Iegor Gran - Jeanne d’Arc fait tic-tac

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Jeanne d’Arc fait tic-tac: краткое содержание, описание и аннотация

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Tic-tac… Vous entendez?… Ce murmure… Chaque soir, au village, les habitués se retrouvent au bistrot pour écouter les histoires incroyables d'oncle Guillaume. Des Nike entraînent celui qui les porte vers des plans pas nets. Kennedy coule des jours anonymes après avoir mis en scène son assassinat. Le Remplaceur change les mots français en leurs équivalents anglais jusqu'à faire oublier la langue maternelle à ses victimes… Oncle Guillaume donne le frisson et fonde une nouvelle mythologie. Tic-tac…
Un jour, à force de se raconter des histoires, la France déclare la guerre à l'Amérique. Des troupes françaises débarquent par surprise en Floride et progressent rapidement jusqu'à Atlanta. Tic-tac… Tout ce bruit… Les succès et les revers de la viande à canon.

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Wolf et moi, nous savourions cette ambiance d'unité nationale digne d'un grand match de Coupe de monde. Ça faisait plaisir à voir: le patron du bistrot, plutôt de droite, voire plus, main dans la main avec le facteur, plutôt de gauche, voire plus, le tout saupoudré de rose, plus ou moins rose, et de bleu, allant du bleu horizon à l'outremer, tous ensemble, tous outrés. C'était plus beau qu'un conte de fées, et je me sentis transporté: peu de temps auparavant, j'avais lu un roman de science-fiction où la Terre était attaquée par des Martiens, ce qui provoquait la fin des guerres entre les nations terriennes et une grande unité contre le mal absolu, unité indispensable pour survivre. C'était beau comme une utopie en paillettes. Wolf, lui, semblait vibrer à la force animale qui se dégageait de ces dizaines de pieds qui tapaient le sol comme un troupeau en colère. Il mit ses doigts dans la bouche et siffla à perforer les murs.

Seul dans son coin, l'oncle Abe ne disait rien.

Après l'exaspération vint le temps de la réflexion, où chacun essaya de théoriser sur ce qu'il convenait ou pas d'entreprendre.

«Notre pays accorde le droit d'asile aux étrangers persécutésj disait Raphaël, l'employé de banque, il le refuse aux tyrans. Kennedy doit partir.

– Il a une attitude immature, s'indignait la femme du notaire. Il n'a pas hésité à briser le couple à feu M. le maire.

– Ce type profite de nos largesses sociales, remarquait l'étudiant. C'est un parasite.

– J'espère que Palissy l'a dénoncé à qui de droit», conclut mon père en regardant oncle Guillaume.

Oncle Guillaume toussa légèrement et le silence respectueux revint.

«Ben non, justement. Il a voulu se l'approprier. Genre, le Kennedy c'est moi qui l'ai trouvé, je le garde pour moi. C'est lamentable, tellement humain. Il pensait au livre qu'il voulait écrire, aux révélations exclusives qu'il y mettrait. Alors… Après avoir tourné autour du pot, Palissy se lance et pose enfin la question essentielle: "Monsieur Kennedy, à quoi rime la mise en scène de votre assassinat?"

Kennedy le regarde avec l'air de supériorité qu'on lui connaît:

"Vous allez me laisser tranquille après?

– C'est promis", répond Palissy bien qu'il n'ait aucune intention de tenir sa promesse car il n'est pas né le Yankee yuppie qui dictera quoi que ce soit à un Français.

Kennedy regarde madame Caumartin qui s'exaspère. Il lui fait un signe de la main qui veut dire "on n'a pas le choix, chérie, un peu de patience" et il livre à Palissy un des plus gros secrets de l'Histoire.

"Sachez que c'est Lee Oswald qui était la cible de notre opération, dit Kennedy. L'ensemble de la manœuvre visait à le faire passer pour l'assassin du président des États-Unis pour pouvoir l'enfermer, puis le faire exécuter – par Jack Ruby -, sans attirer les soupçons. Une fois la mission accomplie, je me suis exfiltré vers le Mexique, puis vers la France. J'ai toujours admiré Henry Miller.

– Mais l'autopsie? demande le brave Palissy, au bord de l'évanouissement.

– Du bidon, répond Kennedy. Photos maquillées, médecins achetés."

Palissy: "Mais Zapruder?

– Un agent fédéral, répond l'autre. Le film a été entièrement monté en studio. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi il était flou à ce point?"

Palissy s'acharne: "Le sénateur Connally?

– Lui, on l'a tiré pour de vrai, pour rendre l'affaire plus crédible et éliminer un témoin qui aurait pu parler. D'où le deuxième tireur, qui était en fait le seul, planqué dans les buissons le long de la route."

