Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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La poésie les traduit, les désigne; elle retire leur vie, par fragments, du silence et de l’inconnu. Elle s’adapte exactement à leur profond secret. La femme a, de nouveau, penché le cou, déjà plus magnifiquement accablée. Elle l’écoute; il est plus important qu’elle, il est plus beau qu’elle n’est belle.

– Ils font un retour sur eux-mêmes. Au seuil du bonheur éternel, ils revoient l’œuvre vitale qu’ils ont accomplie dans toute sa longueur. Que de deuils, que d’angoisses, que d’épouvantes! Ils disent tout ce qui fut contre eux, n’oublient rien, ne perdent rien, ne gaspillent rien de l’affreux passé. Quel poème que celui de toute la misère qui revient en un seul coup!

«Les nécessités brutales d’abord. L’enfant naît; son premier cri est une plainte: l’ignorance est semblable au savoir; puis, la maladie, la douleur, toutes ces lamentations dont nous repaissons le silence indifférent de la nature; le travail contre lequel il faut lutter du matin au soir, pour pouvoir, lorsqu’on n’a presque plus de force, tendre la main vers un tas d’or croulant comme un tas de ruines; tout, jusqu’aux pauvres ordures, jusqu’au salissement, à l’encrassement de la poussière qui nous guette et contre laquelle il faut se purifier à tout instant, – comme si la terre essayait de nous avoir, sans répit, jusqu’à l’ensevelissement final; et la fatigue qui nous avilit, chasse des figures le sourire, et qui rend, le soir, le foyer presque déserté, avec ses fantômes préoccupés de repos!»

… Aimée écoute, accepte. À ce moment elle a mis la main sur son cœur, et a dit: «Pauvres gens!» Puis elle s’agite faiblement; elle trouve qu’on va trop loin; elle ne veut pas tant de noir – soit qu’elle est lasse, soit que, réalisé par une autre voix, le tableau lui paraît exagéré.

Et par une admirable union du rêve et de la réalité, la femme du poème proteste aussi en ce moment.

– La femme lève les yeux, et dit, timidement, pour protester: L’enfant… « L’enfant, qui vint nous secourir …» « L’enfant que l’on fait vivre et qu’on laisse mourir! » répond l’homme… Il ne veut pas qu’on dissimule la souffrance, et il trouve, dans le passé, plus de malheur encore qu’on ne croyait; il y a une sorte de perfection dans sa recherche; son jugement sur la vie est beau comme le jugement dernier: « L’enfant par qui la plaie humaine saigne encore. Créer, recommencer un cœur, faire renaître un malheur; enfanter: sacrifier un être! Engendrer, en hurlant, une plainte de plus! La douleur d’enfanter. Elle ne finit plus; elle s’immensifie en angoisses, en veille …» Et c’est toute la passion de maternité, le sacrifice, l’héroïsme au chevet de la petite âme vacillante, osant à peine vivre, l’air heureux lorsque l’on est angoissé jusqu’aux larmes et les sourires qui coulent… Et l’incertitude, toujours: « Rappelle-toi la fin du travail et le soir, au couchant, la douceur si triste de s’asseoir… Oh! que de fois, le soir, les yeux sur la couvée qui tremble, incessamment, péniblement sauvée, mes mains frôlaient en trébuchant des fronts d’aimés, puis je laissais tomber mes deux bras désarmés, et j’étais là, pleurant, vaincu par la faiblesse des miens! …»

Aimée ne put s’empêcher de faire un geste; elle allait, me sembla-t-il, lui dire qu’il était cruel…

– Ils grandissent, et puis… Il dit, l’œil ardent: « Caïn! » elle dit, la voix sanglotante: « Abel! » Elle souffre au souvenir des deux enfants qui se sont haïs et frappés. Ils l’avaient frappée, elle, puisqu’ils étaient dans son cœur; c’était comme s’ils étaient encore dans sa chair. Puis un autre souvenir l’appelle tout bas; elle pense au tout petit qui est mort: « Le petit, le meilleur… Il n’est plus, et moi, moi, qui sans cesse le regarde! » Elle distend ses bras dans l’impossible, elle geint, déchirée par le baiser vide: « Il n’est plus, et moi qui le caresse! » Et l’homme gronde: « La mort, méchanceté des adorés, bonté sinistre qui nous quitte », et elle a ce cri suprême: « Oh! la stérilité d’être mère! »

