Henri Barbusse - L’Enfer

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Un homme las, blasé de tout, fatigué de la vie et de l'amour, qui n'a plus goût à rien, échoue dans un hôtel de province. On ne sait rien de lui, si ce n'est qu'il est âgé d'une trentaine d'années. Des bruits venant de la chambre voisine, attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir… Et il regardera… fasciné, les épisodes de la vie humaine qui se déroulent de l'autre coté. Le sexe, bien sûr, tient une place importante, chambre d'hôtel oblige. Par le prisme du héros, qui reprend goût à la vie, tout en se perdant, nous devenons également voyeurs. Le réalisme cru, mais empreint de lyrisme, et le sujet même de ce roman paru en 1908, n'ont probablement pas été du goût de tout le monde à l'époque…

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– Oh! arrête, arrête le temps qui passe! Tu n’es qu’un pauvre homme, qu’un peu d’existence et de pensée perdues au fond d’une chambre, et je te dis d’arrêter le temps, et je te dis d’empêcher la mort!

Sa voix s’éteignit, comme si elle ne pouvait plus rien dire, toute sa supplication dépensée, usée, à bout; et elle s’abîma dans un pauvre silence.

– Hélas! lui dit l’homme…

Il regarda les larmes de ses yeux, le silence de sa bouche… Puis il baissa le front. Peut-être se laissait-il aller au suprême découragement; peut-être s’éveillait-il à la grande vie intérieure.

Quand il releva la tête, j’eus confusément l’intuition qu’il aurait su quoi répondre, mais qu’il ne savait pas encore comment le dire – comme si toute parole devait commencer par être trop petite.

– Voilà ce que nous sommes! répéta-t-elle en soulevant la tête, en le considérant, espérant l’impossible contradiction, – comme un enfant demande une étoile.

Il murmura:

– Qui sait ce que nous sommes…

* * *

Elle l’interrompit, d’un geste d’infinie lassitude, qui imitait par inconsciente gloire le coup de faux de la mort, et avec une voix sans accent, et des yeux vides:

– Je sais ce que tu vas répondre. Tu vas me parler de la beauté de souffrir. Ah! je connais tes belles idées. Je les aime, mon aimé, tes belles théories; mais je n’y crois pas. Je les croirais si elles me consolaient et effaçaient la mort.

Dans un effort manifeste, peu sûr lui aussi, cherchant une voie:

– Elles l’effaceraient peut-être si tu y croyais… murmura-t-il.

– Non, elles ne l’effacent pas, ce n’est pas vrai. Tu as beau dire, l’un de nous mourra avant l’autre, et l’autre mourra. Qu’est-ce que tu réponds à cela, dis, qu’est-ce que tu réponds? Oh! réponds-moi! Ne réponds pas indirectement, mais à cela même. Oh! trouble-moi, change-moi par une réponse qui me regarde, personnellement, telle que je suis ici.

Elle s’était tournée vers lui, avait pris une de ses mains dans les deux siennes. Elle l’interrogeait toute, avec une impitoyable patience, puis elle glissa à genoux devant lui, comme un corps sans vie, s’écrasa à terre, naufragée au fond du désespoir et tout au bas du ciel, et elle l’implora:

– Oh! réponds-moi. Je serais tellement heureuse qu’il me semble que tu le peux.

Elle étendait la main, montrait du doigt la vision obsédante: la vérité douloureuse dont elle avait trouvé la formule, le plus large nom du mal: l’espace qui nous cache, le temps qui nous déchire.

Dans la chambre que le crépuscule rend basse et étroite, où le pauvre ciel montre l’espace, où la pendule, monotone, affirme et affirme le temps, il répéta, penché sur elle comme au bord d’un abîme d’interrogation:

– Sait-on ce que nous sommes! Tout ce que nous disons, tout ce que nous pensons, tout ce que nous croyons, est peu sûr. On ne sait rien; il n’y a rien de solide.

– Si, cria-t-elle, tu te trompes: il y a, hélas, il y a, parfaits, absolus, notre douleur et notre besoin. Notre misère est là: on la voit et on la touche. Qu’on nie tout le reste, mais notre mendicité, qui pourrait la nier?

– Tu as raison, dit-il, c’est la seule chose absolue qui soit.

C’était vrai qu’elle était là, c’était vrai qu’on la voyait, qu’on la touchait, sur leurs figures grandes ouvertes…

* * *

Il répéta:

– Nous sommes la seule chose absolue qui soit.

