Патрик Модиано - Dimanches d'août
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- Название:Dimanches d'août
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— De temps en temps, je dois faire un voyage aux États-Unis, expliquait-il.
Elle aussi, elle donnait l’impression de flotter. À cause du Martini qu’elle avait bu d’un seul trait ? Ou du côté rêveur et excentrique des Anglaises ? De nouveau l’image de la toile d’araignée invisible que nous avions tendue, Sylvia et moi, s’est imposée à mon esprit. Ils étaient venus s’y prendre dans un état de moindre résistance. Je tentais de me rappeler la manière dont ils avaient fait irruption sur cette terrasse de café. N’avaient-ils pas le visage un peu égaré, la démarche titubante ?
— Je crois que je n’aurai pas la force d’aller chez tes amis, a dit Neal à sa femme.
— Aucune importance. Je vais les décommander.
Il a avalé un troisième café.
— Je me sens mieux… C’est vraiment agréable de retrouver la terre ferme… Je ne supporte pas l’avion…
Nous avons échangé un regard, Sylvia et moi. Nous ne savions pas s’il fallait prendre congé. Ou bien rester en leur compagnie. Avaient-ils envie de faire plus ample connaissance avec nous ?
Les lumières de la terrasse vitrée se sont éteintes dans un claquement d’interrupteur, sauf celles de la salle de restaurant qui nous enveloppaient d’une demi-pénombre.
— Si je comprends bien, ils veulent nous chasser, a dit Neal.
Il a fouillé dans les poches de son blouson.
— C’est idiot… Je n’ai pas d’argent français.
Je m’apprêtais à régler nos consommations mais la femme de Neal avait déjà sorti de son sac à main une liasse de billets, et elle en posait un, négligemment, sur la table.
Neal s’est levé. Dans cette pénombre, la fatigue lui creusait le visage.
— Il est temps de rentrer. Je ne peux plus me tenir debout.
Sa femme lui a pris le bras et nous les avons suivis.
Leur voiture était garée un peu plus loin, sur la Promenade des Anglais, juste à la hauteur de cette banque iranienne dont la vitrine poussiéreuse indiquait qu’elle était fermée depuis longtemps.
— J’ai été ravi de faire votre connaissance, nous a dit Neal. Mais c’est drôle… J’avais l’impression que nous nous étions déjà rencontrés…
Et il regardait Sylvia avec insistance. Ça, je m’en souviens bien.
— Vous voulez que nous vous déposions quelque part ? a demandé sa femme.
Je leur ai dit que ce n’était pas la peine. J’ai craint que nous ne puissions plus nous débarrasser d’eux, Sylvia et moi. J’ai pensé à ces ivrognes qui s’accrochent à vous et veulent vous entraîner dans chaque bar pour un dernier verre. Souvent, ils deviennent agressifs. Pourtant, qu’y avait-il de commun entre de vulgaires ivrognes et les Neal ? Ils étaient si distingués, si placides…
— Vous habitez dans quel quartier ? a demandé Neal.
— Du côté du boulevard Gambetta.
— C’est notre chemin, a dit sa femme. Nous vous déposons, si vous voulez…
— D’accord, a dit Sylvia.
Et j’ai été surpris de son ton catégorique. Elle me tirait par le bras, comme si elle voulait m’entraîner, contre mon gré, dans la voiture des Neal. Nous nous sommes retrouvés tous les deux sur la banquette arrière. La femme de Neal était au volant.
— Je préfère que tu conduises, a dit Neal. Je me sens tellement fatigué que je risque de vous envoyer dans le décor.
Nous passions devant le Queenie dont on avait éteint toutes les lumières, puis devant le Palais de la Méditerranée. Ses arcades étaient bouchées par des grillages et le bâtiment aux fenêtres aveugles et aux stores affaissés semblait promis à la démolition.
— Vous habitez un appartement ? nous a demandé la femme de Neal.
— Non. Nous habitons l’hôtel pour le moment.
Elle avait profité du feu rouge, rue de Cronstadt, pour se retourner vers nous. Elle sentait une odeur de pin et je me demandais si cette odeur était celle de sa peau ou de son manteau de fourrure.
