Anatole France - L’Île Des Pingouins

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L’Île Des Pingouins: краткое содержание, описание и аннотация

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Adoptant un style faussement détaché d’historien anthropologue, Anatole France dépeint le développement de la civilisation de la Pingouinie. Ses habitants, les Pingouins, sont des créatures humanisées par la volonté de Dieu afin de pouvoir lui rendre les honneurs canoniques. L’auteur retrace caricaturalement l’histoire de France en s’attaquant malicieusement aux «temples» de la société. Religion, propriété, État, institutions sont observés par le biais de leurs aspects les plus caricaturaux telle l’affaire Dreyfus, à peine déguisée. L’humour — fruit du décalage entre le ton solennel et les absurditées relatées — colore le récit tout le long. (AFANE)

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— Je n’en ai reçu aucun.

— Pour se consoler de ton absence, Virgile, ils ont trois poètes: Commodien, Prudence et Fortunat qui naquirent tous trois en des jours ténébreux où l’on ne savait plus ni la prosodie ni la grammaire. Mais dis-moi, ne reçus-tu jamais, ô Mantouan, d’autres nouvelles du Dieu dont tu refusas si délibérément la compagnie?

— Jamais, qu’il me souvienne.

— Ne m’as-tu point dit que je n’étais pas le premier qui, descendu vivant dans ces demeures, se présenta devant toi?

— Tu m’y fais songer. Il y a un siècle et demi, autant qu’il me semble (il est difficile aux ombres de compter les jours et les années), je fus troublé dans ma profonde paix par un étrange visiteur. Comme j’errais sous les livides feuillages qui bordent le Styx, je vis se dresser devant moi une forme humaine plus opaque et plus sombre que celle des habitants de ces rives: je reconnus un vivant. Il était de haute taille, maigre, le nez aquilin, le menton aigu, les joues creuses; ses yeux noirs jetaient des flammes, un chaperon rouge, ceint d’une couronne de lauriers, serrait ses tempes décharnées. Ses os perçaient la robe étroite et brune qui lui descendait jusqu’aux talons. Il me salua avec une déférence que relevait un air de fierté sauvage et m’adressa la parole en un langage plus incorrect et plus obscur que celui des Gaulois dont le divin Julius remplit les légions et la curie. Je finis par comprendre qu’il était né près de Fésules, dans une colonie étrusque fondée par Sylla au bord de l’Arnus, et devenue prospère; qu’il y avait obtenu les honneurs municipaux, mais que, des discordes sanglantes ayant éclaté entre le sénat, les chevaliers et le peuple, il s’y était jeté d’un cœur impétueux et que maintenant, vaincu, banni, il traînait par le monde un long exil. Il me peignit l’Italie déchirée de plus de discordes et de guerres qu’au temps de ma jeunesse et soupirant après la venue d’un nouvel Auguste. Je plaignis ses malheurs, me souvenant de ce que j’avais autrefois enduré.

»Une âme audacieuse l’agitait sans cesse et son esprit nourrissait de vastes pensées, mais il témoignait, hélas! par sa rudesse et son ignorance, du triomphe de la barbarie. Il ne connaissait ni la poésie, ni la science, ni même la langue des Grecs et ne possédait sur l’origine du monde et la nature des dieux aucune tradition antique. Il récitait gravement des fables qui, de mon temps, à Rome, eussent fait rire les petits enfants qui ne payent pas encore pour aller au bain. Le vulgaire croit facilement aux monstres. Les Étrusques particulièrement ont peuplé les enfers de démons hideux, pareils aux songes d’un malade. Que les imaginations de leur enfance ne les aient point quittés après tant de siècles, c’est ce qu’expliquent assez la suite et les progrès de l’ignorance et de la misère; mais qu’un de leurs magistrats, dont l’esprit s’élève au-dessus de la commune mesure, partage les illusions populaires et s’effraie de ces démons hideux que, au temps de Porsena, les habitants de cette terre peignaient sur les murs de leurs tombeaux, voilà ce dont le sage lui-même peut s’attrister. Mon Étrusque me récita des vers composés par lui dans un dialecte nouveau, qu’il appelait la langue vulgaire, et dont je ne pouvais comprendre le sens. Mes oreilles furent plus surprises que charmées d’entendre que, pour marquer le rythme, il ramenait à intervalles réguliers trois ou quatre fois le même son. Cet artifice ne me semble point ingénieux; mais ce n’est pas aux morts à juger les nouveautés.

