Henri Troyat - La neige en deuil

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Ce grand romancier français est né à Moscou en 1911. Venu en France, avec sa famille en 1917, il devint célèbre en 1938 avec l'un de ses premiers romans,
, qui lui valut le Prix Goncourt. Il a publié depuis plusieurs romans-cycles dont les derniers en date sont
et
parus dans la collection « J’ai Lu ». Il est entré à l'Académie française en 1959.
Poignante et terrible confrontation de deux hommes, de deux idéaux,
place une tragédie de l’honneur dans le cadre splendide et inhumain des Alpes.
Un grand avion venant des Indes s'est écrasé sur un pic neigeux. Les passions humaines les plus diverses éclatent devant le danger d'une expédition de secours.
Ce roman a valu à son auteur le Grand Prix du Prince Rainier de Monaco.

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— Plus tard, dit Marcellin.

Il avait pris l’assiette des mains de son frère et mangeait sa soupe, le dos rond, à pleines cuillerées sifflantes. Isaïe se réjouissait de lui voir si bel appétit.

— Au village, dit-il encore, le vieux Rouby, Marie Lavalloud, Belacchi, Barbu, Coloz…

— Quoi ? demanda Marcellin.

Isaïe se tut. Il ne savait plus ce qu’il voulait dire. Mais cette indécision ne dura qu’un moment. Très vite, ses idées se rassemblèrent en ordre.

— Ils aimeraient bien avoir des moutons comme nous ! s’écria-t-il gaiement. Ils me l’ont dit. Et puis, nous avons parlé de l’avion qui est tombé dans la montagne…

— En ville aussi, on en parle, dit Marcellin. À l’auberge du Midi, c’est plein de journalistes, venus aux nouvelles. Paraît qu’il n’y aurait pas un seul survivant, là-haut…

— Comment peuvent-ils savoir ?

— Un pilote a survolé le massif. Les débris sont tout près du sommet. Et rien ne bouge. L’avion venait de Calcutta. Tu te rends compte ?

— Oui, dit Isaïe. C’est un bout de chemin. Calcutta… Calcutta…

Il prononça ce mot avec respect, les lèvres malhabiles, les yeux saillants.

— Chez les guides, dit Marcellin, ça discute ferme. Il est question d’organiser une caravane de secours.

— Pour quoi faire, s’il n’y a pas de rescapés ?

— Pour ramasser le courrier.

— Le courrier ?

— Oui, les lettres.

— Ah ! dit Isaïe.

Il ne comprenait qu’à demi cette affaire de lettres, mais ne voulait pas laisser paraître son embarras.

— Encore des morts dans la montagne, dit-il.

— Ils étaient une trentaine, dit Marcellin. Ne causons plus de ça. Chacun son deuil, chacun sa joie.

Il fit clapper sa langue. Ses lèvres étaient humides. La chaleur animait son visage. Il caressait le bois de la table avec ses longues mains maigres. « C’est comme un fils pour moi », pensa Isaïe. Et quelque chose se mit à trembler dans sa poitrine.

— Tu veux encore de la soupe ? demanda-t-il.

— Non, dit Marcellin.

— Du lait ?

— Donne toujours.

Tout en versant le lait dans un bol, Isaïe essayait de se rappeler la commission dont il avait chargé son frère, le matin même.

— As-tu parlé à Rivière, pour la lampe à souder ? dit-il enfin.

— Pas eu le temps, dit Marcellin.

— Et qui as-tu rencontré ?

— Des gens.

Isaïe espéra que Marcellin lui donnerait des nouvelles de ses camarades : Nicolas Servoz, Blandot, le petit Vemier, tous ceux de la photographie. Certainement, son frère les avait vus, en ville. On ne pouvait pas aller en ville sans les voir, au café, au bureau des guides, dans la rue…

— Tu es passé à la compagnie ?

— Non.

— Et les amis ?

— Quels amis ?

La voix de Marcellin était sèche. Isaïe baissa la tête. Il avait l’impression de marcher sur une mauvaise piste. Vite, rebrousser chemin. Mais Marcellin alluma une cigarette, et Isaïe se sentit un peu soulagé. C’était toujours bon signe quand Marcellin allumait une cigarette.

— Non, dit-il avec lenteur, je n’ai vu personne de la compagnie.

La fumée montait le long de sa joue et il plissait la paupière droite.

— D’ailleurs, reprit-il, je n’avais pas à les voir. Je n’étais pas descendu pour ça.

— Et pour quoi étais-tu descendu ? demanda Isaïe.

— J’avais à faire, en bas.

En regardant son frère, qui souriait, détendu, repu, l’œil finaud, Isaïe reprenait définitivement confiance.

— Tu es content de ta journée ? murmura-t-il enfin.

— Pas mécontent, grommela Marcellin en secouant la cendre de sa cigarette dans le bol vide.