J’étais emporté par la voix du poète qui récitait en balançant légèrement les épaules, possédé par l’harmonie. J’étais emporté jusqu’au rêve réalisé…

– Puis ils se revoient abandonnés par leurs enfants, dès que ceux-ci ont grandi et ont aimé. «Vivant ou mort, l’enfant nous laisse, à cause qu’il est doux de haïr la vieillesse quand on est jeune et qu’on est fort et qu’on est clair; que le printemps terrible ensevelit l’hiver, qu’un baiser n’est profond que sur des lèvres neuves. Notre immense caresse, ô mères, devient veuve. Tu quitteras ton père et ta mère et fuiras l’embrassement stérile et pesant de leurs bras…»

Je pensai à la scène que j’avais vue, moi, l’autre soir, là même où cet homme parlait, à ce drame dans ma vie. Oui, cela avait été ainsi. La vieille femme avait entouré le jeune couple obscurément libéré, d’un inutile embrassement, d’un embrassement perdu. Il avait raison, ce vague réciteur, ce vague chanteur, ce penseur.

– Aucun recours contre l’infatigable malheur de la vie; pas même le sommeil: «Dormir… La nuit, on oubliait… – Non, on rêvait; le repos se souvient, s’emplit de spectres vrais; notre sommeil ne dort jamais: il agonise… – Parfois, il nous caresse avec ses formes grises, le rêve que l’on rêve. – Il nous fait mal toujours: triste, il blesse nos nuits; doux, il blesse nos jours…»

«Pourtant nous étions tous les deux», murmure l’épouse… Et ils regardent l’amour. À la fin du labeur, ils allaient ensemble mêler le long de la nuit le repos et la tendresse… « Mais la nuit, nous étions un instant l’un à l’autre… Quand nous cherchions, parmi tous les chemins, le nôtre, et nous hâtions, obscurs, vers le logis mal clos, comme vers une épave au sein de tous les flots, quand l’ombre se mêlait, au fond de la vallée, à ta robe usée, humble et comme flagellée, mes yeux sous les rayons qui s’éteignaient en chœur, voyaient le battement presque nu de ion cœur. Tout seuls, que disions-nous… – Nous nous disions: je t’aime …»

«Mais ce mot, hélas, n’a pas de sens, puisque chacun est seul, et que deux voix, quelles qu’elles soient, se murmurent d’incompréhensibles secrets. Et c’est l’anathème contre la solitude à laquelle ils sont condamnés: « Ô séparation des cœurs, terre entassée sur chacun d’eux, silence affreux de la pensée! Amants, amants, nous nous cherchions à l’infini; nous étions là, nous n’avions rien qui nous unit, et proches et tremblants sous les astres qui trônent, les doigts mêlés, nous n’étions rien que deux aumônes

– Ah! dit Aimée, tu avoues cela dans ton poème! Tu ne devrais pas… C’est trop vrai.

– … Puis, venait le moment du baiser et de l’étreinte. Mais les corps ne se pénètrent pas plus que les mains, malgré les hardiesses de la pensée, et ce n’était pas de l’union, mais deux délires l’un sur l’autre.

– Je sais, dit Aimée en frissonnant d’une double honte dans toute sa personne.

– Et aux heures de désespoir, la douleur ne faisait qu’agrandir leurs deux isolements: «Enfouis dans nos corps comme dans nos linceuls, nos yeux mêlaient leurs pleurs, nos cœurs pleuraient tout seuls; je te voyais, fragile, infinie et profonde; tu pleurais… j’ai senti que chacun est un monde.»

* * *

– Ainsi, la misère et le mal apparaissent tout entiers dans une grande conscience qui ne pardonne rien. L’imprécation est finie. D’ailleurs, la vie est finie. C’est la dernière fois qu’ils reviennent à ces choses.

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