»Au reste, que ce colon de Sylla, né dans des temps infortunés, fasse des vers inharmonieux, qu’il soit, s’il se peut, aussi mauvais poète que Bavius et Maevius, ce n’est pas ce que je lui reprocherai; j’ai contre lui des griefs qui me touchent davantage. Chose vraiment monstrueuse et à peine croyable! cet homme, retourné sur la terre, y sema, à mon sujet, d’odieux mensonges; il affirma, en plusieurs endroits de ses poèmes sauvages, que je lui avais servi de compagnon dans le moderne Tartare, que je ne connais pas; il publia insolemment que j’avais traité les dieux de Rome de dieux faux et menteurs et tenu pour vrai Dieu le successeur actuel de Jupiter. Ami, quand, rendu à la douce lumière du jour, tu reverras ta patrie, démens ces fables abominables; dis bien à ton peuple que le chantre du pieux Énée n’a jamais encensé le dieu des Juifs.

»On m’assure que sa puissance décline et qu’on reconnaît, à des signes certains, que sa chute est proche. Cette nouvelle me causerait quelque joie si l’on pouvait se réjouir dans ces demeures où l’on n’éprouve ni craintes ni désirs.»

Il dit et, avec un geste d’adieu, s’éloigna. Je contemplai son ombre qui glissait sur les asphodèles sans en courber les tiges; je vis qu’elle devenait plus ténue et plus vague à mesure qu’elle s’éloignait de moi; elle s’évanouit avant d’atteindre le bois des lauriers toujours verts. Alors, je compris le sens de ces paroles: «Les morts n’ont de vie que celle que leur prêtent les vivants», et je m’acheminai, pensif, à travers la pâle prairie, jusqu’à la porte de corne.

J’affirme que tout ce qui se trouve dans cet écrit est véritable [10] Il y a dans la relation de Marbode un endroit bien digne de remarque, c’est celui où le religieux de Corrigan décrit l’Alighieri tel que nous nous le figurons aujourd’hui. Les miniatures peintes dans un très vieux manuscrit de la Divine Comédie , le Codex venetianus , représentent le poète sous l’aspect d’un petit homme gros, vêtu d’une tunique courte dont la jupe lui remonte sur le ventre. Quant à Virgile, il porte encore, sur les bois du XVIe siècle, la barbe philosophique. On n’aurait pas cru non plus que ni Marbode ni même Virgile connussent les tombeaux étrusques de Chiusi et de Corneto, où se trouvent en effet des peintures murales pleines de diables horribles et burlesques, auxquels ceux d’Orcagna ressemblent beaucoup. Néanmoins, l’authenticité de la Descente de Marbode aux enfers est incontestable: M. du Clos des Lunes l’a solidement établie; en douter serait douter de la paléographie. .

Chapitre VII

Signes dans la lune

Alors que la Pingouinie était encore plongée dans l’ignorance et dans la barbarie, Gilles Loisellier, moine fransciscain, connu par ses écrits sous le nom d’Aegidius Aucupis, se livrait avec une infatigable ardeur à l’étude des lettres et des sciences. Il donnait ses nuits à la mathématique et à la musique, qu’il appelait les deux sœurs adorables, filles harmonieuses du Nombre et de l’Imagination. Il était versé dans la médecine et dans l’astrologie. On le soupçonnait de pratiquer la magie et il semble vrai qu’il opérât des métamorphoses et découvrît des choses cachées.

Les religieux de son couvent, ayant trouvé dans sa cellule des livres grecs qu’ils ne pouvaient lire, s’imaginèrent que c’étaient des grimoires, et dénoncèrent comme sorcier leur frère trop savant. Aegidius Aucupis s’enfuit et gagna l’île d’Irlande où il vécut trente ans dans l’étude. Il allait de monastère en monastère, cherchant les manuscrits grecs et latins qui y étaient renfermés et il en faisait des copies. Il étudiait aussi la physique et l’alchimie. Il acquit une science universelle et découvrit notamment des secrets sur les animaux, les plantes et les pierres. On le surprit un jour enfermé avec une femme parfaitement belle qui chantait en s’accompagnant du luth et que, plus tard, on reconnut être une machine qu’il avait construite de ses mains.

Il passait souvent la mer d’Irlande pour se rendre dans le pays de Galles et y visiter les librairies des moustiers. Pendant une de ces traversées, se tenant la nuit sur le pont du navire, il vit sous les eaux deux esturgeons qui nageaient de conserve. Il avait l’ouïe fine et connaissait le langage des poissons. Or, il entendit que l’un des esturgeons disait à l’autre:

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