Iegor Gran - Jeanne d’Arc fait tic-tac

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Jeanne d’Arc fait tic-tac: краткое содержание, описание и аннотация

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Tic-tac… Vous entendez?… Ce murmure… Chaque soir, au village, les habitués se retrouvent au bistrot pour écouter les histoires incroyables d'oncle Guillaume. Des Nike entraînent celui qui les porte vers des plans pas nets. Kennedy coule des jours anonymes après avoir mis en scène son assassinat. Le Remplaceur change les mots français en leurs équivalents anglais jusqu'à faire oublier la langue maternelle à ses victimes… Oncle Guillaume donne le frisson et fonde une nouvelle mythologie. Tic-tac…
Un jour, à force de se raconter des histoires, la France déclare la guerre à l'Amérique. Des troupes françaises débarquent par surprise en Floride et progressent rapidement jusqu'à Atlanta. Tic-tac… Tout ce bruit… Les succès et les revers de la viande à canon.

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Jean travaillait dans un grand journal par chez nous, le Républicain, peut-être, ou le Courrier, je ne me rappelle plus. Vous savez que les papiers sont maintenant toujours tapés sur ordinateur, corrigés par ordinateur, mis en page sur ordinateur, transmis à l'imprimerie par ordinateur, tout passe par l'ordinateur. Bientôt ce sera l'ordinateur qui les écrira, tout seul, en écriture automatique, à partir d'un câble pour dépêches AFP et d'une dizaine de mots clés en fonction de la teinte qu'on veut donner à l'article. J'exagère à peine. Bref, sans ordinateur, la création journalistique – voire littéraire -s'arrêterait net.

Alors mon ami Jean reçoit une commande pour un sujet brûlant: la prise de contrôle des réseaux informatiques par des logiciels délateurs venus de là-bas. On en a beaucoup parlé ici, entre nous, mais ce n'est pas un thème qui apparaît dans la presse, et pour cause.

Jean fait son enquête sur le terrain. Il interroge des anonymes informés, il monte son réseau d'in-dics zélés, il déterre les affaires enterrées. C'est du jamais vu, le sommet de sa carrière d'investigateur pigiste. Entre autres révélations, il dresse la liste des logiciels infiltrés, ceux qui sont construits avec des failles soigneusement cachées, programmées pour se déclencher à la réception d'un signal secret, ceux qui envoient en douce les données confidentielles – les numéros de carte bleue, de sécurité sociale, d'allocataire familial – vers des serveurs de là-bas où ces informations seront exploitées pour nous piéger, ceux qui attaquent en sourdine nos sites français pour les bloquer et faire reculer notre langue, ceux enfin qui espionnent tout ce que l'on tape au clavier et transmettent nos lettres, nos mémos, nos dossiers secrets à vous-savez-qui. Jean donne les noms, désigne les complices. Son texte est une bombe.

Tout se passe bien tant qu'il reste sur son calepin, à la main et au stylo. Mais dès qu'il commence à mettre au propre sur ordinateur, Jean s'aperçoit qu'il est confronté à d'étranges phénomènes. À peine a-t-il le temps de taper son premier paragraphe, au ton particulièrement acide, que la bête se bloque – plantage système -, il perd son texte, il est obligé de redémarrer. Heureusement, il a bonne mémoire et toujours son fameux calepin, son compagnon, pour ainsi dire, de la libération. Re-plantage. Et re, et re. Six fois de suite. Pas moyen d'avancer au-delà de quelques phrases, À la septième tentative, l'ordinateur se bloque définitivement en affichant l'écran bleu de la mort.

Il tente de réinstaller le système – dans le temps, il a été abonné à des revues informatiques, il a une vague idée de la manip. Le processus est fastidieux, il passe du temps à chercher les manuels adéquats, or les fameux manuels sont stockés sur ordinateur, qui est en panne, n'est-ce pas, autant dire qu'ils sont au fond de la mer, il n'a plus qu'à chercher une autre machine.

Il emprunte l'ordinateur d'une collègue, et devinez quoi?… même schéma! La machine n'obéit plus dès que Jean se fait un peu virulent. Il comprend alors qu'on veut l'empêcher de travailler. Son texte est trop compromettant pour l'industrie des ordinateurs – contrôlée par les intérêts financiers que l'on sait. Le système d'exploitation s'est allié au traitement de texte pour le paralyser. Il y a un système de censure automatique caché au cœur de la machine. C'est effrayant. Pire, c'est sans issue. Comment voulez-vous qu'il continue: sans ordinateur, pas de texte, pas d'article, pas de journal. Jean se retrouve dans la situation peu confortable de l'innocent qui vient porter plainte au commissariat de police pour s'apercevoir qu'il est tombé dans les mains de ceux-là mêmes qui veulent sa perte.

