Irène Némirovsky - Les Mouches D’automne

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Irène Némirovsky: Prix Renaudot 2004 pour Suite française.
A Chekhovian study of a Russian family's decline. Tatiana, an elderly servant, watches helplessly as the aristocratic Karines, who have had to flee Moscow after the Revolution, lose first their money, then their self-respect. With its cool, understated prose and sharp psychological accuracy, this is perfect for a train journey a reminder of what good writing can achieve in a very few words. -New York Times
***
Tatiana Ivanovna a consacré sa vie entière à ses maîtres, les Karine, qu'elle a vu naître et grandir. Lorsque la révolution russe les chasse de leur domaine, elle les suite dans leur fuite, jusqu'à Odessa d'abord, puis jusqu'à Paris, dans ce petit appartement du quartier des Ternes, où les exilés tournent en rond comme les mouches d'automne…
Justesse et finesse de l'écriture caractérisent ce livre nostalgique. Irène Némirovsky est morte à Auschwitz en 1942. Son roman Suite française publié soixante ans après sa mort a obtenu le prix Renaudot en 2004.

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– Mais oui, ma vieille», dit Loulou. Elle se rappelait une nuit de bombardement, à Odessa, où elle était restée dans la maison du baron Rosenkranz, l’ancien gouverneur de la ville; il était en prison, et son fils, seul, habitait là. La canonnade avait éclaté si brusquement qu’elle n’avait pas eu le temps de rentrer chez elle, et elle avait passé la nuit dans le palais désert, avec Serge Rosenkranz. Qu’est-ce qu’il était devenu, celui-là? Mort, sans doute… Le typhus, la famine, une balle perdue, la prison… il n’y avait que l’embarras du choix, vraiment… Quelle nuit… Les docks brûlaient… Ils voyaient, du lit où ils se caressaient, les nappes de pétrole enflammé couler sur le port…

Elle se souvenait de cette maison, de l’autre côté de la rue, avec sa façade écroulée et les rideaux de tulle qui se balançaient dans le vide… Cette nuit-là… la mort était si proche…

Elle répéta machinalement:

«Oui, Nianiouchka…»

Mais Tatiana Ivanovna la connaissait bien: elle secoua la tête, pinçant silencieusement ses vieilles lèvres.

Georges Andronikof gémit, se retourna lourdement, puis se réveilla à demi.

«Je suis complètement saoul», dit-il doucement.

Il alla en chancelant jusqu’au fauteuil, mit son visage dans les coussins et demeura inerte.

«Il travaille toute la journée dans un garage, maintenant, et il meurt de faim. S’il n’y avait pas le vin… et le reste, à quoi bon vivre?

– Tu offenses Dieu, Loulou.»

Brusquement la jeune fille cacha sa figure dans ses mains, éclata en sanglots désespérés.

«Nianiouchka… Je voudrais être chez nous!… Chez nous, chez nous! répéta-t-elle en tordant ses doigts d’un geste nerveux et étrange que la vieille femme ne lui connaissait pas. Pourquoi sommes-nous châtiés ainsi? Nous n’avons rien fait de mal!…»

Tatiana Ivanovna caressa doucement les cheveux défaits, pénétrés d’une odeur tenace de fumée et de vin.

«C’est la sainte volonté de Dieu.

– Ah, tu m’ennuies, tu ne sais dire que cela!…»

Elle s’essuya les yeux, haussa les épaules avec violence.

«Allons, laisse-moi!… Va-t’en… Je suis énervée et lasse. Ne dis rien aux parents… À quoi bon? Tu leur ferais de la peine inutilement, et tu n’empêcherais rien, crois-moi… Rien. Tu es trop vieille, tu ne peux pas comprendre.»

CHAPITRE VI

Un dimanche du mois d’août, quand Cyrille revint, une messe fut commandée par les Karine, pour le repos de l’âme de Youri. Ils allèrent tous ensemble à pied jusqu’à la rue Daru. C’était une admirable journée; le ciel bleu étincelait. Il y avait une foire en plein vent sur l’avenue des Ternes, une musique sauvage, de la poussière; les passants regardaient curieusement Tatiana Ivanovna, son châle noir sur les cheveux et sa longue jupe.

Rue Daru, la messe était célébrée dans la crypte de l’église; les cierges crépitaient doucement; on entendait les gouttes de cire brûlante qui coulaient sur les dalles dans les intervalles des répons. «Pour le repos de l’âme du serviteur de Dieu, Youri…» Le prêtre, un vieil homme aux longues mains tremblantes, parlait bas, d’une voix douce et étouffée. Les Karine priaient silencieusement; ils ne songeaient plus à Youri, il était tranquille, lui, mais eux avaient encore tant de chemin à faire, un sombre et long chemin. «Mon Dieu, protégez-moi… Mon Dieu, pardonnez-moi…» disaient-ils. Seule, Tatiana Ivanovna, agenouillée devant l’icône qui brillait faiblement dans l’ombre, touchait, de son front incliné, les dalles froides, et ne songeait qu’à Youri, ne priait que pour lui, pour son salut et son repos éternel.

