Roger du Gard - Les Thibault — Tome I [Le Cahier Gris — Le Pénitencier — La Belle Saison — La Consultation — La Sorellina]

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Les Thibault — Tome I [Le Cahier Gris — Le Pénitencier — La Belle Saison — La Consultation — La Sorellina]: краткое содержание, описание и аннотация

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À travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique.
Dans une famille déchirée par l'autorité d'un père égoïste et brutal, le jeune Jacques vit une amitié passionnée avec Daniel de Fontanin ; la découverte de leur correspondance conduira au drame, tandis qu'Antoine, partagé entre la tendresse qu'il porte à son frère et le respect qu'il voue à son père, tente de trouver sa voie en se consacrant corps et âme à la médecine…
Les Thibault,

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Daniel lui jeta un regard effaré. Le petit visage pâle, semé de taches jaunes, était ferme, sans forfanterie.

— « Je te jure, je suis bien décidé à ne pas retomber entre leurs pattes ! J'aurai fait mes preuves avant. S'enfuir, ou ça… », fit-il, en montrant sous son gilet le manche du poignard corse qu'il avait couru prendre, le dimanche matin, dans la chambre de son frère. « Ou plutôt ça… », continua-t-il, en tirant de sa poche un petit flacon ficelé dans du papier. « Si jamais tu refusais maintenant de t'embarquer avec moi, ça ne serait pas long : hop !.. » Il fit le geste d'avaler le contenu du flacon « … et je tombe foudroyé. »

— « Qu'est-ce que c'est ? » balbutia Daniel.

— « Teinture d'iode », articula Jacques, sans baisser les yeux.

Daniel supplia :

— « Donne-moi ça, Thibault… »

Malgré sa terreur, il se sentait soulevé de tendresse, d'admiration ; il subissait l'extraordinaire fascination de Jacques ; et puis, voici que l'aventure le tentait de nouveau. Mais Jacques avait déjà enfoui le flacon au fond de sa poche.

— « Marchons », dit-il avec un regard sombre. « On pense mal, assis. »

À quatre heures, ils revinrent sur le quai. Autour du La-Fayette, l'agitation était extrême : une file ininterrompue d'hommes de peine, portant des caisses sur les épaules, et pareils à des fourmis traînant leurs œufs, cheminait sur les passerelles. Les deux enfants, Jacques en tête, prirent le même chemin. Sur le pont frais lavé, des marins, maniant un treuil au-dessus d'un trou béant, engouffraient des bagages dans la cale. Un bonhomme, trapu, le nez busqué, la barbe en fer à cheval, noir de poil, rose et lisse de peau, commandait la manœuvre, en veste bleue, avec un galon d'or sur la manche.

Au dernier moment, Jacques s'effaça.

— « Pardon, Monsieur », dit Daniel, en se découvrant avec lenteur, « est-ce que vous êtes le Capitaine ? »

L'autre rit :

— « Pourquoi ? »

— « Je suis avec mon frère, Monsieur. Nous venons vous demander… » Avant même d'avoir achevé, Daniel sentit qu'il faisait fausse route, qu'ils étaient perdus. « … de partir avec vous… pour Tunis… »

— « Comme ça ? Tout seuls ? » fit le bonhomme, en clignant des paupières. Dans l'expression de son œil sanguin, quelque chose d'entreprenant et d'un peu fou allait plus loin que ses paroles.

Daniel n'avait plus d'autre issue que de continuer les mensonges convenus.

— « Nous étions venus à Marseille pour retrouver notre père ; mais on lui a offert une place à Tunis, dans une rizière, et… il nous a écrit de le rejoindre. Mais nous avons de quoi vous payer notre voyage », ajouta-t-il de son chef ; et il n'eut pas plus tôt cédé à son inspiration qu'il comprit que cette offre n'était pas moins maladroite que le reste.

— « Bon. Mais ici, chez qui habitez-vous ? »

— « Chez… chez personne. Nous, arrivons de la gare. »

— « Vous ne connaissez personne à Marseille ? »

— « N… non. »

— « Et alors vous voulez embarquer ce soir ? » Daniel fut sur le point de répondre non, et de déguerpir. Il bredouilla :

— « Oui, Monsieur. »

— « Eh bien, mes pigeons », ricana le bonhomme, « vous avez une fière chance de ne pas être tombés sur le vieux, parce qu'il n'aime pas la rigolade, lui, et qu'il vous aurait fait empoigner proprement et mener au commissariat, pour tirer tout ça au clair… Sans compter qu'avec ces loustics-là, c'est la seule chose à faire », cria-t-il brusquement en happant Daniel par la manche. « Hé, Charlot, tiens bon le petit, moi je… »