— Nous habitons une villa, a dit Neal, et nous serions très heureux de vous inviter.
La fatigue rendait sa voix sourde et accentuait son léger accent étranger.
— Vous êtes à Nice pour longtemps ? a demandé Mme Neal.
— Oui, nous sommes en vacances, ai-je dit.
— Vous habitez Paris ? a demandé Neal.
Pourquoi nous posaient-ils ces questions ? Tout à l’heure, dans le café, ils n’avaient montré aucune curiosité particulière à notre égard. L’inquiétude me gagnait, peu à peu. Je voulais faire un signe à Sylvia. Nous descendrions de la voiture au prochain feu rouge. Et si les portes étaient bloquées ?
— Nous habitons dans la région parisienne, a dit Sylvia.
Son ton calme a dissipé mes craintes. La femme de Neal a mis en marche les essuie-glaces, à cause de la pluie, et leur mouvement régulier a achevé de me rassurer.
— Du côté de Marnes-la-Coquette ? a demandé Neal. Nous avons habité, ma femme et moi, à Marnes-la-Coquette.
— Non. Pas du tout, a dit Sylvia. À l’est de Paris. Au bord de la Marne.
Elle avait lancé cette phrase comme un défi et me souriait. Sa main s’était glissée dans la mienne.
— Je ne connais pas du tout ce coin-là, a dit Neal.
— C’est un coin qui a un charme très particulier, ai-je dit.
— Où, exactement ? a demandé Neal.
— La Varenne-Saint-Hilaire, a dit Sylvia d’une voix nette.
Et pourquoi n’aurions-nous pas répondu aux questions de la manière la plus naturelle ? Pourquoi aurait-il fallu mentir ?
— Mais nous ne comptons pas revenir là-bas, ai-je ajouté. Nous voudrions rester sur la côte d’Azur.
— Vous avez raison, a dit Neal.
J’étais soulagé. Nous n’avions parlé à personne depuis si longtemps que nous finissions, Sylvia et moi, par tourner en rond dans cette ville comme dans une cage. Mais non, nous n’étions pas des pestiférés. Nous pouvions tenir une conversation avec quelqu’un, et même nous faire de nouvelles relations.
La voiture s’est engagée dans la rue Caffarelli et j’ai désigné à Mme Neal le portail de la villa Sainte-Anne.
— Ce n’est pas un hôtel, a dit Neal.
— Non. Une pension meublée.
J’ai regretté aussitôt ce mot qui risquait d’éveiller une méfiance chez eux. Ils avaient peut-être un préjugé envers des gens qui habitaient une pension meublée.
— C’est assez confortable quand même ? a demandé Neal.
Non, apparemment, il n’éprouvait aucun préjugé de ce genre mais plutôt une certaine sympathie pour nous.
— C’est provisoire, a dit Sylvia. Nous espérons trouver quelque chose d’autre.
La voiture était arrêtée devant la pension Sainte-Anne. Mme Neal avait coupé le moteur.
— Nous pourrions vous aider à trouver un autre logement, a dit Neal d’une voix distraite. N’est-ce pas Barbara ?
— Bien sûr, a dit Mme Neal. Il faudrait se revoir.
— Je vous donne notre adresse, a dit Neal. Vous pouvez téléphoner quand vous voulez.
Il sortit un portefeuille de sa poche et de ce portefeuille une carte de visite qu’il me tendit.
— À bientôt… J’espère vous revoir très vite…
Mme Neal s’était retournée vers nous.
— Je suis vraiment heureuse d’avoir fait votre connaissance…
Était-elle vraiment sincère ? Ou ne s’agissait-il que d’une formule de politesse ?
Ils nous considéraient tous les deux, en silence, dans la même position, les visages rapprochés.
Je ne savais quoi dire. Sylvia non plus. Je crois qu’ils auraient trouvé naturel que nous restions dans la voiture et que tout leur était égal. Ils auraient accueilli n’importe quelle proposition de notre part. C’était à nous de prendre une initiative. J’ai ouvert la portière.
— À bientôt, ai-je dit. Et merci de nous avoir raccompagnés.
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