La messe finie, ils rentrèrent, achetèrent de jeunes roses à une fille qui passait, échevelée et rieuse. Ils commençaient à aimer cette ville et ce peuple. On oubliait toutes les misères, dans les rues, dès que le soleil se montrait, et on se sentait le cœur léger sans savoir pourquoi…

La bonne, le dimanche, avait congé. Le repas froid était servi sur la table. Ils mangèrent à peine, puis Loulou mit ses roses devant une vieille photo de Youri, enfant.

«Quel regard étrange il avait, dit Loulou, je n’avais jamais remarqué…; une sorte d’indifférence, de fatigue, regardez…

– J’ai toujours vu ce regard aux portraits des gens qui devaient mourir jeunes ou d’une manière tragique, murmura Cyrille avec malaise, comme s’ils savent tout d’avance et s’en fichent… Pauvre Youri, c’était le meilleur de nous tous…»

Ils contemplèrent silencieusement le petit portrait, pâli.

«Il est tranquille, il est délivré à jamais.»

Loulou arrangea ses fleurs avec soin, alluma deux bougies, les mit de chaque côté du cadre, et ils demeurèrent debout, immobiles, s’efforçant de penser à Youri, mais ils n’éprouvaient plus qu’une sorte de tristesse glacée, comme si de longues années avaient coulé depuis sa mort. Deux ans seulement…

Hélène Vassilievna essuya doucement la poussière qui recouvrait le verre, d’un geste machinal, comme des larmes sur un visage. De tous ses enfants, Youri était celui qu’elle avait le moins compris, le moins aimé… «Il est avec Dieu, songeait-elle, il plus heureux que les autres…»

On entendait le bruit de la fête dans la rue.

«Il fait chaud ici», dit Loulou.

Hélène Vassilievna tourna la tête.

– Eh bien, sortez, mes enfants, que voulez-vous? Allez respirer l’air et regarder la fête; quand j’avais votre âge je préférais les foires de Moscou, aux Rameaux, aux fêtes de la Cour.

– Moi aussi j’aime cela, dit Loulou.

– Eh bien, va», répéta la mère d’un ton las.

Loulou et Cyrille partirent. Nicolas Alexandrovitch, debout devant la fenêtre, regardait les murs blancs, sans les voir. Hélène Vassilievna soupira. Comme il avait changé… Il n’était pas rasé… Il portait un vieux veston, plein de tâches… Comme il avait été beau et charmant, autrefois… Et elle-même? Elle se regarda à la dérobée, dans une glace, vit sa figure pâle, la bouffissure maladive de la chair, et le vieux peignoir de flanelle défait… Une vieille, vieille femme, mon Dieu!…

«Nianiouchka», dit-elle tout à coup.

Elle ne l’avait jamais appelée ainsi. Tatiana Ivanovna, qui errait silencieusement d’un meuble à un autre, rangeant et laissant tour à tour les objets, tourna vers elle un regard égaré, étrange.

«Barinia?

– Nous avons vieilli, hein, ma pauvre? Mais toi, tu ne changes pas. Ça fait du bien de te regarder… Non, vraiment, tu ne changes pas.

– On ne change plus à mon âge que dans le cercueil», dit Tatiana Ivanovna avec un mince sourire.

Hélène Vassilievna hésita, murmura en baissant la voix:

«Tu te souviens bien de chez nous?»

La vieille femme rougit brusquement, éleva en l’air ses mains tremblantes.

«Si je me souviens, Hélène Vassilievna!… Dieu!… Je pourrais dire où chaque chose était placée!… Je pourrais entrer dans la maison et marcher les yeux fermés!… Je me souviens de chaque robe, que vous portiez, et des costumes des enfants, et des meubles, et du parc, mon Dieu!…

– Le salon des glaces, mon petit salon rose…

– Le canapé, où vous étiez assise les soirs d’hiver, quand on menait les enfants en bas.

– Et avant cela? notre mariage?…

– Je vois encore la robe que vous portiez, vos diamants dans les cheveux… La robe était de moire, avec les vieilles dentelles de la défunte Princesse… Ah, mon Dieu, Lulitchka n’aura pas de pareilles…».

Elles se turent toutes les deux. Nicolas Alexandrovitch regardait fixement la cour sombre; il revoyait dans sa mémoire sa femme, telle qu’elle lui était apparue, pour la première fois, au bal, quand elle était encore la comtesse Eletzkaïa, avec sa grande robe de satin blanc, et ses cheveux d’or… Comme il l’avait aimée… Mais ils finissaient leur vie ensemble… C’était déjà beau… Si seulement ces femmes pouvaient se taire… s’il n’y avait pas ces souvenirs au fond du cœur, l’existence serait supportable… Il prononça avec effort entre ses dents serrées, sans tourner la tête:

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