Guy de Maupassant - Yvette (1884)

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Yvette (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Yvette est une nouvelle de Guy de Maupassant, publiée en 1884.
Yvette, nouvelle ayant pour cadre le monde des courtisanes, constitue une réécriture du récit Yveline Samoris, parue en 1882. La nouvelle paraît pour la première fois dans le recueil homonyme en 1884.
L’héroïne, jeune fille naïve, tente de se suicider quand elle prend conscience qu’elle risque de devenir une demi-mondaine comme sa mère, la pseudo-marquise Obardi. Contrairement à Yveline (dans la nouvelle Yveline Samoris), Yvette survivra pour tomber sans doute dans les bras du viveur Servigny qui la convoitait depuis longtemps.

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Une des cartouches que j’avais mises dedans pour annoncer le feu n’était point partie ; et la charge atteignant le fuyard en plein dos le jeta sur la face, couvert de sang. Il se mit aussitôt à gratter la terre de ses mains et de ses genoux comme s’il eût voulu encore courir à quatre pattes, à la façon des lièvres blessés à mort qui voient venir le chasseur.

Je m’élançai. L’enfant râlait déjà. Il expira avant que fût éteinte la maison, sans avoir prononcé un mot.

Cavalier, toujours en chemise, les jambes nues, restait debout près de nous, immobile, hébété.

Quand les gens du village arrivèrent, on emporta mon garde, pareil à un fou.

Je parus au procès comme témoin, et je raconte les faits par le détail, sans rien changer. Cavalier fut acquitté. Mais il disparut, le jour même, abandonnant le pays.

Je ne l’ai jamais revu.

Voilà, Messieurs, mon histoire de chasse.

8 octobre 1884

Berthe

Mon vieil ami (on a parfois des amis beaucoup plus âgés que soi), mon vieil ami le Docteur Bonnet m’avait souvent invité à passer quelque temps chez lui, à Riom. Je ne connaissais point l’Auvergne et je me décidai à aller voir vers le milieu de l’été de 1876.

J’arrivai par le train du matin, et la première figure aperçue sur le quai de la gare fut celle du docteur. Il était habillé en gris et coiffé d’un chapeau noir, rond, de feutre mou, à larges bords, dont le fond, très haut, allait se rétrécissant en forme de tuyau de cheminée, un vrai chapeau auvergnat qui sentait le charbonnier. Ainsi vêtu, le docteur avait l’air d’un vieux jeune homme, avec son corps fluet sous son veston clair et sa grosse tête à cheveux blancs.

Il m’embrassa avec cette joie visible qu’ont les gens de province en voyant arriver des amis longtemps désirés, et, étendant la main autour de lui, il s’écria, plein de fierté : « Voici l’Auvergne ! » Je ne voyais qu’une ligne de montagnes devant moi, dont les sommets, pareils à des cônes tronqués, devaient être d’anciens volcans.

Puis, levant le doigt vers le nom de la station écrit au front de la gare, il prononça :

— Riom, patrie des magistrats, orgueil de la magistrature, qui devrait être bien plutôt la patrie des médecins.

Je demandai :

— Pourquoi ?

Il répondit, en riant :

— Pourquoi ? Retournez ce nom et vous avez mori, mourir… Voilà jeune homme, pourquoi je me suis installé dans ce pays.

Et, ravi de sa plaisanterie, il m’entraîna en se frottant les mains.

Dès que j’eus avalé une tasse de café au lait, il fallut visiter la vieille cité. J’admirai la maison du pharmacien, et les autres maisons célèbres, toutes noires, mais jolies comme des bibelots, avec leurs façades de pierre sculptée. J’admirai la statue de la Vierge, patronne des bouchers, et j’entendis même, à ce sujet, le récit d’une aventure amusante que je conterai un autre jour, puis le Docteur Bonnet me dit :

— Maintenant je vous demande cinq minutes pour aller voir une malade, et je vous conduirai sur la colline de Chatel-Guyon, afin de vous montrer, avant le déjeuner, l’aspect général de la ville et toute la chaîne du Puy-de-Dôme. Vous pouvez m’attendre sur le trottoir, je ne fais que monter et descendre.

Il me quitta en face d’un de ces vieux hôtels de province, sombres, clos, muets, lugubres. Celui-là me parut d’ailleurs avoir une physionomie particulièrement sinistre, et j’en découvris bientôt la cause. Toutes les grandes fenêtres du premier étage étaient fermées jusqu’à la moitié par des contrevents de bois plein. Le dessus seul s’ouvrait, comme si on eût voulu empêcher les gens enfermés en ce vaste coffre de pierre de regarder dans la rue.

