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Сигизмунд Кржижановский: Fantôme

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Сигизмунд Кржижановский Fantôme

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4

Pour dormir ils durent se réfugier dans la bouche d’une gouttière. Tard dans la nuit, la pluie se remit à tomber et les pauvres estropiés furent éjectés de leur cachette en fer blanc : ils en furent réduits à errer sur le trottoir dans l’obscurité en quête d’un refuge au sec.

Dans la fenêtre trouble d’un sous-sol, une lumière tremblotait. Lentement, passant d’un doigt sur l’autre, les éclopillons épuisés grimpèrent le long du cadre mouillé et frappèrent timidement de l’auriculaire au carreau. Personne ne répondit.

Dans la vitre, un trou recouvert de papier collé : l’index le transperça, les autres doigts se glissèrent à sa suite. L’appui de la fenêtre. Dans la pièce, le silence. Sur la table de cuisine tout contre la fenêtre, pas une miette. Dans le poêle en fonte aux pieds recourbés bien écartés, à la longue trompe plantée dans le soupirail, des braises gris-écarlate se consumaient. Sur une couche en bois, une femme et deux enfants dormaient en tas, serrés les uns contre les autres : visages émaciés, yeux cachés sous des paupières ridées gris-bleu, corps recouverts de guenilles humides.

Mais, dans un coin de la taie d’oreiller d’un blanc éclatant, somptueusement parée des reflets jaunes et des étincelles du poêle, le Sommeil était assis, arborant un sourire malicieux : de ses pattes palmées translucides comme du verre, il frottait ses petits yeux émeraude tout en racontant des contes à ces miséreux. Ses mots transformèrent les taches aux murs en floraisons de broussailles roses, le linge accroché à une ficelle se mit à flotter dans l’air, kyrielle de nuages blancs comme neige.

Les doigts s’assirent posément sur le bord de la table et écoutèrent : le doux murmure du Sommeil leur rappela la course irrégulière de la Phantasiestücke de Schumann (5), les bonds mystérieux et les appels des Kreisleriana.

Les éclopés souhaitèrent offrir aussi quelque chose à ces miséreux : le diamant de Dorn brillait à l’auriculaire enflé. Se tordant de douleur, les avortons agrippèrent l’anneau d’or de leurs ongles meurtris : la bague tomba en tintant sur le bord de la table.

C’était l’heure.

Le matin naissait derrière la vitre. Le Sommeil s’agita : il quitta l’oreiller, plia ses visions et s’en fut. Les doigts le suivirent : bruissement prudent de papier déchiré à la fenêtre – et les revoilà sur le trottoir.

Une neige printanière mouillée tombait dans l’eau des flaques : étoiles blanches.

Les éclopillons épuisés ne pouvaient aller plus loin : serrés contre la pierre glaciale du trottoir, ils joignirent leurs bouts et se couchèrent sous le doux vol d’étoiles blanches. Aussitôt, ils entendirent la terre ossifiée trembler à l’instar d’un millier de touches ; des doigts géants, implacables, aux phalanges ruisselant de soleil se rapprochaient, fondaient droit sur eux dans un terrible vacarme de noires et de blanches.

5

Un critique musical entra en trombe dans le cabinet de Dorn, un journal à la main.

— Lisez.

Sur la page huit, entouré au crayon rouge, figurait :

Trouvé cinq doigts d’une main droite.

Renseignements : Lessingstrasse, 7, appt 54.

Téléph. : 3.45 Bezirk (6) I-9

Ayant parcouru ces lignes, Dorn se précipita dans l’entrée, arracha son manteau à la patère, enfonçant maladroitement la manchette droite vide dans la manche.

— Maestro, c’est trop tôt, s’agita le critique. « Renseignements de onze heures à une heure », et il n’est que dix heures moins le quart. Et puis…

Mais Dorn dévalait déjà l’escalier.

