Guy de Maupassant - Contes de la bécasse (1883)

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Contes de la bécasse (1883): краткое содержание, описание и аннотация

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Les Contes de la bécasse est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant, publié en 1883.
Le 20 mars 1883, Guy de Maupassant signe avec les éditeurs Rouveyre et Blond un contrat de neuf années garantissant un premier tirage de deux mille exemplaires, l'auteur touchera 50 centimes par exemplaire jusqu'à hauteur de trois mille exemplaires puis un franc pour les suivants.
Le recueil n'atteignant pas trois cents pages, Guy de Maupassant rajoute les nouvelles Saint-Antoine et L'Aventure de Walter Schnaffs.
En février 1884, Guy de Maupassant touche deux mille cinq cents francs, soit une vente de quatre mille exemplaires.
La toute première nouvelle du recueil, La Bécasse, sert de préambule, de récit-cadre, au recueil. Durant la période de la chasse à la bécasse, le vieux baron des Ravots, amateur de chasse et d'histoires, organise des dîners au cours desquels la cérémonie du "conte de la bécasse" désigne celui qui aura le privilège de manger toutes les têtes de bécasse ; l'heureux élu doit ensuite conter une histoire pour "indemniser les déshérités".
Les nouvelles suivantes sont censées être quelques-unes de ces histoires.
Cette structure rappelle celle du Décaméron de Boccace.

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Le soldat répondit : « Ya » et se mit à manger goulûment pendant que le fermier triomphant sentant sa réputation reconquise, clignait de l’œil à ses serviteurs qui grimaçaient étrangement, ayant en même temps grand-peur et envie de rire.

Quand le Prussien eut englouti son assiettée, Saint-Antoine lui en servit une autre qu’il fit disparaître également ; mais il recula devant la troisième, que le fermier voulait lui faire manger de force, en répétant : « Allons fous-toi ça dans le ventre. T’engraisseras ou tu diras pourquoi, va, mon cochon ! »

Et le soldat, comprenant seulement qu’on voulait le faire manger tout son soûl, riait d’un air content, en faisant signe qu’il était plein.

Alors Saint-Antoine, devenu tout à fait familier, lui tapa sur le ventre en criant : « Y en a-t-il dans la bedaine à mon cochon ! » Mais soudain il se tordit, rouge à tomber d’une attaque, ne pouvant plus parler. Une idée lui était venue qui le faisait étouffer de rire : « C’est ça, c’est ça, saint Antoine et son cochon. V’là mon cochon ! » Et les trois serviteurs éclatèrent à leur tour.

Le vieux était si content qu’il fit apporter l’eau-de-vie, la bonne, le fil-en-dix, et qu’il en régala tout le monde. On trinqua avec le Prussien, qui claqua de la langue par flatterie, pour indiquer qu’il trouvait ça fameux. Et Saint-Antoine lui criait dans le nez : « Hein ? En v’là d’ la fine ! T’en bois pas comme ça chez toi, mon cochon ! »

Dès lors, le père Antoine ne sortit plus sans son Prussien. Il avait trouvé là son affaire, c’était sa vengeance à lui, sa vengeance de gros malin. Et tout le pays, qui crevait de peur, riait à se tordre derrière le dos des vainqueurs de la farce de Saint-Antoine. Vraiment, dans la plaisanterie, il n’avait pas son pareil. Il n’y avait que lui pour inventer des choses comme ça. Cré coquin, va !

Il s’en allait chez les voisins, tous les jours après midi, bras dessus bras dessous avec son Allemand qu’il présentait d’un air gai en lui tapant sur l’épaule : « Tenez, v’là mon cochon, r’gardez-moi s’il engraisse, c’t’ animal-là ! »

Et les paysans s’épanouissaient.« Est-il donc rigolo, ce bougre d’Antoine ! »

« J’ te l’ vends, Césaire, trois pistoles.

— Je l’ prends, Antoine, et j’ t’invite à manger du boudin.

— Mé, c’ que j’ veux, c’est d’ ses pieds.

— Tâte-li l’ ventre, tu verras qu’il n’a que d’ la graisse. »

Et tout le monde clignait de l’œil, sans rire trop haut cependant, de peur que le Prussien devinât à la fin qu’on se moquait de lui. Antoine seul, s’enhardissant tous les jours, lui pinçait les cuisses en criant : « Rien qu’ du gras » ; lui tapait sur le derrière en hurlant : « Tout ça d’ la couenne » ; l’enlevait dans ses bras de vieux colosse capable de porter une enclume en déclarant : « Il pèse six cents, et pas de déchet. »

Et il avait pris l’habitude de faire offrir à manger à son cochon partout où il entrait avec lui. C’était là le grand plaisir, le grand divertissement de tous les jours : « Donnez-li de c’ que vous voudrez, il avale tout. » Et on offrait à l’homme du pain et du beurre, des pommes de terre, du fricot froid, de l’andouille qui faisait dire : « De la vôtre, et du choix. »

Le soldat, stupide et doux, mangeait par politesse, enchanté de ces attentions ; se rendait malade pour ne pas refuser ; et il engraissait vraiment, serré maintenant dans son uniforme, ce qui ravissait Saint-Antoine et lui faisait répéter : « Tu sais, mon cochon, faudra te faire faire une autre cage. »

Ils étaient devenus, d’ailleurs, les meilleurs amis du monde ; et quand le vieux allait à ses affaires dans les environs, le Prussien l’accompagnait de lui-même pour le seul plaisir d’être avec lui.

