Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)
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— Adieu donc, lui dit-il.
Elle fut saisie par la tristesse de sa voix et reprit :
— À ce soir, mon ami.
Il répéta :
— À ce soir… adieu.
Puis il la reconduisit à la porte du jardin, et revint s’asseoir, seul, devant le foyer.
Seul ! Qu’il faisait froid en effet ! Et qu’il était triste ! C’était fini ! Ah ! Quelle horrible pensée ! Fini d’espérer, d’attendre, de rêver d’elle avec cette brûlure au cœur qui nous fait vivre par moments, sur cette sombre terre, à la façon des feux de joie allumés dans les soirs obscurs. Adieu les nuits d’émotion solitaire où presque jusqu’au jour il marchait à travers sa chambre en pensant à elle, et les réveils où il se disait en ouvrant les yeux : « Je la verrai tantôt à notre petite maison ».
Comme il l’aimait ! Comme il l’aimait ! Comme ce serait dur et long de se guérir d’elle ! Elle était partie parce qu’il faisait froid ! Il la voyait, comme tout à l’heure, le regardant et l’ensorcelant, l’ensorcelant pour mieux crever son cœur. Ah ! Comme elle l’avait bien crevé ! De part en part, d’un seul et dernier coup. Il sentait le trou : une blessure ancienne déjà, entr’ouverte puis pansée par elle, et qu’elle venait de rendre inguérissable en y plongeant comme un couteau sa mortelle indifférence. Il sentait même que de ce cœur crevé quelque chose coulait en lui qui emplissait son corps, montait à sa gorge et l’étouffait. Alors, posant ses deux mains sur ses yeux, comme pour se cacher à lui-même cette faiblesse, il se mit à pleurer. Elle était partie parce qu’il faisait froid ! Il aurait marché nu, dans la neige, pour la rejoindre n’importe où. Il se serait jeté du haut d’un toit, rien que pour tomber à ses pieds. Le souvenir d’une vieille histoire lui vint, dont on a fait une légende : celle de la Côte des deux Amants, qu’on voit en allant à Rouen. Une jeune fille, obéissant au caprice cruel de son père, qui lui défendait d’épouser son amant si elle ne parvenait à le porter elle-même au sommet de la rude montagne, l’y traîna, marchant sur les mains et les genoux, et mourut en arrivant. L’amour n’est donc plus qu’une légende, faite pour être chantée en vers ou contée en des romans trompeurs.
Sa maîtresse ne lui avait-elle pas dit elle-même, dans une de leurs premières entrevues, une phrase qu’il n’avait jamais oubliée : « Les hommes d’à présent n’aiment pas les femmes d’aujourd’hui jusqu’à s’en faire vraiment du mal. Croyez-moi, je connais les uns et les autres. » Elle s’était trompée pour lui, mais non pour elle, car elle avait dit encore : « En tous cas, je vous préviens que, moi, je suis incapable de m’éprendre vraiment de n’importe qui… »
De n’importe qui ? Était-ce bien sûr ? De lui, non. Il en demeurait certain maintenant, mais d’un autre ?
De lui ?… Elle ne pouvait pas l’aimer ! Pourquoi ?
Alors la sensation d’avoir tout manqué dans sa vie, sensation dont il était depuis longtemps obsédé, s’abattit sur lui et l’anéantit. Il n’avait rien fait, rien réussi, rien obtenu, rien vaincu. Les arts l’ayant tenté, il ne trouva pas en lui le courage nécessaire pour se donner tout à fait à l’un d’eux, ni l’obstination persévérante qu’il faut pour y triompher. Aucun succès ne l’avait réjoui, aucun goût exalté pour une belle chose ne l’avait ennobli et grandi. Son seul effort énergique pour conquérir un cœur de femme venait d’avorter comme le reste. Il n’était au fond qu’un raté.
Il pleurait toujours sous ses mains appuyées sur ses yeux. Les larmes, glissant contre la peau, mouillaient sa moustache et salaient ses lèvres.
Leur amertume ainsi goûtée augmentait sa misère et sa désespérance.