Et ainsi de suite. À chaque question désespérée de Palissy, le monstre a une explication qu'il assène avec un naturel désarmant. Le sang sur les sièges et le bout de cerveau? Une poche de sang percée au bon moment et un peu de cervelle d'agneau. Les traces de poudre sur les doigts d'Os-wald? Résultats truqués au laboratoire. Le cercueil couvert du drapeau officiel? On y a mis un cadavre de clochard trouvé à la morgue.

"Mais pourquoi? s'écrie Palissy. Pourquoi ce mensonge du siècle?" Et l'autre répond, imperturbable: "Lee Oswald était un dangereux communiste. J'ai servi ma patrie. Et, pour vous parler franchement, Jackie commençait à me courir. J'avais d'autres ambitions sentimentales que ce mariage arrangé."

Là-dessus, il prend congé. Palissy reste en plan, le ventre calé par les incroyables révélations, les pensées en tire-bouchon, ne sachant qu'entreprendre… Et… Et… Non, je refuse de continuer de la sorte! Ce sinistre individu me dérange!»

Oncle Guillaume désigna Abe du menton et s'enferma dans un air maussade.

«Voyons, onc' Guillaume, plaida le patron, il n'a rien dit, l'Abe, tu penses bien, je l'ai à l'oeil.

– Rien dit ou pas, c'est pas le propos, il n'en pense pas moins et ça se voit… Regardez-moi cette face de morue. Je connais sa nature perfide, faut pas me raconter des salades,»

Oncle Abe se taisait, confus.

«Vous voyez, il ne dit rien! explosa oncle Guillaume. C'est un comble alors! Je refuse!

– M'enfin, onc' Guillaume, tenta le patron.

– Tu es de son côté, hein? Tu ne sens peut-être pas ses fluides négatifs, toi, mais moi ça nie dérange. Je vois d'ici qu'il ne croit pas un mot de ce que je raconte.»

Le patron se planta devant Abe.

«C'est-y vrai ce que dit onc Guillaume?»

Oncle Abe se leva en silence et se dirigea vers la porte. Au passage, Wolf et moi lui plantâmes mille poignards imaginaires dans le dos. «Regarde-moi cette 'tite bite», dit Wolf et l'on ricana en sourdine.

Quand la sérénité revint, aidée par le patron qui offrit une tournée à tout le monde, on voulut connaître la suite. Oncle Guillaume se renversa dans la chaise. Dans sa moustache argentée, on vit jouer des reflets de bonheur.

«Le soir même, Palissy se met à écrire frénétiquement. Il note les incroyables révélations que l'on avait voulu cacher au monde. Son stylo plume puise d'indignation. "Je le savais, répète-t-il pendant que la sournoise manipulation est couchée noir sur blanc. J'ai toujours dit qu'il y avait anguille sous roche dans cette histoire des Kennedy. Les forces du mal ont encore embobiné la planète."

Des jours passent. Palissy sent qu'il a un volcan entre les mains. Il lui reste quelques points à vérifier, des précisions sur tel ou tel aspect du récit. Il voudrait aussi pouvoir photographier Kennedy, voire négocier une exclusivité. On doit pouvoir le convaincre, s'imagine-t-il.

Quand il retourne à la cité de la Prospérité, il n'y a pas plus de Kennedy que de crédit fiscal. L'appartement vient d'être reloué. C'est maintenant un couple de Chinois à précarité modérée qui l'occupe. Ils montrent à Palissy un papier de la mairie où on leur octroie l'appartement dont le locataire précédent, Ben Saïd Jamel, a libéré les lieux. Un coup de madame Caumartin, sans doute. Mais pourquoi Jamel? - ça il reste pantois. C'est John qu'il s'appelait, John Fitzgerald. Les Chinetoques le regardent avec leurs yeux de porcelaine. «Où est-il allé?» demande-t-il. Les autres font meuh, meuh: ils ne comprennent rien. L'oiseau s'est envolé. Sur le continent, peut-être. Loin de notre île pour ne plus risquer de se faire repérer. Peut-être – ce n'est pas impossible – est-il retourné dans son pays d'origine. Bon débarras!

Palissy a bien essayé ensuite de vendre son manuscrit à un éditeur, mais personne ne le croyait. Et ceux qui le croyaient ne le publiaient pas quand même – une sorte d'omerta. Je suppose qu'ils ont reçu des consignes très strictes de la part de leurs actionnaires, ces fonds de pension qui contrôlent des pans entiers de notre économie. "C'est passionnant, lui disaient-ils, mais on ne peut rien pour vous. Revenez dans dix ans."

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