Henri Troyat - La neige en deuil

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Ce grand romancier français est né à Moscou en 1911. Venu en France, avec sa famille en 1917, il devint célèbre en 1938 avec l'un de ses premiers romans,
, qui lui valut le Prix Goncourt. Il a publié depuis plusieurs romans-cycles dont les derniers en date sont
et
parus dans la collection « J’ai Lu ». Il est entré à l'Académie française en 1959.
Poignante et terrible confrontation de deux hommes, de deux idéaux,
place une tragédie de l’honneur dans le cadre splendide et inhumain des Alpes.
Un grand avion venant des Indes s'est écrasé sur un pic neigeux. Les passions humaines les plus diverses éclatent devant le danger d'une expédition de secours.
Ce roman a valu à son auteur le Grand Prix du Prince Rainier de Monaco.

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— Non ! Non !

Au même instant, la silhouette de Marcellin se dégagea des décombres. Il fit quelques foulées dans la neige, chancela et s’arrêta devant Isaïe, comme s’il eût rencontré un mur. Ses yeux avaient une expression animale. Sa mâchoire pendait. L’épouvante sortait de sa bouche. Il haleta :

— Zaïe… Zaïe !…

— Quoi ?

— Dans l’avion… On a bougé…

Isaïe joignit les mains et les éleva à hauteur de ses lèvres.

— C’est le vent, balbutia-t-il. Tu as cru… Mais c’est le vent…

— Non… J’ai vu… J’en suis sûr… On a bougé…

— Qu’est-ce qui a bougé ?

— Je ne sais pas…

Isaïe écoutait avec un sentiment de surprise exténuée. Les paroles venaient à lui d’une autre rive, d’un autre monde, à travers le murmure sifflant de la neige. Il dénoua les liens qui fixaient les raquettes à ses pieds. Une piètre lueur flottait dans sa cervelle. Il chuchota :

— Reste ici.

— Que veux-tu faire ?

— Voir si tu as dit vrai…

À son tour, il s’avança vers l’épave. La brèche aux bords hachurés s’ouvrait devant lui, comme l’entrée d’une grotte. Il pénétra dans le fuselage et s’immobilisa, saisi par la vision d’un chaos dormant. Un jour blafard coulait par les larges trous de la coque. Des sièges arrachés encombraient le passage. Du plafond pendaient des barres coudées, avec un lambeau-de tissu au bout. Les parois étaient marquées d’éclaboussures sombres. La plupart des voyageurs avaient dû être jetés dehors au moment de la collision. Cependant, une main, pâle et propre, était restée collée à une tablette, qui avait résisté au choc. Tout au fond du bâti central deux jambes, gainées de pantalon gris rayé, se dressaient au-dessus d’un rempart de caisses. Le cadavre anonyme faisait les pieds au mur. Il y avait aussi, un peu partout, des chapeaux, des sacs à main, des valises éventrées, vomissant leur contenu de flacons et de lingerie. Une pellicule de grésil, douce comme un duvet, recouvrait ces restes épars. Marchant sur des débris de verre, Isaïe s’apprêtait à franchir une barricade de fauteuils renversés, quand une faible plainte arrêta son élan. Il recula d’un bond, comme s’il eût heurté quelqu’un sans le vouloir. Son cœur cognait à coups redoublés contre ses côtes. L’air manquait à ses poumons. La plainte continuait monotone, lamentable, humaine. Cela venait de tout près. Cela rampait au ras du sol, comme une fumée. Cela montait le long des genoux. Isaïe fléchit les jarrets et pencha le buste en avant. Deux dossiers de cuir, inclinés l’un vers l’autre, formaient une guérite. À l’intérieur de cette niche, reposait un paquet d’étoffes et de fourrures, qui geignait et remuait pauvrement. Sans doute, l’unique rescapé de la catastrophe s’était-il traîné jusqu’à ce coin pour s’abriter du froid ? Depuis quatre jours, gelé, affamé, blessé, il luttait inconsciemment contre la mort. Isaïe allongea les bras, palpa le corps, le saisit, le tira vers la lumière. Puis, il ôta ses moufles, ses gants, et dénoua le gros foulard de laine grise qui entourait le visage de l’inconnu.

— Une femme ! dit-il à voix basse.

Il n’avait jamais vu une femme pareille. La peau de ses joues avait la couleur mate du café au lait. De longs cils soyeux bordaient ses paupières closes. Dans sa narine gauche était incrustée une minuscule pastille d’or ciselé. Un pli se creusait entre ses sourcils. Elle respirait avec difficulté. Ses lèvres s’entrouvrirent sur une lame de nacre. Elle était belle. Elle venait des Indes. Elle allait peut-être mourir. Isaïe ne savait comment lui parler. Il demanda :

— Vous êtes blessée ?

