Guy de Maupassant - La vie errante (1890)

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La vie errante (1890): краткое содержание, описание и аннотация

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La Vie errante est un récit de voyages écrit par Guy de Maupassant et publié en 1890.
Au travers un récit de voyage littéraire en Méditerranée ainsi qu'au Maghreb à la fin du xixe siècle, Maupassant a réalisé une enquête journalistique, attiré par l'exotisme de ces pays. Il découvre avec émerveillement les pays lumineux et accueillants du Maghreb. Sensible à la beauté des paysages et fasciné par la vie quotidienne de ces habitants, il rédige plusieurs chroniques qui seront publiés dans Le Gaulois et La Revue des deux Mondes. Ces chroniques seront réunies dans l'ouvrage La vie errante en 1890 publié aux éditions Ollendorff.
Cette œuvre est une compilation de plusieurs chroniques où la chronologie de l'itinéraire n'est pas exacte : le texte de son unique voyage en Sicile est paru, en novembre 1885, dans La Nouvelle Revue alors que le premier chapitre Lassitude est postérieur à l'Exposition Universelle (marquée par l'inauguration de la tour Eiffel) de 1889.

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Ce hameau s’appelle Gorombalia et fut fondé par un chef andalou mahométan, Mohammed Gorombali, chassé d’Espagne par Isabelle la Catholique.

Nous déjeunons en ce lieu, puis nous repartons. Partout, au loin, avec la lunette-jumelle, on aperçoit des ruines romaines. D’abord Vico Aureliano, puis Siago, plus important, où restent des constructions byzantines et arabes. Mais voilà que la belle route, la principale artère de la Tunisie, n’est plus qu’une ornière affreuse. Partout l’eau des pluies l’a trouée, minée, dévorée. Tantôt les ponts écroulés ne montrent plus qu’une masse de pierres dans un ravin, tantôt ils demeurent intacts, tandis que l’eau, les dédaignant, s’est frayé ailleurs une voie, ouvrant à travers le talus des ponts et chaussées des tranchées larges de cinquante mètres.

Pourquoi donc ces dégâts, ces ruines ? Un enfant, du premier coup d’œil, le saurait. Tous les ponceaux, trop étroits d’ailleurs, sont au-dessous du niveau des eaux dès qu’arrivent les pluies. Les uns donc, recouverts par le torrent, obstrués par les branches qu’il traîne, sont renversés, tandis que le courant capricieux refusant de se canaliser sous les suivants, qui ne sont point sur son cours ordinaire, reprend le chemin des autres années, en dépit des ingénieurs. Cette route de Tunis à Kairouan est stupéfiante à voir. Loin d’aider au passage des gens et des voitures, elle le rend impossible, crée des dangers sans nombre. On a détruit le vieux chemin arabe qui était bon, et on l’a remplacé par une série de fondrières, d’arches démolies, d’ornières et de trous. Tout est à refaire avant d’avoir fini. On recommence à chaque pluie les travaux, sans vouloir avouer, sans consentir à comprendre qu’il faudra toujours recommencer ce chapelet de ponts croulants. Celui d’Enfidaville a été reconstruit deux fois. Il vient encore d’être emporté. Celui d’Oued-el-Hammam est détruit pour la quatrième fois. Ce sont des ponts nageurs, des ponts plongeurs, des ponts culbuteurs. Seuls les vieux ponts arabes résistent à tout. On commence par se fâcher, car la voiture doit descendre en des ravins presque infranchissables où dix fois par heure on croit verser, puis on finit par en rire comme d’une incroyable cocasserie. Pour éviter ces ponts redoutables, il faut faire d’immenses détours, aller au nord, revenir au sud, tourner à l’est, repasser à l’ouest. Les pauvres indigènes ont dû, à coups de pioche, à coups de hache, à coups de serpe, se frayer un passage nouveau à travers le maquis de chênes verts, de thuyas, de lentisques, de bruyères et de pins d’Alep, l’ancien passage étant détruit par nous.

Bientôt les arbustes disparaissent, et nous ne voyons plus qu’une étendue onduleuse, crevassée par les ravines, où, de place en place, apparaissent, soit les os clairs d’une carcasse aux côtes soulevées, soit une charogne à moitié dévorée par les oiseaux de proie et les chiens. Pendant quinze mois, il n’est point tombé une goutte d’eau sur cette terre, et la moitié des bêtes y sont mortes de faim. Leurs cadavres restent semés partout, empoisonnent le vent, et donnent à ces plaines l’aspect d’un pays stérile, rongé par le soleil et ravagé par la peste. Seuls les chiens sont gras, nourris de cette viande en putréfaction. Souvent, on en aperçoit deux ou trois, acharnés sur la même pourriture. Les pattes raides, ils tirent sur la longue jambe d’un chameau ou sur la courte patte d’un bourriquet, ils dépècent le poitrail d’un cheval ou fouillent le ventre d’une vache. Et on en découvre au loin qui errent, en quête de charognes, le nez dans la brise, le poil épais, tendant leur museau pointu.

