Irène Némirovsky - Les Mouches D’automne

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Irène Némirovsky: Prix Renaudot 2004 pour Suite française.
A Chekhovian study of a Russian family's decline. Tatiana, an elderly servant, watches helplessly as the aristocratic Karines, who have had to flee Moscow after the Revolution, lose first their money, then their self-respect. With its cool, understated prose and sharp psychological accuracy, this is perfect for a train journey a reminder of what good writing can achieve in a very few words. -New York Times
***
Tatiana Ivanovna a consacré sa vie entière à ses maîtres, les Karine, qu'elle a vu naître et grandir. Lorsque la révolution russe les chasse de leur domaine, elle les suite dans leur fuite, jusqu'à Odessa d'abord, puis jusqu'à Paris, dans ce petit appartement du quartier des Ternes, où les exilés tournent en rond comme les mouches d'automne…
Justesse et finesse de l'écriture caractérisent ce livre nostalgique. Irène Némirovsky est morte à Auschwitz en 1942. Son roman Suite française publié soixante ans après sa mort a obtenu le prix Renaudot en 2004.

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Tatiana Ivanovna attacha les chaînes de fer aux portes du salon, et sortit sur la terrasse par la plus petite entrée dérobée de la galerie. Les statues étaient encore enganguées dans leurs caisses de planches; on les avait enfermées, en septembre 1916, et oubliées là. Elle regarda la maison; la délicate couleur jaune de la pierre était noircie par la fonte des neiges; sous les feuilles d’acanthes, le stuc s’écaillait, montrant des marques blanchâtres comme des traces de balles. Des vitres de l’orangerie avaient été brisées par le vent. «Si Nicolas Alexandrovitch voyait cela…»

Elle fit quelques pas dans l’allée et s’arrêta en portant les mains à son cœur. Une forme d’homme était debout devant elle. Un instant elle regarda, sans la reconnaître, cette figure pâle, harassée, sous la casquette de soldat, puis dit d’une voix tremblante:

«C’est toi? C’est toi, Yourotchka…

– Mais oui, fit-il avec une expression étrange, hésitante et froide, est-ce que tu veux me cacher cette nuit?

– Sois tranquille», dit-elle comme autrefois. Ils entrèrent dans la maison, dans la cuisine déserte; elle alluma une chandelle, éclaira le visage de Youri.

«Comme tu as changé, Seigneur!… Es-tu malade?

– J’ai eu le typhus, dit-il d’une voix lente, enrouée et rauque, et j’ai été malade comme un chien, et tout près d’ici, à Temnaïa… Mais je craignais de te le faire savoir. Je suis sous une menace d’arrestation et passible de la peine de mort, acheva-t-il avec la même inflexion monotone et froide. Je voudrais boire…»

Elle mit devant lui de l’eau et s’agenouilla pour dénouer les chiffons sales et sanglants qui enveloppaient ses pieds nus.

«J’ai marché longtemps», dit-il.

Elle leva la tête, demanda:

«Pourquoi es-tu venu? Les paysans sont insensés, ici.

– Ah, c’est partout la même chose. Quand je suis sorti de prison, les parents étaient partis pour Odessa. Où aller? Les gens vont et viennent, les uns vers le nord, les autres vers le sud…»

Il haussa les épaules, dit avec indifférence:

«C’est la même chose partout…

– Tu as été en prison? murmura-t-elle en joignant les mains.

– Six mois.

– Pourquoi?

– Le diable seul le sait…»

Il se tut, demeura immobile, acheva avec effort:

«Je suis sorti de Moscou… Un jour, je suis monté dans un train-ambulance, et les infirmiers m’ont caché… J’avais encore de l’argent… J’ai voyagé avec eux dix jours… puis j’ai marché… Mais j’avais pris le typhus. Je suis tombé dans un champ, près de Temnaïa. Des gens m’ont ramassé. Je suis resté chez eux quelque temps puis comme les Rouges approchaient, ils ont eu peur et je suis parti.

– Où est Cyrille?

– Il a été emprisonné avec moi. Mais il a pu se sauver, il a rejoint les parents à Odessa, on m’a fait passer une lettre quand j’étais encore en prison… Lorsque je suis sorti, il y avait trois semaines qu’ils étaient partis. Je n’ai jamais eu de chance, ma vieille Nianiouchka, dit-il en souriant de son air moqueur et résigné. Même en prison, Cyrille était dans la cellule d’une belle jeune femme, une actrice française, et moi avec un vieux juif.»

Il rit, et s’arrêta, comme étonné lui-même de l’accent sourd et brisé de sa voix. Il mit sa joue sur sa main, soupira:

«Je suis si heureux d’être à la maison, Nianiouchka», et, brusquement, il s’endormit.

