Anatole France - L’Île Des Pingouins

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L’Île Des Pingouins: краткое содержание, описание и аннотация

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Adoptant un style faussement détaché d’historien anthropologue, Anatole France dépeint le développement de la civilisation de la Pingouinie. Ses habitants, les Pingouins, sont des créatures humanisées par la volonté de Dieu afin de pouvoir lui rendre les honneurs canoniques. L’auteur retrace caricaturalement l’histoire de France en s’attaquant malicieusement aux «temples» de la société. Religion, propriété, État, institutions sont observés par le biais de leurs aspects les plus caricaturaux telle l’affaire Dreyfus, à peine déguisée. L’humour — fruit du décalage entre le ton solennel et les absurditées relatées — colore le récit tout le long. (AFANE)

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Quand elle se retrouva seule avec sa mère:

— Maman, nous irons demain à la retraite du père Douillard.

Chapitre II

L’œuvre de Sainte-Orberose

La retraite de révérend père Douillard réunissait, chaque vendredi, à neuf heures du soir, dans l’aristocratique église de Saint-Maël, l’élite de la société d’Alca. Le prince et la princesse des Boscénos, le vicomte et la vicomtesse Olive, madame Bigourd, monsieur et madame de la Trumelle n’en manquaient pas une séance; on y voyait la fleur de l’aristocratie et les belles baronnes juives y jetaient leur éclat, car les baronnes juives d’Alca étaient chrétiennes.

Cette retraite avait pour objet, comme toutes les retraites religieuses, de procurer aux gens du monde un peu de recueillement pour penser à leur salut; elle était destinée aussi à attirer sur tant de nobles et illustres familles la bénédiction de sainte Orberose, qui aime les Pingouins. Avec un zèle vraiment apostolique, le révérend père Douillard poursuivait l’accomplissement de son œuvre: rétablir sainte Orberose dans ses prérogatives de patronne de la Pingouinie et lui consacrer, sur une des collines qui dominent la cité, une église monumentale. Un succès prodigieux avait couronné ses efforts, et pour l’accomplissement de cette entreprise nationale, il réunissait plus de cent mille adhérents et plus de vingt millions de francs.

C’est dans le chœur de Saint-Maël que se dresse reluisante d’or, étincelante de pierreries, entourée de cierges et de fleurs, la nouvelle châsse de sainte Orberose.

Voici ce qu’on lit dans l’ Histoire des miracles de la patronne d’Alca , par l’abbé Plantain:

«L’ancienne châsse fut fondue pendant la Terreur et les précieux restes de la sainte jetés dans un feu allumé sur la place de Grève; mais une pauvre femme, d’une grande piété, nommée Rouquin, alla, de nuit, au péril de sa vie, recueillir dans le brasier les os calcinés et les cendres de la bienheureuse; elle les conserva dans un pot de confiture et, lors du rétablissement du culte, les porta au vénérable curé de Saint-Maël. La dame Rouquin finit pieusement ses jours dans la charge de vendeuse de cierges et de loueuse de chaises en la chapelle de la sainte.»

Il est certain que, du temps du père Douillard, au déclin de la foi, le culte de sainte Orberose, tombé depuis trois cents ans sous la critique du chanoine Princeteau et le silence des docteurs de l’Église, se relevait et s’environnait de plus de pompe, de plus de splendeur, de plus de ferveur que jamais. Maintenant les théologiens ne retranchaient plus un iota de la légende; ils tenaient pour avérés tous les faits rapportés par l’abbé Simplicissimus et professaient notamment, sur la foi de ce religieux, que le diable, ayant pris la forme d’un moine, avait emporté la sainte dans une caverne et lutté avec elle jusqu’à ce qu’elle eût triomphé de lui. Ils ne s’embarrassaient ni de lieux ni de dates; ils ne faisaient point d’exégèse et se gardaient bien d’accorder à la science ce que lui concédait jadis le chanoine Princeteau; ils savaient trop où cela conduisait.

L’église étincelait de lumières et de fleurs. Un ténor de l’opéra chantait le cantique célèbre de sainte Orberose.

Vierge du Paradis,
Viens, viens dans la nuit brune,
Et sur nous resplendis
Comme la lune.

Mademoiselle Clarence se plaça au côté de sa mère, devant le vicomte Cléna, et elle se tint longtemps agenouillée sur son prie-Dieu, car l’attitude de la prière est naturelle aux vierges sages et fait valoir les formes.