Isaïe respira un bon coup avant de poursuivre :

— Tu as trouvé du travail, peut-être ?

— Je n’en ai pas cherché, répliqua Marcellin.

— Ah ! non ?

Marcellin éclata de rire :

— Ne fais pas cette gueule, Zaïe ! Je ne t’ai jamais dit que j’allais chercher du travail…

Il l’avait appelé Zaïe, comme lorsqu’il était enfant. Troublé par ce souvenir, Isaïe ouvrait la bouche, battait des paupières. De nouveau, il y eut un remue-ménage de douceur dans sa poitrine. Le plaisir coulait jusqu’au bout de ses doigts. Son frère s’était levé et marchait de long en large dans la pièce. Petit et vif, il était partout à la fois. Isaïe avait du mal à le suivre des yeux.

— Les coupes de bois, la scierie, et après, quoi encore ? dit Marcellin. Nous ne trouverons pas mieux, même en ville. Et je ne tiens pas à me crever pour quatre sous. C’est bon pour les mazettes, ce jeu de misère. Moi, je vois plus grand. J’ai d’autres projets.

Une lueur d’espoir frappa Isaïe et dissipa la brume de ses pensées. Il dit d’une voix tremblante :

— Tu voudrais… tu voudrais devenir guide ?

Marcellin s’arrêta de marcher et son regard se durcit :

— Pour dévisser, un jour, comme toi ? T’es pas un peu fou, non ?

— Je disais ça… je croyais…, balbutia Isaïe.

Il regrettait d’avoir irrité Marcellin et ne savait comment se faire pardonner sa maladresse.

— Tu as raison, dit-il. Ce n’est pas un métier pour toi.

— Ce n’est un métier pour personne, dit Marcellin. Autrefois, passe encore. Mais maintenant… Un examen, un stage… Trop de guides, pas assez de clients…

— Et qu’est-ce que nous allons faire, alors ? Pour vivre, il faut de l’argent. Nous n’avons pas d’argent…

Marcellin considéra son frère, des pieds à la tête, comme on mesure un obstacle.

— Tu ne veux pas me dire ce que nous allons faire ? chuchota Isaïe d’une voix implorante.

— Pas ce soir, répondit Marcellin.

— Pourquoi ?

— Il faut que je réfléchisse encore. On verra plus tard.

— Quand ?

— Demain, peut-être…

Et, pour couper court à la discussion, il demanda soudain :

— Et les moutons ? Tu ne me montres pas les moutons ?

Ce fut comme un coup de balai dans le cerveau d’Isaïe. Tous les mauvais jugements s’envolèrent : Marcellin lui-même exigeait de voir les moutons !

— Viens, dit Isaïe. Viens vite…

Il prit la bougie, qui était aux trois quarts consumée, avec des bavures de cire qui descendaient le long de la bouteille. La lumière se déplaça. Marcellin ouvrit la porte de l’écurie. Une tiède odeur d’herbe sèche et de suint se dégageait du réduit. La tache pâle des toisons ondulait faiblement dans l’ombre.

Un agneau bêla et sa mère lui répondit d’une voix paisible. Debout au seuil de ce repos, Isaïe enviait la sagesse des bêtes, à qui la rumination tenait lieu de pensée. Être comme elles, sans espoirs et sans souvenirs. Content de la provende et de la litière de chaque jour.

— Tu veux qu’on les approche ? demanda-t-il.

— Non. Ça va comme ça, dit Marcellin. Ferme la porte.

Ils rentrèrent dans la salle.

— De belles brebis, soupira Isaïe. Et qui ne coûtent guère.

— Pour ce qu’elles rapportent !

— Comment ça ? Et le salé ? Et la laine ?

— Tu ne peux pas comprendre. Viens te coucher, dit Marcellin.

Isaïe passa une main sur son visage. Le poil de son menton craquait comme de l’herbe courte.

— Tu les aimes bien tout de même, nos brebis ? demanda-t-il avec inquiétude.

— Mais oui, je les aime bien.

Ils pénétrèrent, l’un derrière l’autre, dans la chambre froide, où étaient les deux lits à cadres de bois, hauts sur socles, et garnis d’édredons obèses. La flamme de la bougie se reflétait dans le verre ovale qui protégeait l’image du Sacré-Cœur de Jésus, pendue au mur. De ce point rouge partaient des rayons. Tout à côté, il y avait un bouquet de fleurs séchées et deux cartes postales, dont l’une représentait sainte Thérèse de Lisieux, et l’autre, la tour Eiffel. Un paquet de vieux journaux gisait près du lit réservé à Marcellin. Il les lisait parfois, avant de s’endormir. Et Isaïe, quand il voyait son frère penché sur une liasse de feuilles imprimées, ne pouvait s’empêcher d’admirer sa patience.

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