Guy de Maupassant - La petite Roque (1886)

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La petite Roque (1886): краткое содержание, описание и аннотация

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La Petite Roque est une nouvelle de Maupassant, parue en 1885.
La Petite Roque est d'abord publiée dans Gil Blas du 18 au 23 décembre 1885, puis reprise dans le recueil La Petite Roque paru le 10 mai 18861.
La nouvelle de Maupassant a été adaptée à la télévision en 1986 par Claude Santelli.

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A peine eut-il formé ce projet qu’une joie bizarre envahit son cœur. Il était tranquille à présent. Il allait écrire sa lettre, lentement, puis, au jour levant, il la déposerait dans la boîte clouée au mur de sa métairie, puis il monterait sur sa tour pour voir arriver le facteur, et quand l’homme à la blouse bleue s’en irait, il se jetterait la tête la première sur les roches où s’appuyaient les fondations. Il prendrait soin d’être vu d’abord par les ouvriers qui abattaient son bois. Il pourrait donc grimper sur la marche avancée qui portait le mât du drapeau déployé aux jours de fête. Il casserait ce mât d’une secousse et se précipiterait avec lui. Comment douter d’un accident ? Et il se tuerait net, étant donné son poids et la hauteur de sa tour.

Il sortit aussitôt de son lit, gagna sa table et se mit à écrire ; il n’oublia rien, pas un détail du crime, pas un détail de sa vie d’angoisses, pas un détail des tortures de son cœur, et il termina en annonçant qu’il s’était condamné lui-même, qu’il allait exécuter le criminel, et en priant son ami, son ancien ami, de veiller à ce que jamais on n’accusât sa mémoire.

En achevant sa lettre, il s’aperçut que le jour était venu. Il la ferma, la cacheta, écrivit l’adresse, puis il descendit à pas légers, courut jusqu’à la petite boite blanche collée au mur, au coin de la ferme, et quand il eut jeté dedans ce papier qui énervait sa main, il revint vite, referma les verrous de la grande porte et grimpa sur sa tour pour attendre le passage du piéton qui emporterait son arrêt de mort.

Il se sentait calme, maintenant, délivré, sauvé !

Un vent froid, sec, un vent de glace lui passait sur la face. Il l’aspirait avidement, la bouche ouverte, buvant sa caresse gelée. Le ciel était rouge, d’un rouge ardent, d’un rouge d’hiver, et toute la plaine blanche de givre brillait sous les premiers rayons du soleil, comme si elle eut été poudrée de verre pilé. Renardet, debout, nu-tête, regardait le vaste pays, les prairies à gauche, à droite le village dont les cheminées commençaient à fumer pour le repas du matin.

A ses pieds il voyait couler la Brindille, dans les roches où il s’écraserait tout à l’heure. Il se sentait renaître dans cette belle aurore glacée et plein de force, plein de vie. La lumière le baignait, l’entourait, le pénétrait comme une espérance. Mille souvenirs l’assaillaient, des souvenirs de matins pareils, de marche rapide sur la terre dure qui sonnait sous les pas, de chasses heureuses au bord des étangs où dorment les canards sauvages. Toutes les bonnes choses qu’il aimait, les bonnes choses de l’existence accouraient dans son souvenir, l’aiguillonnaient de désirs nouveaux, réveillaient tous les appétits vigoureux de son corps actif et puissant.

Et il allait mourir ? Pourquoi ? Il allait se tuer subitement parce qu’il avait peur d’une ombre ? Peur de rien ? Il était riche et jeune encore ! Quelle folie ! Mais il lui suffisait d’une distraction, d’une absence, d’un voyage pour oublier ! Cette nuit même, il ne l’avait pas vue, l’enfant, parce que sa pensée préoccupée, s’était égarée sur autre chose. Peut-être ne la reverrait-il plus ? Et si elle le hantait encore dans cette maison, certes, elle ne le suivrait pas ailleurs ! La terre était grande, et l’avenir long ! Pourquoi mourir ?

Son regard errait sur les prairies, et il aperçut une tache bleue dans le sentier le long de la Brindille. C’était Médéric qui s’en venait apporter les lettres de la ville et emporter celles du village.