Les yeux fermés, elle ne semblait pas l’entendre. Il se déchargea de son sac, l’ouvrit, en tira la fiole de marc. De son bras gauche, passé derrière les épaules de la femme, il la soulevait avec précaution. En même temps, il appliquait le goulot en métal contre les lèvres mauves et molles. Un ruisseau d’alcool coula sur le menton. Elle avala une gorgée de liquide, malgré elle. Ses paupières frémirent, se levèrent sur des prunelles larges et noires, bombées et douces, comme celles d’un petit cheval. Un regard luisant frappa Isaïe en pleine figure. Il marmonna :

— C’est moi !… Faut pas avoir peur !… On vous sortira de là !…

Il la dévisageait avec angoisse. Il la suppliait de vivre. Mais elle referma les paupières, laissa retomber la tête et se remit à gémir. Alors il lui caressa le visage avec ses gros doigts rudes et gourds, aux ongles rognés. Le pli, entre les sourcils, ne s’effaçait pas. On eût dit un signe gravé dans la peau. Isaïe pétrissait le front, les joues de la femme, pour la tirer de sa mortelle somnolence. Il la secouait. Il l’appelait à voix haute :

— Vous m’entendez ?

Elle se taisait. Ses longs cheveux noirs croulaient en désordre dans son cou. Un peu de sang sec collait des mèches sur sa tempe droite. Une plaie superficielle. Le nez était encore luisant. Bon signe. Comme elle tardait à réagir, il la débarrassa des hardes disparates qui l’enveloppaient : trois manteaux de fourrure, deux plaids de laine, un imperméable, des châles tricotés. Elle avait dû rafler le tout dans l’avion, pour se couvrir. Dégagée de cette gangue épaisse, elle apparut toute petite, recroquevillée sur elle-même, comme une enfant. Un voile de soie violette, liséré d’or, pendait de sa tunique blanche, souillée de sang et de cambouis. Elle portait des bracelets d’argent fin aux chevilles et aux poignets. Sa poitrine, qu’Isaïe palpa à travers le tissu léger, était ferme et à peine vivante. Le cœur battait à un rythme trop lent. C’était miracle qu’elle eût résisté si longtemps aux attaques de la faim et du froid.

— Patientez seulement, dit-il, tout à l’heure, ça ira mieux !

Agenouillé devant elle, il tendit la main hors de l’avion, ramassa un paquet de neige et se mit à frictionner les jambes et les bras de la femme. Elle tressaillit, parcourue des pieds à la face par un long frisson.

— Nous y sommes ! cria Isaïe.

Puis, il l’enveloppa de nouveau dans les manteaux, les tricots, les pelisses, et, passant sa main sous les couvertures superposées, continua à frotter les membres malades, avec vigueur.

— Qu’est-ce que tu fous là ?

Il se retourna d’un seul bloc. Marcellin se tenait dans l’encadrement de la brèche.

— J’essaye de la ranimer, dit Isaïe.

— C’est une femme !…

— Tu vois.

— Ce serait elle que j’aurais entendue ?

— Probable.

— Il n’y a pas d’autres survivants ?

— Non.

Marcellin tendit le cou pour mieux voir la femme allongée par terre.

— Tu perds ton temps, grommela-t-il.

— Pas dit. Si le docteur lui fait une piqûre.

— Quel docteur ?

— N’importe lequel. En ville.

— Tu veux la descendre en ville ? s’écria Marcellin.

— Bien sûr.

— Tu ne vas pas faire ça.

— Pourquoi ?

— Si on nous voit arriver avec elle, on comprendra tout !

— Qu’est-ce qu’on comprendra ?

— Que nous sommes montés jusqu’à l’avion !

— Et alors ?

— Et alors ? Tête de veau ! À qui ferons-nous croire que nous sommes venus ici pour nous dégourdir les jambes ? On nous soupçonnera d’avoir nettoyé l’épave. La police se mettra derrière nous. On nous interrogera. On nous fouillera. On nous arrêtera. C’est ça que tu cherches ?

Isaïe se redressa et considéra son frère avec tristesse :

— Tu m’as dit toi-même que nous avions le droit de prendre ce que nous voulions sur les morts, que nous ne faisions de tort à personne…

— Tu as saisi de travers ! Comme toujours. Je te répète que ces affaires-là doivent se traiter sans témoins. Si nous la descendons en ville autant vaut renoncer à tout !

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