Guy de Maupassant - Les sœurs Rondoli (1884)

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Les sœurs Rondoli (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Les Sœurs Rondoli est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant publié en 1884 chez l'éditeur Paul Ollendorff.
La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse.

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— Pour ça non. N’y comptez point. C’est dit, c’est dit, n’y r’venez pas.

— C’est qu’ j’ai trouvé un arrangement qui f’rait notre affaire à tous les deux.

— Qué qu’ c’est ?

— Le v’là. Vous m’ la vendez, et pi vous la gardez tout d’ même. Vous n’y êtes point ? Suivez ma raison. »

La vieille cessa d’éplucher ses légumes et fixa sur l’aubergiste ses yeux vifs sous leurs paupières fripées.

Il reprit :

« Je m’explique. J’ vous donne, chaque mois, cent cinquante francs. Vous entendez bien : chaque mois j’ vous apporte ici, avec mon tilbury, trente écus de cent sous. Et pi n’y a rien de changé de plus, rien de rien ; vous restez chez vous, vous n’ vous occupez point de mé, vous n’ me d’vez rien. Vous n’ faites que prendre mon argent. Ça vous va-t-il ? »

Il la regardait d’un air joyeux, d’un air de bonne humeur.

La vieille le considérait avec méfiance, cherchant le piège. Elle demanda :

« Ça, c’est pour mé ; mais pour vous, c’te ferme, ça n’ vous la donne point ? »

Il reprit :

« N’ vous tracassez point de ça. Vous restez tant que l’ bon Dieu vous laissera vivre. Vous êtes chez vous. Seulement vous m’ferez un p’tit papier chez l’ notaire pour qu’après vous ça me revienne. Vous n’avez point d’éfants, rien qu’ des neveux que vous n’y tenez guère. Ça vous va-t-il ? Vous gardez votre bien votre vie durant, et j’ vous donne trente écus de cent sous par mois. C’est tout gain pour vous. »

La vieille demeurait surprise, inquiète, mais tentée. Elle répliqua :

« Je n’ dis point non. Seulement, j’ veux m’ faire une raison là-dessus. Rev’nez causer d’ ça dans l’ courant d’ l’autre semaine. J’ vous f’rai une réponse d’ mon idée. »

Et maître Chicot s’en alla, content comme un roi qui vient de conquérir un empire.

La mère Magloire demeura songeuse. Elle ne dormit pas la nuit suivante. Pendant quatre jours, elle eut une fièvre d’hésitation. Elle flairait bien quelque chose de mauvais pour elle là-dedans, mais la pensée des trente écus par mois, de ce bel argent sonnant qui s’en viendrait couler dans son tablier, qui lui tomberait comme ça du ciel, sans rien faire, la ravageait de désir.

Alors elle alla trouver le notaire et lui conta son cas. Il lui conseilla d’accepter la proposition de Chicot, mais en demandant cinquante écus de cent sous au lieu de trente, sa ferme valant, au bas mot, soixante mille francs.

« Si vous vivez quinze ans, disait le notaire, il ne la payera encore, de cette façon, que quarante-cinq mille francs. »

La vieille frémit à cette perspective de cinquante écus de cent sous par mois ; mais elle se méfiait toujours, craignant mille choses imprévues, des ruses cachées, et elle demeura jusqu’au soir à poser des questions, ne pouvant se décider à partir. Enfin elle ordonna de préparer l’acte, et elle rentra troublée comme si elle eût bu quatre pots de cidre nouveau.

Quand Chicot vint pour savoir la réponse, elle se fit longtemps prier, déclarant qu’elle ne voulait pas, mais rongée par la peur qu’il ne consentît point à donner les cinquante pièces de cent sous. Enfin, comme il insistait, elle énonça ses prétentions.

Il eut un sursaut de désappointement et refusa.

Alors, pour le convaincre, elle se mit à raisonner sur la durée probable de sa vie.

« Je n’en ai pas pour pu de cinq à six ans pour sûr. Me v’là sur mes soixante-treize, et pas vaillante avec ça. L’aut’e soir, je crûmes que j’allais passer. Il me semblait qu’on me vidait l’ corps, qu’il a fallu me porter à mon lit. »

Mais Chicot ne se laissait pas prendre.

