Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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Un avocat raconta à ses voisins une cause jugée dans la journée. Il s’exprimait avec retenue, presque en confidence, à raison du sujet. Il s’agissait d’un homme qui avait égorgé une fillette en même temps qu’il la violait, et qui, pour qu’on n’entendît pas les cris de la petite victime, chantait à tue-tête. À l’audience, la brute avait déclaré: «On l’aurait entendue quand même, tant elle criait, si, heureusement, elle n’avait été toute jeune.»

Une à une, les bouches se sont tues, et toutes les figures, sans en avoir l’air, écoutent, et celles qui sont loin voudraient se rapprocher et ramper jusqu’au parleur. Autour de l’image apparue, autour de ce paroxysme effrayant de nos timides instincts, le silence s’est propagé circulairement, comme un bruit formidable dans les âmes.

Puis, j’entends le rire d’une femme, d’une honnête femme: un rire sec, cassé, qu’elle croit peut-être innocent, mais qui la caresse toute, en jaillissant: un éclat de rire qui, fait de cris informes et instinctifs, est presque une œuvre de chair… Elle se tait et se referme. Et le parleur continue d’une voix calme, sûr de ses effets, à jeter sur ces gens la confession du monstre: «Elle avait la vie dure, et elle criait, criait! J’ai été bien obligé de l’éventrer avec un couteau de cuisine.»

Une jeune mère, qui a sa fillette auprès d’elle, s’est soulevée à demi, mais elle ne peut pas s’en aller. Elle se rassoit et se penche en avant pour dissimuler l’enfant; elle a envie et honte d’entendre.

Une autre femme reste immobile, le visage incliné; mais sa bouche s’est serrée comme si elle se défendait tragiquement, et j’ai presque vu se dessiner, sous la composition mondaine de son visage, comme une écriture, un sourire fou de martyr.

Et les hommes!… Celui-ci, qui est placide et simple, je l’ai distinctement entendu haleter. Celui-là, physionomie neutre de bourgeois, parle, à grand effort, de choses et d’autres, à sa jeune voisine. Mais il la regarde avec un regard qui voudrait aller jusqu’à sa chair, et plus loin encore, un regard plus fort que lui, dont il est honteux lui-même, dont l’illumination lui fait clignoter les yeux, et dont le poids l’écrase.

Et cet autre, j’ai vu aussi son regard cru, et j’ai vu sa bouche frémir et essayer de s’entrouvrir; j’ai surpris le déclenchement de ce rouage de la machine humaine, le coup de dents convulsif vers la chair fraîche et le sang de l’autre sexe.

Et tous se sont répandus, contre le satyre, en un concert d’injures trop grandes.

… Ainsi, pendant un instant, ils n’ont pas menti. Ils se sont presque avoués, sans le savoir peut-être, et même sans savoir ce qu’ils avouaient. Ils ont presque été eux-mêmes. L’envie et le désir ont sailli, et leur reflet a passé, – et on a vu ce qui était dans le silence, scellé par des lèvres.

C’est cela, c’est cette pensée, ce spectre vivant, que je veux regarder. Je me lève, haussé, poussé par la hâte de voir la sincérité des hommes et des femmes se dévoiler à mes yeux, belle malgré sa laideur, comme un chef-d’œuvre; et, de nouveau, rentré chez moi, les bras ouverts, posé sur le mur dans le geste d’embrasser, je regarde la chambre.

Elle est couchée là, à mes pieds. Même vide, elle est plus vivante que les gens qu’on croise et auxquels on vit mêlé, les gens qui ont l’immensité de leur nombre pour s’effacer, se faire oublier, qui ont une voix pour mentir et une figure pour se cacher.

III

La nuit, la nuit complète. L’ombre épaisse comme du velours se penche de toutes parts sur moi.

Tout, autour de moi, s’est écroulé en ténèbres. Au milieu de ce noir, je me suis accoudé sur ma table ronde, que la lampe ensoleille. Je me suis installé là pour travailler, mais, en vérité, je n’ai rien à faire, qu’à écouter.

Tout à l’heure, j’ai regardé dans la chambre. Il n’y a personne, mais quelqu’un, sans doute, va venir.