Il se raccrochait à cela. Il avait senti un point d’appui parmi l’envolée du temps. «Nous…» disait-il. Il avait trouvé le cri contre la mort, il le répétait. Il l’essayait: «Nous… Nous…»

Dans le crépuscule maintenant sans horizon de la chambre, je contemplai l’homme, avec la femme à ses pieds, informe comme une nuée et comme un piédestal… Son front, à lui, ses mains, ses yeux, toute sa lumière pensante, émergeaient comme une constellation.

Et c’était sublime de le voir commencer à résister.

– Nous sommes ce qui demeure.

– Ce qui demeure! Nous sommes au contraire ce qui passe.

– Nous sommes ce qui voit passer. Nous sommes ce qui demeure.

Elle haussa les épaules, d’un air de protestation, de mésintelligence. Sa voix était presque haineuse.

– Oui… non… Peut-être, si tu veux… Après tout, que m’importe? Cela ne console pas.

– Qui sait si nous n’avons pas besoin de la tristesse et de l’ombre, pour faire de la joie et de la lumière.

– La lumière existerait sans l’ombre.

– Non, dit-il doucement.

Elle répondit pour la deuxième fois:

– Cela ne console pas.

* * *

Puis il se rappelle qu’il a déjà pensé à toutes ces choses…

– Écoute, dit-il, d’une voix palpitante et un peu solennelle, comme un aveu. J’ai imaginé une fois deux êtres qui sont à la fin de leur vie, et se rappellent tout ce qu’ils ont souffert.

– Un poème! fit-elle, découragée.

– Oui, dit-il, un de ceux qui pourraient être si beaux!

Chose singulière, il semblait s’animer progressivement; il paraissait sincère pour la première fois, alors qu’il abandonnait l’exemple pantelant de leur destin pour s’attacher à la fiction de son imagination. En parlant de ce poème, il avait tremblé. On sentait qu’il allait devenir vraiment lui-même et qu’il avait la foi. Elle avait relevé la tête pour l’écouter, travaillée par son besoin tenace d’une parole, bien qu’elle n’eût pas confiance.

– Ils sont là, dit-il. L’homme et la femme. Ce sont des croyants. Ils sont à la fin de leur vie, et ils sont heureux de mourir pour des raisons qui font qu’on est triste de vivre. C’est une espèce d’Adam et une espèce d’Ève qui pensent au paradis où ils vont retourner.

– Et nous, retournerons-nous à notre paradis? demanda Aimée: notre paradis perdu, l’innocence, le commencement, la blancheur! Hélas, comme j’y crois, à ce paradis-là!

* * *

– De la blancheur, c’est cela, dit-il. Le paradis, c’est la lumière; la vie terrestre, l’obscurité: voilà le motif de ce chant que j’ai ébauché: Lumière qu’ils veulent, ombre qu’ils sont.

– Comme nous, dit Aimée.

… Ils étaient eux aussi, là, tout près de l’obscurité un peu mouvante, un effort pâle vers la pâleur presque effacée des cieux, avec leur pensée et leur voix invisibles…

– Ces croyants demandent la mort comme on demande la subsistance. En ce jour suprême, un mot est enfin changé à la prière quotidienne: la mort au lieu de pain.

«Lorsqu’ils savent qu’ils vont enfin mourir, ils remercient. Je voudrais que cette action de grâces s’épanouît tout d’abord – comme l’aube. Ils montrent à Dieu leurs mains et leurs bouches obscures, leur cœur ténébreux, leurs regards qui ne font pas de lumière, et ils le supplient de guérir leur incurable obscurité.

«Un raisonnement élémentaire transparaît au milieu de leur imploration. Ils veulent s’ôter de l’ombre parce qu’elle intercepte la lumière divine; à travers leur humanité, ils n’ont perçu, de celle-ci, que des reflets ou de fugitifs éclairs, et ils veulent la totalité de ce Dieu dont ils n’ont vu que les pâles étincelles au firmament: « Donne-nous , crient-ils, donne-nous l’aumône du rayon dont le reflet parfois nous couvre comme un voile, et qui, de l’infini, tombe jusqu’aux étoiles! »

«Ils lèvent leurs bras blêmes comme deux pauvres rayons lourds et trop petits…»

Et moi, je me demandais si le groupe que j’avais sous les yeux n’était pas déjà dans la nuit de la mort; si ce n’était pas leur âme commune qui, s’exhalant dans un dernier soupir, venait frapper mon oreille…

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