Quand il releva la tête, il s’aperçut qu’il faisait nuit. Il n’avait que le temps de rentrer chez lui et de s’habiller pour dîner chez elle.
VII
André Mariolle entra le premier chez Mme Michèle de Burne. Il s’assit, et il contempla autour de lui ces murs, ces objets, ces tentures, ces bibelots, ces meubles qu’il chérissait à cause d’elle, tout cet appartement familier où il l’avait connue, trouvée et si souvent retrouvée, où il avait appris à aimer, où il avait découvert en lui et senti croître, de jour en jour, cette passion, jusqu’à l’heure de l’inutile victoire. Avec quelle ardeur il l’avait attendue quelquefois en ce lieu coquet, fait pour elle, cadre délicieux de cet être exquis ! Et comme il connaissait l’odeur de ce salon, de ces étoffes, une douce odeur d’iris, aristocrate et simple ! Là il avait tressailli de toutes les attentes, tremblé à toutes les espérances, exploré toutes les émotions, et, pour finir, toutes les détresses. Il serrait, comme les mains d’un ami qu’on abandonne, les bras du large fauteuil où il avait si souvent causé avec elle en la regardant sourire et parler. Il aurait voulu qu’elle ne vînt pas, que personne ne vînt, et rester là, seul, toute la nuit, rêvant à son amour, comme on veille près d’un mort. Puis il serait parti, dès l’aurore, pour longtemps, peut-être pour toujours.
La porte de la chambre s’ouvrit. Elle parut et vint à lui, la main tendue. Il se maîtrisa et ne laissa rien voir. Ce n’était pas une femme, mais un bouquet vivant, un inimaginable bouquet.
Une ceinture d’œillets serrait sa taille et descendait autour d’elle jusqu’à ses pieds, en cascades. Autour des bras nus et des épaules courait une guirlande emmêlée de myosotis et de muguets, tandis que trois orchidées féeriques semblaient sortir de sa gorge et caressaient la chair pâle des seins de leur chair rose et rouge de fleurs surnaturelles. Ses cheveux blonds étaient poudrés de violettes d’émail où luisaient de minuscules diamants. D’autres brillants, tremblant sur des épingles d’or, scintillaient comme de l’eau dans la garniture embaumée du corsage.
— J’aurai la migraine, dit-elle, mais tant pis ! Ça me va bien.
Elle sentait bon, comme le printemps dans les jardins ; elle était plus fraîche que ses guirlandes. André la regardait, ébloui, et songeant qu’il serait aussi brutalement barbare de la prendre en ses bras en ce moment que de piétiner un parterre épanoui. Leur corps ainsi n’était plus qu’un prétexte à parures, un objet à orner : ce n’était plus un objet à aimer. Elles ressemblaient à des fleurs, elles ressemblaient à des oiseaux, elles ressemblaient à mille autres choses autant qu’à des femmes. Leurs mères, toutes celles des générations passées, employaient l’art coquet pour aider la beauté, mais elles cherchaient d’abord à plaire par la séduction directe de leur corps, par la puissance naturelle de leur grâce, par l’irrésistible attrait que la forme féminine exerce sur le cœur des mâles. Aujourd’hui, la coquetterie était tout, l’artifice était devenu le grand moyen et aussi le but, car elles s’en servaient plutôt même afin d’irriter les yeux des rivales et de fouetter stérilement leur jalousie que pour la conquête des hommes.
À qui donc était destinée cette toilette, à lui l’amant, ou à humilier la princesse de Malten ?
La porte s’ouvrit : on l’annonça.
Mme de Burne eut un élan vers elle ; et, tout en veillant aux orchidées, elle l’embrassa, les lèvres entr’ouvertes, avec une petite moue de tendresse. Ce fut un joli, un désirable baiser, donné et rendu à plein cœur par les deux bouches.
Mariolle tressaillit d’angoisse. Pas une fois elle n’était accourue à lui avec cette brusquerie heureuse ; jamais elle ne l’avait embrassé ainsi, et par un revirement subit de sa pensée : « Ces femmes-là ne sont plus faites pour nous, » se dit-il avec fureur.
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