Le temps était rigoureux ; il gelait dur ; le terrible hiver de 1870 semblait jeter ensemble tous les fléaux sur la France.

Le père Antoine, qui préparait les choses de loin et profitait des occasions, prévoyant qu’il manquerait de fumier pour les travaux du printemps, acheta celui d’un voisin qui se trouvait dans la gêne ; et il fut convenu qu’il irait chaque soir avec son tombereau chercher une charge d’engrais.

Chaque jour donc il se mettait en route à l’approche de la nuit et se rendait à la ferme des Haules, distante d’une demi-lieue, toujours accompagné de son cochon. Et chaque jour c’était une fête de nourrir l’animal. Tout le pays accourait là comme on va, le dimanche, à la grand-messe.

Le soldat, cependant, commençait à se méfier et, quand on riait trop fort il roulait des yeux inquiets qui, parfois, s’allumaient d’une flamme de colère.

Or, un soir, quand il eut mangé à sa contenance, il refusa d’avaler un morceau de plus ; et il essaya de se lever pour s’en aller. Mais Saint-Antoine l’arrêta d’un tour de poignet, et lui posant ses deux mains puissantes sur les épaules il le rassit si durement que la chaise s’écrasa sous l’homme.

Une gaieté de tempête éclata ; et Antoine radieux, ramassant son cochon, fit semblant de le panser pour le guérir ; puis il déclara : « Puisque tu n’ veux pas manger, tu vas boire, nom de Dieu ! »

Et on alla chercher de l’eau-de-vie au cabaret.

Le soldat roulait des yeux méchants ; mais il but néanmoins ; il but tant qu’on voulut ; et Saint-Antoine lui tenait la tête, à la grande joie des assistants.

Le Normand, rouge comme une tomate, le regard en feu, emplissait les verres, trinquait en gueulant : « À la tienne ! » Et le Prussien, sans prononcer un mot, entonnait coup sur coup des lampées de cognac.

C’était une lutte, une bataille, une revanche ! À qui boirait le plus, nom d’un nom ! Ils n’en pouvaient plus ni l’un ni l’autre quand le litre fut séché. Mais aucun d’eux n’était vaincu. Ils s’en allaient manche à manche, voilà tout. Faudrait recommencer le lendemain !

Ils sortirent en titubant et se mirent en route, à côté du tombereau de fumier que traînaient lentement les deux chevaux.

La neige commençait à tomber, et la nuit sans lune s’éclairait tristement de cette blancheur morte des plaines. Le froid saisit les deux hommes, augmentant leur ivresse, et Saint-Antoine, mécontent de n’avoir pas triomphé, s’amusait à pousser l’épaule de son cochon pour le faire culbuter dans le fossé. L’autre évitait les attaques par des retraites ; et, chaque fois, il prononçait quelques mots allemands sur un ton irrité qui faisait rire aux éclats le paysan. À la fin, le Prussien se fâcha ; et juste au moment où Antoine lui lançait une nouvelle bourrade, il répondit par un coup de poing terrible qui fit chanceler le colosse.

Alors, enflammé d’eau-de-vie, le vieux saisit l’homme à bras-le-corps, le secoua quelques secondes comme il eût fait d’un petit enfant, et il le lança à toute volée de l’autre côté du chemin. Puis, content de cette exécution, il croisa ses bras pour rire de nouveau.

Mais le soldat se releva vivement, nu-tête, son casque ayant roulé, et, dégainant son sabre, il se précipita sur le père Antoine.

Quand il vit cela, le paysan saisit son fouet par le milieu, son grand fouet de houx, droit, fort et souple comme un nerf de bœuf.

Le Prussien arriva, le front baissé, l’arme en avant, sûr de tuer. Mais le vieux, attrapant à pleine main la lame dont la pointe allait lui crever le ventre, l’écarta, et il frappa d’un coup sec sur la tempe, avec la poignée du fouet, son ennemi qui s’abattit à ses pieds.

Puis il regarda, effaré, stupide d’étonnement, le corps d’abord secoué de spasmes, puis immobile sur le ventre. Il se pencha, le retourna, le considéra quelque temps. L’homme avait les yeux clos ; et un filet de sang coulait d’une fente au coin du front. Malgré la nuit, le père Antoine distinguait la tache brune de ce sang sur la neige.

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