Et il est bizarre de songer que ce sol calciné depuis deux ans par un soleil implacable, noyé depuis un mois sous des pluies de déluge, sera, vers mars et avril, une prairie illimitée, avec des herbes montant aux épaules d’un homme, et d’innombrables fleurs comme nous n’en voyons guère en nos jardins. Chaque année, quand il pleut, la Tunisie entière passe, à quelques mois de distance, par la plus affreuse aridité et par la plus fougueuse fécondité. De Sahara sans un brin d’herbe, elle devient tout à coup, presque en quelques jours, comme par miracle, une Normandie follement verte, une Normandie ivre de chaleur, jetant en ces moissons de telles poussées de sève qu’elles sortent de terre, grandissent, jaunissent et mûrissent à vue d’œil.

Elle est cultivée, de place en place, d’une façon très singulière, par les Arabes.

Ils habitent, soit les villages clairs aperçus au loin, soit les gourbis, huttes de branchages, soit les tentes brunes et pointues cachées, comme d’énormes champignons, derrière des broussailles sèches ou des bois de cactus. Quand la dernière moisson a été abondante, ils se décident de bonne heure à préparer les labours ; mais, quand la sécheresse les a presque affamés, ils attendent en général les premières pluies pour risquer leurs derniers grains ou pour emprunter au gouvernement la semence qu’il leur prête assez facilement.

Or, dès que les lourdes ondées d’automne ont détrempé la contrée, ils vont trouver tantôt le caïd qui détient le territoire fertile, tantôt le nouveau propriétaire européen qui ‘ loue souvent plus cher, mais ne les vole pas, et leur rend dans leurs contestations une justice plus stricte, qui n’est point vénale, et ils désignent les terres choisies par eux, en marquent les limites, les prennent à bail pour une seule saison, puis se mettent à les cultiver.

Alors on voit un étonnant spectacle. Chaque fois que, quittant les régions pierreuses et arides, on arrive aux parties fécondes, apparaissent au loin les invraisemblables silhouettes des chameaux laboureurs attelés aux charrues. La haute bête fantastique traîne, de son pas lent, le maigre instrument de bois que pousse l’Arabe, vêtu d’une sorte de chemise. Bientôt ces groupes surprenants se multiplient, car on approche d’un centre recherché. Ils vont, viennent, se croisent par toute la plaine, y promenant l’inexprimable profil de l’animal, de l’instrument et de l’homme, qui semblent soudés ensemble, ne faire qu’un seul être apocalyptique et solennellement drôle.

Le chameau est remplacé de temps en temps par des vaches, par des ânes, quelquefois même par des femmes. J’en ai vu une accouplée avec un bourriquet et tirant autant que la bête, tandis que le mari poussait et excitait ce lamentable attelage.

Le sillon de l’Arabe n’est point ce beau sillon profond et droit du laboureur européen, mais une sorte de feston qui se promène capricieusement à fleur de terre autour des touffes de jujubiers. Jamais ce nonchalant cultivateur ne s’arrête ou ne se baisse pour arracher une plante parasite poussée devant lui. Il l’évite par un détour, la respecte, l’enferme comme si elle était capricieuse, comme si elle était sacrée, dans les circuits tortueux de son labour. Ses champs sont donc pleins de touffes d’arbrisseaux, dont quelques-unes si petites qu’un simple effort de la main les pourrait extirper. La vue seule de cette culture mixte de broussailles et de céréales finit par tant énerver l’œil qu’on a envie de prendre une pioche et de défricher les terres où circulent, à travers les jujubiers sauvages, ces triades fantastiques de chameaux, de charrues et d’Arabes.

On retrouve bien, dans cette indifférence tranquille, dans ce respect pour la plante poussée sur la terre de Dieu, l’âme fataliste de l’Oriental. Si elle a grandi là, cette plante, c’est que le Maître l’a voulu, sans doute. Pourquoi défaire son œuvre et la détruire ? Ne vaut-il pas mieux se détourner et l’éviter ? Si elle croît jusqu’à couvrir le champ entier, n’y a-t-il point d’autres terres plus loin ? Pourquoi prendre cette peine, faire un geste, un effort de plus, augmenter d’une fatigue, si légère soit-elle, la besogne indispensable ?

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