Une demi-heure plus tard, lorsque le pianiste Heinrich Dorn aperçut ses malheureux fugueurs dans un carton tapissé de coton, il se mit à pleurer. Les doigts reposaient joints, immobiles, en boule informe sur le tapis de coton. Leur peau poissée de boue s’était fendillée et couverte de plaies. Leurs extrémités jadis si fines, à présent horriblement aplaties, présentaient des excroissances jaunes – des cors, les ongles étaient cassés et striés de coupures, des gouttes de sang caillé s’étaient logées dans la pliure des articulations.

Ils sont morts, dit Dorn, les lèvres livides, et il tendit d’un geste maladroit l’évasement vide de sa manchette vers les éclopillons, qui gisaient immobiles. Soudain, l’auriculaire remua faiblement.

Claquant des dents comme un fou, Dorn approcha son moignon de la boîte : titubant et s’empêtrant dans les touffes de coton, les doigts se soulevèrent légèrement sur leurs phalanges flageolantes et tremblantes ; soudain, ils bondirent en frémissant à l’intérieur de la manche.

Dorn riait et pleurait à la fois : sur ses genoux, dépassant de ses manchettes d’un blanc immaculé, deux mains reposaient côte à côte : les doigts de l’une, blancs, soignés, ciselés, fleuraient un parfum cher, l’autre main était d’un gris terreux, rugueuse, tendue d’une peau grossière et usée.

Quinze jours après ces événements, un concert eut lieu, le premier depuis le retour : le célèbre programme de Heinrich Dorn.

Le pianiste jouait d’une manière nouvelle : il n’y avait plus de passages éblouissants comme autrefois, plus de glissandos fulgurants, plus de mélismes bien égrenés. Les doigts avançaient comme à contrecœur sur leur court chemin – sept octaves – pavé de touches en ivoire. Mais par instant, désertant un autre clavier installé à la lisière de deux mondes, des doigts géants aux phalanges ruisselant de soleil semblaient avancer sur les misérables touches vagissantes et branlantes du piano : alors, des cous s’allongeaient et des milliers de pavillons auriculaires se tendaient vers l’estrade.

Mais ce n’étaient que de rares instants.

L’un après l’autre, sur la pointe des pieds, les spécialistes quittaient la salle.

1922

Les Moins-que-rien

I

Je travaille, depuis bientôt sept ans, dans un cabinet d’expertise judiciaire à la section des analyses graphologiques. Mon travail exige du soin et un œil acéré. Des piles et des piles : la journée de travail ne me suffit pas, je dois prendre des dossiers chez moi. Je m’occupe essentiellement de faux testaments, de chèques falsifiés, de toute une kyrielle de signatures imitées. Je m’empare du nom de quelqu’un : je mesure l’angle d’inclinaison, le rythme et l’arrondi des lettres, la pente du tracé, je calcule la moyenne, je compare la pression des plumes, la forme des paraphes, j’évalue et je traque le mensonge caché dans les points, les courbures et les pliures des lettres tracées à l’encre.

La plupart du temps, je dois me munir d’une loupe : gonflée par la lentille, la vérité se transforme presque toujours en simulacre. Le nom est faux : donc son porteur aussi est faux. L’homme n’est qu’une fiction : donc sa vie n’est que contrefaçon.

Des cortèges de points troubles flottent devant mes yeux, les contours des choses vacillent : c’est la fatigue. Oui, notre travail est difficile, pointilleux et, peut-être, superflu : faut-il mesurer les angles des lettres, faut-il comptabiliser les points alors qu’il est clair sans cela qu’il s’agit de figures fausses, de pensées mensongères, de semblants de paroles ? Imitation du vivant. « Que faites-vous en ce moment ? » Il faudrait plutôt demander : « Que contrefaites-vous en ce moment ? » : on falsifie bien l’amour, la pensée, les lettres, on falsifie même le travail, l’idéologie, sa propre personne : toutes les façons ne sont que des contrefaçons. Même l’affection n’est que fiction : il suffit de changer quelques lettres, de retrancher un petit brin de sens, de se faufiler derrière les faux-semblants pour y découvrir de ces choses…

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