Il dormit quelques heures, sans qu’elle bougeât, assise en face de lui, le regardant; les larmes coulaient silencieusement sur sa vieille figure pâle. Un peu plus tard, elle le réveilla, le fit monter dans la chambre d’enfants, le coucha. Il avait un délire léger. Il parlait à voix haute, touchait tour à tour la place entre les barreaux du lit d’André, où l’icône avait été suspendue, et le calendrier sur le mur, encore orné d’un portrait en couleurs du tzar, comme au temps de son enfance. Il montrait du doigt le feuillet qui portait la date du 18 mai 1918, répétait: «Je ne comprends pas, je ne comprends pas…»

Puis il regarda en souriant le store qui se balançait doucement, le parc, les arbres éclairés par la lune, et cette place, auprès de la fenêtre, où le vieux parquet formait une légère dépression; la faible lumière de la lune l’emplissait et remuait, oscillait comme une flaque de lait. Combien de fois, quand son frère dormait, il s’était levé, était resté là assis par terre, écoutant l’accordéon du cocher, les rires étouffés des servantes… Les lilas sentaient fort, comme cette nuit… Il tendait l’oreille, épiait involontairement le bruit gémissant de l’accordéon dans le silence. Mais seul un grondement bas et doux traversait l’air, par instants. Il se redressa, toucha l’épaule de Tatiana Ivanovna, assise auprès de lui, dans l’ombre.

«Qu’est-ce que c’est?

– Je ne sais pas. On l’entend depuis hier. C’est le tonnerre, peut-être le tonnerre de mai.

– Ça? dit-il. Il rit brusquement, la fixant de ses yeux dilatés que la fièvre pâlissait et brûlait d’une sorte de dure lumière: C’est le canon, ma vieille!… Je me disais bien… C’était trop beau…»

Il prononça des paroles confuses, mêlées de rires, puis di distinctement:

«Mourir tranquille dans ce lit, je suis las…»

Au matin la fièvre était tombée; il voulut se lever, sortir dans le parc, respirer l’air du printemps, tiède et pur, comme autrefois… Cela seul n’avait pas changé… Le parc abandonné, plein d’herbes sauvages, avait un aspect misérable et triste. Il entra dans le petit pavillon, se coucha par terre, joua machinalement avec les éclats des vitres peintes, regardant la maison à travers les morceaux. Une nuit, en prison, alors qu’il attendait de jour en jour son exécution, il avait revu, en rêve, la maison, telle qu’elle lui apparaissait aujourd’hui, des fenêtres du petit pavillon, mais ouverte, les terrasses pleines de fleurs. Il avait perçu dans son sommeil jusqu’au piétinement des ramiers sur le toit. Il s’était réveillé en sursaut et avait pensé: «Demain c’est la mort, c’est certain. Avant de mourir, seulement, on peut se souvenir ainsi…»

La mort. Il ne la craignait pas. Mais s’en aller dans ce tumulte de révolution, oublié de tous, abandonné… Stupide, tout cela… Enfin, il n’était pas mort encore… qui sait? Il échapperait peut-être. Cette maison… Il avait bien cru ne jamais la revoir, et elle était là, et ces morceaux de vitres peintes que le vent brisait toujours et avec lesquels il avait joué, enfant, et imaginé des coteaux d’Italie… sans doute à cause de leur couleur violacée de sang et de vin noir… Tatiana Ivanovna entrait et disait: «Ta mère t’appelle, mon cœur…»

Tatiana Ivanovna entra tenant à la main une assiette avec des pommes de terre et du pain.

«Comment t’arranges-tu pour manger? demanda-t-il.

– À mon âge, on n’a pas besoin de grand’chose. J’ai toujours eu des pommes de terre, et, dans le village, parfois, on a du pain… Je n’ai jamais manqué de rien.»

Elle s’agenouilla à côté de lui, lui donnant à manger et à boire comme s’il eût été trop faible pour porter les aliments à ses lèvres.

«Youri… si tu partais maintenant?»

Il fronça les sourcils, la regarda sans répondre. Elle lui dit:

«Tu pourrais marcher jusqu’à la maison de mon neveu, il ne te ferait point de mal: si tu as de l’argent il t’aiderait à trouver des chevaux et tu pourrais aller à Odessa. Est-ce loin?

– Trois, quatre jours en chemin de fer, en temps ordinaire… Maintenant… Dieu sait…

– Que faire? Dieu t’aiderait. Tu pourrais rejoindre les parents et leur donner ceci. Je n’ai jamais voulu le confier à personne, dit-elle en montrant l’ourlet de sa robe, ce sont les diamants du grand collier de ta mère. Avant de partir elle m’avait dit de les cacher. Ils n’ont rien pu emporter avec eux, ils sont partis la nuit où les Rouges ont pris Temnaïa, et ils craignaient d’être arrêtés… Comment vivent-ils à présent?

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