Quand le docteur redescendit, je lui fis part de ma remarque. Il répondit :

— Vous ne vous êtes pas trompé, le pauvre être gardé là-dedans ne doit jamais voir ce qui se passe au-dehors. C’est une folle, ou plutôt une idiote, ou plutôt encore une simple, ce que vous appelleriez, vous autres Normands, une niente.

Ah ! Tenez, c’en est une lugubre histoire, et, en même temps, un singulier cas pathologique. Voulez-vous que je vous conte cela ?

J’acceptai. Il reprit :

— Voilà. Il y a vingt ans maintenant, les propriétaires de cet hôtel, mes clients, eurent un enfant, une fille, pareille à toutes les filles.

Mais je m’aperçus bientôt que, si le corps du petit être se développait admirablement, son intelligence demeurait inerte.

Elle marcha de très bonne heure, mais elle refusa absolument de parler. Je la crus sourde d’abord ; puis je constatai qu’elle entendait parfaitement, mais qu’elle ne comprenait pas. Les bruits violents la faisaient tressaillir, l’effrayaient sans qu’elle se rendît compte de leurs causes.

Elle grandit ; elle était superbe, et muette, muette par défaut d’intelligence. J’essayai de tous les moyens pour amener dans cette tête une lueur de pensée ; rien ne réussit. J’avais cru remarquer qu’elle reconnaissait sa nourrice ; une fois sevrée, elle ne reconnut pas sa mère. Elle ne sut jamais dire ce mot, le premier que les enfants prononcent et le dernier que murmurent les soldats mourant sur les champs de bataille : « Maman ! » Elle essayait parfois des bégaiements, des vagissements, rien de plus.

Quand il faisait beau, elle riait tout le temps en poussant des cris légers qu’on pouvait comparer à des gazouillements d’oiseau ; quand il pleuvait, elle pleurait et gémissait d’une façon lugubre, effrayante, pareille à la plainte des chiens qui hurlent à la mort.

Elle aimait se rouler dans l’herbe à la façon des jeunes bêtes, et courir comme une folle, et elle battait des mains chaque matin si elle voyait le soleil entrer dans sa chambre. Quand on ouvrait sa fenêtre, elle battait des mains en s’agitant dans son lit, pour qu’on l’habillât tout de suite.

Elle ne paraissait faire d’ailleurs aucune distinction entre les gens, entre sa mère et sa bonne, entre son père et moi, entre le cocher et la cuisinière.

J’aimais ses parents, si malheureux, et je venais presque tous les jours les voir. Je dînais aussi souvent chez eux, ce qui me permit de remarquer que Berthe (on l’avait nommée Berthe) semblait reconnaître les plats et préférer les uns aux autres.

Elle avait alors douze ans. Elle était formée comme une fille de dix-huit, et plus grande que moi.

L’idée me vint donc de développer sa gourmandise et d’essayer, par ce moyen, de faire entrer des nuances dans son esprit, de la forcer, par les dissemblances des goûts, par les gammes des saveurs, sinon à des raisonnements, du moins à des distinctions instinctives, mais qui constitueraient déjà une sorte de travail matériel de la pensée.

On devrait ensuite, en faisant appel à ses passions, et en choisissant avec soin celles qui pourraient nous servir, obtenir une sorte de choc en retour du corps sur l’intelligence, et augmenter peu à peu le fonctionnement insensible de son cerveau.

Je plaçai donc un jour, en face d’elle, deux assiettes, l’une de soupe, l’autre de crème à la vanille, très sucrée. Et je lui fis goûter de l’une et de l’autre alternativement. Puis je la laissai libre de choisir. Elle mangea l’assiette de crème.

En peu de temps je la rendis très gourmande, si gourmande qu’elle semblait n’avoir plus en tête que l’idée ou plutôt que le désir de manger. Elle reconnaissait parfaitement les plats, tendait la main vers ceux qui lui plaisaient et s’en emparait avidement. Elle pleurait quand on les lui ôtait.

Je songeai alors à lui apprendre à venir dans la salle à manger au tintement de la cloche. Ce fut long ; j’y parvins cependant. Il s’établit assurément, en son vague entendement, une corrélation entre le son et le goût, soit un rapport entre deux sens, un appel de l’un à l’autre, et, par conséquent, une sorte d’enchaînement d’idées – si on peut appeler idée cette espèce de trait d’union instinctif entre deux fonctions organiques.

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