Georges Bernanos - Sous Le Soleil De Satan

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Ce roman composite alterne récit biographique, lettres, digressions philosophiques et narration proprement dite, en un prologue et deux parties.
Prologue. Germaine Malorthy, Mouchette, a seize ans. Elle révèle à ses parents qu'elle est enceinte. Son père va demander réparation au marquis de Cadignan, hobereau local, qu'il soupçonne d'avoir séduit sa fille. Mais il n'en obtient rien et retourne sa colère contre Mouchette. Celle-ci s'enfuit, va trouver Cadignan et se heurte aussi à son incompréhension. Désespérée, elle le tue…
Première partie. Au cours de la nuit de Noël, l'abbé Donissan discute avec son supérieur, l'abbé Menou-Segrais. Ce dernier, conscient de la valeur du jeune prêtre, refuse d'accéder à la demande de Donissan qui se sent moralement trop faible pour accomplir correctement sa tâche pastorale. Il le maintient dans ses fonctions et lui confie de surcroît une mission à Étaples. Sur la route, Donissan s'égare, et, rencontrant un étrange maquignon, se trouve face à face avec lui-même – ou le Diable. C'est alors que, errant dans la nuit du côté du château de Cadignan, Mouchette surgit devant lui…
Ce premier véritable roman de Georges Bernanos annonce les principaux thèmes auxquels il restera fidèle par la suite: révolte contre le pharisaïsme bien-pensant, expérience du Mal, détresse des humbles.

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Le calme du gros homme lui faisait froid dans le dos. Des arguments qu’il avait repassés un par un, irréfutables, il n’en trouvait pas qu’il eût osé seulement proposer. Dans sa cervelle, l’évidence se dissipait comme une fumée.

– Ne plaisantons pas, reprit le marquis. Je ne vous ferai pas d’impolitesse avant d’avoir entendu vos raisons. Nous nous connaissons, Malorthy. Vous savez que je ne crache pas sur les filles; j’ai eu mes petites aventures, comme tout le monde. Mais, foi d’honnête homme! il ne se fait pas un enfant dans le pays sans que vos sacrées commères ne me cherchent des si et des mais , des il paraît et des peut-être… Nous ne sommes plus au temps des seigneurs: le bien que je prends, on me l’a librement laissé prendre. La République est pour tous, mille noms d’un chien!

«La République!» pensait le brasseur, stupéfait. Il prenait cette profession de foi pour une bravade, bien que le marquis parlât sans fard, et qu’en vrai paysan il se sentît porté vers un gouvernement qui préside aux concours agricoles et prime les animaux gras. Les idées du châtelain de Campagne sur la politique et l’histoire étant d’ailleurs, à peu de chose près, celles du dernier de ses métayers.

– Alors?… fit Malorthy, attendant toujours un oui ou un non.

– Alors, je vous pardonne de vous être laissé, comme on dit, monter le coup. Vous, votre satané député, enfin tous les mauvais gars du pays m’ont fait une réputation de Barbe-Bleue. Le marquis par-ci, le marquis par-là, le servage, les droits féodaux – des bêtises. Tout marquis que je suis, j’ai droit à la justice, je pense? Voulez-vous être juste, Malorthy, et loyal? Dites-moi franchement quel est l’imbécile qui vous a conseillé de venir ici, chez moi, pour me raconter une histoire désagréable, et m’accuser par-dessus le marché?… Il y a une femme là-dessous, hein? Ah! les garces!

Il riait maintenant d’un bon rire large, d’un rire de cabaret. Pour un peu, le brasseur eût ri à son tour, comme après un marché longtemps débattu, et dit: «Tope là! Monsieur le marquis, allons boire!…» Car le Français naît cordial.

– Voyons, monsieur de Cadignan, soupira-t-il, quand je n’aurais pas d’autre preuve, tout le pays sait que vous faisiez la cour à la petite, et depuis longtemps. Tenez! il y a un mois encore, passant le chemin de Wail, je vous ai vus tous les deux, au coin de la pâture Leclercq, là, assis au bord du fossé, côte à côte. Je me disais: c’est un peu de coquetterie, ça passera. Et puis elle s’était promise au gars Ravault; elle a tant d’amour-propre! Enfin le mal est fait. Un homme riche comme vous, un noble, ça ne badine pas sur la question de l’honneur… Bien entendu, je ne vous demande pas de l’épouser; je ne suis pas si bête. Mais il ne faut pas non plus nous traiter comme des gens de rien, prendre votre plaisir, et nous planter là, pour faire rire de nous.

En prononçant ces derniers mots, il avait repris, sans y penser, le ton habituel au paysan qui transige, et parlait avec une insinuante bonhomie, un peu geignarde. «Il n’ose pas nier, se disait-il, il a une offre à faire… il la fera.» Mais son dangereux adversaire le laissait parler dans le vide.

Le silence se prolongea une minute ou deux, pendant lesquelles on n’entendit plus qu’un tintement d’enclume, au loin… C’était un bel après-midi d’août, qui siffle et bourdonne.

