Henri Gougaud - L'inquisiteur

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Dans la Toulouse médiévale pleine de beauté et de misère, d'hérésie et de piété, le Grand Inquisiteur Jacques Novelli brûle d'une foi impétueuse que ni l'indulgence de son oncle moribond, le cardinal Arnaud Novelli, ni la bonhomie de son frère de lait, l'évêque Gui de l'Isle, ni la tendresse de leur nourrice Grazide, ni la rude amitié de frère Bernard Lallemand ne parviennent à humaniser.
Il faudra l'irruption sanglante de Jean le Hongre qui, à la tête des Pastoureaux, ravage la Juiverie de Toulouse, il faudra l'amour de Stéphanie, la sagesse du juif Salomon d'Ondes et les pitreries de Vitalis le Troué, pour qu'enfin l'intransigeance de Jacques Novelli se réchauffe au bonheur et au malheur des hommes.

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Gui de l'Isle lui apparut soudain dans un brouillard de larmes entre les candélabres de l'autel. Quand le gros évêque ouvrit les bras pour dire la messe, Novelli baissa la tête et ne voulut plus le regarder. Il resta ainsi immobile et muet tout au long du service funèbre, les poings fermés sur ses genoux, le crâne empli du chant des autres, de leurs amen profonds, et de la rumeur déferlante de leurs agenouillements. A la fin de l'office, Gui fit du cardinal un éloge lent et sonore. Il glosa hypocritement sur la piété du défunt et son amour des miséreux, s'attarda entre les phrases pour écouter tonner sa belle voix sous la voûte, mais parla de sa bonté avec assez de retenue pour que Jacques ne le haïsse pas.

Arnaud Novelli fut enseveli derrière le choeur, sous une dalle sans ornement, ainsi qu'il l'avait désiré. Son neveu resta agenouillé près d'elle, tandis que les gens quittaient l'église sans oser le troubler. Il était apparemment recueilli en prière. En vérité, il ne désirait parler à personne, et derrière ses mains posées sur son visage il ne fit que ressasser sa haine des puissants. Peu à peu, avec le silence lui vint la paix, et il put se dire calmement qu'il n'irait pas plus loin dans sa carrière de grand ecclésiastique, que son chemin de gloire finissait ici, dans cette pénombre de fond de nef, derrière la haute tapisserie qui embrumait les lumières maintenant inutiles de l'autel. Il imagina ce qu'il lui restait à faire. Il en fut d'avance fatigué. Il lui faudrait tout à l'heure sortir au soleil, marcher parmi la foule, dire à ses moines qu'il les quitterait bientôt, écrire au pape pour lui demander la permission de n'être plus qu'un pauvre. Après quoi il tenterait de rejoindre Stéphanie par des chemins qu'il n'avait jamais courus seul. Pour quel avenir? Son esprit se perdit dans une grande confusion d'images et de mots.

Il sentit un manteau le frôler. C'était Gui de l'Isle. L'évêque s'accroupit près de lui, le prit par le cou et lui dit:

– Regarde qui est venu saluer ton oncle.

Il leva la tête et vit en face de lui, à l'autre bout de la dalle, le grand corps un peu voûté de Salomon d'Ondes. Novelli se dressa, tremblant, souriant, les yeux à nouveau pleins de larmes, vint vers lui, voulut lui serrer les mains. Mais quand il fut à le toucher, un grand élan le poussa et il étreignit le juif de toutes ses forces, en sanglotant:

– Soyez béni, soyez béni, vous êtes le meilleur homme qui soit au monde.

Salomon le tint aux épaules au bout de ses bras tendus, hocha la tête avec un air de grande affection triste.

– En vérité, maître Novelli, je ne sais trop pourquoi je suis là, lui dit-il. Je vous ai attendu devant la cathédrale, et ne vous voyant pas sortir, je me suis senti appelé, non point par votre Dieu, mais par un pressentiment de peine que je devais souffrir avec vous, ou tenter d'adoucir. Je n'ai rien d'autre à vous offrir que les battements de mon coeur. Je ne sais ce qu'ils valent, mais si vous voulez de moi, je veux bien m'agenouiller en votre compagnie et répéter après vous les prières que vous direz. Ainsi, me semble-t-il, doivent être les vrais amis, l'un épousant le chagrin de l'autre, quand il ne peut le consoler, et espérant avec lui des jours meilleurs.

– Ne vous donnez pas cette peine, Salomon, répondit Novelli. Tout est bien. Pardonnez-moi, je ne peux plus respirer ici. Nous nous reverrons bientôt.

Il lui tourna brusquement le dos et courut vers le portail ensoleillé, au fin bout de la nef. Gui de l'Isle l'appela mais il ne répondit pas et sans se retourner leva le bras pour un signe d'adieu, ou un salut au jour.

– Il est fou, dit l'évêque, pantois.

– Non, répondit Salomon d'Ondes. Il est brisé.

