Guy de Maupassant - Contes divers (1882)

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Contes divers (1882): краткое содержание, описание и аннотация

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Mon frère parti, je me disais : « En quoi peut-elle me tromper ? Elle a d’autres amants ? Que m’importe ! Elle est jeune, fraîche et jolie ; je ne lui en demande pas plus. Elle a l’air de m’aimer et ne me coûte pas trop cher, en définitive. Vraiment, je ne comprends pas. »

Mon frère revint bientôt. À la police, on lui avait donné des renseignements parfaits du mari. « Employé au ministère de l’Intérieur, correct, bien noté, bien pensant, mais marié à une femme fort jolie, dont les dépenses semblaient un peu exagérées pour sa position modeste. » Voilà tout.

Or mon frère, l’ayant cherchée à son domicile et ayant appris qu’elle était sortie, avait fait jaser la concierge, à prix d’or : « Mme D…, une bien brave femme, et son mari un bien brave homme, pas fiers, pas riches, mais généreux. »

Mon frère demanda, pour dire quelque chose :

« Quel âge a son petit garçon maintenant ?

— Mais elle n’a pas de petit garçon, Monsieur ?

— Comment ? Le petit Léon ?

— Non, Monsieur, vous vous trompez.

— Mais celui qu’elle a eu pendant son voyage en Italie, voici deux ans ?

— Elle n’a jamais été en Italie, Monsieur, elle n’a pas quitté la maison depuis cinq ans qu’elle l’habite. »

Mon frère, surpris, avait de nouveau interrogé, sondé, poussé au plus loin ses investigations. Pas d’enfant, pas de voyage.

J’étais prodigieusement étonné, mais sans bien comprendre le sens final de cette comédie.

« Je veux, dis-je, en avoir le cœur net. Je vais la prier de venir ici demain. Tu la recevras à ma place ; si elle m’a joué, tu lui remettras ces dix mille francs, et je ne la reverrai plus. Au fait, je commence à en avoir assez. »

Le croiriez-vous, cela me désolait la veille d’avoir un enfant de cette femme, et j’étais irrité, honteux, blessé maintenant de n’en plus avoir. Je me trouvais libre, délivré de toute obligation, de toute inquiétude ; et je me sentais furieux.

Mon frère, le lendemain, l’attendit dans mon cabinet. Elle entra vivement comme d’habitude, courant à lui les bras ouverts, et s’arrêta net en l’apercevant.

Il salua et s’excusa.

« Je vous demande pardon, Madame, de me trouver ici à la place de mon frère ; mais il m’a chargé de vous demander des explications qu’il lui aurait été pénible d’obtenir lui-même. »

Alors, la fixant au fond des yeux, il dit brusquement :

« Nous savons que vous n’avez pas d’enfant de lui. »

Après le premier moment de stupeur, elle avait repris contenance, s’était assise et regardait en souriant ce juge. Elle répondit simplement :

« Non, je n’ai pas d’enfant.

— Nous savons aussi que vous n’avez jamais été en Italie. »

Cette fois elle se mit à rire tout à fait.

« Non, je n’ai jamais été en Italie. »

Mon frère, abasourdi, reprit :

« Le comte m’a chargé de vous remettre cet argent et de vous dire que tout était rompu. »

Elle reprit son sérieux, mit tranquillement l’argent dans sa poche, et demanda avec naïveté :

« Alors… je ne reverrai plus le comte ?

— Non, Madame. »

Elle parut contrariée et ajouta d’un ton calme :

« Tant pis, je l’aimais bien. »

Voyant qu’elle en avait pris si résolument son parti, mon frère, souriant à son tour, lui demanda :

« Voyons, dites-moi donc maintenant pourquoi vous avez inventé toute cette ruse longue et compliquée du voyage et de l’enfant. »

Elle regarda mon frère, ébahie, comme s’il eût posé une question stupide, et répondit :

« Tiens, cette malice ! Croyez-vous qu’une pauvre petite bourgeoise de rien du tout comme moi aurait retenu pendant trois ans le comte de L…, un ministre, un grand seigneur, un homme à la mode, riche et séduisant, si elle ne lui en avait pas donné un peu à garder ? Maintenant c’est fini. Tant pis. Ça ne pouvait durer toujours. Je n’en ai pas moins réussi pendant trois ans. Vous lui direz bien des choses de ma part. »

Elle se leva. Mon frère reprit :

« Mais… l’enfant ? Vous en aviez un, pour le montrer ?

