Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)
Здесь есть возможность читать онлайн «Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Notre cœur (1890)
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Notre cœur (1890): краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Notre cœur (1890)»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Notre cœur (1890) — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Notre cœur (1890)», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Puis, comme on lui offrit des choses qu’il aimait, il se tut et se mit à manger.
Jusqu’à la fin du dîner il ne parla plus beaucoup, suivant à peine lui-même la conversation qui allait d’un écho de théâtre à une rumeur politique, d’un bal à un mariage, d’un article de la Revue des Deux Mondes au concours hippique récemment ouvert. Il mangeait bien et buvait sec, sans en paraître ému, ayant la pensée nette, saine, difficile à troubler, à peine excitable par le bon vin.
Lorsqu’on fut revenu dans le salon, Lamarthe, qui n’avait pas obtenu du sculpteur tout ce qu’il en attendait, l’attira près d’une vitrine pour lui montrer un objet inestimable, un encrier d’argent, pièce cotée, classée, historique, ciselée par Benvenuto Cellini.
Ce fut une espèce d’ivresse qui s’empara du sculpteur. Il contemplait cela comme on regarde le visage d’une maîtresse, et, saisi d’attendrissement, il énonça, sur l’œuvre de Cellini, des idées gracieuses et fines comme l’art du divin ciseleur ; puis, sentant qu’on l’écoutait, il se livra tout entier, et, assis sur un grand fauteuil, tenant et regardant sans cesse le bijou qu’on venait de lui présenter, il raconta ses impressions sur toutes les merveilles d’art connues par lui, mit à nu sa sensibilité, et rendit visible l’étrange griserie que la grâce des formes faisait entrer par ses yeux dans son âme. Pendant dix ans il avait parcouru le monde en ne regardant que du marbre, de la pierre, du bronze et du bois sculptés par des mains géniales, ou bien de l’or, de l’argent, de l’ivoire et du cuivre, vagues matières métamorphosées en chefs-d’œuvre sous les doigts de fées des ciseleurs.
Et lui-même il sculptait en parlant, avec des reliefs surprenants et de délicieux modelés obtenus par la justesse des mots.
Les hommes, debout autour de lui, l’écoutaient avec un intérêt extrême, tandis que les deux femmes, assises près du feu, paraissaient s’ennuyer un peu et causaient à voix basse, de temps en temps, déconcertées de ce qu’on pût prendre tant de goût à de simples contours d’objets.
Quand Prédolé se tut, Lamarthe, emballé et ravi lui serra la main, et d’une voix amicale attendrie par l’émotion d’un amour commun :
— Vrai, j’ai envie de vous embrasser, dit-il. Vous êtes le seul artiste, le seul passionné et le seul grand homme d’aujourd’hui, le seul qui aimez vraiment ce que vous faites, qui y trouvez du bonheur, qui n’en êtes jamais las ni dégoûté. Vous maniez l’art éternel dans sa forme la plus pure, la plus simple, la plus haute et la plus inaccessible. Vous enfantez le beau par la courbe d’une ligne, et vous ne vous souciez pas d’autre chose. Je bois un verre d’eau-de-vie à votre santé.
Puis la conversation redevint générale, mais languissante, étouffée par les idées qui avaient passé dans l’air de ce joli salon meublé d’objets précieux.
Prédolé s’en alla de bonne heure, en donnant pour raison qu’il était au travail tous les matins au lever du jour.
Lorsqu’il fut parti, Lamarthe, enthousiasmé, demanda à Mme de Burne :
— Eh bien ! Comment le trouvez-vous ?
Elle répondit, en hésitant, d’un air mécontent et peu séduit :
— Assez intéressant, mais raseur.
Le romancier sourit et pensa : « Parbleu, il n’a pas admiré votre toilette, et vous êtes le seul de vos bibelots qu’il ait à peine regardé ». Puis, après quelques phrases aimables, il alla s’asseoir auprès de la princesse de Malten, afin de lui faire la cour. Le comte de Bernhaus s’approcha de la maîtresse de la maison, et, prenant un petit tabouret, parut s’affaisser à ses pieds. Mariolle, Massival, Maltry et M. de Pradon continuaient à parler du sculpteur, qui avait fait sur leurs esprits une forte impression. M. de Maltry le comparait aux maîtres anciens, dont toute la vie fut embellie et illuminée par l’amour exclusif et dévorant des manifestations de la Beauté ; et il philosophait là-dessus, avec des phrases subtiles, justes et fatigantes.