Jacques, qui avait vu le geste, fit un saut éperdu par-dessus des caisses, évita d'un coup de reins le bras tendu de Charlot, gagna en trois enjambées la passerelle, glissa comme un singe au milieu des porteurs, bondit sur le quai, et s'élança vers la gauche. Mais Daniel ? Il se retourna : Daniel s'échappait, lui aussi ! Jacques le vit à son tour bousculer la rangée des fourmis, dégringoler les échelles, sauter sur le quai et tourner à droite, tandis que le supposé capitaine, penché au gaillard d'arrière, les regardait détaler en riant. Alors Jacques reprit sa course ; ils se retrouveraient plus tard ; pour l'instant, se perdre dans la foule, s'éloigner le plus possible du port !

Un quart d'heure après, à bout de souffle, seul dans la rue déserte d'un faubourg, il s'arrêta. Il eut d'abord une mauvaise joie en imaginant que Daniel avait pu être rattrapé ; c'eût été bien fait : n'était-ce pas de sa faute si leur plan avait échoué ? Il le haïssait et fut sur le point de gagner la campagne, de fuir seul, sans plus s'occuper de lui. Il acheta des cigarettes et se mit à fumer. Pourtant, par un grand détour à travers un quartier neuf, il finit par revenir du côté du port. Le La-Fayette était toujours immobile. Il vit de loin que les trois étages des ponts étaient chargés de figures serrées les unes contre les autres ; le navire appareillait. Jacques grinça des dents, et tourna les talons.

Alors il se mit à la recherche de Daniel pour passer sur quelqu'un sa colère. Il enfila des rues, déboucha sur la Canebière, se glissa un instant dans la cohue, revint sur ses pas. Une chaleur d'orage, suffocante, pesait sur la ville. Jacques était baigné de sueur. Comment rencontrer Daniel parmi tous ces gens ? Son désir de retrouver son camarade devenait de plus en plus impérieux, à mesure qu'il désespérait d'y parvenir. Ses lèvres, desséchées par les cigarettes et la fièvre, étaient brûlantes. Sans plus craindre de se faire remarquer, sans s'inquiéter des grondements lointains du tonnerre, il se mit à courir, de-ci, de-là ; et les yeux lui faisaient mal à force de chercher. L'aspect de la ville changea brusquement : la lumière sembla monter des pavés, et les façades se découpèrent en clair sur un ciel violacé ; l'orage approchait ; de larges gouttes de pluie commencèrent à étoiler le trottoir. Un coup de tonnerre, brutal, tout proche, le fit tressaillir. Il longeait des marches, sous un fronton à colonnes : le portail d'une église s'ouvrait devant lui. Il s'y engouffra.

Ses pas sonnèrent sous des voûtes ; un parfum connu vint à ses narines. Aussitôt il éprouva un soulagement, une sécurité : il n'était plus seul, une présence surnaturelle l'environnait. Mais, au même instant, une nouvelle frayeur l'envahit : depuis son départ il n'avait pas une fois songé à Dieu ; et tout à coup il sentit planer sur lui le Regard invisible, qui pénètre et retourne les intentions les plus secrètes ! Il eut conscience d'être un grand coupable, dont la présence profanait le saint lieu, et que Dieu pouvait foudroyer du haut du ciel. La pluie ruisselait sur les toits ; de brusques éclairs illuminaient les vitraux de l'abside ; le tonnerre éclatait à coups répétés, et, comme s'il cherchait un coupable, roulait autour de l'enfant, dans l'ombre des voûtes. Agenouillé sur un prie-Dieu, Jacques se fit tout petit, et courba la tête, et balbutia en hâte quelques Pater, quelques Ave…

Enfin, les grondements s'espacèrent, une lueur plus égale descendit des verrières, l'orage s'éloigna ; le danger immédiat était passé. Il eut le sentiment d'avoir triché, et de ne pas avoir été pris. Il s'assit ; il gardait au fond de lui le sentiment de sa culpabilité ; mais la fierté maligne de s'être soustrait à la justice, pour timide qu'elle fût, n'était pas sans douceur. Le soir tombait. Qu'attendait-il là ? Apaisé, engourdi, il fixait le lumignon vacillant du sanctuaire, avec une vague impression d'insuffisance et d'ennui, comme si l'église était désaffectée. Un sacristain vint fermer les portes. Il s'enfuit comme un voleur, sans un bout de prière, sans une génuflexion : il savait bien qu'il n'emportait pas le pardon de Dieu.

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