11

Jacques Novelli, revenu vers midi au couvent des frères prêcheurs, s'en alla droit à la bibliothèque, en grande hâte et très désireux de ne rencontrer personne dans les couloirs tant il craignait, en l'état où il était, les regards de compassion et les paroles à dire. Parvenu sans encombre dans son gîte il poussa derrière lui le verrou avec un soulagement de pourchassé enfin à l'abri, puis s'avança dans la pénombre familière et laissa aller la tête dans ses bras contre le rebord de la cheminée. Il lui fallait maintenant raccommoder son esprit défait par les blessures subies aux funérailles de son oncle, autant que par la déchirante amitié de Salomon d'Ondes, miraculeusement offerte à l'instant le plus noir de sa débâcle. Car l'émotion éprouvée aux paroles du juif était en vérité un alcool aussi fort que sa rage contre les nobles. Elle ne l'enivrait pas moins, et sans doute l'emportait-elle dans des tumultes plus profonds et plus durables que les grimaces de ces gens gonflés de grands airs et de fiel qui avaient sali sa matinée. Ceux-là lui apparaissaient déjà comme de vieilles défroques négligeables: le premier vent après la tempête qui le tourmentait encore aurait tôt fait de les disperser. Mais comment tempérer l'emballement de fraternité que Salomon d'Ondes avait débridé en lui? Il en tremblait à se rompre. Il se prit à désirer mourir un jour pour cet homme en quelque bataille héroïque. «Jamais de ma vie personne ne m'a tendu si bonnement, si simplement la main», se disait-il. Il s'en émerveillait et s'effrayait aussi d'être indigne d'un pareil cadeau. Et chaque fois qu'il essayait de se ramener en chemin raisonnable, les sursauts de son coeur le poussaient à nouveau en rêve puéril.

Il fallait, pourtant, qu'il cesse de divaguer ainsi. Il se planta en tête l'absolue nécessité d'amener Salomon à la religion catholique. Pour cela il prierait jusqu'à perdre la voix, il jeûnerait jusqu'à la transparence, mais il ne laisserait pas son seul ami véritable hors de l'amour de Dieu. Cette résolution fermement renouvelée l'apaisa. Il s'en alla rallumer les deux chandelles aux coins du lutrin et resta un long moment les mains posées sur la reliure du registre d'inquisition où étaient tant de pauvres vies, de peurs, d'erreurs, d'errances, tant de dure justice et si peu de pitié. Il avait beaucoup négligé son travail, ces derniers jours. Sa charge de juge ecclésiastique ne lui pesait plus guère maintenant, tant il était décidé à s'en délivrer, mais il ne pouvait pas se conduire en fuyard. Les procès en cours devaient être menés jusqu'à leur terme. Il voulut donc s'obliger à l'étude et se mit à feuilleter les comptes rendus des interrogatoires qu'il avait autrefois imposés à des malchanceux sans envergure. Autrefois? Il lut, sur la page inachevée au milieu du cahier, la date écrite à la plume grasse par frère Pélisson et soulignée d'un trait de règle: «l'an du Seigneur 1321, le neuf du mois d'avril». Il y avait moins de trois semaines. En ce temps-là son coeur ne s'emballait pas au nom de Stéphanie, Salomon d'Ondes vendait du drap rue Jouzaigues, Arnaud vivait et lui-même allait tous les jours au Château Narbonnais condamner sans grand souci des malfaiteurs épouvantés. Dix-huit jours étaient passés, à peine le temps que les bourgeons verdissent. Il dit à haute voix la dernière question qu'il avait posée à un certain Jean de la Borde, pauvre bouvier accusé d'hérésie manichéenne. La phrase sonna comme une outre vide à ses oreilles. Il la répéta d'une voix plus sonore et pénétrée. Une envie de rire très amère lui vint. Quel homme était-il donc dans cette vie lointaine où il travaillait dur et ne rêvait jamais? Il se souvint de son grand corps maigre et tremblant d'un rien, de son esprit sans cesse irrité par les sots et les timides qui ne savaient parler clair, prompt à se scandaliser des manquements aux règles pieuses, férocement ancré dans la stricte logique, soucieux jusqu'à la hargne de ne point se salir les mains ni les vêtements, sans amour d'aucune sorte sauf pour l'implacable Dieu de gloire qui le tenait en laisse. «Quelle foudre a donc réduit en cendres cet homme que je fus, et par quel miracle suis-je pourtant vivant, charnu, souffrant, joyeux? se disait-il, parcourant les feuillets du registre et retrouvant de-ci de-là des lambeaux de sa vieille peau bavarde et sèchement sonnante. Comment ai-je pu vivre ainsi? Je suis mort, en vérité, et ressuscité. Mais d'où me vient cette vie nouvelle que je me sens dans ce coeur, dans cette tête dévastés? Novelli le juge cachait si bien ses souffrances qu'il pouvait se croire invulnérable dans sa foi. Moi j'ai l'âme meurtrie, saignante, et je ne suis plus sûr de rien. Novelli le juge était un terrifiant pourfendeur de renégats. Moi je suis un homme de chair enragé d'amour. Novelli le juge se voulait droit. Je m'espère bon. Il voulait mériter les honneurs promis. Je les ai découverts haïssables. Suis-je plus heureux que lui? Non. Mais Dieu m'est témoin que j'aimerais mieux courir les bois comme un loup jusqu'à crever de soif et de misère plutôt que de me voir pape dans la carcasse de Novelli le juge.» Il ferma le cahier et s'en alla pousser du pied les bûches à demi consumées dans la cheminée. Le feu bondit en un soudain ronflement. Il le contempla longtemps, à nouveau rêveur, et se mit à répéter en lui-même: «la vie, la vie», ce seul mot à chaque souffle de sa poitrine, cherchant dans sa simple musique la saveur d'un sens impossible à dire.

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