Guy de Maupassant - Clair de lune (1883)

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Clair de lune (1883): краткое содержание, описание и аннотация

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Clair de lune est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant, publié en 1883 aux éditions Monnier, puis dans une édition augmentée en 1888 chez Paul Ollendorff.
La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse.

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Quand elles se présentèrent à l’entrée du jardin, elles aperçurent d’abord la bonne qui pleurait, sur une chaise, contre le mur.

Le chien dormait couché sur le paillasson de la porte d’entrée, sous une brûlante tombée de soleil ; deux chats, qu’on eût crus morts, étaient allongés sur le rebord des deux fenêtres, les yeux fermés, les pattes et la queue tout au long étendues.

Une grosse poule gloussante promenait un bataillon de poussins, vêtus de duvet jaune, léger comme de la ouate, à travers le petit jardin ; et une grande cage accrochée au mur, couverte de mouron, contenait un peuple d’oiseaux qui s’égosillaient dans la lumière de cette chaude matinée de printemps.

Deux inséparables dans une autre cagette en forme de chalet restaient bien tranquilles, côte à côte sur leur bâton.

M. Cimme, un très gros personnage soufflant, qui entrait toujours le premier partout, écartant les autres, hommes ou femmes, quand il le fallait, demanda :

— Eh bien ! Céleste, ça ne va donc pas ?

La petite bonne gémit à travers ses larmes :

— Elle ne me reconnaît seulement plus. Le médecin dit que c’est la fin.

Tout le monde se regarda.

Mme Cimme et Mme Colombel s’embrassèrent instantanément, sans dire un mot. Elles se ressemblaient beaucoup, ayant toujours porté des bandeaux plats et des châles rouges, des cachemires français éclatants comme des brasiers.

Cimme se tourna vers son beau-frère, homme pâle, jaune et maigre, ravagé par une maladie d’estomac, et qui boitait affreusement, et il prononça d’un ton sérieux :

— Bigre ! Il était temps.

Mais personne n’osait pénétrer dans la chambre de la mourante située au rez-de-chaussée. Cimme lui-même cédait le pas. Ce fut Colombel qui se décida le premier, et il entra en se balançant comme un mât de navire, faisant sonner sur les pavés le fer de sa canne.

Les deux femmes se hasardèrent ensuite, et M. Cimme ferma la marche.

Le petit Joseph était resté dehors, séduit par la vue du chien.

Un rayon de soleil coupait en deux le lit, éclairant tout juste les mains qui s’agitaient nerveusement, s’ouvrant et se refermant sans cesse. Les doigts remuaient comme si une pensée les eût animés, comme s’ils eussent signifié des choses, indiqué des idées, obéi à une intelligence. Tout le reste du corps restait immobile sous le drap. La figure anguleuse n’avait pas un tressaillement. Les yeux demeuraient fermés.

Les parents se déployèrent en demi-cercle et se mirent à regarder, sans dire un mot, la poitrine serrée, la respiration courte. La petite bonne les avait suivis et larmoyait toujours.

À la fin, Cimme demanda :

— Qu’est-ce que dit au juste le médecin ?

La servante balbutia :

— Il dit qu’on la laisse tranquille, qu’il n’y a plus rien à faire.

Mais, soudain, les lèvres de la vieille fille se mirent à s’agiter. Elles semblaient prononcer des mots silencieux, des mots cachés dans cette tête de mourante ; et ses mains précipitaient leur mouvement singulier.

Tout à coup elle parla d’une petite voix maigre qu’on ne lui connaissait pas, d’une voix qui semblait venir de loin, du fond de ce cœur toujours fermé peut-être ?

Cimme s’en alla sur la pointe du pied, trouvant pénible ce spectacle. Colombel, dont la jambe estropiée se fatiguait, s’assit.

Les deux femmes restaient debout.

La reine Hortense babillait maintenant très vite sans qu’on ne comprît rien à ses paroles. Elle prononçait des noms, beaucoup de noms, appelait tendrement des personnes imaginaires.