Quelqu’un va venir, ce soir peut-être, demain, un autre jour; quelqu’un va fatalement venir, puis d’autres êtres vont se succéder les uns aux autres. J’attends, et il me semble que je ne suis plus fait que pour cela.

Longtemps, j’ai attendu, n’osant pas me reposer. Puis, très tard, alors que le silence régnait depuis si longtemps qu’il me paralysait, j’ai fait un effort. Je me suis de nouveau cramponné au mur. J’ai apporté là mes yeux en prière. La chambre était noire, mêlée à tout, pleine de toute la nuit, de tout l’inconnu, de toutes les choses possibles. Je suis retombé dans ma chambre.

* * *

Le lendemain, j’ai vu la chambre dans la simplicité de la lumière du jour. J’ai vu l’aube s’étendre en elle. Peu à peu, elle s’est mise à éclore de ses ruines et à s’élever.

Elle est disposée et meublée sur le même modèle que la mienne: au fond, en face de moi, la cheminée surmontée de la glace; à droite, le lit; à gauche, du côté de la fenêtre, un canapé… Les chambres sont identiques, mais la mienne a fini et l’autre va commencer…

Après le déjeuner vague, je retourne au point précis qui m’attire, à la fissure de la cloison. Rien. Je redescends.

Il fait lourd. Un peu d’odeur de cuisine persiste, même ici. Je m’arrête dans cette grandeur sans limites de ma chambre vide.

J’entrouvre, j’ouvre ma porte. Dans les couloirs, les portes des chambres sont peintes en brun avec les numéros gravés sur des plaques de cuivre. Tout est clos. Je fais quelques pas que j’entends seuls, que j’entends trop, dans la maison grande comme l’immobilité.

Le palier est long et étroit, le mur est tendu d’une imitation de tapisserie à ramages vert sombre où brille le cuivre d’une applique à gaz. Je m’accoude sur la rampe. Un domestique (celui qui sert à table et qui, pour le moment, a un tablier bleu, et est peu reconnaissable avec ses cheveux en désordre), descend en sautillant, de l’étage supérieur, des journaux sous le bras. La fillette de M meLemercier monte, la main attentive sur la rampe, le cou en avant comme celui d’un oiseau, et je compare ses petits pas à des fragments de secondes qui s’en vont. Un monsieur et une dame passent devant moi, interrompant leur conversation pour que je ne les entende pas, comme s’ils me refusaient l’aumône de ce qu’ils pensent.

Ces légers événements s’évanouissent comme des scènes de comédie sur lesquelles le rideau tombe.

Je marche à travers l’après-midi écœurant. J’ai l’impression d’être seul contre tous, tandis que je rôde, à l’intérieur de cette maison et cependant en dehors d’elle.

Sur mon passage, dans le couloir, une porte s’est refermée vite, étranglant un rire de femme surprise. Les gens s’enfuient, se défendent. Un bruit qui n’a pas de sens suinte des murs confus, pire que du silence. Sous les portes rampe, écrasé, tué, un rai de lumière, pire que de l’ombre.

Je descends l’escalier. J’entre dans le salon où m’appelle un bruit de conversation.

Quelques hommes, en groupe, disent des phrases, que je ne me rappelle pas. Ils sortent; resté seul, je les entends discuter dans le couloir. Enfin leurs voix s’anéantissent.

Puis voici qu’une dame élégante entre, avec un bruit de soie et un parfum de fleurs et d’encens. Elle tient beaucoup de place à cause de son parfum et de son élégance.

Cette dame tend légèrement en avant une belle figure longue ornée d’un regard d’une grande douceur. Mais je ne la vois pas bien, car elle ne me regarde pas.

Elle s’assied, prend un livre, le feuillette, et les pages donnent à sa figure un reflet de blancheur et de pensée.

J’examine à la dérobée son sein qui se soulève et qui s’abaisse, et sa figure immobile, et le livre vivant qui est uni à elle. Son teint est si lumineux que sa bouche paraît presque noire. Sa beauté m’attriste. Je contemple cette inconnue, des pieds à la tête, avec un sublime regret. Elle me caresse de sa présence. Une femme caresse toujours un homme quand elle s’approche de lui et qu’elle est seule; malgré tant d’espèces de séparations, il y a toujours entre eux un affreux commencement de bonheur.

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