Guy de Maupassant - La main gauche (1889)

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La Main gauche est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant, paru en 1889 chez l'éditeur Paul Ollendorff.
La Main gauche est l'avant-dernier recueil de contes publié du vivant de Guy de Maupassant. Il reprend des nouvelles parues de mai 1887 à mars 1889, annoncé à la Bibliographie de France du 23 février 1889 sous le titre Les Maîtresses.

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Au bout de la rue, devant l’église, la verdure du petit square l’attira si fortement qu’elle traversa la place, entra dans le jardin, cette cage à enfants, et fit deux fois le tour de l’étroit gazon, au milieu des nounous enrubannées, épanouies, bariolées, fleuries. Puis elle prit une chaise, s’assit, et levant les yeux vers le cadran rond comme une lune dans le clocher, elle regarda marcher l’aiguille.

Juste à ce moment la demie sonna, et son cœur tressaillit d’aise en entendant tinter les cloches du carillon. Une demi-heure de gagnée, plus un quart d’heure pour atteindre la rue Miromesnil et quelques minutes encore de flânerie, – une heure ! Une heure volée au rendez-vous ! Elle y resterait quarante minutes à peine, et ce serait fini encore une fois.

Dieu ! Comme ça l’ennuyait d’aller là-bas ! Ainsi qu’un patient montant chez le dentiste, elle portait en son cœur le souvenir intolérable de tous les rendez-vous passés, un par semaine en moyenne depuis deux ans, et la pensée qu’un autre allait avoir lieu, tout à l’heure, la crispait d’angoisse de la tête aux pieds. Non pas que ce fût bien douloureux, douloureux comme une visite au dentiste, mais c’était si ennuyeux, si ennuyeux, si compliqué, si long, si pénible que tout, tout, même une opération, lui aurait paru préférable. Elle y allait pourtant, très lentement, à tout petits pas, en s’arrêtant, en s’asseyant, en flânant partout, mais elle y allait. Oh ! Elle aurait bien voulu manquer encore celui-là, mais elle avait fait poser ce pauvre vicomte, deux fois de suite le mois dernier, et elle n’osait point recommencer sitôt. Pourquoi y retournait-elle ? Ah ! Pourquoi ? Parce qu’elle en avait pris l’habitude, et qu’elle n’avait aucune raison à donner à ce malheureux Martelet quand il voudrait connaître ce pourquoi ! Pourquoi avait-elle commencé ? Pourquoi ? Elle ne le savait plus ! L’avait-elle aimé ? C’était possible ! Pas bien fort, mais un peu, voilà si longtemps ! Il était bien, recherché, élégant, galant, et représentait strictement, au premier coup d’œil, l’amant parfait d’une femme du monde. La cour avait duré trois mois, – temps normal, lutte honorable, résistance suffisante – puis elle avait consenti, avec quelle émotion, quelle crispation, quelle peur horrible et charmante à ce premier rendez-vous, suivi de tant d’autres, dans ce petit entresol de garçon, rue Miromesnil. Son cœur ? Qu’éprouvait alors son petit cœur de femme séduite, vaincue, conquise, en passant pour la première fois la porte de cette maison de cauchemar ? Vrai, elle ne le savait plus ! Elle l’avait oublié ! On se souvient d’un fait, d’une date, d’une chose, mais on ne se souvient guère, deux ans plus tard, d’une émotion qui s’est envolée très vite, parce qu’elle était très légère. Oh ! Par exemple, elle n’avait pas oublié les autres, ce chapelet de rendez-vous, ce chemin de la croix de l’amour, aux stations si fatigantes, si monotones, si pareilles, que la nausée lui montait aux lèvres en prévision de ce que ce serait tout à l’heure.

Dieu ! Ces fiacres qu’il fallait appeler pour aller là, ils ne ressemblaient pas aux autres fiacres, dont on se sert pour les courses ordinaires ! Certes, les cochers devinaient. Elle le sentait, rien qu’à la façon dont ils la regardaient, et ces yeux des cochers de Paris sont terribles ! Quand on songe qu’à tout moment, devant le tribunal, ils reconnaissent, au bout de plusieurs années, des criminels qu’ils ont conduits une seule fois, en pleine nuit, d’une rue quelconque à une gare, et qu’ils ont affaire à presque autant de voyageurs qu’il y a d’heures dans la journée, et que leur mémoire est assez sûre pour qu’ils affirment : « Voilà bien l’homme que j’ai chargé rue des Martyrs, et déposé gare de Lyon, à minuit quarante, le 10 juillet de l’an dernier ! » n’y a-t-il pas de quoi frémir, lorsqu’on risque ce que risque une jeune femme allant à un rendez-vous, en confiant sa réputation au premier venu de ces cochers ! Depuis deux ans elle en avait employé, pour ce voyage de la rue Miromesnil, au moins cent à cent vingt, en comptant un par semaine. C’étaient autant de témoins qui pouvaient déposer contre elle dans un moment critique.