— Certes, l’enfant de ma sœur. Elle me le prêtait. Je parie que c’est elle qui vous a prévenus.

— Bon ; et toutes ces lettres d’Italie ? »

Elle se rassit pour rire à son aise.

« Oh ! Ces lettres, c’est tout un poème. Le comte n’était pas ministre des Affaires étrangères pour rien.

— Mais… encore ?

— Encore est mon secret. Je ne veux compromettre personne. »

Et, saluant avec un sourire un peu moqueur, elle sortit sans plus d’émotion, en actrice dont le rôle est fini.

Et le comte de L… ajouta, comme morale :

« Fiez-vous donc à ces oiseaux-là ! »

12 décembre 1882

Yveline Samoris

La comtesse Samoris.

— Cette dame en noir, là-bas ?

— Elle-même, elle porte le deuil de sa fille qu’elle a tuée.

— Allons donc ! Que me contez-vous là ?

— Une histoire toute simple, sans crime et sans violences.

— Alors quoi ?

— Presque rien. Beaucoup de courtisanes étaient nées pour être des honnêtes femmes, dit-on ; et beaucoup de femmes dites honnêtes pour être courtisanes, n’est-ce pas ? Or, Mme Samoris, née courtisane, avait une fille née honnête femme, voilà tout.

— Je comprends mal.

— Je m’explique :

La comtesse Samoris est une de ces étrangères à clinquant comme il en pleut des centaines sur Paris, chaque année. Comtesse hongroise ou valaque, ou je ne sais quoi, elle apparut un hiver dans un appartement des Champs-Élysées, ce quartier des aventuriers, et ouvrit ses salons au premier venant, et au premier venu.

J’y allai. Pourquoi ? direz-vous. Je n’en sais trop rien. J’y allai comme nous y allons tous, parce qu’on y joue, parce que les femmes sont faciles et les hommes malhonnêtes. Vous connaissez ce monde de flibustiers à décorations variées, tous nobles, tous titrés, tous inconnus aux ambassades, à l’exception des espions.

Tous parlent de l’honneur à propos de bottes, citent leurs ancêtres, racontent leur vie, hâbleurs, menteurs, filous, dangereux comme leurs cartes, trompeurs comme leurs noms, l’aristocratie du bagne enfin.

J’adore ces gens-là. Ils sont intéressants à pénétrer, intéressants à connaître, amusants à entendre, souvent spirituels, jamais banals comme des fonctionnaires publics. Leurs femmes sont toujours jolies, avec une petite saveur de coquinerie étrangère, avec le mystère de leur existence passée peut-être à moitié dans une maison de correction. Elles ont en général des yeux superbes et des cheveux invraisemblables. Je les adore aussi.

Mme Samoris est le type de ces aventurières, élégante, mûre et belle encore, charmeuse et féline ; on la sent vicieuse jusque dans les moelles. On s’amusait beaucoup chez elle, on y jouait, on y dansait, on y soupait… enfin on y faisait tout ce qui constitue les plaisirs de la vie mondaine.

Et elle avait une fille, grande, magnifique, toujours joyeuse, toujours prête pour les fêtes, toujours riant à pleine bouche et dansant à corps perdu. Une vraie fille d’aventurière. Mais une innocente, une ignorante, une naïve, qui ne voyait rien, ne savait rien, ne comprenait rien, ne devinait rien de tout ce qui se passait dans la maison paternelle.

« Comment le savez-vous ? »

Comment je le sais ? C’est plus drôle que tout. On sonne un matin chez moi, et mon valet de chambre vint me prévenir que M. Joseph Bonenthal demande à me parler. Je dis aussitôt : « Qui est ce monsieur ? »

Mon serviteur répondit :

« Je ne sais pas trop, Monsieur, c’est peut-être un domestique. »

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