– Hé bien? dit enfin le marquis.

Pendant ce court répit, le brasseur avait rassemblé ses forces. Il répondit:

– À vous de proposer, monsieur.

Mais l’autre suivait son idée; il demanda:

– Ce Ravault, l’a-t-elle revu depuis longtemps?

– Est-ce que je sais!

– On peut trouver là un indice, répondit paisiblement le marquis, c’est un renseignement intéressant… Mais les papas sont si bêtes! En deux heures, je vous aurais livré le coupable, moi, pieds et poings liés!

– Par exemple! s’écria Malorthy, foudroyé.

Il ne connaissait pas grand-chose à cette forme supérieure de l’aplomb que les beaux esprits nomment cynisme.

– Mon cher Malorthy, continuait l’autre sur le même ton, je n’ai pas de conseil à vous donner: d’ailleurs, dans un mauvais cas, un homme tel que vous n’en reçoit point. Je vous dis simplement ceci: revenez dans huit jours; d’ici là, calmez-vous, réfléchissez, n’ébruitez rien, n’accusez personne; vous pourriez trouver moins patient que moi. Vous n’êtes plus un enfant, que diable! Vous n’avez ni témoins, ni lettres, rien. Huit jours, c’est assez pour entendre parler les gens et faire d’une petite chose un grand profit; on voit venir… M’avez-vous compris, Malorthy? conclut-il d’un ton jovial.

– Peut-être bien, répondit le brasseur.

À ce moment, le tentateur hésita; une seconde sa voix avait fléchi. «Il voudrait que je vide mon sac, pensa Malorthy, attention!…» Ce signe de faiblesse lui rendit courage. Et d’ailleurs, il s’enivrait à mesure de sentir monter sa colère.

– Renseignez-vous, dit encore Cadignan, et laissez la petite fille en paix. Au surplus, vous n’en tirerez rien. Ce joli gibier-là, voyez-vous, c’est comme un râle de genêt dans la luzerne, ça vous piète sous le nez du meilleur chien, ça rendrait fou un vieil épagneul.

– C’est ce que je voulais dire, justement, déclara Malorthy, en appuyant chaque mot d’un hochement de tête. J’ai fait ce que j’ai pu, moi; j’attendrai bien huit jours, quinze jours, autant qu’on voudra… Malorthy ne doit rien à personne, et si la fille tourne mal, elle en aura tout le reproche. Elle est assez grande pour fauter, elle peut bien aussi se défendre…

– Allons! Allons! pas de paroles en l’air, s’écria le marquis.

Mais l’autre n’hésita plus; il croyait faire peur.

– On ne se débarrasse pas d’une jolie fille aussi aisément que d’un vieux bonhomme, monsieur de Cadignan, tout le monde sait ça… Vous êtes bien connu, voyez-vous, et elle vous dira elle-même son fait, mille diables! Les yeux dans les yeux, en public, car elle a du sang sous les ongles, la petite!… Au pis aller, nous aurons les rieurs pour nous…

– Je voudrais voir ça, ma foi, dit l’autre.

– Vous le verrez, jura Malorthy.

– Allez le lui demander, s’écria Cadignan, allez le lui demander vous-même, l’ami!

Le brasseur revit un instant le pâle petit visage résolu, indéchiffrable, et cette bouche si fière qui, depuis huit jours, refusait son secret… Alors il cria:

– Malin des malins!… Elle a tout dit à son père!

Et il recula de deux pas.

Le regard du marquis hésita une seconde, le toisa de la tête aux pieds, puis tout à coup se durcit. Le bleu pâle des prunelles verdit. À ce moment, Germaine eût pu y lire son destin.

Il alla jusqu’à la fenêtre, la ferma, revint vers la table, toujours silencieux. Puis il secoua ses fortes épaules, s’approcha de son visiteur à le toucher, et dit seulement:

– Jure-le, Malorthy!

– C’est juré! répondit le brasseur.

Ce mensonge lui parut sur-le-champ une ruse honnête. De plus, il eût été bien embarrassé de se dédire. Une idée seulement traversa toutefois sa cervelle, mais qu’il ne put fixer, et dont il ne sentit que l’angoisse. Entre deux routes offertes, il eut cette impression vague d’avoir choisi la mauvaise et de s’y être engagé à fond, irréparablement.

Il s’attendait à un éclat; il l’eût souhaité. Cependant le marquis dit avec calme:

– Allez-vous-en, Malorthy. Mieux vaut s’en tenir là pour aujourd’hui. Vous dans un sens, moi dans l’autre, nous sommes dupes d’une petite gueuse qui mentait avant de savoir parler. Attention!… Les gens qui vous conseillent sont peut-être assez malins pour vous éviter deux ou trois bêtises, dont la plus grosse serait de vouloir m’intimider. Qu’on pense de moi ce qu’on voudra, je m’en fiche! En somme, les tribunaux ne sont pas faits pour les chiens, si le cœur vous en dit… Bien le bonjour!

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