Aussitôt dans le fiacre, elle tirait de sa poche l’autre voile, épais et noir comme un loup, et se l’appliquait sur les yeux. Cela cachait le visage, oui, mais le reste, la robe, le chapeau, l’ombrelle, ne pouvait-on pas les remarquer, les avoir vus déjà ? Oh ! Dans cette rue de Miromesnil, quel supplice ! Elle croyait reconnaître tous les passants, tous les domestiques, tout le monde. À peine la voiture arrêtée, elle sautait et passait en courant devant le concierge toujours debout sur le seuil de sa loge. En voilà un qui devait tout savoir, tout – son adresse, son nom, la profession de son mari, tout –, car ces concierges sont les plus subtils des policiers ! Depuis deux ans elle voulait l’acheter, lui donner, lui jeter, un jour ou l’autre, un billet de cent francs en passant devant lui. Pas une fois elle n’avait osé faire ce petit mouvement de lui lancer aux pieds ce bout de papier roulé ! Elle avait peur. – De quoi ? – Elle ne savait pas ! – D’être rappelée, s’il ne comprenait point ? D’un scandale ? D’un rassemblement dans l’escalier ? D’une arrestation peut-être ? Pour arriver à la porte du vicomte, il n’y avait guère qu’un demi-étage à monter, et il lui paraissait haut comme la tour Saint-Jacques ! À peine engagée dans le vestibule, elle se sentait prise dans une trappe, et le moindre bruit devant ou derrière elle lui donnait une suffocation. Impossible de reculer, avec ce concierge et la rue qui lui fermaient la retraite ; et si quelqu’un descendait juste à ce moment, elle n’osait pas sonner chez Martelet et passait devant la porte comme si elle allait ailleurs ! Elle montait, montait, montait ! Elle aurait monté quarante étages ! Puis, quand tout semblait redevenu tranquille dans la cage de l’escalier, elle redescendait en courant avec l’angoisse dans l’âme de ne pas reconnaître l’entresol !

Il était là, attendant dans un costume galant en velours doublé de soie, très coquet, mais un peu ridicule, et depuis deux ans, il n’avait rien changé à sa manière de l’accueillir, mais rien, pas un geste !

Dès qu’il avait refermé la porte, il lui disait : « Laissez-moi baiser vos mains, ma chère, chère amie ! » Puis il la suivait dans la chambre, où volets clos et lumières allumées, hiver comme été, par chic sans doute, il s’agenouillait devant elle en la regardant de bas en haut avec un air d’adoration. Le premier jour ça avait été très gentil, très réussi, ce mouvement-là ! Maintenant elle croyait voir M. Delaunay jouant pour la cent vingtième fois le cinquième acte d’une pièce à succès. Il fallait changer ses effets.

Et puis après, oh ! Mon Dieu ! Après ! C’était le plus dur ! Non, il ne changeait pas ses effets, le pauvre garçon ! Quel bon garçon, mais banal !…

Dieu que c’était difficile de se déshabiller sans femme de chambre ! Pour une fois, passe encore, mais toutes les semaines cela devenait odieux ! Non, vrai, un homme ne devrait pas exiger d’une femme une pareille corvée ! Mais s’il était difficile de se déshabiller, se rhabiller devenait presque impossible et énervant à crier, exaspérant à gifler le monsieur qui disait, tournant autour d’elle d’un air gauche : « Voulez-vous que je vous aide ? » – L’aider ! Ah oui ! À quoi ! De quoi était-il capable ? Il suffisait de lui voir une épingle entre les doigts pour le savoir.

C’est à ce moment-là peut-être qu’elle avait commencé à le prendre en grippe. Quand il disait : « Voulez-vous que je vous aide ? », elle l’aurait tué. Et puis était-il possible qu’une femme ne finît point par détester un homme qui, depuis deux ans, l’avait forcée, plus de cent vingt fois à se rhabiller sans femme de chambre ?

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