Albert Robida, - Contes pour les bibliophiles

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Ces feuillets de vieille écriture française, dont le dernier porte la date de 1426, étaient encore indéchiffrables pour mon ami Ogata Ritzou il y a six ans; il savait par des traditions de famille qu'un de ses ancêtres était venu de la lointaine Europe, mais rien de plus; il parlait un vague français alors, mais il devint mon élève, nous causâmes jurisprudence et beaux-arts ensemble, et un beau jour le dernier descendant des Coucy-Fioko m'ouvrit ses archives. Ravissement de ma part pour la démonstration que ces paperasses apportaient à mes théories encore vagues! Étonnement de Ritzou devant mes révélations sur cet ancêtre européen, sur le haut et puissant seigneur qui fut Enguerrand VII de Coucy... Il y avait de quoi, songez-y ! Pour compléter l'étrange histoire, je dois vous apprendre que le père de Ritzou fut, il y a une vingtaine d'années, malgré le sang demi-européen de ses veines, un des daïmios du parti féodal les plus opposés à l'ouverture du Japon aux étrangers, un de ceux qui, amenant aux armées taikounales le ban et rarriëre-ban de leurs vassaux, comme au moyen âge, combattirent avec le plus d'acharnement dans la grande guerre civile qui aboutit au triomphe du Mikado! Résultat : la vieille féodalité écrasée, les daîmios réduits à l'état de gros propriétaires tout simplement ou de fonctionnaires, le Japon ouvert et transformé... Enfin, ô tristesse! résultat particulier : le dernier descendant des orgueilleux seigneurs de Fioko et de Coucy, devenu juriste et docteur en chicane, obligé par la confiscation de ses biens, par la transformation de son état social, par le bouleversement général des choses, à s^occuper de contentieux commercial, de litiges mesquins, des menues affaires du mercantilisme vulgaire infiltré au Japon moderne ! »

Ritzou eut un sourire légèrement piteux.

c Dame, c'est assez dur, continua M® Larribe, d^autant plus qu^à peine débarqués ici, je lui ai fait faire un pèlerinage au château de ses aïeux français, les terribles Coucy de la grosse tour aujourd'hui encore debout, grand cadavre de pierre qui se dresse avec obstination sur une guirlande de tours éventrées, et regarde par les trous de ses brèches les vastes plaines arrachées à sa domination. Il est bien permis à mon ami de marquer quelque mélancolie tout de même et de songer devant les ruines du donjon de ses ancêtres dMci aux ruines plus récentes, mais plus achevées, du castel de ses ancêtres de là-bas, à Fioko en Nippon... Mais ne nous attendrissons pas, le passé est passé et revenons à notre thèse... Ainsi donc, des Européens sont allés au Japon bien avant les aventuriers portugais, bien avant les Hollandais; ainsi donc, cela est prouvé maintenant par les documents que nous apportons, Fart et Pin-dustrie des Japonais ont pu tirer quelque profit des connaissances spéciales apportées par quelques-uns des compagnons de Coucy, comme Estienne le Blanc ou l'armurier Jehan Miron; les solides armures des chevaliers français ont certainement influencé les fabricants japonais, qui se sont mis à en imiter ou arranger les différentes pièces à Pusage des dalmios.

L'architecture, comme je vous Pai dit, pouvait moins facilement recevoir des modifications européennes, dans ce pays de Nippon secoué par de fréquents tremblements de terre. Il était interdit au sire de Coucy de songer à édifier quelque chose de comparable à sa grosse tour du Valois; cela était matériellement impossible, et il dut se contenter des légères tours carrées assises sur de larges soubassements de pierre ou sur une croupe de colline. Cependant le castel de Fioko, dont on lui attribuait la construction, dura quatre siècles, et il fallut les canons européens du Mikado pour le renverser en 1868. Le père de Ritzou périt en le défendant; sans Pobstination du farouche daïmio, ce Coucy japonais serait aujourd'hui quelque chose comme préfet de son département, son fils Ritzou n'aurait pas eu besoin d^étudier le droit et nous ignorerions encore ces détails... Passons. Enguerrand apporta-t-il au Japon la science du blason ou les Japonais avaient-ils avant lui le goût des armoiries? Ce point peut être controversé; je crois que la vue de l'aigle éployée des Coucy planant dans les combats des siècles passés, et restée jusqu'en 1868 sur les bannières invaincues des daîmios de Fioko, contribua quelque peu à cette éclosîon d'emblèmes et de symboles variés des féodaux japonais.