Au lieu d'insister – Jean a peur de casser une deuxième machine et de bloquer définitivement la rédaction -, il décide de modifier un peu la tonalité de son texte. L'ordinateur veut jouer au plus malin? Ha! Il n'a pas les moyens intellectuels pour se mesurer à un Français! La ruse est le propre de l'homme.

Jean change quelques noms, adoucit les adjectifs, procède par allusions plutôt que par accusations directes, il remplace les remarques sarcastiques par des jeux de mots candides, et miracle, ça passe, l'ordinateur ne détecte rien de suspect. "Ah ah, mon salaud, pense Jean, rira bien qui rira le dernier." Car il n'est pas question de s'agenouiller devant la censure.

Il continue son écriture bémolée, tout en créant un fichier parallèle où il rassemble les remarques virulentes, les noms réels, les dates clés, toutes les compromettances. Une fois sorties de leur contexte, n'est-ce pas, ces phrases ressemblent à du gentil babil abstrait. Cependant, il suffit de lire les deux fichiers en même temps pour reconstituer l'article original, sans complaisances.

Avec cette astuce, le travail avance rapidement et sans incident, il y a même une sorte de fille animée qui surgit à l'écran, avenante, avec tout ce qu'il faut où il faut, une beauté platine qui lui demande s'il a besoin d'aide sur une fonction quelconque du logiciel. "Je suis votre compagnon de traitement de texte, lui dit-elle. Votre muse." Non, il n'a pas besoin d'aide, il clique sur le carré pour la faire disparaître. En vain, la fille ne veut pas décamper, elle tourne en tâche de fond, elle s'incruste dès qu'il a une hésitation, pire, elle lui suggère des phrases. "Pourquoi ne mettriez-vous pas davantage d'adjectifs positifs?" insiste-t-elle en se cambrant. Ou bien: "Votre expression logiciel piégé ou truqué est tendancieuse, dites plutôt logiciel averti ou intelligent, votre phrase sera plus équilibrée." Et voilà qu'elle remplace de son propre chef les mots par d'autres, sans demander l'avis de Jean, dans tout son texte, instantanément!

"Quelle saloperie", pense Jean. La machine a dû sentir qu'il y avait du poison dans le bonbec. Elle se doute bien que son article n'est pas si innocent qu'il en a l'air, alors elle essaie de le gêner. Il redouble de prudence. Mieux, il fait semblant d'accepter les changements, il maquille son texte tout en expatriant les clés de lecture vers un troisième fichier, déconnecté des deux autres. Jean passe à un niveau d'écriture plus subtil, il emploie l'euphémisme, il écrit entre les lignes avec des clins d'œil dans chaque phrase, ses révélations avancent masquées – tout en ne perdant rien de leur dangerosité. Et pour ne pas se faire distraire par la fille, il pense à des cadavres en putréfaction.

Tant bien que mal, l'article progresse – et quel article! un Austerlitz. Il s'étend sur trois ordinateurs, avec trois noms d'utilisateur différents. Seule la réunion des trois fichiers permet de lire le texte tel qu'il a été conçu au départ. Jean les envoie à la collaboratrice chargée de mettre en page, il y joint un mode d'emploi clair et précis. Puis il fait un bras d'honneur à la fille qui se déshabille sur l'écran. "Dans le cul, la sardine, pense-t-il en jubilant. Et profond." Il part en week-end le cœur léger.

Lundi cependant, une mauvaise, une très mauvaise surprise l'attend en ouvrant le journal. Seul le premier fichier a été publié. Sans remarques acides, sans clés de lecture, cela donne des phrases comme "les logiciels de là-bas sont les meilleurs du monde car ils permettent l'expression de la créativité de chacun", ce qui n'était absolument pas le propos, ou bien "le traitement de texte permet d'ordonner ses idées facilement, grâce à la technique révolutionnaire du couper-coller", phrase dont l'innocuité le révulse.

Il appelle la collaboratrice:

"Tu te fous de moi! C'est une catastrophe! Le propos est entièrement déformé!"

Et l'autre: "C'est ton texte, oui ou non?"

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