« Allons, allons, vieille pratique, vous êtes solide comme l’ clocher d’ l’église. Vous vivrez pour le moins cent dix ans. C’est vous qui m’enterrerez, pour sûr. »

Tout le jour fut encore perdu en discussions. Mais, comme la vieille ne céda pas, l’aubergiste, à la fin, consentit à donner les cinquante écus.

Ils signèrent l’acte le lendemain. Et la mère Magloire exigea dix écus de pot de vin.

Trois ans s’écoulèrent. La bonne femme se portait comme un charme. Elle paraissait n’avoir pas vieilli d’un jour, et Chicot se désespérait. Il lui semblait, à lui, qu’il payait cette rente depuis un demi-siècle, qu’il était trompé, floué, ruiné. Il allait de temps en temps rendre visite à la fermière, comme on va voir, en juillet, dans les champs, si les blés sont mûrs pour la faux. Elle le recevait avec une malice dans le regard. On eût dit qu’elle se félicitait du bon tour qu’elle lui avait joué ; et il remontait bien vite dans son tilbury en murmurant :

« Tu ne crèveras donc point, carcasse ! »

Il ne savait que faire. Il eût voulu l’étrangler en la voyant. Il la haïssait d’une haine féroce, sournoise, d’une haine de paysan volé.

Alors il chercha des moyens.

Un jour enfin, il s’en revint la voir en se frottant les mains, comme il faisait la première fois lorsqu’il lui avait proposé le marché.

Et, après avoir causé quelques minutes :

« Dites donc, la mère, pourquoi que vous ne v’nez point dîner à la maison, quand vous passez à Épreville ? On en jase ; on dit comme ça que j’ sommes pu amis, et ça me fait deuil. Vous savez, chez mé, vous ne payerez point. J’ suis pas regardant à un dîner. Tant que le cœur vous en dira, v’nez sans retenue, ça m’ fera plaisir. »

La mère Magloire ne se le fit point répéter, et le surlendemain, comme elle allait au marché dans sa carriole conduite par son valet Célestin, elle mit sans gêne son cheval à l’écurie chez maître Chicot, et réclama le dîner promis.

L’aubergiste, radieux, la traita comme une dame, lui servit du poulet, du boudin, de l’andouille, du gigot et du lard aux choux. Mais elle ne mangea presque rien, sobre depuis son enfance, ayant toujours vécu d’un peu de soupe et d’une croûte de pain beurrée.

Chicot insistait, désappointé. Elle ne buvait pas non plus. Elle refusa de prendre du café.

Il demanda :

« Vous accepterez toujours bien un p’tit verre.

— Ah ! pour ça, oui. Je ne dis pas non. »

Et il cria de tous ses poumons, à travers l’auberge :

« Rosalie, apporte la fine, la surfine, le fil-en-dix. »

Et la servante apparut, tenant une longue bouteille ornée d’une feuille de vigne en papier.

Il emplit deux petits verres.

« Goûtez ça, la mère, c’est de la fameuse. »

Et la bonne femme se mit à boire tout doucement, à petites gorgées, faisant durer le plaisir. Quand elle eut vidé son verre, elle l’égoutta, puis déclara :

« Ça, oui, c’est de la fine. »

Elle n’avait point fini de parler que Chicot lui en versait un second coup. Elle voulut refuser, mais il était trop tard, et elle le dégusta longuement, comme le premier.

Il voulut alors lui faire accepter une troisième tournée, mais elle résista. Il insistait :

« Ça, c’est du lait, voyez-vous ; mé j’en bois dix, douze, sans embarras. Ça passe comme du sucre. Rien au ventre, rien à la tête ; on dirait que ça s’évapore sur la langue. Y a rien de meilleur pour la santé ! »

Comme elle en avait bien envie, elle céda, mais elle n’en prit que la moitié du verre.

Alors Chicot, dans un élan de générosité, s’écria :

« T’nez, puisqu’elle vous plaît, j’ vas vous en donner un p’tit fût, histoire de vous montrer que j’ sommes toujours une paire d’amis. »

La bonne femme ne dit pas non, et s’en alla, un peu grise.

Le lendemain, l’aubergiste entra dans la cour de la mère Magloire, puis tira du fond de sa voiture une petite barrique cerclée de fer. Puis il voulut lui faire goûter le contenu, pour prouver que c’était bien la même fine ; et quand ils en eurent encore bu chacun trois verres, il déclara, en s’en allant :

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