre il m’arracha l’œil qui me manque. À la place de mon œil, il entra sa langue brûlante. Il m’en lécha le cerveau et me fit rugir de douleur.
» Alors l’autre pendu, qui m’avait saisi la jambe gauche, voulut aussi jouer de la griffe. D’abord il commença par me chatouiller la plante du pied qu’il tenait. Puis le monstre en arracha la peau, en sépara tous les nerfs, les mit. à nu et voulut jouer dessus comme sur un instrument de musique ; mais, comme je ne rendais pas un son qui lui fît plaisir, il enfonça son ergot dans mon jarret, pinça les tendons et se mit à les tordre, comme on fait pour accorder une harpe. Enfin il se mit à jouer sur ma jambe, dont il avait fait un psaltérion. J’entendis son rire diabolique. Tandis que la douleur m’arrachait des mugissements affreux, les hurlements de l’enfer y firent chorus. Mais, lorsque j’en vins à entendre les grincements des damnés, il me sembla que chacune de mes fibres était broyée sous leurs dents. Enfin, je perdis connaissance.
» Le lendemain, des pâtres me trouvèrent dans la campagne, et me portèrent à cet ermitage. J’y ai confessé mes péchés, et j’ai trouvé au pied de la croix quelque soulagement à mes maux. »
Ici le démoniaque poussa un affreux hurlement et se tut.
Alors l’ermite prit la parole et me dit :
— Jeune homme, vous voyez la puissance de Satan, priez et pleurez. Mais il est tard. Il faut nous séparer. Je ne vous propose pas de coucher dans ma cellule, car Pascheco fait pendant la nuit des cris qui pourraient vous incommoder. Allez vous coucher dans la chapelle.
Vous y serez sous la protection de la croix, qui triomphe des démons.
Je répondis à l’ermite que je coucherais où il voudrait.
Nous portâmes à la chapelle un petit lit de sangles. Je m’y couchai et l’ermite me souhaita le bonsoir.
Lorsque je me trouvai seul, le récit de Pascheco me revint à l’esprit. J’y trouvais beaucoup de conformité avec mes propres aventures, et j’y réfléchissais encore lorsque j’entendis sonner minuit. Je ne savais pas si c’était l’ermite qui sonnait, ou si j’aurais encore affaire à des revenants. Alors j’entendis gratter à ma porte.
J’y allai et je demandai :
— Qui va là ?
Une petite voix me répondit :
— Nous avons froid, ouvrez-nous, ce sont vos petites femmes.
— Oui-da, maudits pendus, leur répondis-je, retournez à votre gibet et laissez-moi dormir.
Alors la petite voix me dit :
— Tu te moques de nous parce que tu es dans une chapelle, mais viens un peu dehors.
— J’y vais à l’instant, leur répondis-je aussitôt.
J’allai chercher mon épée et je voulus sortir, mais je trouvai que la porte était fermée. Je le dis aux revenants, qui ne répondirent point. J’allai me coucher et je dormis jusqu’au jour.
TROISIÈME JOURNÉE
Je fus réveillé par l’ermite, qui parut très content de me voir sain et sauf. Il m’embrassa, me baigna les joues de ses larmes, et me dit :
— Mon fils, il s’est passé cette nuit d’étranges choses.
Dis-moi vrai, as-tu couché à la Venta Quemada ? Les démons se sont-ils emparés de toi ? Il y a encore du remède. Viens au pied de l’autel. Confesse tes fautes.
Fais pénitence.
L’ermite se répandit en exhortations pareilles. Puis il se tut pour attendre ma réponse. Alors je lui dis :
— Mon père, je me suis confessé en partant de Cadix.
Depuis lors, je ne crois pas avoir commis aucun péché mortel, si ce n’est peut-être en songe. Il est véritable que j’ai couché à la Venta Quemada. Mais si j’y ai vu quelque chose, j’ai de bonnes raisons pour n’en point parler.
Cette réponse parut surprendre l’ermite. Il m’accusa d’être possédé du démon de l’orgueil et voulut me persuader qu’une confession générale m’était nécessaire ; mais voyant que mon obstination était invincible, il quitta un peu son ton apostolique et, prenant un air plus naturel, il me dit :
— Mon enfant, votre courage m’étonne. Dites-moi qui vous êtes ? L’éducation que vous avez reçue ? Et si vous croyez aux revenants ou si vous n’y croyez pas ?
Ne vous refusez pas à contenter ma curiosité.
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