Massival, las d’écouter parler d’un art qui n’était point le sien, se rapprocha de Mme de Malten et s’assit auprès de Lamarthe, qui lui céda bientôt la place pour aller rejoindre les hommes.
— Partons-nous ? dit-il à Mariolle.
— Oui, bien volontiers.
Le romancier aimait parler, la nuit, sur les trottoirs en reconduisant quelqu’un. Sa voix brève, stridente, mordante, semblait s’accrocher et grimper aux murs des maisons. Il se sentait éloquent et clairvoyant, spirituel et imprévu en ces tête-à-tête nocturnes, où il monologuait plutôt qu’il ne causait. Il y obtenait pour lui-même des succès d’estime qui lui suffisaient, et il se préparait au bon sommeil par cette légère fatigue des poumons et des jambes.
Mariolle, lui, était à bout de forces. Toute sa misère, tout son malheur, tout son chagrin, toute son irrémédiable déception bouillonnaient en son cœur depuis qu’il avait franchi cette porte.
Il n’en pouvait plus, il n’en voulait plus. Il allait partir pour ne point revenir.
Quand il prit congé de Mme de Burne, elle lui dit adieu d’un air distrait.
Les deux hommes se trouvèrent seuls dans la rue. Le vent ayant tourné, le froid de la journée avait cessé. Il faisait chaud et doux, ainsi qu’il fait doux deux heures après une giboulée, au printemps. Le ciel, plein d’étoiles, vibrait comme si, dans l’espace immense, un souffle d’été eût avivé le scintillement des astres.
Les trottoirs étaient redevenus gris et secs, tandis que, sur les chaussées, des flaques d’eau luisaient encore sous le gaz.
Lamarthe dit :
— Quel homme heureux, ce Prédolé !.. Il n’aime qu’une chose, son art, ne pense qu’à cela, ne vit que pour cela, et cela emplit, console, égaye, fait heureuse et bonne son existence. C’est vraiment un grand artiste de la vieille race. Ah ! Il ne s’inquiète guère des femmes, celui-là, de nos femmes à colifichets, à dentelles et à déguisements. Avez-vous vu comme il a fait peu d’attention à nos deux belles dames, qui étaient pourtant très séduisantes ? Mais il faut de la pure plastique, à lui, et non de l’artificiel. Il est vrai que notre divine hôtesse l’a jugé insupportable et imbécile. Pour elle, un buste de Houdon, des statuettes de Tanagra ou un encrier de Benvenuto ne sont que les petites parures nécessaires à l’encadrement naturel et riche d’un chef-d’œuvre qui est Elle : Elle et sa robe, car sa robe fait partie d’Elle ; c’est la note nouvelle qu’elle donne chaque jour à sa beauté. Comme c’est futile et personnel, une femme !
Il s’arrêta ; en frappant le trottoir d’un coup de canne si sec que le bruit courut quelque temps dans la rue. Puis il continua :
— Elles connaissent, comprennent et savourent ce qui les fait valoir : la toilette et le bijou qui changent de mode tous les dix ans ; mais elles ignorent ce qui est d’une sélection rare et constante, ce qui exige une grande et délicate pénétration artiste, et un exercice désintéressé, purement esthétique de leurs sens. Elles ont d’ailleurs des sens très rudimentaires, des sens de femelles, peu perfectibles, inaccessibles à ce qui ne touche pas directement l’égotisme féminin qui absorbe tout en elles. Leur finesse est de sauvage, d’indien, de guerre, de piège. Elles sont même presque impuissantes à goûter les jouissances matérielles d’ordre inférieur qui exigent une éducation physique et une attention raffinée d’un organe, comme la gourmandise. Quand elles arrivent, par exception, à respecter la bonne cuisine, elles demeurent toujours incapables de comprendre les grands vins, qui parlent seulement au palais des hommes, car le vin parle.
Il donna sur le pavé un nouveau coup de canne, qui scanda ce dernier mot, et mit un point à sa phrase.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Notre cœur (1890)»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Notre cœur (1890)» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Notre cœur (1890)» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.