Pour en revenir aux beaux-arts, les miniatures de M* Estienne le Blanc ont fait école aussi, et les artistes d'alors, se dégageant de Timi-tation chinoise, ont créé le style japonais, si vivant et si spirituel, tourmenté peut-être et asiatique, mais avec quelque chose de mâle que ne possèdent pas les autres styles d'Asie, avec une pointe de gothique aisément reconnaissable.

Placez maintenant ces vénérables albums à côté des manuscrits d'Estienne le Blanc, et voyez la parenté entre les œuvres du miniaturiste français et les plus anciennes a'quarelles japonaises. Évidemment les artistes japonais ont travaillé sous la direction du patient enlumineur, ou du moins ont eu sous les yeux ses travaux. Voyez : même perspective conventionnelle, mSme simplification des contours; ici et là, un modelé sommaire, les ombres à peu près supprimées. Ces principes de nos anciens enlumineurs de manuscrits, des bons du moins, l'art japonais les fera siens, et sous le pinceau de ses artistes, dans le grand épanouissemem de l'art embellissant toutes choses là-bas, naîtront tes albums merveilleux, les délicates aquarelles, les kakémonos étincelants qui turiers une apparence europe'enne, puis, peu à peu, le type est devenu purement japonais... »

c Étes-vous édifié maintenant? me dit M"* Larribe, pendant que M« Ogata Ritzou rangeait soigneusement les livres d^heures de son ancêtre européen, ses chartes, ses albums et papiers de famille.

— Complètement.

— Ai-je suffisamment établi le bien-fondé de ma .thèse et les droits de mon ami Ritzou à relever, s'il y prétend, le nom et les armes des Coucy?

— Diable! N'allez-vous pas réclamer aussi le château, entré depuis si longtemps dans le domaine de l'Etat ?

— Non, répondit très sérieusement Ritzou, je n'aime pas les procès, — pour moi du moins, — je ne suis pas venu en Europe pour réclamer le château de mes pères; j'ai des goûts simples, je gagne convenablement ma vie et l'on reviendra peut-être un jour sur la confiscation de mes biens au Japon... Mon véritable but en venant ici avec mon maître et ami Larribe, c'est...

— C'est ?

— C'est de trouver un éditeur pour un roman de chevalerie franco-japonais consacré aux aventures de mon aïeul, roman qui paraîtrait en vers japonais à Yokohama et en prose française à Paris, avec une illustration dont je fournirais, vous le savez, facilement les éléments...

— Ne vous sauvez pas, dit Larribe, ce roman-poème est écrite mais nous ne le lirons pas, vous en connaissez le résumé... Nous vous l'enverrons quand il paraîtra, enveloppé dans ma thèse... J'espère cependant que vous viendrez aux conférences que je me propose de faire sur l'histoire, l'art et les mœurs du Japon ?

— Parbleu ! Et vous ne retournerez pas au Japon ?

— Non, je suis très suffisamment riche, j'ai rapporté de là-bas quelques petites rentes que j'ai l'intention de manger avec...

— Malheureux! avec de folles danseuses ?

— Non, avec des bouquinistes! J'ai divorcé avec la jurisprudence. Mon cœur appartient désormais aux beaux-arts et mon âme à la littéra* ture. Je suis un vieux garçon bien sage et bien rangé... Mais, si mon ami Ritzou y consent, j'ai des projets sur lui. Le descendant des Ogata de Fioko et des sires de Coucy, quel parti magnifique et séduisant! Des quartiers de noblesse en Europe et en Asie, de la noblesse à en revendre! Deux superbes collections d'aïeux comme pas une maison princière n'en peut montrer, deux races héroïques résumées en lui, les plus belles pages dans l'histoire de France et dans l'histoire du Japon! S'il y consent, je lui cherche une jolie petite Américaine un peu milliardaire, d^une race toute neuve, mais très dorée comme il ^ en a tant. Que je la rencontre et, bien vite, en faisant sonner nos titres, étinceler nos couronnes, avancer en deux corps d'arme'e nos ancêtres sous les bannières aux lions passants et aux aigles éployées des chevaliers de France et de Nippon, nous la séduisons, nous élevons ses millions jusqu'à nous, nous les épousons, et nous relevons le vieil écusson des Coucy I...

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