Le révérend père Douillard monta en chaire. C’était un puissant orateur; il savait toucher, surprendre, émouvoir. Les femmes se plaignaient seulement qu’il s’élevât contre les vices avec une rudesse excessive, en des termes crus qui les faisaient rougir. Elles ne l’en aimaient pas moins.

Il traita, dans son sermon, de la septième épreuve de sainte Orberose qui fut tentée par le dragon qu’elle allait combattre. Mais elle ne succomba pas et elle désarma le monstre.

L’orateur démontra sans peine qu’avec l’aide de sainte Orberose et forts des vertus qu’elle nous inspire, nous terrasserons à notre tour les dragons qui fondent sur nous, prêts à nous dévorer, le dragon du doute, le dragon de l’impiété, le dragon de l’oubli des devoirs religieux. Il en tira la preuve que l’œuvre de la dévotion à sainte Orberose était une œuvre de régénération sociale et il conclut par un ardent appel «aux fidèles soucieux de se faire les instruments de la miséricorde divine, jaloux de devenir les soutiens et les nourriciers de l’œuvre de sainte Orberose et de lui fournir tous les moyens dont elle a besoin pour prendre son essor et porter ses fruits salutaires [12] Cf. J. Ernest-Charles, le Censeur , mai–août 1907, p. 582, col. 2. ».

À l’issue de la cérémonie, le révérend père Douillard se tenait, dans la sacristie, à la disposition des fidèles désireux d’obtenir des renseignements sur l’œuvre ou d’apporter leur contribution. Mademoiselle Clarence avait un mot à dire au révérend père Douillard; le vicomte Cléna aussi; la foule était nombreuse; on faisait la queue. Par un hasard heureux, le vicomte Cléna et mademoiselle Clarence se trouvèrent l’un contre l’autre, un peu serrés, peut-être. Éveline avait distingué ce jeune homme élégant, presque aussi connu que son père dans le monde des sports. Cléna l’avait remarquée, et comme elle lui paraissait jolie, il la salua, s’excusa, et feignit de croire qu’il avait déjà été présenté à ces dames, mais qu’il ne se rappelait plus où. Elles feignirent de le croire aussi.

Il se présenta la semaine suivante chez madame Clarence qu’il imaginait un peu entremetteuse, ce qui n’était pas pour lui déplaire et, en revoyant Éveline, il reconnut qu’il ne s’était pas trompé et qu’elle était extrêmement jolie.

Le vicomte Cléna avait le plus bel auto d’Europe. Trois mois durant, il y promena les dames Clarence, tous les jours, par les collines, les plaines, les bois et les vallées; avec elles il parcourut les sites et visita les châteaux. Il dit à Éveline tout ce qu’on peut dire et fit de son mieux. Elle ne lui cacha pas qu’elle l’aimait, qu’elle l’aimerait toujours et n’aimerait que lui. Elle demeurait à son côté, palpitante et grave. À l’abandon d’un amour fatal elle faisait succéder, quand il le fallait, la défense invincible d’une vertu consciente du danger. Au bout de trois mois, après l’avoir fait monter, descendre, remonter, redescendre, et promenée durant les pannes innombrables, il la connaissait comme le volant de sa machine, mais pas autrement. Il combinait les surprises, les aventures, les arrêts soudains dans le fond des forêts et devant les cabarets de nuit, et n’en était pas plus avancé. Il se disait que c’était stupide, et furieux, la reprenant dans son auto, faisait de rage du cent vingt à l’heure, prêt à la verser dans un fossé ou à la briser avec lui contre un arbre.

Un jour, venu la prendre chez elle pour quelque excursion, il la trouva plus délicieuse encore qu’il n’eût cru et plus irritante; il fondit sur elle comme l’ouragan sur les joncs, au bord d’un étang. Elle plia avec une adorable faiblesse, et vingt fois fut près de flotter, arrachée, brisée, au souffle de l’orage, et vingt fois se redressa souple et cinglante, et, après tant d’assauts, on eût dit qu’à peine un souffle léger avait passé sur sa tige charmante; elle souriait, comme prête à s’offrir à la main hardie. Alors son malheureux agresseur, éperdu, enragé, aux trois quarts fou, s’enfuit pour ne pas la tuer, se trompe de porte, pénètre dans la chambre à coucher où madame Clarence mettait son chapeau devant l’armoire à glace, la saisit, la jette sur le lit et la possède avant qu’elle s’aperçoive de ce qui lui arrive.

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