« Viens ici, mon petit Philippe, embrasse ta mère. Tu l’aimes bien ta maman, dis, mon enfant ? Toi, Rose, tu vas veiller sur ta petite sœur pendant que je serai sortie. Surtout, ne la laisse pas seule, tu m’entends ? Et je te défends de toucher aux allumettes. »

Elle se taisait quelques secondes, puis, d’un ton plus haut, comme si elle eût appelé : « Henriette ! » Elle attendait un peu, puis reprenait : « Dis à ton père de venir me parler avant d’aller à son bureau. » Et soudain : « Je suis un peu souffrante aujourd’hui, mon chéri ; promets-moi de ne pas revenir tard. Tu diras à ton chef que je suis malade. Tu comprends qu’il est dangereux de laisser les enfants seuls quand je suis au lit. Je vais te faire pour le dîner un plat de riz au sucre. Les petits aiment beaucoup cela. C’est Claire qui sera contente ! »

Elle se mettait à rire, d’un rire jeune et bruyant, comme elle n’avait jamais ri : « Regarde Jean, quelle drôle de tête il a. Il s’est barbouillé avec les confitures, le petit sale ! Regarde donc, mon chéri, comme il est drôle ! »

Colombel, qui changeait de place à tout moment sa jambe fatiguée par le voyage, murmura :

— Elle rêve qu’elle a des enfants et un mari, c’est l’agonie qui commence.

Les deux sœurs ne bougeaient toujours point, surprises et stupides.

La petite bonne prononça :

— Faut retirer vos châles et vos chapeaux, voulez-vous passer dans la salle ?

Elles sortirent sans avoir prononcé une parole. Et Colombel les suivit en boitant, laissant de nouveau toute seule la mourante.

Quand elles se furent débarrassées de leurs vêtements de route, les femmes s’assirent enfin. Alors un des chats quitta sa fenêtre, s’étira, sauta dans la salle, puis sur les genoux de Mme Cimme, qui se mit à le caresser.

On entendait à côté la voix de l’agonisante, vivant, à cette heure dernière, la vie qu’elle avait attendue sans doute, vidant ses rêves eux-mêmes au moment où tout allait finir pour elle.

Cimme, dans le jardin, jouait avec le petit Joseph et le chien, s’amusant beaucoup, d’une gaieté de gros homme aux champs, sans aucun souvenir de la mourante.

Mais tout à coup il rentra, et s’adressant à la bonne :

— Dis donc, ma fille, tu vas nous faire un déjeuner. Qu’est-ce que vous allez manger, Mesdames ?

On convint d’une omelette aux fines herbes, d’un morceau de faux filet avec des pommes nouvelles, d’un fromage et d’une tasse de café.

Et comme Mme Colombel fouillait dans sa poche pour chercher son porte-monnaie, Cimme l’arrêta ; puis, se tournant vers la bonne :

— Tu dois avoir de l’argent ?

— Oui, Monsieur.

— Combien ?

— Quinze francs.

— Ça suffit. Dépêche-toi, ma fille, car je commence à avoir faim.

Mme Cimme, regardant au dehors les fleurs grimpantes baignées de soleil, et deux pigeons amoureux sur le toit en face, prononça d’un air navré :

— C’est malheureux d’être venus pour une aussi triste circonstance. Il ferait bien bon dans la campagne aujourd’hui.

Sa sœur soupira sans répondre, et Colombel murmura, ému peut-être par la pensée d’une marche :

— Ma jambe me tracasse bougrement.

Le petit Joseph et le chien faisaient un bruit terrible : l’un poussant des cris de joie, l’autre aboyant éperdument. Ils jouaient à cache-cache autour des trois plates-bandes, courant l’un après l’autre comme deux fous.

La mourante continuait à appeler ses enfants, causant avec chacun, s’imaginant qu’elle les habillait, qu’elle les caressait, qu’elle leur apprenait à lire : « Allons ! Simon, répète : A B C D. Tu ne dis pas bien, voyons, D D D, m’entends-tu ! Répète alors… »

Cimme prononça : « C’est curieux ce que l’on dit à ces moments-là. »

Mme Colombel alors demanda :

— Il vaudrait peut-être mieux retourner auprès d’elle. Mais Cimme aussitôt l’en dissuada :

— Pourquoi faire, puisque vous ne pouvez rien changer à son état ? Nous sommes aussi bien ici.

Personne n’insista. Mme Cimme considéra les deux oiseaux verts, dits inséparables. Elle loua en quelques phrases cette fidélité singulière et blâma les hommes de ne pas imiter ces bêtes. Cimme se mit à rire, regarda sa femme, chantonna d’un air goguenard : « Tra-la-la. Tra-la-la-la », comme pour laisser entendre bien des choses sur sa fidélité, à lui, Cimme.

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