Renardet eut un sursaut, la sensation d’une douleur le traversant, et il s’élança dans l’escalier tournant pour reprendre sa lettre, pour la réclamer au facteur. Peu lui importait d’être vu, maintenant ; il courait à travers l’herbe où moussait la glace légère des nuits, et il arriva devant la boîte, au coin de la ferme, juste en même temps que le piéton.

L’homme avait ouvert la petite porte de bois et prenait les quelques papiers déposés là par des habitants du pays.

Renardet lui dit :

— Bonjour, Médéric.

— Bonjour, m’sieur le maire.

— Dites donc, Médéric, j’ai jeté à la boite une lettre dont j’ai besoin. Je viens vous demander de me la rendre.

— C’est bien, m’sieu le maire, on vous la donnera.

Et le facteur leva les yeux. Il demeura stupéfait devant le visage de Renardet ; il avait les joues violettes, le regard trouble, cerclé de noir, comme enfoncé dans la tête, les cheveux en désordre, la barbe mêlée, la cravate défaite. Il était visible qu’il ne s’était point couché.

L’homme demanda :

— C’est-il que vous êtes malade, m’sieu le maire ?

L’autre, comprenant soudain que son allure devait être étrange, perdit contenance, balbutia :

— Mais non… mais non… Seulement, j’ai sauté du lit pour vous demander cette lettre… Je dormais… Vous comprenez ?…

Un vague soupçon passa dans l’esprit de l’ancien soldat. Il reprit :

— Qué lettre ?

— Celle que vous allez me rendre.

Maintenant, Médéric hésitait, l’attitude du maire ne lui paraissait pas naturelle. Il y avait peut-être un secret dans cette lettre, un secret de politique. Il savait que Renardet n’était pas républicain, et il connaissait tous les trucs et toutes les supercheries qu’on emploie aux élections.

Il demanda :

— A qui qu’elle est adressée, c’te lettre ?

— A M. Putoin, le juge d’instruction ; vous savez bien, M. Putoin, mon ami !

Le piéton chercha dans les papiers et trouva celui qu’on lui réclamait. Alors il se mit à le regarder, le tournant et le retournant dans ses doigts, fort perplexe, fort troublé par la crainte de commettre une faute grave ou de se faire un ennemi du maire.

Voyant son hésitation, Renardet fit un mouvement pour saisir la lettre et la lui arracher. Ce geste brusque convainquit Médéric qu’il s’agissait d’un mystère important et le décida à faire son devoir, coûte que coûte.

Il jeta donc l’enveloppe dans son sac et le referma, en répondant :

— Non, j’ peux pas, m’sieu le maire. Du moment qu’elle allait à la justice, j’ peux pas.

Une angoisse affreuse étreignit le cœur de Renardet qui balbutia :

— Mais vous me connaissez bien. Vous pouvez même reconnaître mon écriture. Je vous dis que j’ai besoin de ce papier.

— J’ peux pas.

— Voyons, Médéric, vous savez que je suis incapable de vous tromper, je vous dis que j’en ai besoin.

— Non, j’ peux pas.

Un frisson de colère passa dans l’âme violente de Renardet :

— Mais, sacrebleu, prenez garde. Vous savez que je ne badine pas, moi, et que je peux vous faire sauter de votre place, mon bonhomme, et sans tarder encore. Et puis je suis le maire du pays, après tout ; et je vous ordonne maintenant de me rendre ce papier.

Le piéton répondit avec fermeté :

— Non, je n’ peux pas, m’sieu le maire

Alors Renardet, perdant la tête, le saisit par les bras pour lui enlever son sac ; mais l’homme se débarrassa d’une secousse et, reculant, leva son gros bâton de houx. Il prononça, toujours calme :

— Oh ! Ne me touchez pas, m’sieu le maire, ou je côgne. Prenez garde. Je fais mon devoir, moi !

Se sentant perdu, Renardet, brusquement devint humble, doux, implorant comme un enfant qui pleure.

— Voyons, voyons, mon ami, rendez-moi cette lettre, je vous récompenserai, je vous donnerai de l’argent, tenez, tenez, je vous donnerai cent francs, vous entendez, cent francs.

L’homme tourna les talons et se mit en route.

Renardet le suivit, haletant, balbutiant :

— Medéric, Médéric, écoutez, je vous donnerai mille francs, vous entendez, mille francs.

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